L'objectif visé est le plein emploi. C'est absolument pas comme ça qu'il sera atteint. Tout ce qui est proposé ici existe déjà. Ça ne fonctionne pas, et c'est pas son caractère obligatoire qui va changer quoi que ce soit. 2/
Ça va juste pousser les allocataires RSA dans la terreur de perdre ce qui leur permet de survivre - la peur iels l'ont déjà.
Donc les pousser à accepter n'importe quoi pour garder ce qui était auparavant un droit, quitte à mettre en danger leur santé physique et mentale, 3/
Leur équilibre familial, la prise en charge de leurs enfants, et limiter leur disponibilité à résoudre leurs freins administratifs ou financier.
France Travail va prendre en charge les actions de coaching, ateliers divers, et va les déléguer à...ceux qui font déjà 4/
Aujourd'hui des actions de coaching et de formation. 🤡
Les entreprises, pour beaucoup, ne veulent pas proposer d'immersion. Ça va pas changer.
Dans la petite proportion qui accepte, il y a une part non négligeable qui en fait du travail déguisé. Ça va pas changer. 5/
Parlons des allocataires RSA (BRSA dans le jargon).
Parmi eux, beaucoup de mères isolées. France Travail a sans doute prévu un système de garde capable d'accueillir leurs enfants ? Tous vivent sous le seuil de pauvreté, certains dans des situations sociales complexes, 6/
Certains avec des handicaps, diagnostiqués ou non (oui, l'accès aux diagnostics est compliqué par l'absence de revenus), nécessitant des prises en charge particulières, etc.
Non, puisque Borne précise que la garde d'enfant consistera une dispense - sous quels critères, 7/
Jusqu'à quel âge, qui va en décider ?
Vous le voyez venir le "vos enfants sont scolarisés donc c'est bon" ? Comme si l'école était suffisante, comme si un enfant pouvait du jour au lendemain passer d'une prise en charge familiale à une prise en charge collective sans dégât. 8/
Autre profil de BRSA : les personnes malades, handies, dont de nombreux handicaps invisibles, dont une partie n'est même pas informée qu'elle relève du handicap - parce que oui, on a aussi un gros pb d'accès aux droits en France, et que c'est encore plus 9/
Marqué dans les populations précaires.
France Travail a sans doute prévu de faciliter leur accès aux soins, et l'ouverture de leurs droits auprès de la MDPH à chaque fois que nécessaire dans des délais raisonnables ?
Non. Ça ne fonctionne déjà pas aujourd'hui et les 10/
Personnes chargées d'évaluer la situation des BRSA sont loin d'avoir, pour beaucoup, la formation pour repérer ces besoins.
Le danger des 15/20h d'activité étant d'aggraver leur situation de santé, sans bien évidemment les rapprocher de l'emploi, pour ça faudrait des 11/
Entreprises handi-compatibles et ça court pas vraiment les rues.
Donc à part un discours validiste appelant à négliger ses besoins sous la menace d'une perte du RSA, on ne va pas leur proposer les moyens d'un retour à l'emploi 12/
Les personnes qui bossent déjà, mais dont le salaire est insuffisant, perçoivent le RSA : leur situation ne va pas changer, elles ne sont pas éloignées de l'emploi et sont déjà "actives". Aucun bénéfice de ce côté.
13/
Les personnes très éloignées de l'emploi n'ont pour la plupart pas besoin d'un coaching à deux balles. Elles ont de nombreux freins à résoudre et parfois un travailleur social les y accompagne depuis des années. La plupart de ces freins ne sont pas dûs à la personne 14/
Elle-même mais au fonctionnement de notre société, qui précarise en priorité les plus précaires, qui exclu à tour de bras au moindre écart ou couac de parcours.
Que va faire de plus France Travail ?
Rien, si ce n'est faire peur. 15/
Chez BRSA, ça n'étonnera personne, on trouve énormément de dépression, diagnostiquée ou pas comme telle, provoquant d'autres problématiques santé : addictions, éloignement du soin, troubles cognitifs divers, dévalorisation de soi, etc.
Pourquoi ? Parce que l'image que nous 16/
Renvoie la société c'est que notre identité et notre utilité ne se construit que par le travail.
Cette pression supplémentaire, dans un déni total des réalités, partant du principe qu'il faut obliger les gens pour que ça fonctionne, n'est là que pour renforcer cette image 17/
De "ceux qui ne sont rien".
C'est là l'unique rôle donné à France Travail : exclure plus encore, pas uniquement dans les faits mais aussi dans les mentalités.
Cette loi n'est pas là que pour les BRSA. Elle terrorise aussi les travailleurs précaires, déjà en danger 18/
Quotidien du glissement vers la honte de ne plus être considéré comme utile.
France Travail n'est qu'un renforcement de notre système capitaliste.
Ça craque de partout, mais allons-y jusqu'à la fin.
19/19
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#Covid19
Quand j'étais petite, mon père avait, pour ses besoins professionnels, une vieille 4L fourgonnette sans siège arrière.
Mais comme on n'avait pas les moyens d'avoir un second véhicule, il avait ajouté un siège rabattable chiné dans une casse auto.
C'était pas inconfortable mais c'était clairement du bricolage, et bien entendu il n'y avait pas de ceinture arrière.
Personne aujourd'hui n'accepterait de transporter son enfant dans ces conditions très peu sécuritaires.
Par chance, nous n'avons jamais eu d'accident.
Si tel avait été le cas, entre le siège qui se rabattait un peu trop facilement et l'absence de ceinture, je n'aurait pas donné cher de ma vie.
C'est exactement ce à quoi je pense quand je vois des gens demander "mais comment vous faisiez, avant ?".
Même pas encore l'heure d'aller bosser que je suis déjà épuisée.
On fait comment pour tenir, à force ?
Merci SARS-COV-2 😘
Depuis que j'ai chopé le covid en octobre, j'ai du faire...moins de 10 nuits normales.
Se réveiller à minuit, 2h, 3h... ça dépend. Et ne pas se rendormir.
Alors que d'habitude je suis seule le mercredi, aujourd'hui il y aura une dizaine de personnes sur mon lieu de travail. Des interactions, du bruit, du mouvement. Je sais déjà que ce sera trop.
C'est marrant (non), quand une journaliste @Mediapart interpellée par une personne handi légitimement inquiète de la manière dont pourrait être traité le sujet de l'euthanasie, finit par bloquer une multitude de personnes concernées par le validisme sur le sujet du #COVID19.
C'est marrant (non), il semble que ces sujets doivent être discutés et les opinions échangées, mais uniquement celles qui ne dérangent pas. Quitte à pour cela, pervertir les chiffres. Sinon attention, c'est une injustice, une caricature.
C'est marrant (non), @Mediapart, je n'ai pas du tout envie de voir ce que donnera votre sujet sur l'euthanasie.
Faudra-t-il encore une fois faire l'impasse sur les faits pour se voir décrire une opinion validiste, imposée telle une réalité incriticable ?