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L’Etat de droit est un Etat qui est soumis aux règles qu’il édicte lui-même, et qui peut se voir imposer le respect de ces règles. Soit qu’un acte illégal soit annulé, soit qu’il soit contraint à l’action. Le garant de l’Etat de droit, c’est le juge.
Il faut que le juge ait des garanties d’indépendance telles qu’il ne puisse subir de pression ou de rétorsion par l’Etat selon ses décisions et qu’il ait les moyens légaux de juger l’Etat et ses émanations à la demande d’un citoyen.
L’Etat de droit est une vieille tradition aux Etats-Unis, où la Cour suprême s’est conférée ce pouvoir quelques années après la naissance de cet Etat. Il ne l’est pas en France où la culture monarchiste a survécu à la Révolution.
L’Etat de droit nous a surtout été imposé par l’Europe (🫶🇪🇺) tant l’UE que le conseil de l’Europe. Les trois dates essentielles sont 1873, 1970 et 2008.
1873 : arrêt Blanco. C’est la naissance d’une juridiction administrative qui va juger la légalité des actions de l’Etat. La Révolution a en effet interdit aux juges judiciaires de juger l’Etat, règle qui existe encore aujourd’hui.
1970 : le @Conseil_constit inclut le préambule de la Constitution dans le bloc de constitutionnalité. Il peut désormais juger la conformité de la loi à la déclaration des droits de l’homme de 1789 et des valeurs fondamentales, et cesse de contrôler la régularité formelle seule.
2008 : création de la Question Prioritaire de Constitutionnalité qui permet à tout citoyen de contester la constitutionnalité d’une loi en vigueur et jamais examinée par le Conseil.
Vous noterez l’absence de l’intervention de la police dans ces trois dates.
La police est le bras séculier de l’Etat. Son rôle est la garantie de l’ordre public et d’aider à la poursuite des infractions. C’est déjà assez de boulot pour l’occuper à plein temps.
Et non, imposer le respect de la loi à un particulier au besoin par la contrainte n’a rien à voir avec l’Etat de droit. La preuve, tous les despotismes le font très bien.
D’ailleurs, en droit, l’antonyme d’Etat de droit est…
(Roulement de tambour)
Etat de police. #end
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Drame en trois actes à l’audience de ce jour.
Un prévenu très remonté, pour des faits de violences légères sur une personne chargée d’une mission de service public. Il estime être la victime, et est très mécontent d’être le prévenu.
Le rideau s’ouvre.
ACTE I : LES REQUISITIONS
LE PROCUREUR : Vous déclarerez le prévenu coupable et le condamnerez à une amende délictuelle de 400 euros.
ACTE II : LA PLAIDOIRIE
LE PRÉVENU (sans avocat, il se défend lui-même) : M’en fous, je paierai pô.
Le monopole de la violence légitime est pour Weber un fait sociologique, un élément déterminant permettant de caractériser un État : il a réussi à imposer l’idée que seule sa violence est légitime. C’est un fait, pas un principe de droit.
Une fois pour toute, pour Weber, l’Etat est l’Etat parce que sa violence est perçue comme légitime, et non la violence de l’Etat est légitime parce que c’est l’Etat. C’est un pur contresens.
Pour ma part, en laissant de côté même le contenu de cette réforme, je n'en reviens toujours pas que ce gouvernement ait pu croire qu'une réforme aussi lourde de conséquence pour tout le monde pourrait passer crème avec un 49,3, un vote bloqué au Sénat, et rebelotte pour un 49,3.
Pardon, un seul 49,3, puisque s'agissant d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale, le texte était envoyé une fois le temps de débat épuisé tel quel au Sénat sans vote global à l'Assemblée. Ce qui est pire.
Ainsi, l'article 2, bien que rejeté par l'Assemblée, ressuscitait devant le Sénat. Comment a-t-on pu croire une seconde à Matignon et à l'Élysée que ça passerait sans trop d'incident, et être tout surpris que la colère dépasse désormais les irréductibles de la première heure ?
Je n’approuve pas les propos outrageants adressés aux forces de l’ordre, mais il serait temps qu’on s’interroge sur l’opportunité sociale de faire de manifestants criants des noms d’oiseaux à la police des délinquants.
Outre le fait qu’on n’inculque pas le respect par la répression (l’effet est plutôt opposé : si on doit menacer pour être respecté, c’est qu’on ne mérite pas de l’être), des pays ignorent ce délit (comme les USA où c’est un discours protégé) et n’ont pas sombré dans le chaos.
Je laisse de côté tout le côté procédural, très problématique, où ce sont les collègues de l’outragé qui enquêtent ✌️avec impartialité✌️et où les paroles du policier outragé font soudainement preuve irréfutable parce que « Maître, c’est un agent assermenté, pas votre client ».
Aujourd’hui aux comparutions immédiates, un manifestant interpellé lors d’une manif contre la réforme des retraites, soupçonné de dégradations. Contestant les faits, il a refusé de donner ses empreintes.
Le parquet a estimé que les dégradations n’étaient pas caractérisées.
MAIS.
Comme il a refusé de donner ses empreintes, le parquet le poursuit pour refus de signalisation. Pour un délit qu’il n’est pas accusé d’avoir commis.
Et le parquet demande le renvoi pour qu’il soit contraint de donner ses empreintes, en prison donc. Encore une fois, il n’est pas accusé d’avoir commis des dégradations.
Tip du jour : quand vous comparaissez pour violences conjugales, interrompre le procureur en l’insultant n’est pas la meilleure façon de convaincre le tribunal de votre absence de dangerosité. #Astuce
Rapport d’expertise : « risque homicidaire particulièrement élevé ».
😱
Le prévenu n’ayant pas d’avocat, le président lui donne la parole pour sa défense.
« C’est pas moi qu’il faut juger, c’est cette pute ».
Je précise qu’il parlait de son épouse, pas du procureur.