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C'est Maëlle qui disait ça, qu'elle n'était pas plus mortelle que nous. C'est ses mots qui me sont venue quand j'ai voulu écrire pour #Xanax sur la pseudo guerre contre le cancer.
Dès l'annonce du #cancerdusein, les patientes entendent qu'il ne faut pas "baisser les bras", "le laisser gagner", comme si la guérison dépendait de leur seule volonté (ça se saurait non). Ce vocabulaire guerrier épuise souvent plus qu'il n'aide.
L'imaginaire convoqué dans le #cancer du sein repose sur deux mécanismes : 1/les injonctions à la féminité, qui ont pour effet (si ce n'est pour objectif) de masquer les conséquences physiques de la maladie et des traitements : perruques, foulards, maquillage
2/ les injonctions à rester des femmes socialement, qui pousse les femmes à maintenir leur rôle social, c'est-à-dire celui du soin aux autres, en masquant leur fatigue et autres effets du cancer et des traitements
C'est là que se niche la figure de la guerrière
Les guerrières du #cancerdusein sont les patientes qui ne laissent pas paraître leur maladie et qui : programment les chimios avant les horaires de bureau / continuent à assurer les charges domestiques / sont disponible se*uellement pour leur conjoint
Et pour le bien de qui? Vraiment on se demande. Parce qu'il semblerait que la figure de la guerrière serve surtout à rassurer l'entourage "ça va elle gère c'est une battante". Et à continuer à faire tourner le biz du patriarcat.
Maëlle : "Mais pendant Octobre rose, de quoi on parle ? On r aconte toujours les mêmes histoires. On parle de ces warriors qui ont monté leur entreprise alors qu’elles étaient en chimio et qui ont fait trois enfants après leur opération."
La seule façon de parler du #cancerdusein c'est à travers la figure de la guerrière. Sortir du script de la guerrière, dire sa peur, ses doutes et sa fatigue, c'est prendre le risque de ne pas être entendue.
Les injonctions à "ne pas baisser les bras" et "se battre" individualisent l'expérience de la maladie pour tenir à distance la mortalité des valides. #Xanax nous a appris à les remplacer par de la force, du soutien et des coups de gueule. Et pour ça, merci.
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Il est tard sur les autres réseaux mais il est tôt sur twitter, voici donc la suite des résultats de mon #enquetepostpartum
Cette fois-ci je suis le fil de la durée du #postpartum sous l'angle non pas des mois mais du vécu. Qu'est-ce qui fait que les femmes se sont dit "c'est derrière moi" ?
(pour rappel : enquête réalisée dans le cadre de la bourse de la Ville de Paris pour les études de genre lors d'un séjour postdoctoral au @Cermes3 Le sujet de la recherche était le vécu du postpartum à Paris et Mexico (accouchements entre 2019 et 2021).