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Apr 7, 2023 23 tweets 5 min read Read on X
Bonjour à tous,

Palais de justice. Salle Victor Hugo. Procès de l'attentat de #Copernic
Au programme ce matin : l'audition de Louis Caprioli, 80 ans, ancien policier qui explique : "en février 1983, j'ai été affecté à la structure de lutte contre le terrorisme international.
Louis Caprioli : "une de mes premières priorités était d'arriver à localiser Carlos. La 2e : l'attentat du 3 octobre 1980 de la rue #Copernic
La 3e : l'attentat de la rue des Rosiers en 1982.
Louis Caprioli décrit avec moults détails, dates, noms, et entièrement de mémoire, l'état de la menace dans les années 1980.
Il nous emmène d'Iran en Israël, en passant pas la Palestine et le Liban "qui deviendra la base arrière de tous les attentats, en Israël et en Europe".
Louis Caprioli poursuit son récit, toujours aussi précis et détaillé sur les jeux olympiques de Munich, les attentats de Carlos, la prise d'otage de l'ambassade de France à La Haye etc.
Mais toujours pas d'Hassan Diab à l'horizon ...
Ah si, on y arrive !
Louis Caprioli : "à l'époque de l'attentat de la rue #Copernic la DST n'avait pas d'information sur les auteurs de l'attentat."
Mais on revient aux prémices du FPLP, à Carlos. Et même "à l'armée rouge japonaise". Nous sommes en 1974 ... pour ceux qui suivent.
"Puis, dans la nuit du 3 août 1974, on a une série d'attentats à la bombe", poursuit Louis Caprioli, "revendiqués par le commando Mohamed Boudia"
Louis Caprioli, à la barre depuis 1h30 : "je vais en venir à l'attentat du 3 octobre 1980".
Soupirs de soulagement dans la salle.
"Lorsque l'attentat est commis, nous n'avons aucune information de quelque sorte pour savoir où orienter nos recherches. Aucune."
Louis Caprioli : "dans un premier temps, c'est la piste néonazie qui a été privilégiée.
Puis, nous allons avoir des informations qui nous disent que c'est une attaque du FPLP [Front populaire de libération de la Palestine - opérations spéciales, ndlr]".
Louis Caprioli : "selon ces informations, l'auteur de l'attentat est Amer mais en réalité son prénom est Hassan, qu'il est libanais"
Louis Caprioli : "à aucun moment les Palestiniens n'ont voulu nous aider à avoir des renseignements, ils ne voulaient pas trahir des frères, être des balances quoi.
Nous avons décidé d'agir nous-mêmes. Pourtant, la DST à l'époque était un petit service, submergé d'enquêtes."
Louis Caprioli : "puis, on apprend qu'Ahmed Ben Mohamed, est arrêté avec des passeports à Rome, dont celui d'Hassan Diab.
On avait aussi réussi à loger Hassan Diab et son ex-épouse. On a tenté de persuader des sources de témoigner, elles refusaient."
Louis Caprioli : "on n'est pas en difficulté dans notre certitude, mais on est en difficulté devant l'impuissance parfois de la justice et dans la difficulté d'avancer sur les commissions rogatoires."
Louis Caprioli : "avant de terminer, je voudrais m'adresser aux victimes. Jamais on ne les a oublié. Jamais. Je regrette le temps qu'il a fallu pour recouper les sources, avoir les renseignements, pour que la procédure avant. Mais on avait une responsabilité et je l'assume."
Louis Caprioli, visiblement ému : "je m'excuse de ne pas avoir pu empêché cet attentat. C'est vraiment le regret. Et on a constamment pensé aux victimes."
Louis Caprioli évoque les repérages effectués rue #Copernic
"Ils vont arriver aux alentours du 27 août et faire leur rapport sur les services de police, la sécurité etc. Puis, une équipe vérifie la validité des passeports que les terroristes vont utiliser".
Louis Caprioli : "le commando se retrouve ensuite à Madrid pour rejoindre paris par le train. Deux d'entre eux ont des passeports chypriotes, les autres je ne sais pas.
L'un remet le détonateur, l'autre l'explosif. Nous ignorons où les 10 kilos d'explosifs ont été trouvés."
Louis Caprioli : "le matériel est remis à Hassan #Diab qui confectionne l'engin explosif et le fixe sur la moto. Hassan Diab rentre en Espagne le 20 septembre et repart le 7 octobre. Les visas l'attestent. De plus, il est identifié par les sources comme l'auteur de l'attentat."
Louis Caprioli conclut ses 2h30 d'audition : "je suis convaincu que cet attentat a été commis par le FPLP-OS. Je suis convaincu que les gens cités dans le rapport qu'on a adressé à la justice sont impliqués. Et je suis convaincu qu'Hassan Diab est l'auteur de l'attentat."
Louis Caprioli : "je suis devant vous alors que j'ai quitté le service [de la DST, ndlr] il y a 19 ans. Je me suis porté volontaire pour venir car je savais que je devrais rendre des comptes à la justice. J'ai signé un rapport avec des pistes, mais je ne suis pas la justice."
Louis Caprioli : "j'avais des priorités et je ne les ai jamais abandonnés. Mes priorités c'était que Carlos a été arrêté et il a été localisé grâce à la DST.
Et quand je vous envoie la note [sur l'attentat de #Copernic ndlr], je pense que c'est sérieux".
Benjamin Chambre, avocat général se lève : "je vous remercie pour cette plongée très précise et détaillée dans le terrorisme des années 1970 et 1980. Ce qui marque ce terrorisme c'est qu'il peut être soutenu par des Etats".
Louis Caprioli : "ils étaient à la merci des Etats arabes autour d'eux pour les accueillir et leur donner de l'argent. C'est comme ça que le Yémen leur a ouvert les portes".
Avocat général : "et est-ce que c soutien des Etats n'est pas une explication aux difficultés judiciaires et d'élucidation de cette enquête."
Louis Caprioli : "oui, tout à fait"

[en réalité, la réponse est bien bien plus longue, mais il approuve]

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Mar 28
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
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Mar 27
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
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"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
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Mar 22
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."
Read 53 tweets
Mar 19
Retour au procès dit du #VioleurdeTinder devant la cour criminelle départementale de Paris.
Salim Berrada, ancien photographe de mode, comparaît depuis hier pour les viols et agressions sexuelles de 17 jeunes femmes qu'il avait contactées pour de séances photo.
Cet après-midi les premières parties civiles témoignent à la barre. Louise (le prénom a été modifié) a tout d'abord raconté l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subie de l'accusé. "Soudainement, il s'est jeté sur moi, il m'a embrassée avec la langue. Je ne voulais pas"
A la barre en ce moment, Caroline, maquilleuse qui a travaillé avec l'accusé.
"Avec l’affaire Salim Berrada, il y a eu un avant et un après : les gens ont commencé à parler"
"C’est un peu le #MeToo de la photographie ?" relève le président.
- C’était avant MeToo, mais oui.
Read 21 tweets
Mar 18
Bonjour à tous,
Palais de justice de Paris, île de la Cité.
Dans la (petite) salle Diderot s'ouvre aujourd'hui le procès de Salim Berrada, ancien photographe de mode de 38 ans. Surnommé le #VioleurdeTinder , il comparaît pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes.
L'accusé, petites lunettes rondes, coupe afro, collier de barbe, est installé dans le box vitré.
Il avait été remis en liberté après un peu plus de deux ans de détention provisoire ... avant d'être réincarcéré à la suite de nouvelles plaintes pour viol.
Sur les bancs de bois de la salle d'audience criminelle départementale, plusieurs parties civiles. Ce femmes qui ne se connaissaient pas dénoncent toutes un scénario très similaire sur ces rendez-vous pour une séance photo qui ont tourné au viol.
Read 27 tweets
Feb 28
Bonjour à tous,

Aujourd'hui, nous sommes au tribunal judiciaire, quartier des Batignolles. Une salle du 4e étage pour le procès de l'influenceur d'extrême-droite Papacito devant la 17e chambre correctionnelle.
Le Youtubeur toulousain encourt sept ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour provocation publique, propos homophobes et incitation à commettre une atteinte à l'intégrité physique d'une personne.
En l'occurrence, la personne visée dans 2 vidéos du youtubeur est le maire de Montjoi, village de 169 habitants où un banal litige sur l'usage d'un chemin rural a viré au règlement de compte sur les réseaux sociaux.
Harcelé et menacé de morts, le maire du village a porté plainte
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