PĂ©onia Profile picture
Jun 14, 2023 ‱ 8 tweets ‱ 6 min read ‱ Read on X
🔮 #VaccinCovid19

📍Le dĂ©mantĂšlement d'un nouveau mensonge : Des milliers de dĂ©cĂšs dus au #Covid19 sont Ă©vitĂ©s en #IsraĂ«l "grĂące Ă  la vaccination".

📍Le Dr Eyal Shahar, professeur Ă©mĂ©rite de santĂ© publique en Ă©pidĂ©miologie et biostatistique, prouve, dans un billet de blog
 twitter.com/i/web/status/1
 Image
2.
Il existe plusieurs façons de dĂ©montrer la faussetĂ© des affirmations concernant les avantages "exceptionnels" des vaccins Covid. Je m'appuierai sur des donnĂ©es comparatives provenant de SuĂšde. Le pays qui a prouvĂ© au monde entier l'inutilitĂ© des blocages et de l'obligation de
 twitter.com/i/web/status/1
 Image
3.
Contrairement Ă  IsraĂ«l, la SuĂšde a traversĂ© la vague hivernale sans ĂȘtre vaccinĂ©e. Lorsque la vague s'est calmĂ©e, Ă  la fin du mois de mars 2021, seuls 10 % de la population suĂ©doise avaient reçu au moins une dose de vaccin Covid, contre 55 % de la population israĂ©lienne. À la
 twitter.com/i/web/status/1
 Image
4.
La figure 4 montre le nombre cumulĂ© de dĂ©cĂšs par Covid signalĂ©s dans chaque pays au dĂ©but et Ă  la fin de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, ainsi que le pourcentage de la population ayant reçu au moins une dose de vaccin Covid Ă  quatre moments diffĂ©rents. Les graphiques sont affichĂ©s sur
 twitter.com/i/web/status/1
 Image
5.
Début novembre 2020, le taux de mortalité Covid était de 2,3 (=5 995/2 569). Fin mars 2021, il était de 2,2 (=13 583/6 205). Entre-temps, le ratio était de 2,1 (7 588 décÚs Covid-19 en SuÚde contre 3 636 en Israël). C'est exactement le ratio de mortalité typique de la SuÚde
 twitter.com/i/web/status/1
 Image
6.
Comme le montre l'histogramme de droite, le mĂȘme ratio (1,9) a Ă©tĂ© maintenu entre novembre 2020 et mars 2021 : 43 954 dĂ©cĂšs en SuĂšde contre 22 830 en IsraĂ«l. Si la vaccination en IsraĂ«l permettait d'Ă©viter 5 000 dĂ©cĂšs, le ratio devrait passer d'un niveau de rĂ©fĂ©rence de 2 à
 twitter.com/i/web/status/1
 Image
7.
Le ministÚre israélien de la santé a estimé une surmortalité de 9,5 % sur une période de quatre mois (à l'exclusion de novembre 2020), similaire à mon estimation la plus prudente (8,9 %), qui incluait le mois de novembre. Si 5 000 décÚs avaient été évités, la surmortalité au
 twitter.com/i/web/status/1


‱ ‱ ‱

Missing some Tweet in this thread? You can try to force a refresh
 

Keep Current with PĂ©onia

PĂ©onia Profile picture

Stay in touch and get notified when new unrolls are available from this author!

Read all threads

This Thread may be Removed Anytime!

PDF

Twitter may remove this content at anytime! Save it as PDF for later use!

Try unrolling a thread yourself!

how to unroll video
  1. Follow @ThreadReaderApp to mention us!

  2. From a Twitter thread mention us with a keyword "unroll"
@threadreaderapp unroll

Practice here first or read more on our help page!

More from @Galadriell__

Mar 19
🔮 L'Europe devient complùtement totalitaire et met en danger l’ensemble du monde occidental
par @AltMarket1

📍Ça recommence. L’Europe sombre une fois de plus dans le totalitarisme, et cette fois-ci, il y a une odeur dĂ©cidĂ©ment familiĂšre de communisme. Le rĂ©sultat Ă©tait prĂ©visible pour beaucoup d’entre nous dans les mĂ©dias alternatifs, et la situation ne fera qu’empirer dans les annĂ©es Ă  venir. Mais qu’est-ce que cela signifie pour le reste du monde ? Avec les Ă©lites europĂ©ennes qui jettent leurs masques humanistes pour adopter une approche carrĂ©ment orwellienne, Ă  quel chaos devons-nous nous attendre ?

Avant tout, je veux souligner une ironie majeure ici : pendant des dĂ©cennies aux États-Unis, nous avons entendu l’argument lassant selon lequel nos droits au port d’armes garantis par le DeuxiĂšme Amendement sont inutiles car "non nĂ©cessaires pour prĂ©server nos libertĂ©s". Les militants et politiciens anti-armes citaient souvent l’Europe comme leur exemple Ă©clatant :

"Si les droits aux armes sont si importants pour la libertĂ©, alors qu’en est-il des EuropĂ©ens ? Ils ont des lois strictes sur les armes et ils ne perdent pas leurs droits
"

En tant qu’AmĂ©ricains qui comprennent ce que signifie mener une rĂ©bellion contre la tyrannie et gagner, notre rĂ©ponse Ă  cette affirmation a toujours Ă©tĂ© la mĂȘme : "Donnez-lui juste un peu de temps
"

Bien sĂ»r, nous avions raison et ils avaient tort. Je suis sĂ»r qu’un grand nombre de personnes parmi les 95 % de citoyens dĂ©sarmĂ©s de l’UE et du Royaume-Uni souhaitent dĂ©sespĂ©rĂ©ment avoir des armes Ă  feu en ce moment. Les raisons sont nombreuses et terrifiantes.

### La spirale descendante vers 1984

Dans l’UE et au Royaume-Uni, il y a eu une censure progressive au cours des dix derniĂšres annĂ©es, qui a rĂ©cemment explosĂ© en un enfer de restrictions sur la libertĂ© d’expression digne des Palisades de Californie. Les contrĂŽles de porte-Ă -porte se sont intensifiĂ©s alors que le public s’exprime contre les politiques multiculturelles. L’excuse est toujours la mĂȘme : les EuropĂ©ens de souche n’ont pas le droit de critiquer l’intĂ©gration du tiers-monde parce que cela "pourrait blesser les sentiments des gens". Toute opposition Ă  l’immigration massive est qualifiĂ©e de "discours de haine".

Les mouvements pour l’identitĂ© nationale et la sĂ©curitĂ© des frontiĂšres sont rĂ©guliĂšrement attaquĂ©s dans les mĂ©dias. En France et en Allemagne, les responsables mondialistes tentent de rendre impossible la participation des partis politiques conservateurs aux Ă©lections.

En Roumanie, ils ont rĂ©ussi Ă  perturber le processus Ă©lectoral normal, arrĂȘtant le candidat populiste Călin Georgescu aprĂšs qu’il a remportĂ© le premier tour des Ă©lections prĂ©sidentielles. Les autoritĂ©s contrĂŽlĂ©es par l’UE ont dĂ©cidĂ© qu’il ne serait plus autorisĂ© Ă  se prĂ©senter. Et pour ceux qui pensent qu’il a Ă©tĂ© bloquĂ© en raison d’une ingĂ©rence russe, eh bien, ils viennent aussi de bloquer la candidature d’une autre candidate conservatrice simplement parce qu’elle a critiquĂ© l’UE. La Roumanie durcit Ă©galement les rĂšgles sur la parole en ligne pour faire taire la dissidence publique.

Dans une véritable mode dystopique, les puissants appellent cela "protéger la démocratie".

Une tendance encore plus inquiĂ©tante est la rhĂ©torique croissante de guerre contre la Russie en Europe, avec des responsables britanniques et français menaçant de dĂ©ployer des troupes en Ukraine. L’Ukraine perd la guerre de maniĂšre dĂ©sastreuse, et les mondialistes semblent dĂ©terminĂ©s Ă  provoquer une guerre mondiale. Ils insistent pour que l’Ukraine rĂ©cupĂšre tous les territoires capturĂ©s et obtienne Ă  terme une adhĂ©sion Ă  l’OTAN. En d’autres termes, une victoire russe ne peut ĂȘtre tolĂ©rĂ©e, mĂȘme si cela signifie un conflit mondial.

Comme je l’ai prĂ©dit en avril de l’annĂ©e derniĂšre dans mon article *"La TroisiĂšme Guerre mondiale est dĂ©sormais inĂ©vitable – Voici pourquoi elle ne peut ĂȘtre Ă©vitĂ©e"*, l’establishment cherche Ă  provoquer un effet domino dans lequel l’Europe et les đŸ”œImage
2.
États-Unis seraient entraĂźnĂ©s dans le conflit ukrainien. MĂȘme avec un accord de paix provisoire en cours de nĂ©gociation avec les Russes, les membres de l’OTAN ont promis d’escalader les tensions en Ukraine avec des troupes au sol et d’augmenter la prĂ©sence militaire en Pologne Ă  la frontiĂšre russe.

En raison de cette Ă©volution, les responsables europĂ©ens envisagent ouvertement des idĂ©es de conscription forcĂ©e, et la propagande commence Ă  se rĂ©pandre. Il est important de noter que cette rhĂ©torique guerriĂšre gagne du terrain en parallĂšle avec les programmes d’immigration massive et l’application de la censure. Ce n’est pas une coĂŻncidence ; c’est une conspiration dirigĂ©e et coordonnĂ©e.

L’establishment mise tout sur fond de virage croissant du public contre l’idĂ©ologie progressiste (socialiste). Il est clair que les Ă©lites ont peur d’une rĂ©forme Ă  grande Ă©chelle : un retour au nationalisme, au conservatisme, Ă  la mĂ©ritocratie et Ă  la force morale. La culture occidentale retrouve de la valeur, et les gens agissent pour la dĂ©fendre. Le mouvement deviendra bientĂŽt impossible Ă  arrĂȘter, et le temps des mondialistes est comptĂ©.

GrĂące au discours en ligne et aux mĂ©dias alternatifs, dominer l’espace informationnel n’est plus possible. Alors, les Ă©lites se tournent vers la force physique et l’emprisonnement pour faire taire leurs opposants.

Pour l’instant, la Grande-Bretagne est le pire contrevenant, avec des citoyens recevant des visites d’intimidation de la police et subissant des arrestations pour avoir publiĂ© des "mots offensants" et des mĂšmes. Certains sont mĂȘme arrĂȘtĂ©s pour avoir brandi leur drapeau national Ă  la vue des migrants. Les mouvements en faveur du "populisme" sont diabolisĂ©s et qualifiĂ©s de "racistes" ou de "xĂ©nophobes", mais ces accusations visent Ă  dĂ©tourner l’attention du vĂ©ritable remplacement culturel perpĂ©trĂ© en Europe.

### Le but caché du remplacement culturel

L’immigration massive et le remplacement culturel sont une stratĂ©gie que les mondialistes tentent aux États-Unis depuis des dĂ©cennies, et nous sommes trĂšs familiers avec ce processus. Cela dit, je dirais que l’invasion de l’Europe (qui a dĂ©butĂ© vers 2014) est une menace encore plus grande en raison du zĂšle religieux des migrants impliquĂ©s.

Des armĂ©es d’envahisseurs du tiers-monde, principalement issus de nations islamiques, ont inondĂ© l’UE et le Royaume-Uni et menacent de dĂ©placer complĂštement la population autochtone. Les musulmans considĂšrent l’Occident comme un ennemi culturel et spirituel qu’il faut soumettre Ă  leur contrĂŽle. Les fondamentalistes (environ 70 % des musulmans dans le monde) croient que le monde entier doit un jour se soumettre Ă  l’Islam et Ă  la charia. Ils se rĂ©jouissent de cette invasion et voient les EuropĂ©ens comme du bĂ©tail prĂȘt Ă  ĂȘtre soumis.

Il n’y a aucune intention d’assimilation, aucun espoir de coexistence. Ce n’est pas le but. Les Ă©lites sont parfaitement conscientes de cette dynamique et elles l’encouragent. Mais pourquoi ?

La civilisation occidentale a Ă©tĂ© programmĂ©e pour la dĂ©molition, et l’establishment utilise des Ă©lĂ©ments de cultures Ă©trangĂšres du tiers-monde pour faire le sale boulot de destruction de cette civilisation. J’ai prĂ©dit les rĂ©sultats de ce programme dans mon article *"La Grande-Bretagne est la preuve : les mondialistes prĂ©voient d’utiliser les migrants comme une armĂ©e mercenaire contre l’Occident"*, publiĂ© en aoĂ»t 2024. đŸ”œ
3.
Dans cet article, j’ai notĂ© :

"Si les populations occidentales sont unifiĂ©es dans leur opposition Ă  l’idĂ©ologie mondialiste, alors la tĂąche de dĂ©construction devient impossible pour eux. Donc, ils dĂ©truisent l’Occident de l’intĂ©rieur en introduisant des millions de personnes qui ne s’assimileront JAMAIS et ne s’uniront JAMAIS
"

"
En d’autres termes, mon argument Ă©tait que les migrants du tiers-monde ne sont pas simplement utilisĂ©s comme des outils involontaires pour une saturation culturelle de l’Occident. Ils ne sont pas importĂ©s par millions pour simplement profiter des fruits de notre travail et de celui de nos ancĂȘtres. Je crois qu’ils sont amenĂ©s aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe comme des exĂ©cutants pour l’establishment."

J’ai poursuivi en expliquant le but ultime de l’utilisation par les gouvernements occidentaux de mercenaires du tiers-monde :

"Keir Starmer et d’autres responsables gouvernementaux ont rencontrĂ© des groupes musulmans pour les rassurer que le gouvernement est de leur cĂŽtĂ©. Les migrants sont dĂ©sormais enhardis Ă  faire ce qu’ils veulent, tandis que les Britanniques font face Ă  la rĂ©alitĂ© que s’ils ripostent, le gouvernement les mettra en prison. Les migrants sont maintenant, au sens le plus Ă©lĂ©mentaire, une aile mercenaire du gouvernement britannique
"

J’irais mĂȘme plus loin en disant qu’en cas de guerre avec la Russie, les citoyens autochtones seront enrĂŽlĂ©s de force tandis que la plupart des migrants seront laissĂ©s derriĂšre pour rĂ©gner dans les rues de Londres, Paris et Berlin. Je crois que les migrants sont des exĂ©cutants pour maintenir en ligne tout EuropĂ©en potentiellement dĂ©fiant. De nombreuses empires et monarchies Ă  travers l’histoire ont utilisĂ© des mercenaires Ă©trangers comme force pour empĂȘcher les rĂ©bellions locales. Les politiciens de l’UE et du Royaume-Uni suivent une stratĂ©gie similaire.

### Que va-t-il se passer ensuite ?

Si nous suivons ces schĂ©mas jusqu’à leur conclusion naturelle, je pense qu’il est clair que l’Europe est sur le point de devenir un nexus pour un changement mondial. Elle dĂ©truira soit l’Occident avec l’instabilitĂ© et l’autoritarisme, soit sa tyrannie inspirera une croisade moderne pour sauver la civilisation libre. Dans les deux cas, elle est sur le point de crĂ©er un dĂ©sastre.

PremiĂšrement, je pense qu’il y aura certainement une conscription forcĂ©e, mais je suspecte qu’il y aura beaucoup plus d’opposition et de protestations contre cette politique que les Ă©lites ne le comprennent. Personne en Occident ne veut mourir pour l’Ukraine. Il n’y a pas d’impĂ©ratif moral unificateur pour entrer en guerre avec la Russie. Les gens rĂ©sisteront.

DeuxiĂšmement, il y aura une focalisation accrue sur les contrĂŽles de la parole et les arrestations, Ă  moins que la population ne prĂ©sente une rĂ©ponse unifiĂ©e. Ce contre-mouvement devra ĂȘtre prĂȘt Ă  la violence, car il y a de fortes chances qu’il doive se defending.

TroisiĂšmement, les gouvernements essaieront d’utiliser des leviers Ă©conomiques pour faire taire la dissidence et punir ceux qui refusent de se conformer. Ce n’est pas une coĂŻncidence si l’UE vient d’annoncer qu’elle introduira des programmes de monnaies numĂ©riques de banque centrale (CBDC) au niveau du commerce de dĂ©tail d’ici la fin de 2025. Ils vont pousser pour un systĂšme sans numĂ©raire, car cela leur donnera un contrĂŽle total sur l’accĂšs Ă©conomique des gens.

À moins que Trump ne rĂ©alise une sorte de miracle diplomatique, le dĂ©ploiement de troupes de l’UE et du Royaume-Uni en Ukraine est prĂ©dĂ©terminĂ©. Tout pour dĂ©clencher une escalade volatile, peut-ĂȘtre pour ramener les États-Unis dans la mĂȘlĂ©e sous des obligations de sĂ©curitĂ©. Encore une fois, les mondialistes veulent la TroisiĂšme Guerre mondiale comme catalyseur pour un nouvel ordre mondial. đŸ”œ
Read 4 tweets
Mar 9
🔮 Comment l'UE va se dĂ©sintĂ©grer – Une prophĂ©tie d'il y a 10 ans.

đŸ“Â« Les Ă©tudes sur l’intĂ©gration europĂ©enne » ont peut-ĂȘtre Ă©tĂ© le domaine acadĂ©mique qui a connu la plus forte croissance au cours des vingt derniĂšres annĂ©es, un domaine qui a analysĂ© et tentĂ© de renforcer le soutien au « projet » europĂ©en.

Presque tous ceux qui travaillent dans ce domaine partent du prĂ©supposĂ© que le processus d’intĂ©gration est – doit ĂȘtre – « irrĂ©versible ».

C’est l’équivalent intellectuel du principe europĂ©en de l’*acquis communautaire*, selon lequel les pouvoirs, une fois transfĂ©rĂ©s des États membres Ă  l’Union et consolidĂ©s, ne peuvent plus ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©s.

Ou, pour le dire moins dĂ©licatement, c’est une sorte de « doctrine Brzezinski europĂ©enne », selon laquelle le socialisme, Ă©tant inĂ©vitable, ne peut ĂȘtre autorisĂ© Ă  s’effondrer dans aucun pays oĂč il s’est dĂ©jĂ  installĂ©.

Mais si ce n’était pas le cas ? Et si – comme l’a un jour suggĂ©rĂ© le politologue croate Josip Glaurdic, expert de l’effondrement de la Yougoslavie – ce dont nous aurions plutĂŽt besoin Ă©tait une Ă©cole d’« Ă©tudes sur la dĂ©sintĂ©gration europĂ©enne » ?

Prenons les cas de l’Autriche-Hongrie, de la Yougoslavie et de l’Union soviĂ©tique. Chacune de ces entitĂ©s Ă©tait une tentative de crĂ©er une structure supranationale que ses promoteurs (et habitants) imaginaient durer, sinon Ă©ternellement, du moins presque. Pourtant, chacune d’elles s’est finalement effondrĂ©e. Et si l’on se fie Ă  ces exemples, les jours de l’Union europĂ©enne sont comptĂ©s, Ă  moins qu’une rĂ©forme fondamentale ne soit entreprise.

Qu’est-ce qui a causĂ© leur effondrement ? Chaque cas est diffĂ©rent, bien sĂ»r, mais l’élĂ©ment commun fut une crise insoluble qui a durĂ© environ une dĂ©cennie et pour laquelle aucune solution n’a finalement Ă©tĂ© trouvĂ©e, hormis celle de mettre fin Ă  l’État et de repartir sur de nouvelles bases.

L’Autriche-Hongrie n’a pas pu contenir le dĂ©sir croissant d’autodĂ©termination des nombreux peuples vivant dans les frontiĂšres de cette monarchie centralisĂ©e.

Initialement, les efforts se sont concentrés sur une solution de fédéralisation révisée, qui donnait plus de pouvoir aux différentes nationalités.

Mais plus le centre cĂ©dait de pouvoir, plus les peuples en demandaient. Finalement, l’empire est entrĂ© en guerre en 1914, alors que ses dirigeants tentaient d’écraser une fois pour toutes les Slaves du Sud. Au milieu du carnage, les TchĂšques, en particulier, ont rĂ©clamĂ© une indĂ©pendance totale, suivis par d’autres. À la fin de la guerre, les puissances alliĂ©es leur ont donnĂ© ce qu’ils voulaient.

En Yougoslavie et en URSS, le problĂšme Ă©tait le socialisme, qui s’était Ă©puisĂ© dans les annĂ©es 1980, mais continuait d’imposer un fardeau immense sur les Ă©paules des divers groupes nationaux, dont certains avaient une histoire de conflits avec d’autres.

Dans le cas de l’UE, le problĂšme est l’idĂ©ologie de l’« europĂ©anisme », qui domine les Ă©lites continentales, lesquelles ont transfĂ©rĂ© le pouvoir des capitales nationales vers les institutions europĂ©ennes centrales bien plus rapidement que ce que leur Ă©lectorat est prĂȘt Ă  accepter.

Cela a Ă©tĂ© tolĂ©rĂ© tant que tout allait bien : la plupart des Ă©lecteurs ne prĂȘtaient pas trop d’attention au fait que leurs Ă©lites transfĂ©raient le pouvoir national Ă  l’UE, tant que leur niveau de vie s’amĂ©liorait.

Mais les choses ont changĂ© lorsque l’UE a enfin Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  une crise majeure, et que ses institutions se sont retrouvĂ©es responsables de problĂšmes – comme la politique monĂ©taire ou l’immigration – sur lesquels il n’existe pas de consensus europĂ©en.

Cela a non seulement rendu le processus dĂ©cisionnel extrĂȘmement compliquĂ©, mais l’UE a dĂ©couvert qu’il lui manquait la lĂ©gitimitĂ© nĂ©cessaire pour imposer des dĂ©cisions au nom du bien commun europĂ©en.

La prise de décision est devenue un processus en deux étapes.

D’abord, il y a une paralysie, car les institutions ne parviennent pas Ă  trouver une solution qui satisfasse tout le monde. đŸ”œImage
2.
Puis, lorsque la crise devient une urgence, le pouvoir politique prend les rĂȘnes, et les États les plus forts imposent des dĂ©cisions dans leur propre intĂ©rĂȘt aux plus faibles.

Ce n’est pas viable. AprĂšs de nombreuses dĂ©cennies, l’UE n’a pas tenu sa promesse de prospĂ©ritĂ© et de stabilitĂ© durables. Et maintenant, elle renie aussi ses engagements envers la dĂ©mocratie.

Si elle ne parvient pas Ă  trouver des solutions acceptables pour ses membres aux problĂšmes qui confrontent l’Europe – et jusqu’à prĂ©sent, cela fait cinq ans que nous attendons une rĂ©solution de la crise de l’euro –, l’UE glissera sur la pente de l’effondrement.

L’UE peut-elle changer son destin ?

Ce n’est pas exclu, mais l’histoire rĂ©cente ne nous donne pas beaucoup de raisons d’espĂ©rer. Il est possible que les États individuels soient autorisĂ©s Ă  ne pas adhĂ©rer Ă  certaines parties de l’*acquis* auxquelles ils s’opposent, rĂ©formant l’Union sur la base d’une « gĂ©omĂ©trie variable ».

La Yougoslavie et l’URSS ont toutes deux Ă©tĂ© confrontĂ©es au mĂȘme problĂšme et, jusqu’à un certain point, les rĂ©publiques membres ont Ă©tĂ© laissĂ©es libres de suivre leur propre voie.

Mais cette autonomie fonctionnait dans des limites strictes. Les Ă©lites restaient contraintes par leur engagement assumĂ© envers le socialisme et le partage du fardeau, ce qui limitait aussi le champ des discussions sur la revitalisation de l’économie et la redistribution du pouvoir au sein de l’Union.

Finalement, lorsque le niveau de vie a chutĂ©, les rĂ©publiques les plus riches – la SlovĂ©nie et la Croatie en Yougoslavie, les États baltes en Union soviĂ©tique – ont commencĂ© Ă  s’opposer de plus en plus fermement au partage de leurs ressources dĂ©jĂ  limitĂ©es avec les autres.

À mesure que la crise Ă©conomique et politique s’aggravait et que le navire de l’État sombrait, chacun a sautĂ© par-dessus bord pour se sauver.

---

Les mĂȘmes problĂšmes affectent l’UE. Beaucoup de ses Ă©lites sont prisonniĂšres de leur propre conviction que l’Europe ne peut pas rapatrier les pouvoirs qu’elle a pris aux capitales nationales, de peur d’ouvrir la proverbiale boĂźte de Pandore, avec tous les maux qu’elle contient.

Le Royaume-Uni exigera un contrĂŽle plus strict de l’immigration et de son systĂšme de protection sociale ; la France demandera une limitation de la libertĂ© du marchĂ©, et la Pologne, un contrĂŽle sur les politiques environnementales.

Si tous les membres sont autorisĂ©s Ă  contrĂŽler les politiques dans les domaines qui les intĂ©ressent le plus, alors il n’y a plus d’union, et l’Europe retombe dans le nationalisme et – peut-ĂȘtre – la guerre armĂ©e.

L’alternative serait que la zone euro fasse un effort concertĂ© pour devenir un seul État, avec une monnaie commune et un systĂšme de dĂ©fense commun.

Mais l’histoire rĂ©cente n’offre aucun prĂ©cĂ©dent de mesures d’unification en temps de crise. Au contraire, dans de tels moments, les intĂ©rĂȘts nationaux divergents s’intensifient. La plupart des membres de la zone euro reconnaissent probablement la nĂ©cessitĂ© d’une union politique, mais ils ne l’accepteront que si l’Union est façonnĂ©e de maniĂšre Ă  rĂ©pondre Ă  leurs exigences particuliĂšres. Il serait souhaitable qu’il en soit autrement, mais l’expĂ©rience nous montre que nous n’avons pas vraiment de raisons de nous y attendre.

Si l’UE est confrontĂ©e Ă  une crise qui semble insoluble, que nous dit l’histoire rĂ©cente sur la maniĂšre dont elle pourrait s’effondrer ?

Un aspect est que cela peut se produire mĂȘme si une majoritĂ© de gens ne le souhaitent pas. En Autriche-Hongrie, et mĂȘme en Union soviĂ©tique, la plupart des gens craignaient de quitter le systĂšme et ont d’abord tentĂ© de poursuivre leurs intĂ©rĂȘts nationaux dans les limites familiĂšres d’une entitĂ© fĂ©dĂ©rale.

Un autre aspect est que, lorsque l’effondrement final survient, il peut se produire si rapidement que tout le monde est pris par surprise. MĂȘme en 1989, peu de gens avaient prĂ©vu l’effondrement de la Yougoslavie ou de l’Union soviĂ©tique, ce qui explique en partie pourquoi les đŸ”œ
3.
membres mécontents ont exercé une pression si forte avec leurs revendications.

Du dĂ©but Ă  la fin, le processus d’effondrement a rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs caractĂ©ristiques communes.

L’une d’elles est le recours croissant Ă  des solutions de type « chacun pour soi ». Dans tous ces cas, Ă  mesure que la crise s’approfondissait et que les institutions centrales devenaient plus paralysĂ©es, le pouvoir a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©, de maniĂšre informelle, de l’union au niveau national, tandis que les membres individuels cherchaient unilatĂ©ralement leurs propres solutions. Tant en URSS qu’en Yougoslavie, les rĂ©publiques fĂ©dĂ©rales ont commencĂ© Ă  affirmer leur contrĂŽle sur leur propre politique Ă©conomique, en violation des lois de l’union, et ont refusĂ© d’« exporter » des biens essentiels (comme la nourriture) ou de remettre les taxes nĂ©cessaires au fonctionnement interne.

Une deuxiĂšme caractĂ©ristique est que, Ă  mesure que la superstructure vacillait davantage, les composantes individuelles ont Ă©galement commencĂ© Ă  se fracturer. À la fin de l’Union soviĂ©tique, l’AzerbaĂŻdjan s’est divisĂ© lorsque l’enclave armĂ©nienne du Haut-Karabagh a rejetĂ© l’autoritĂ© de Bakou.

L’Abkhazie, l’OssĂ©tie du Sud et l’Adjarie se sont dĂ©tachĂ©es de la GĂ©orgie, la Transnistrie de la Moldavie, et la TchĂ©tchĂ©nie de la Russie (bien que cette derniĂšre ait Ă©tĂ© reprise plus tard, dans l’une des premiĂšres actions notables de Vladimir Poutine en tant que prĂ©sident).

Pendant ce temps, Moscou s’est retirĂ©e des territoires d’Europe de l’Est, et l’État bi-ethnique de TchĂ©coslovaquie s’est Ă©galement effondrĂ©.

En Yougoslavie, la dĂ©sintĂ©gration de la structure fĂ©dĂ©rale s’est reflĂ©tĂ©e dans celle des rĂ©publiques individuelles. Lorsque la Croatie et la Bosnie se sont sĂ©parĂ©es de l’union, les importantes minoritĂ©s serbes de ces rĂ©publiques se sont dĂ©tachĂ©es des nouveaux pays indĂ©pendants, dans une tentative de rester partie de la Yougoslavie. ParallĂšlement, le Kosovo a fait une premiĂšre tentative infructueuse d’indĂ©pendance vis-Ă -vis de la Serbie.

Une troisiĂšme caractĂ©ristique commune est uneèĄŒäœż plus dure du pouvoir par le centre, qui souhaite avant tout la survie de l’union et porte la plus grande responsabilitĂ© pour la sauver.

L’Autriche a lancĂ© une opĂ©ration militaire pour Ă©craser le mouvement sĂ©cessionniste dans les Balkans. En Union soviĂ©tique, Moscou a envoyĂ© l’armĂ©e russe dans les États baltes et le Caucase. Et en Yougoslavie, le leader serbe Slobodan MiloĆĄević a lancĂ© une « rĂ©volution anti-bureaucratique » au MontĂ©nĂ©gro, au Kosovo et en VoĂŻvodine, avant d’envoyer finalement l’armĂ©e en SlovĂ©nie, en Croatie et en Bosnie.

Paradoxalement, ces tentatives de rĂ©sister Ă  la fragmentation de l’union ont Ă©tĂ© suivies d’efforts actifs pour relĂącher l’étau. Cela s’est produit au moment oĂč l’État centralisĂ© a compris qu’il ne pouvait pas maintenir l’union sous sa forme ancienne et a tentĂ© de sauver ce qui pouvait l’ĂȘtre dans les circonstances donnĂ©es.

---

Dans certains cas, cela a Ă©tĂ© un processus graduel. DĂšs 1867, l’Empire habsbourgeois s’est transformĂ© en une monarchie duale, accordant Ă  la Hongrie une autonomie presque totale dans un systĂšme jusque-lĂ  dominĂ© par l’Autriche.

La Yougoslavie a Ă©galement relĂąchĂ© son emprise en 1974. Les preuves suggĂšrent que de telles manƓuvres peuvent prolonger la vie de l’union, ce qui pourrait Ă©galement donner un rĂ©pit au Royaume-Uni dans les annĂ©es Ă  venir.

L’Empire austro-hongrois a survĂ©cu cinq dĂ©cennies aprĂšs ces rĂ©formes, et la dĂ©volution du pouvoir aux rĂ©publiques individuelles a donnĂ© Ă  la Yougoslavie encore 16 ans.

Mais ces manƓuvres de relĂąchement du contrĂŽle centralisĂ© peuvent avoir l’effet inverse si le processus de dĂ©composition est Ă  un stade avancĂ©. Les tentatives de Belgrade et de Moscou, en 1989-1990, de reconstituer leurs unions au milieu de la crise et des menaces de sĂ©cession se sont rĂ©vĂ©lĂ©es vaines. De telles manƓuvres ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©es comme des signes de faiblesse, ce qui n’a fait qu’électriser les forces sĂ©cessionnistes. đŸ”œ
Read 7 tweets
Mar 4
🔮 Le nouveau royaume ermite : l’endiguement (et la destruction) de l’Union EuropĂ©enne
par GaĂŻus Baltar

📍L’Europe doit prendre une dĂ©cision. Par « Europe », j’entends l’Union europĂ©enne et les pays politiquement et culturellement similaires, dont la Grande-Bretagne, la Suisse, les pays scandinaves non membres de l’UE – et mĂȘme des pays extĂ©rieurs Ă  l’Europe comme le Canada, l’Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande. Ce groupe est dĂ©sormais une sorte de « bloc », de plus en plus abandonnĂ© par les États-Unis aprĂšs l’investiture de Trump. Sous Trump, les États-Unis semblent, au moins en partie, rompre leurs liens avec le mĂ©canisme de contrĂŽle mondialiste de l’Occident. Au lieu de cela, ils semblent se diriger vers ce que l’on pourrait appeler une « vĂ©ritable indĂ©pendance » en dehors du contrĂŽle de la cabale transatlantique – le mĂ©canisme de pouvoir non Ă©lu qui a jusqu’à prĂ©sent totalement contrĂŽlĂ© l’Occident.

L’UE est dĂ©sormais le chef de file de ce qui reste de cette Cabale. Elle est de plus en plus en conflit avec les États-Unis, tout comme les autres pays encore contrĂŽlĂ©s par la Cabale.

Dans ce contexte, les relations extérieures de l'UE deviennent primordiales. L'UE est pauvre en ressources et son économie est systématiquement détruite par sa guerre contre la Russie et par son mécanisme de régulation oppressif qui cherche à obtenir un pouvoir absolu sur tous les aspects de l'économie européenne et sur la vie de ses citoyens.
Sans accĂšs aux ressources et aux marchĂ©s, l’UE est vouĂ©e Ă  l’échec. Sans de bonnes relations extĂ©rieures, cet accĂšs sera difficile. Il semble donc judicieux de s’engager dans des relations extĂ©rieures ouvertes, respectueuses et mutuellement bĂ©nĂ©fiques.
D’un autre cĂŽtĂ©, l’UE est un projet pilote mondialiste. Son systĂšme de contrĂŽle de son Ă©conomie et de sa population, y compris le lavage de cerveau massif de sa population par le biais d’un contrĂŽle quasi absolu de sa sphĂšre d’information, est un prototype de ce que la Cabale transatlantique veut que le monde entier soit. Les États-Unis Ă©tant, au moins temporairement, hors de contrĂŽle de la Cabale, il sera tentant d’utiliser l’UE pour faire avancer cet agenda mondial. En d’autres termes, l’UE pourrait essayer d’assumer le rĂŽle antĂ©rieur des États-Unis en tant que principal outil d’application de la Cabale, en essayant de plier le monde Ă  sa volontĂ©.
Cela semble ĂȘtre un objectif impossible et irrationnel. Pourtant, on ne peut pas exclure cette possibilitĂ©, car les dirigeants europĂ©ens ne sont pas rĂ©putĂ©s pour ĂȘtre rationnels.

C'est la dĂ©cision que l'UE doit prendre. Vont-ils passer en « mode passif » et adopter une position mutuellement bĂ©nĂ©fique et respectueuse Ă  l'Ă©gard des autres pays ? Cela signifierait qu'ils se contenteraient d'exister en tant qu'« unitĂ© de stockage » pour la Cabale mondialiste jusqu'Ă  ce qu'elle puisse reprendre le contrĂŽle des États-Unis.
L’autre option est de passer en « mode agressif ». Un mode agressif est dangereux car il peut avoir des consĂ©quences – y compris celles qui peuvent conduire Ă  un isolement accru de l’UE.

Pour l’instant, l’UE semble avoir optĂ© pour une attitude agressive, en adoptant une position conflictuelle envers les États-Unis. Mais qu’en est-il du reste du monde ?

Pour avoir une meilleure idĂ©e de ce que l’UE entend faire et de ce que pourraient en ĂȘtre les consĂ©quences, examinons de plus prĂšs la situation en Europe et ses relations actuelles et rĂ©centes avec le monde non occidental.

La bulle de contrĂŽle mental

L’UE est une structure qui donne la prioritĂ© au pouvoir sur tout le reste, y compris la planification Ă©conomique et la crĂ©ation de valeur. Les citoyens europĂ©ens ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s avec succĂšs dans cette structure. Ils ont Ă©tĂ© façonnĂ©s et configurĂ©s pour s’y adapter et ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s dans un monde parallĂšle avec une logique et des faits spĂ©cifiques Ă  l’UE. Cela a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© grĂące au contrĂŽle quasi total des mĂ©dias europĂ©ens – qui ont longtemps fonctionnĂ© comme un outil de contrĂŽle mental de la đŸ”œImage
2.
cabale transatlantique. En consĂ©quence, les EuropĂ©ens ont Ă©tĂ© isolĂ©s de la rĂ©alitĂ© et transformĂ©s en outils, avec les croyances, les valeurs et les motivations « correctes ». Cela a rendu l’UE presque Ă  l’abri des dissensions internes, du moins dans la partie occidentale. Les Ă©lites de l’UE ont Ă©tĂ© configurĂ©es de la mĂȘme maniĂšre.

Dans l’esprit des Ă©lites europĂ©ennes et de la plupart des citoyens europĂ©ens, l’Europe (reprĂ©sentĂ©e par l’Union europĂ©enne bien sĂ»r) est le centre du monde – voire de l’univers. Ils sont convaincus de l’importance et de la puissance de l’Europe, ainsi que de la centralitĂ© de sa culture. Leur perception de la « centralitĂ© culturelle » signifie que les EuropĂ©ens, dans leur ensemble, croient que leurs opinions sont en quelque sorte les opinions par dĂ©faut de l’humanitĂ©. Toutes les autres opinions peuvent ĂȘtre des dĂ©viations ignorantes, voire dangereuses et immorales – et ne sont partagĂ©es que par des gens infĂ©rieurs.

Cette centralitĂ© culturelle a crĂ©Ă© une atmosphĂšre pompeuse et narcissique en Europe, mĂȘme parmi la partie de la population qui n’est pas techniquement narcissique. Les EuropĂ©ens sont prompts Ă  rejeter et Ă  dĂ©shumaniser ceux qu’ils considĂšrent comme ayant des opinions dĂ©viantes. Les politiciens europĂ©ens et une grande partie de la population europĂ©enne n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  exprimer ces opinions. Ils perçoivent les Chinois comme des voleurs et des personnes peu fiables, les Russes comme des animaux sous-humains et les Ă©lecteurs de Trump comme des imbĂ©ciles racistes. Ils n’hĂ©sitent pas Ă  vous le dire, mĂȘme sans y ĂȘtre incitĂ©s.

Les EuropĂ©ens souffrent Ă©galement, dans leur grande majoritĂ©, de mĂ©galomanie, un autre trait narcissique. Le meilleur exemple que j’ai entendu Ă  ce sujet (et que j’ai mentionnĂ© dans un autre essai) est la rĂ©ponse d’un fervent admirateur de l’UE lorsque je lui ai demandĂ© comment l’Europe pourrait faire respecter ses lois sur la chaĂźne logistique ESG Ă  l’échelle mondiale. Il m’a rĂ©pondu que c’était « l’effet Bruxelles ». Bruxelles est si puissante que si elle Ă©crit une loi, mĂȘme si elle profite Ă  l’Europe au dĂ©triment des autres, le monde sera obligĂ© de s’y conformer.

Pourtant, au fond, les dirigeants europĂ©ens savent que l’Europe est faible. Ils savent qu’ils ne peuvent pas exercer une influence mondiale ou faire la guerre Ă  la Russie sans la puissance amĂ©ricaine. Ils savent que l’Europe est Ă  la fois faible et petite sur le plan Ă©conomique – avec moins de 15 % du PIB mondial – et moins en termes de production Ă©conomique rĂ©elle. Sur le plan Ă©conomique, la seule carte forte qu’ils dĂ©tiennent est celle d’ĂȘtre un marchĂ© pour les autres – et cette carte s’affaiblit Ă  mesure que les EuropĂ©ens s’appauvrissent.

Cette rĂ©alitĂ© est encore profondĂ©ment ancrĂ©e dans l’inconscient de la plupart des Ă©lites et des citoyens europĂ©ens. Ils continuent de croire Ă  la puissance, Ă  l’influence et Ă  la supĂ©rioritĂ© morale de l’Europe, alors qu’ils font partie d’une civilisation totalitaire de plus en plus appauvrie et gangrenĂ©e par la criminalitĂ©, qui organise des Ă©lections Ă  la maniĂšre des procĂšs-spectacles de l’Union soviĂ©tique. Le manque de conscience de soi est un autre trait du narcissisme.
Arrivée du méchant Trump

Rien n’est pire que la rĂ©alitĂ©, et les derniĂšres semaines ont Ă©tĂ© difficiles pour l’Union europĂ©enne. Le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Marco Rubio a d’abord annoncĂ© la fin de l’unipolaritĂ©. L’Occident ne cherchera plus Ă  dominer le monde. Puis le secrĂ©taire Ă  la DĂ©fense Pete Hegseth a annoncĂ© la fin technique de l’OTAN. Il a dĂ©clarĂ© aux EuropĂ©ens qu’ils pourraient entrer en guerre avec la Russie s’ils le voulaient, mais que les États-Unis ne les soutiendraient pas. Puis le vice-prĂ©sident Vance, lors de la confĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© de Munich, leur a dit que l’UE Ă©tait une structure totalitaire, pas meilleure que l’Union soviĂ©tique. Vance avait tort sur ce point. L’UE est en train de devenir ce que l’Union soviĂ©tique serait devenue si Trotsky avait gagnĂ© contre Staline – đŸ”œ
3.
c’est-à-dire pire.
Pour envenimer encore la plaie, Vance a Ă©galement dĂ©clarĂ© que les valeurs (et la politique) de l’UE Ă©taient devenues incompatibles avec les valeurs amĂ©ricaines. C’était une dĂ©claration importante, c’est le moins qu’on puisse dire, mais pas assez radicale, car les valeurs de l’UE sont devenues incompatibles avec celles de la plupart des pays du monde.

Le discours de Vance a trĂšs clairement mis en lumiĂšre le contraste extrĂȘme qui se dĂ©veloppe entre l'UE et le reste du monde. C'Ă©tait comme voir Clint Eastwood entrer dans un club gay Ă  l'Ă©poque des westerns spaghetti.
Le problĂšme de l'UE est que Vance n'est pas un exemple isolĂ© de macho amĂ©ricain. Vance reprĂ©sente dĂ©sormais ce qu'est la plupart du monde en dehors de l'UE. Le monde est Clint Eastwood tandis que l'UE adopte un mode de vie alternatif de plus en plus extrĂȘme. ConsidĂ©rant la peur que ressentent aujourd'hui les Ă©lites europĂ©ennes, je suppose que le fĂ©tichisme des couches fait partie de ce mode de vie.
Quand il pleut, il pleut des cordes – et la situation de l’UE s’est encore aggravĂ©e. Les États-Unis ont rapidement annoncĂ© que des nĂ©gociations avec la Russie allaient dĂ©buter sur l’Ukraine et d’autres questions d’intĂ©rĂȘt commun. Les États-Unis ont Ă©galement annoncĂ© que l’UE ne participerait pas Ă  ces nĂ©gociations. L’UE n’avait rien Ă  apporter aux nĂ©gociations et allait mĂȘme essayer de les saboter. Cela a portĂ© la panique de l’UE Ă  son paroxysme. AprĂšs tout, les narcissiques n’ont rien de plus Ă  craindre que l’insignifiance.

Tout cela signifie que les États-Unis vont se retirer de l’UE et de l’Ukraine. Cela a des consĂ©quences importantes que beaucoup de gens ne semblent pas avoir perçues : la guerre en Ukraine Ă©tait autrefois entre la Russie et l’OTAN. Elle va dĂ©sormais se dĂ©rouler entre la Russie et l’Union europĂ©enne.
Il n’est pas Ă©tonnant qu’il y ait de la panique.

La route vers l’endiguement

Les États-Unis ont exclu l’UE des nĂ©gociations sur l’Ukraine pour deux raisons pratiques. La premiĂšre est l’incapacitĂ© de l’UE Ă  reconnaĂźtre les vĂ©ritables causes de la guerre – sans lesquelles le problĂšme ne peut ĂȘtre rĂ©solu. Agir ainsi reviendrait Ă  dĂ©truire le rĂ©cit du bien (Ukraine/UE) contre le mal (Russie) et Ă  impliquer l’UE dans les causes de la guerre. Cela laisserait l’UE nue devant la vĂ©ritĂ©.

La deuxiĂšme raison est que l’UE a tout misĂ© sur la guerre. Elle a misĂ© son Ă©conomie, sa puissance militaire, son influence gĂ©opolitique et sa stabilitĂ© interne sur la dĂ©faite de la Russie. Elle a abordĂ© la guerre comme un joueur qui a misĂ© sa maison et tout son argent sur ce qu’il pensait ĂȘtre une main gagnante. Puis elle a perdu – et maintenant elle refuse de quitter sa maison. En d’autres termes, si la guerre s’arrĂȘte, sa dĂ©faite totale sera avĂ©rĂ©e. La guerre doit donc continuer et elle doit donc saboter toute nĂ©gociation de paix. Elle ne peut donc pas y participer.

Ce ne sont lĂ  que les raisons immĂ©diates et pratiques. Il existe d’autres raisons, plus graves et plus significatives, qui pourraient conduire Ă  l’exclusion de l’UE de bien d’autres nĂ©gociations que celles sur l’Ukraine.

La principale raison est la situation politique et culturelle de l’UE et des pays associĂ©s. La culture et la politique europĂ©ennes se sont complĂštement dissociĂ©es du reste du monde et il n’existe pratiquement plus de terrain d’entente. Pour d’autres, l’UE est devenue une entitĂ© Ă©trangĂšre qui a abandonnĂ© tout ce qui, Ă  leurs yeux, dĂ©finit une civilisation humaine.

Ce n’est pas parce que le monde extĂ©rieur Ă  l’Occident est en train de changer. Il existe depuis longtemps un fossĂ© culturel massif entre l’UE et le monde non occidental. Ce qui s’est passĂ© est un « Ă©vĂ©nement pivot » lorsque la cabale transatlantique (un nom appropriĂ© Ă  plus d’un titre) a perdu le contrĂŽle des États-Unis avec l’élection de Donald Trump. Lorsque cela s’est produit, les États-Unis ont pivotĂ© culturellement, militairement et Ă©conomiquement loin de l’UE. Jusqu’à ce moment-lĂ , les États-Unis đŸ”œ
Read 8 tweets
Feb 24
🔮 Le discours explosif de Jeffrey Sachs au Parlement europĂ©en envoie des ondes de choc Ă  travers l'Europe !

📍Le 19 fĂ©vrier, l'un des plus grands politologues des derniĂšres dĂ©cennies, le pr Jeffrey Sachs, a prononcĂ© un discours vĂ©ritablement historique au Parlement europĂ©en, lors d'un Ă©vĂ©nement intitulĂ© « GĂ©opolitique de la paix », organisĂ© par l'ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ONU et actuel dĂ©putĂ© europĂ©en Michael von der Schulenburg.

Il est comprĂ©hensible que la presse n'ait pas parlĂ© de ce discours. En effet, Sachs a dissĂ©quĂ© sans anesthĂ©sie la politique des États-Unis des 30 derniĂšres annĂ©es, tout comme celle de l'Europe, et sa conclusion implacable est que la guerre en Ukraine n'est qu'une parmi de nombreuses guerres provoquĂ©es par les AmĂ©ricains et soutenues par leurs alliĂ©s europĂ©ens au nom de la "dĂ©mocratie" et de la "libertĂ©", qui ont entraĂźnĂ© uniquement des destructions et des morts, mais pas de dĂ©mocratie ni de libertĂ©.

Le fait que les États-Unis n'aient pas respectĂ© leurs propres accords, notamment avec la Russie, a finalement conduit aux invasions en Ukraine. Une lueur d'espoir, selon Sachs, est le nouveau rĂ©gime Trump, qui mettra certainement fin Ă  la guerre, ajoute-t-il.

📍Voici la transcription de son discours.

« L'Ă©largissement de l'OTAN. Vous vous souvenez qu'au 7 fĂ©vrier 1991, Hans-Dietrich Genscher et James Baker III ont parlĂ© avec Gorbatchev. Genscher a tenu une confĂ©rence de presse oĂč il a expliquĂ© que l'OTAN ne s'Ă©tendrait pas vers l'est. "Nous ne profiterons pas de la dissolution du Pacte de Varsovie". Et vous comprenez qu'il s'agissait d'un contexte juridique, pas d'un contexte alĂ©atoire. C'Ă©tait la fin de la Seconde Guerre mondiale, nĂ©gociĂ©e pour la rĂ©unification de l'Allemagne.

Il a Ă©tĂ© convenu que l'OTAN ne se dĂ©placerait pas d'un centimĂštre vers l'est. C'Ă©tait explicite et cela figure dans de nombreux documents. Cherchez dans les Archives de la sĂ©curitĂ© nationale de l'UniversitĂ© George Washington et vous pourrez obtenir des dizaines de documents. Il existe un site intitulĂ© « Ce que Gorbatchev a entendu au sujet de l'OTAN ». Jetez un Ɠil, car tout ce que l'on vous dit aux États-Unis Ă  ce sujet est un mensonge, mais les archives sont parfaitement claires.

Ainsi, la décision a été prise en 1994 d'élargir l'OTAN jusqu'en Ukraine. C'est un projet. Ce n'est pas lié à une administration ou à une autre. C'est un projet du gouvernement américain qui a débuté il y a plus de 30 ans.

La Russie n'a pas d'autre vocation que celle européenne. Donc, à mesure que l'Europe s'étend vers l'est, la Russie ne peut rien y faire. Est-il étonnant que nous soyons constamment en guerre ? Car une chose à propos de l'Amérique est que nous croyons toujours savoir ce que nos homologues vont faire, et nous avons toujours tort.

Et l'une des raisons pour lesquelles nous nous trompons toujours est que, dans la théorie des jeux pratiquée par les stratÚges américains, en fait, on ne parle pas avec l'autre partie. On sait juste quelle est la stratégie de l'autre partie. C'est merveilleux. On gagne tellement de temps. Pas besoin de diplomatie (...).

Rien n'a vraiment changĂ© depuis Clinton, Bush, Obama, Trump, jusqu'Ă  Biden. Au contraire, les choses se sont dĂ©tĂ©riorĂ©es pas Ă  pas. Selon moi, Biden a Ă©tĂ© le pire. Peut-ĂȘtre aussi parce qu'il n'Ă©tait pas "compos mentis" (dans toutes ses facultĂ©s mentales, n.d.t.) ces deux derniĂšres annĂ©es. Et je le dis sĂ©rieusement, pas comme une remarque sarcastique. Le systĂšme politique amĂ©ricain est un systĂšme d'image. C'est un systĂšme de manipulation des mĂ©dias chaque jour. C'est un systĂšme de relations publiques.

Ainsi, il a pu y avoir un président qui fonctionnait pratiquement pas, mais qui est resté au pouvoir pendant deux ans, et ils ont voulu le faire candidater pour sa réélection.

Nous ne disons la vĂ©ritĂ© sur presque rien dans ce monde, maintenant. Donc, ce projet a continuĂ© depuis les annĂ©es 1990, le bombardement de Belgrade pendant 78 jours consĂ©cutifs en 1999 faisait đŸ”œImage
2.
partie de ce projet. La division du pays alors que les frontiÚres sont sacrées, n'est-ce pas ?

À l'exception du Kosovo. C'est acceptable. Parce que les frontiĂšres sont sacrĂ©es, sauf si l'AmĂ©rique les change. Le Soudan a Ă©tĂ© un autre projet connexe. La rĂ©bellion au Soudan du Sud. Cela s'est produit uniquement parce que les Sud-Soudanais se sont rebellĂ©s ? Ou puis-je vous donner le manuel de la CIA ?

Pour comprendre de quoi il s'agit : les événements militaires sont coûteux. Ils nécessitent de l'équipement, de la formation, des bases, des renseignements, des finances. Cela vient des grandes puissances. Cela ne vient pas des insurrections locales.

Le Soudan du Sud n'a pas vaincu le Soudan du Nord ou le Soudan dans une bataille tribale. C'Ă©tait un projet amĂ©ricain. Je me rendais souvent Ă  Nairobi et je rencontrais des militaires amĂ©ricains, des sĂ©nateurs ou d'autres personnes ayant un intĂ©rĂȘt profond pour la politique soudanaise. Cela faisait partie du jeu de l'unipolaritĂ©.

Donc, l'Ă©largissement de l'OTAN, comme vous le savez, a commencĂ© en 1999 avec la Hongrie, la Pologne et la RĂ©publique tchĂšque. Et la Russie Ă©tait extrĂȘmement mĂ©contente de cela, mais ces pays Ă©taient encore Ă©loignĂ©s de ses frontiĂšres. La Russie a protestĂ©, mais bien sĂ»r, sans rĂ©sultat. Puis est arrivĂ© George Bush Junior. Lorsque le 11 septembre a eu lieu, le prĂ©sident Poutine a promis tout son soutien. Et puis, les États-Unis ont dĂ©cidĂ©, le 20 septembre 2001, qu'ils lanceraient sept guerres en cinq ans.

Au fait, ce furent les guerres de Netanyahu. L'idĂ©e Ă©tait en partie de nettoyer les anciens alliĂ©s soviĂ©tiques et en partie d'Ă©liminer les partisans du Hamas et du Hezbollah. Parce que l'idĂ©e de Netanyahu Ă©tait qu'il y aurait un seul État, merci. Un seul État. Ce serait IsraĂ«l. IsraĂ«l contrĂŽlerait tout le territoire. Et quiconque s'y oppose, nous le renverserons. Pas nĂ©cessairement nous, mais notre ami, les États-Unis. C'est la politique des États-Unis jusqu'Ă  prĂ©sent. Nous ne savons pas si cela changera. Maintenant, le seul problĂšme est que peut-ĂȘtre les États-Unis contrĂŽleront Gaza au lieu qu'IsraĂ«l ne le fasse.

Mais l'idĂ©e existe depuis au moins 25 ans. En fait, elle remonte Ă  un document appelĂ© Clean Break que Netanyahu et son Ă©quipe politique amĂ©ricaine ont crĂ©Ă© en 1996 pour mettre fin Ă  l'idĂ©e de la solution Ă  deux États. Vous pouvez le trouver en ligne. Donc, ce sont des projets. Ce sont des Ă©vĂ©nements Ă  long terme. Ce n'est pas Clinton ? C'est Bush ? C'est Obama ? C'est une maniĂšre ennuyeuse de considĂ©rer la politique amĂ©ricaine comme un jeu quotidien. Mais ce n'est pas cela la politique amĂ©ricaine.

Donc, le prochain tour d'Ă©largissement de l'OTAN est venu en 2004 avec sept autres pays : les trois États baltes, la Roumanie, la Bulgarie, la SlovĂ©nie et la Slovaquie. À ce moment-lĂ , la Russie Ă©tait extrĂȘmement fĂąchĂ©e. C'Ă©tait une violation complĂšte de l'accord de rĂ©unification allemande d'aprĂšs-guerre. En essence, c'Ă©tait un truc fondamental ou une tricherie des États-Unis dans un accord de coopĂ©ration, c'est ce qui a Ă©tĂ© fait, parce qu'ils croient en l'unipolaritĂ©. Comme tout le monde s'en souvient, parce que nous venons d'avoir la confĂ©rence de sĂ©curitĂ© de Munich la semaine derniĂšre, en 2007, le prĂ©sident Poutine a dit : Stop. Assez. ArrĂȘtez-vous maintenant.

Et, bien sĂ»r, ce qui s'est passĂ©, c'est qu'en 2008, les États-Unis ont bloquĂ© l'Ă©largissement de l'OTAN en Ukraine et en GĂ©orgie. C'est un projet Ă  long terme. J'ai entendu M. Saakashvili Ă  New York en mai 2008 et je suis sorti en disant : Cet homme est fou. Et un mois plus tard, une guerre a Ă©clatĂ©, car les États-Unis ont dit Ă  ce type de sauver la GĂ©orgie.

Comme vous le savez, Viktor Ianoukovitch a Ă©tĂ© Ă©lu en 2010 en Ukraine (prĂ©sident, n.d.t.) avec un programme de neutralitĂ©. La Russie n'avait aucun intĂ©rĂȘt territorial ou projet en Ukraine. Je le sais. J'Ă©tais lĂ  pendant ces annĂ©es. Ce que la Russie a nĂ©gociĂ©, c'Ă©tait un contrat de location de 25 ans, jusqu'en 2042, pour la base đŸ”œ
3.
navale de SĂ©bastopol. C'est tout. Pas pour la CrimĂ©e. Pas pour le Donbass. Rien de ce genre. Cette idĂ©e que Poutine reconstruit l'Empire russe est une propagande enfantine. Si quelqu'un connaĂźt l'histoire au jour le jour et d'annĂ©e en annĂ©e, ce sont des absurditĂ©s. Donc, il n'y a pas de projets du tout. Les États-Unis ont dĂ©cidĂ© que cet homme devait ĂȘtre renversĂ©. Cela s'appelle une opĂ©ration de changement de rĂ©gime.

Il y a eu environ une centaine de telles opĂ©rations des États-Unis, dans vos pays et Ă  travers le monde. C'est ce que la CIA fait pour vivre. C'est un type de politique Ă©trangĂšre trĂšs inhabituel.

Mais en Amérique, si tu n'aimes pas l'autre partie, tu ne négocies pas avec elle, tu essaies de la renverser, de préférence secrÚtement. Si ça ne fonctionne pas secrÚtement, tu le fais ouvertement. Tu dis toujours que ce n'est pas ta faute. 'Ils' sont l'agresseur. 'Ils' sont l'autre partie. Ils sont Hitler. Cela revient tous les deux ou trois ans. Que ce soit Saddam Hussein, Assad ou Poutine, c'est trÚs pratique.

C'est la seule explication de la politique étrangÚre que le peuple américain reçoit de partout. Eh bien, 'nous faisons face à Munich 1938'. Nous ne pouvons pas parler avec l'autre partie. Ce sont de mauvais ennemis, implacables. C'est le seul modÚle de politique étrangÚre que nous avons jamais entendu de nos médias. Et les médias le répÚtent intégralement parce qu'ils sont complÚtement soumis au gouvernement américain.

**Révolution de Maïdan et ses conséquences**

En 2014, les États-Unis ont travaillĂ© activement Ă  renverser Ianoukovitch. Tout le monde connaĂźt l'appel tĂ©lĂ©phonique entre ma collĂšgue de l'UniversitĂ© de Columbia, Victoria Nuland, et l'ambassadeur des États-Unis, Peter Pyatt. Il n'y a pas de preuves plus claires. Les Russes ont interceptĂ© leur conversation et l'ont mise sur Internet. Écoutez-la. C'est fascinant. Au fait, en faisant cela, tous ont Ă©tĂ© promus dans l'administration Biden.

Lorsque MaĂŻdan a eu lieu, j'ai Ă©tĂ© immĂ©diatement appelĂ©. Oh, professeur Sachs, le nouveau premier ministre ukrainien aimerait vous voir pour discuter de la crise Ă©conomique. Parce que je suis plutĂŽt bon Ă  cela. J'ai donc volĂ© vers Kiev et j'ai Ă©tĂ© promenĂ© autour de MaĂŻdan. On m'a dit comment les États-Unis avaient payĂ© l'argent pour tous les manifestants de MaĂŻdan. La 'rĂ©volution' spontanĂ©e de la dignitĂ©.

**La guerre en Ukraine et le contrÎle des armes nucléaires**

Quelle Ă©tait l'intention de Poutine dans la guerre ? Je peux vous dire quelle Ă©tait son intention. C'Ă©tait de forcer Zelensky Ă  nĂ©gocier la neutralitĂ©. Et cela s'est passĂ© sept jours aprĂšs le dĂ©but de l'invasion. Vous devez comprendre cela, pas la propagande qui s'Ă©crit Ă  ce sujet, oh lĂ  lĂ , les nĂ©gociations ont Ă©chouĂ© et Poutine devait prendre l'Ukraine. Comprenez quelque chose d'Ă©lĂ©mentaire. L'idĂ©e Ă©tait de rĂ©sister Ă  l'extension de l'OTAN. Les États-Unis ne sont pas Ă  la frontiĂšre de la Russie. Ni plus, ni moins. Je devrais ajouter un aspect trĂšs important. Pourquoi sont-ils si intĂ©ressĂ©s ? Parce que si la Chine ou la Russie dĂ©cidaient d'avoir une base militaire sur le Rio Grande (la frontiĂšre États-Unis-Mexique, n.d.t.) ou Ă  la frontiĂšre canadienne, non seulement les États-Unis seraient effrayĂ©s, mais il y aurait une guerre en dix minutes.

Et Blinken a dit Ă  Lavrov, en janvier 2022, que les États-Unis se rĂ©servaient le droit de dĂ©ployer des systĂšmes de missiles oĂč bon leur semblait. Lorsque Zelensky a dit qu'en sept jours nous nĂ©gocierions, je connais trĂšs bien les dĂ©tails car j'ai parlĂ© Ă  toutes les parties en dĂ©tail. Quelques semaines plus tard, il y a eu un Ă©change de documents que le prĂ©sident Poutine avait approuvĂ©s, que Lavrov avait prĂ©sentĂ©s, qui Ă©taient gĂ©rĂ©s par les mĂ©diateurs turcs. J'ai volĂ© Ă  Ankara pour Ă©couter en dĂ©tail ce que faisaient les mĂ©diateurs. L'Ukraine a renoncĂ© unilatĂ©ralement Ă  un accord presque conclu.

Pourquoi ? Parce que les États-Unis leur ont dit de le faire. Parce que le Royaume-Uni a mis la cerise sur le đŸ”œ
Read 4 tweets
Jan 22
🔮 Effet Trump : Bruxelles s'attaque Ă  la libertĂ© d'expression
Iustina Filimon

📍Les entreprises de mĂ©dias sociaux, y compris X et Meta, ont pris parti pour Trump, et selon Henna Virkkunen, vice-prĂ©sidente exĂ©cutive de la Commission europĂ©enne, citĂ©e par The European Conservative, cela reprĂ©sente une menace directe pour la dĂ©mocratie europĂ©enne.

📍 europeanconservative.com/articles/news/


Bruxelles utilisera, Ă©tendra et renforcera tous les outils existants pour contrer ces menaces, en mettant en Ɠuvre des lois plus strictes concernant la vĂ©rification des faits et les discours de haine, a promis Virkkunen le 21 janvier lors d'un dĂ©bat parlementaire Ă  Strasbourg.

📍 europarl.europa.eu/plenary/en/deb


Dans une tentative d'apaiser les eurodéputés de gauche, furieux de voir Elon Musk et Mark Zuckerberg partager la scÚne lors de l'inauguration de Trump, elle a déployé toute sa vision de Bruxelles sur l'écrasement de la liberté d'expression en ligne.

Entre autres, Virkkunen a promis de doubler le personnel de la Commission travaillant Ă  l'application de l'infĂąme outil de censure en ligne de l'UE, le Digital Services Act (DSA), Ă  200 personnes d'ici la fin de 2025, tout en collaborant plus Ă©troitement avec les coordinateurs locaux DSA des États membres pour prĂ©venir des "ingĂ©rences" dans les Ă©lections europĂ©ennes de cette annĂ©e, comme l'a Ă©tĂ© l'interview de Weidel par Musk sur X.

📍 europeanconservative.com/articles/comme


📍 europeanconservative.com/articles/news/


La Commission va commencer à réviser ses régulations actuelles concernant la liberté d'expression "afin que le discours de haine soit identifié et analysé en 24 heures et supprimé si nécessaire".

De plus, elle adoptera les recommandations-cadres "volontaires" concernant la haine en ligne et la désinformation et les intégrera pleinement dans le DSA pour qu'elles deviennent obligatoires et applicables.

"Je ne peux pas assez souligner que le DSA ne censure pas le contenu", a déclaré Virkkunen, avant de se contredire immédiatement en ajoutant :

"Le [DSA] crée des mécanismes efficaces pour supprimer le contenu illégal défini par l'UE ou d'autres lois nationales, comme le discours de haine illégal. Car ce qui est illégal dans la réalité l'est aussi dans l'environnement en ligne."

Il est également clair que le DSA ne sera pas suffisant pour prévenir les ingérences extérieures, a dit Virkkunen.

Par conséquent, la Commission travaille sur un nouveau cadre, appelé le Bouclier de la Démocratie Européenne, qui utilisera et équipera plus de "vérificateurs de faits" et des ONG pour "combattre la manipulation de l'information, l'influence et la désinformation; renforcer la capacité de l'UE à détecter, analyser et contrer proactivement les menaces et également à résoudre les menaces internes à la démocratie".

Virkkunen a dĂ©clarĂ© que l'UE est « extrĂȘmement dĂ©terminĂ©e » Ă  protĂ©ger la dĂ©mocratie contre des interventions telles que celles provenant des algorithmes supposĂ©ment inĂ©quitables de X ou la prĂ©tendue campagne TikTok en Roumanie – dans les deux cas, il n'existe aucune preuve, et dans le cas de la campagne en Roumanie, il a Ă©tĂ© prouvĂ© que, en fait, la campagne avait Ă©tĂ© financĂ©e par un parti au pouvoir – et qu'elle utilisera tous les « outils disponibles » pour prĂ©venir des attaques similaires Ă  l'avenir.

📍m.digi24.ro/stiri/actualit


Tout cela n'est toujours pas suffisant pour la Gauche.

Si la réunion de trois heures au Parlement européen a prouvé quelque chose, c'est que rien n'effraie plus les gauchistes que la liberté d'expression et la perte de leur capacité à contrÎler le « récit ».

Un par un, les partis de gauche (y compris le parti centriste d'Ursula von der Leyen) ont pris la parole en faveur de mesures de contrĂŽle lĂ©gislatif de plus en plus extrĂȘmes et dĂ©taillĂ©es.

La plupart des eurodĂ©putĂ©s de gauche qui ont participĂ© Ă  la rĂ©union n'ont pas Ă©tĂ© satisfaits des promesses de Virkkunen et ont demandĂ© Ă  la Commission d'aller encore plus loin en termes de censure et de sanctions pour les rĂ©seaux sociaux. đŸ”œImage
2.
« Nous devons mettre fin aux abus de ces techno-oligarques », a déclaré la dirigeante socialiste Iratxe Garcia Perez.

Selon elle, la plateforme X d'Elon Musk « est devenue un porte-voix pour l'extrĂȘme droite, soutenant Trump et Weidel par des mensonges et des messages de haine », tandis que la dĂ©cision de Mark Zuckerberg de licencier les « vĂ©rificateurs de faits » chargĂ©s de prĂ©jugĂ©s politiques de Facebook – aprĂšs avoir admis avoir Ă©tĂ© soumis Ă  des pressions de l'administration Biden – « signifie tout simplement promouvoir des mensonges et des manipulations ».

« Il n'y a pas d'alternative », a déclaré l'eurodéputée socialiste, « nous devons mettre fin aux entreprises de médias sociaux qui ne se conforment pas à la loi ».

📍 europeanconservative.com/articles/comme


📍 europeanconservative.com/articles/analy
 đŸ”œ
3.
La principale porte-parole des Verts, Alexandra Geese, a présenté trois recommandations de son parti :

- lancer une enquĂȘte urgente sur les algorithmes des plateformes de mĂ©dias sociaux ;

- protéger les élections en interdisant (au moins temporairement) les fonctions « recommandées » sur des plateformes comme X ou Facebook ;

- envoyer un « signal clair » aux dirigeants de l'industrie technologique alignés avec Trump, en assurant le soutien de l'UE pour des plateformes médiatiques plus « vertueuses », comme Bluesky ou Mastodon.

AprĂšs cela, Geese a accidentellement admis ce que signifie rĂ©ellement l'État de droit pour Bruxelles.

S'adressant à Virkkunen, elle a déclaré :

« Madame la commissaire, il y a dix jours, vous avez dit Ă  la presse allemande qu'il n'existait aucune preuve qu'Elon Musk avait intervenu dans les algorithmes. C'est vrai, mais c'est justement ce qui est formidable Ă  l'UE, au DSA et Ă  ce que vous devez faire : c'est vous qui pouvez le prouver et vous ĂȘtes la seule au monde Ă  pouvoir constituer un dossier lĂ©gal solide, avec des preuves, pour le tribunal. »

En d'autres termes, vous inventez les lois et ensuite vous prouvez dans votre propre tribunal qu'elles ont été violées ; c'est aussi simple que cela, commente The European Conservative.

Mais rien n'a mieux dĂ©montrĂ© Ă  quel point (ou peu) la libertĂ© d'expression est respectĂ©e dans l'UE que le moment suivant. Les eurodĂ©putĂ©s de gauche ont commencĂ© Ă  huer bruyamment dĂšs que Milan UhrĂ­k – vice-prĂ©sident du groupe Europe for Sovereign Nations (ESN), dirigĂ© par l'AfD – a commencĂ© Ă  parler du fait que le gouvernement amĂ©ricain avait censurĂ© Twitter, et que c'Ă©tait un fait prouvĂ©. Lorsqu'il leur a demandĂ© de « se taire » pour terminer son discours, son microphone a immĂ©diatement Ă©tĂ© coupĂ© par la prĂ©sidente Roberta Metsola, car il avait utilisĂ© un langage irrespectueux.

Ensuite, Metsola lui a demandé de quitter le podium, sous les applaudissements de la gauche.

« L'empereur est nu. »

Mais les eurodéputés de droite n'ont pas été facilement remis à leur place, surtout que beaucoup d'entre eux ont déjà été confrontés à la censure et à des algorithmes corrompus sur les réseaux sociaux en raison de leurs opinions politiques.

Virginie Joron (RN), eurodéputée française du groupe conservateur national Patriots for Europe (PfE), a commencé par dire que le « Digital Surveillance Act » est un outil de contrÎle politique et a demandé à la Commission de ne pas céder face aux gauchistes « qui ne savent pas perdre ».

Elle a déclaré que leur colÚre envers Trump et les dirigeants de la tech montre que l'Europe est « un continent figé, qui a peur du pouvoir, pourri jusqu'à l'os et incapable de reconnaßtre sa défaite ».

Nicola Procaccini (FdI), prĂ©sident du groupe de centre European Conservative and Reformist Group (ECR), a exprimĂ© l'avis que le DSA est encore utile s'il est « utilisĂ© correctement » et sans prĂ©jugĂ©s, mais il a convenu avec les Patriotes que toute la discussion sur l'Ă©crasement de la libertĂ© d'expression est un signe que « la Gauche a perdu la tĂȘte parce qu'elle a perdu son emprise politique sur les rĂ©seaux sociaux ».

Christine Anderson (AfD) de l'ESN a souligné que le DSA et d'autres outils non démocratiques de contrÎle de l'information « doivent disparaßtre ».

« Ils [Musk et Zuckerberg] ne veulent pas censurer leurs plateformes pour le bon plaisir des gouvernements et vous hyperventilez », a-t-elle dĂ©clarĂ© Ă  ses collĂšgues de gauche. « Vous ĂȘtes terrifiĂ©s par la libertĂ© d'expression, vous avez peur de perdre votre pouvoir. Les merveilleuses nouvelles vĂȘtements de l'empereur n'existent que lĂ  oĂč il n'y a pas de libertĂ© d'expression. Avec la libertĂ© d'expression, l'empereur est nu, tout comme vous l'ĂȘtes. »

C'est une rĂ©alitĂ© – un fait admis par Zuckerberg – que Facebook a exercĂ© une censure politique sous la pression de l'administration Biden, a dĂ©clarĂ© l'eurodĂ©putĂ© hongrois Csaba Dömötör (Fidesz/PfE). « Le sale travail a Ă©tĂ© effectuĂ© par les đŸ”œ
Read 4 tweets
Jan 15
🔮 **Syndrome Technate et la Nouvelle RĂ©initialisation : Trump, Musk et l'AmĂ©rique (plus) Grande**
par Levana Zigmund

📍L'inauguration de la nouvelle administration n'a mĂȘme pas eu lieu, et le duo Trump-Musk provoque dĂ©jĂ  des secousses sur la scĂšne mondiale. Bien que, compte tenu de la carriĂšre de Trump jusqu'Ă  prĂ©sent, on s'attendait Ă  quelques vagues, il y a des dĂ©veloppements qui semblent avoir pris mĂȘme les plus avertis par surprise.

Je laisse de cĂŽtĂ© l'irritation proche de l'hystĂ©rie que les messages d'Elon Musk sur la libertĂ© d'expression et le choix politique dans les Ă©lections provoquent parmi les gardiens de l'Union europĂ©enne. Je me rĂ©fĂšre plutĂŽt aux intentions apparentes de Donald Trump de rendre l'« AmĂ©rique (plus) Grande » qu'elle ne l'a jamais Ă©tĂ© et Ă  ce que cela pourrait signifier – en faisant appel non seulement au contexte actuel mais aussi Ă  quelques sources historiques.

**Oh, Canada !**

À la fin de l'annĂ©e derniĂšre, Trump a annoncĂ© son intention d'augmenter les tarifs sur les importations du Canada de 25% si les autoritĂ©s canadiennes ne sĂ©curisaient pas la frontiĂšre contre l'immigration illĂ©gale et le trafic de drogue. Il semble que Justin Trudeau ait protestĂ©, ce qui a conduit Trump Ă  faire une blague (ou une apparente blague), le rĂ©trogradant verbalement au poste de « gouverneur ».

Entre-temps, Trudeau a dĂ©missionnĂ©, et la blague s'est aggravĂ©e. Trump affirme que la frontiĂšre entre les États-Unis et le Canada est une « ligne tracĂ©e artificiellement », tandis que le ministre canadien des Finances, Dominic LeBlanc, l'accuse de vouloir « semer la confusion, agiter les gens, crĂ©er le chaos, sachant que cela [l'annexion du Canada] n'arrivera jamais ».

Ce qui m'a semblĂ© plus intĂ©ressant, c'est l'absence de rĂ©action de la Grande-Bretagne Ă  ces plaisanteries, Ă©tant donnĂ© que les deux pays partagent un souverain commun. Mais il semble que le gouvernement britannique ait d'autres problĂšmes ces jours-ci, principalement causĂ©s par les remarques de Musk dans le scandale des gangs de violeurs et de pĂ©dophiles, qui menacent mĂȘme la « relation spĂ©ciale » entre la Grande-Bretagne et les États-Unis.

En outre, l'un des politiciens britanniques qui avait sautĂ© sur Musk pour avoir suggĂ©rĂ© une enquĂȘte a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour pĂ©dophilie ; le rĂ©cemment nommĂ© ambassadeur britannique Ă  Washington, Peter Mandelson, a Ă©tĂ© exposĂ© comme un proche du suicidĂ© Jeffrey Epstein, le milliardaire transhumaniste qui opĂ©rait un rĂ©seau de pĂ©dophiles ; et Musk a publiĂ© sur X une liste de 50 politiciens travaillistes soupçonnĂ©s de pĂ©dophilie.

**Passons. Il y a quelques jours, Trump affirmait que « les gens du Canada aiment » l'idée de devenir citoyens américains, une déclaration démentie par CNN, qui affirme qu'un sondage rapide réalisé en décembre montre que « seulement » 13% des Canadiens seraient d'accord avec l'annexion.

**Mexique : histoires anciennes et nouvelles**

À son tour, le Mexique entre dans le viseur des États-Unis, non seulement avec les mĂȘmes tarifs augmentĂ©s, mais aussi avec la promesse faite par Trump Ă  la fin de dĂ©cembre d'inclure les cartels mexicains de drogue sur la liste des organisations terroristes Ă©trangĂšres.

Dans ce cas, personne ne s'est fait passer, mĂȘme en apparence, pour une blague. Selon la lĂ©gislation amĂ©ricaine, la qualification des cartels comme organisations terroristes permet une intervention directe, y compris une intervention militaire des États-Unis sur le territoire mexicain.

Ce qui ne peut ĂȘtre perçu qu'avec une immense inquiĂ©tude au Mexique, oĂč les gens se souviennent encore du TraitĂ© de Guadalupe Hidalgo (1848), par lequel le Mexique a Ă©tĂ© forcĂ© de cĂ©der aux États-Unis 55% de son territoire (oĂč se trouvent aujourd'hui les États amĂ©ricains de Californie, Arizona et Nouveau-Mexique) et de renoncer Ă  toute prĂ©tention sur le Texas, reconnaissant le Rio Grande comme frontiĂšre avec les États-Unis. đŸ”œImage
2.
En réponse à ces déclarations, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a rappelé que :

« Le Mexique est un pays libre, souverain et indépendant et nous n'accepterons pas les interventions. Il s'agit de collaboration, de coordination, mais pas de subordination. »

La collaboration a également été promise à Trump par l'ancien président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, en 2019, mais il semble que les résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes.

Un expert en relations Mexique-États-Unis, citĂ© par El PaĂ­s, commente :

« La question qu'ils [l'entourage de Trump] se posent n'est pas s'ils vont envahir le Mexique, mais comment ils vont le faire, de maniÚre pacifique ou violente. L'annonce [de Trump] légalisera ces intentions, offrira un cadre légal pour autoriser des mesures de sécurité sur notre territoire qui ne seront pas nécessairement agréées avec le Mexique. Il ne me surprendrait pas de me réveiller un jour pour découvrir qu'un missile américain a frappé un laboratoire de méthamphétamine à Badiraguato (Sinaloa). »

Peut-ĂȘtre est-ce pour cela que les autoritĂ©s mexicaines ont retroussĂ© leurs manches et ont rĂ©cemment pris des mesures drastiques Ă  Sinaloa, oĂč elles ont capturĂ© le plus grand transport de fentanyl Ă  ce jour.

Trump a mĂȘme proposĂ© de renommer le Golfe du Mexique en « Golfe de l'AmĂ©rique » ; la contre-proposition de Sheinbaum : que l'AmĂ©rique du Nord soit rebaptisĂ©e « AmĂ©rica Mexicana ».

**Panama : Le Canal de l'Amérique**

Au Golfe de l'AmĂ©rique correspond aussi un Canal de l'AmĂ©rique, plutĂŽt que le Canal de Panama, selon un post de Trump le 21 dĂ©cembre, oĂč il affirme que « le canal est considĂ©rĂ© comme un bien national VITAL pour les États-Unis, en raison de son rĂŽle critique dans l'Ă©conomie et la sĂ©curitĂ© nationale des États-Unis ».

Dans ce mĂȘme post, Trump mentionne que le prĂ©sident Jimmy Carter a stupidement donnĂ© le canal Ă  l'État du Panama « pour un dollar », mais avec la condition que Panama le gĂšre, « pas la Chine ou quelqu'un d'autre », et en aucun cas pour que Panama « taxe les États-Unis, la marine amĂ©ricaine, les entreprises amĂ©ricaines faisant des affaires dans notre pays, avec des prix et des taxes de passage exorbitants ».

Le 25 décembre, Trump souhaitait un Joyeux Noël à tous, « y compris aux merveilleux soldats chinois qui opÚrent, avec amour, mais illégalement, dans le Canal de Panama ».

Ici non plus, il n'y avait pas de place pour la plaisanterie.

« Chaque mĂštre carrĂ© du Canal de Panama... appartient et continuera d'appartenir Ă  l'État du Panama », a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident panamĂ©en, JosĂ© Raul Mulino. (À quoi Trump a rĂ©pondu, de maniĂšre menaçante et familiĂšre : « On verra bien. »)

Mulino rejette les accusations concernant l'implication de la Chine, et l'idĂ©e que les navires amĂ©ricains seraient surtaxĂ©s dans le canal est contestĂ©e mĂȘme par le Wall Street Journal.

Comme dans le cas du Mexique, l'histoire des relations entre les deux pays est marquĂ©e par des traumatismes profonds. Les États-Unis ont envahi le Panama en 1989 non seulement pour renverser le dictateur Manuel Noriega, avec qui ils avaient collaborĂ© pendant longtemps dans diverses opĂ©rations clandestines en AmĂ©rique latine, y compris le scandale Iran-Contra, mais aussi pour « protĂ©ger les vies des AmĂ©ricains » et « dĂ©fendre la dĂ©mocratie ».

**Groenland : Le pays vert des voisins**

Dans ce mĂȘme Ă©lan de dĂ©clarations expansionnistes, Trump Ă©crivait en dĂ©cembre sur la plateforme Truth Social que « Pour des raisons de sĂ©curitĂ© nationale et de libertĂ© partout dans le monde, les États-Unis d'AmĂ©rique considĂšrent qu'il est absolument nĂ©cessaire de possĂ©der et de contrĂŽler le Groenland. » đŸ”œ
3.
Dans ce cas, Trump n'est pas Ă  sa premiĂšre tentative. En 2019, il suggĂ©rait que les États-Unis achĂštent le Groenland Ă  la Danemark - le pays qui est « essentiellement le propriĂ©taire du Groenland », disait-il, rendant ainsi l'annexion « essentiellement une transaction immobiliĂšre de grande envergure ».

L'idée avait été qualifiée à l'époque par Mme Mette Frederiksen, Premier ministre du Danemark, de « absurde ».

Cette fois, il semble que les dĂ©clarations de Trump soient prises au sĂ©rieux. À NoĂ«l, Euronews citait le ministre danois de la dĂ©fense, Troels Lund Poulsen, annonçant un plan d'investissement d'environ 13 milliards de dollars pour renforcer les capacitĂ©s dĂ©fensives du Groenland.

Selon la mĂȘme couverture mĂ©diatique, le Premier ministre du Groenland, Mute Egede, dĂ©clarait que :

« Le Groenland appartient au peuple groenlandais. [Notre pays] n'est pas à vendre et ne le sera jamais. Nous ne devons pas perdre notre longue bataille pour l'indépendance. »

Entre-temps, les positions sont devenues plus nuancées. Le 8 janvier, Euractiv faisait le tour des réactions européennes à la campagne arctique de Trump. Le porte-parole de la Commission européenne a voulu paraßtre imperturbable par ces nouvelles, commentant sÚchement que « beaucoup de menaces ne se matérialisent pas ».

D'autres ont réagi plus vigoureusement et avec une certaine frustration.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, cité par Euractiv, a déclaré :

« Il est Ă©vident que certains partenaires europĂ©ens ne comprennent pas les rĂ©centes dĂ©clarations des États-Unis... Le principe de l'inviolabilitĂ© des frontiĂšres s'applique Ă  tous les pays, que ce soit Ă  l'est ou Ă  l'ouest de nous. C'est un principe qui ne peut et ne doit pas ĂȘtre Ă©branlĂ©. »

Et le ministre français des Affaires étrangÚres, Jean-Noël Barrot, a affirmé :

« Il est exclu que l'UE permette à d'autres nations du monde, quelles qu'elles soient, d'attaquer ses frontiÚres souveraines. »

MĂȘme si la Commission europĂ©enne n'a exclu aucun scĂ©nario, et que les « frontiĂšres souveraines » ne sont pas celles de l'UE, mais celles d'un État membre.

Ce mĂȘme État membre, le Danemark, dĂ©clare cette fois, par la mĂȘme Mette Frederiksen qui dĂ©nonçait les prĂ©tentions de Trump comme absurdes en 2019, que :

« En tant qu'alliĂ©s trĂšs proches des États-Unis, je pense que nous avons des raisons de nous rĂ©jouir de cet intĂ©rĂȘt accru de l'AmĂ©rique. Mais cela doit se faire de maniĂšre Ă  respecter le peuple groenlandais. »

Pour sa part, le Premier ministre du Groenland est revenu, le 12 janvier, avec la dĂ©claration qu'il est prĂȘt Ă  entamer un dialogue avec l'administration Trump, mais ce que le Groenland fera de son territoire « est l'affaire du Groenland ».

**Le Grand Jeu de l'Arctique ?**

MĂȘme si ces manƓuvres de la nouvelle administration amĂ©ricaine sont purement dĂ©claratives, elles ont donnĂ© lieu Ă  toutes sortes de craintes, commentaires et analyses.

Certains disent que Trump veut rĂ©aliser le rĂȘve d'Andrew Jackson, le premier prĂ©sident amĂ©ricain Ă©lu par suffrage universel, dont l'histoire ressemble Ă  bien des Ă©gards Ă  celle de Trump – des accusations de vol des Ă©lections Ă  une opposition fĂ©roce Ă  Washington, en passant par des scandales sexuels inventĂ©s et une tentative d'assassinat.

Plus important encore, Jackson reste emblĂ©matique des ambitions des États-Unis dans l'espace arctique ; il a achetĂ© l'Alaska (1867) et souhaitait acquĂ©rir Ă©galement le Groenland, un rĂȘve, cependant, non rĂ©alisĂ© – du moins jusqu'Ă  prĂ©sent.

D'autres parlent d'une nouvelle manche du « Grand Jeu » impĂ©rialiste du XIXe siĂšcle, oĂč Britanniques et Russes se disputaient des sphĂšres d'influence en Asie centrale, repris maintenant au XXIe siĂšcle entre AmĂ©ricains et Russes, mais dans la sphĂšre de l'Arctique.

Si le plan expansionniste rĂ©ussit, les États-Unis dĂ©passeraient la Russie en termes de population et de territoire, voire en termes de ressources, et Ă©galeraient l'influence de la Russie dans l'Arctique, avec un contrĂŽle accru sur les đŸ”œ
Read 9 tweets

Did Thread Reader help you today?

Support us! We are indie developers!


This site is made by just two indie developers on a laptop doing marketing, support and development! Read more about the story.

Become a Premium Member ($3/month or $30/year) and get exclusive features!

Become Premium

Don't want to be a Premium member but still want to support us?

Make a small donation by buying us coffee ($5) or help with server cost ($10)

Donate via Paypal

Or Donate anonymously using crypto!

Ethereum

0xfe58350B80634f60Fa6Dc149a72b4DFbc17D341E copy

Bitcoin

3ATGMxNzCUFzxpMCHL5sWSt4DVtS8UqXpi copy

Thank you for your support!

Follow Us!

:(