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Jun 14, 2023 ‱ 8 tweets ‱ 6 min read ‱ Read on X
🔮 #VaccinCovid19

📍Le dĂ©mantĂšlement d'un nouveau mensonge : Des milliers de dĂ©cĂšs dus au #Covid19 sont Ă©vitĂ©s en #IsraĂ«l "grĂące Ă  la vaccination".

📍Le Dr Eyal Shahar, professeur Ă©mĂ©rite de santĂ© publique en Ă©pidĂ©miologie et biostatistique, prouve, dans un billet de blog
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Il existe plusieurs façons de dĂ©montrer la faussetĂ© des affirmations concernant les avantages "exceptionnels" des vaccins Covid. Je m'appuierai sur des donnĂ©es comparatives provenant de SuĂšde. Le pays qui a prouvĂ© au monde entier l'inutilitĂ© des blocages et de l'obligation de
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Contrairement Ă  IsraĂ«l, la SuĂšde a traversĂ© la vague hivernale sans ĂȘtre vaccinĂ©e. Lorsque la vague s'est calmĂ©e, Ă  la fin du mois de mars 2021, seuls 10 % de la population suĂ©doise avaient reçu au moins une dose de vaccin Covid, contre 55 % de la population israĂ©lienne. À la
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La figure 4 montre le nombre cumulĂ© de dĂ©cĂšs par Covid signalĂ©s dans chaque pays au dĂ©but et Ă  la fin de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, ainsi que le pourcentage de la population ayant reçu au moins une dose de vaccin Covid Ă  quatre moments diffĂ©rents. Les graphiques sont affichĂ©s sur
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Début novembre 2020, le taux de mortalité Covid était de 2,3 (=5 995/2 569). Fin mars 2021, il était de 2,2 (=13 583/6 205). Entre-temps, le ratio était de 2,1 (7 588 décÚs Covid-19 en SuÚde contre 3 636 en Israël). C'est exactement le ratio de mortalité typique de la SuÚde
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Comme le montre l'histogramme de droite, le mĂȘme ratio (1,9) a Ă©tĂ© maintenu entre novembre 2020 et mars 2021 : 43 954 dĂ©cĂšs en SuĂšde contre 22 830 en IsraĂ«l. Si la vaccination en IsraĂ«l permettait d'Ă©viter 5 000 dĂ©cĂšs, le ratio devrait passer d'un niveau de rĂ©fĂ©rence de 2 à
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Le ministÚre israélien de la santé a estimé une surmortalité de 9,5 % sur une période de quatre mois (à l'exclusion de novembre 2020), similaire à mon estimation la plus prudente (8,9 %), qui incluait le mois de novembre. Si 5 000 décÚs avaient été évités, la surmortalité au
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Oct 12
🌄 Pourquoi nous restons dans des lieux qu’il faudrait quitter.

Le prix de rester. Ce qu’exige le dĂ©part. Pourquoi nous prenons la souffrance pour de la sĂ©curitĂ©.
via museguided

« Tu ne quittes la maison que lorsque la maison ne te permet plus de rester. » — Warsan Shire

La plupart d’entre nous ont une piĂšce. Pas un lieu, pas vraiment, mais un espace psychique : une relation, un emploi, une version de soi, un systĂšme de croyances auquel on ne croit plus, un fantasme qu’on ne nourrit plus, mais qu’on continue d’alimenter parce qu’on a confondu rituel et sens, ou parce que notre systĂšme nerveux ne distingue pas la loyautĂ© de l’inertie. Nous n’y sommes pas entrĂ©s en pensant y rester trop longtemps.
Pourtant, nous l’avons fait. Puis nous nous sommes assis. Et nous sommes restĂ©s. Encore et encore. Jusqu’à ce que les murs commencent Ă  nous oppresser. Jusqu’à ce que la lumiĂšre se transforme. Jusqu’à ce que notre voix, ricochant contre les parois de la piĂšce, ne nous semble plus ĂȘtre la nĂŽtre.

Et au lieu de partir, nous avons ajusté les rideaux.

Je n’écris pas sur les sorties. Je veux vous montrer le milieu long, dĂ©sordonnĂ©, douloureux. Le temps suspendu entre savoir et agir. Le long couloir entre l’intuition et le mouvement.

Il s’agit de l’étrange attachement de l’ñme Ă  des lieux qu’elle a dĂ©jĂ  dĂ©passĂ©s, et de la physique Ă©motionnelle des piĂšces qu’on aurait dĂ» quitter il y a des annĂ©es, mais qui sentent encore vaguement la maison.

Bien sĂ»r, nous restons parce que nous avons peur. Mais nous restons aussi parce que nous avons cru, autrefois, en l’histoire que cette piĂšce racontait Ă  notre sujet, et une croyance ne se dĂ©fait pas aisĂ©ment.

Je commencerai par l’architecture littĂ©rale, car une piĂšce n’est jamais juste une piĂšce. C’est un contenant pour l’identitĂ©, la mĂ©moire, le sens.

Une piĂšce est une histoire dans laquelle on peut s’asseoir. La chambre d’enfant avec son papier peint fanĂ© est la mythologie de votre enfance. La chambre conjugale, avec ses lampes assorties et ses traumatismes coordonnĂ©s, est plus qu’un espace partagĂ© : c’est la derniĂšre frontiĂšre d’un rĂȘve que vous n’ĂȘtes pas prĂȘt Ă  admettre avoir cessĂ© de rĂȘver. Le bureau d’angle, la cuisine minimaliste, le studio louĂ© oĂč vous avez pleurĂ© sur un matelas d’occasion – chacun porte une signification. Les lieux ont une syntaxe, et rester trop longtemps dĂ©forme la grammaire de soi.

Nous vivons entre des murs qui murmurent des noms que nous ne portons plus.

Il y a des piĂšces qui nous ont protĂ©gĂ©s autrefois et qui, aujourd’hui, nous Ă©touffent. Des piĂšces qui incarnaient l’arrivĂ©e, mais qui sont devenues des mausolĂ©es pour l’ambition. La relation pour laquelle vous vous ĂȘtes tant battu, celle que vous avez cĂ©lĂ©brĂ©e avec des amis et mise en scĂšne dans des photos de vacances, devient soudain une chambre de crainte silencieuse. La carriĂšre pour laquelle vous avez luttĂ© dans la vingtaine se mue en cage dorĂ©e dans la quarantaine. MĂȘme les idĂ©es, les thĂ©ologies, les identitĂ©s dont nous Ă©tions autrefois fiers peuvent se figer en chambres d’écho, des intĂ©rieurs psychologiques oĂč le doute est un pĂ©chĂ© et la croissance, une trahison.

On pourrait croire les piĂšces neutres, mais elles ne le sont pas. Les piĂšces façonnent le comportement, filtrent les pensĂ©es, dĂ©finissent notre posture. Comme l’a dit Churchill : « Nous façonnons nos bĂątiments, et ensuite, nos bĂątiments nous façonnent. » Les piĂšces orchestrent nos gestes, modulent nos pensĂ©es, sculptent notre posture. Le physique reflĂšte le psychique. En rĂ©alitĂ©, l’architecture a toujours Ă©tĂ© une mĂ©taphore de la conscience, demandez Ă  Gaston Bachelard. Une maison n’est jamais simplement une maison, mais un palais de mĂ©moire. Un rĂ©ceptacle pour les rĂȘves, les peurs, les dĂ©sirs, les secrets. L’abri que vous implorez vos dieux de prĂ©server, longtemps aprĂšs que ces dieux se sont envolĂ©s.

La piùce nous retient, mais parfois, ce n’est pas pour cela que nous restons.

🎹 « Femme Ă  la fenĂȘtre » (1822) par Caspar David Friedrich đŸ”œImage
2.
Nous restons parce que nous ne savons pas encore comment vivre sans son cadre.

Il y a une cruautĂ© particuliĂšrement allemande, prĂ©cise et presque chirurgicale dans son ironie, dans le mot verschlimmbessern – un verbe qui signifie « essayer d’amĂ©liorer quelque chose et, sans le vouloir, l’aggraver ». C’est un terme taillĂ© pour les surfonctionneurs, pour les perfectionnistes dĂ©guisĂ©s en guĂ©risseurs, pour ceux qui restent parce qu’ils croient, souvent avec une conviction tragique, que leurs efforts peuvent racheter la pourriture. Que s’ils ajustent la dynamique juste comme il faut, adoucissent les angles, prolongent le silence assez longtemps, allument assez de bougies ou noircissent assez de pages introspectives dans leur journal, la piĂšce pourrait Ă©voluer pour rĂ©pondre Ă  leurs attentes. Ce qu’ils ne voient pas, dans leurs tentatives compulsives de rĂ©parer, c’est que certaines piĂšces ne peuvent ĂȘtre amĂ©liorĂ©es, seulement quittĂ©es.

Verschlimmbessern est la pathologie de ceux qui confondent abandon et Ă©chec, qui prĂ©fĂšrent s’épuiser plutĂŽt que d’affronter une vĂ©ritĂ© insupportable : ils n’étaient jamais censĂ©s rester, et leur persistance est peut-ĂȘtre la seule chose qui empĂȘche la transformation. C’est une sorte de vanitĂ© morale, aussi bien intentionnĂ©e soit-elle, de croire que l’endurance garantira le rĂ©sultat. Mais certains seuils ne rĂ©compensent pas la vertu. Ils punissent l’erreur de lecture.
Mais et si l’immobilitĂ© n’était pas juste un dĂ©sajustement psychologique ? Et si ce n’était pas un Ă©chec, mais une initiation ? Et si la piĂšce que vous ne pouvez pas encore quitter n’était pas un piĂšge, mais un creuset ? Je ne vous offre pas un sermon, du moins pas un qu’on entendrait dans une Ă©glise, mais suivez-moi un instant.

Presque tous les textes sacrĂ©s dignes d’ĂȘtre lus insistent sur la nĂ©cessitĂ© de l’entre-deux. De MoĂŻse errant dans le dĂ©sert pendant quarante ans, aux quarante jours de tentation du Christ, aux innombrables mystiques qui ont trouvĂ© la divinitĂ© non dans le triomphe, mais dans le dĂ©sert, le sacrĂ© ne se rĂ©vĂšle pas dans la certitude, mais dans la suspension. Le nombre quarante, dans la tradition hĂ©braĂŻque, est symbolique, non quantitatif : un code pour la gestation, pour la reconstitution intĂ©rieure, pour le temps qu’il faut pour dĂ©manteler une identitĂ© sans se prĂ©cipiter pour la remplacer.

Peut-ĂȘtre que la mauvaise piĂšce est la salle d’attente de la bonne. Peut-ĂȘtre restons-nous parce que certaines vĂ©ritĂ©s exigent un dĂ©lai, non parce que nous sommes lĂąches. Il y a des « savoirs » trop tranchants pour ĂȘtre approchĂ©s de front ; nous devons devenir assez lents pour les entendre. Et dans cette lenteur, dans cette douleur de savoir que quelque chose ne va pas sans avoir encore le courage ou la clartĂ© de bouger, un dieu silencieux pourrait rĂ©sider.

Cela dit, ce n’est pas une dĂ©fense romantique de la paralysie. Tous les dĂ©lais ne sont pas sacrĂ©s. Tous les lieux oĂč l’on est coincĂ© ne sont pas des terres bĂ©nies. Il y a un danger Ă  mythologiser notre immobilitĂ©. Mais peut-ĂȘtre, avant que le dĂ©part ne devienne possible, la piĂšce doit d’abord accomplir sa derniĂšre fonction : nous briser. Pas nĂ©cessairement par la violence, mais par la rĂ©pĂ©tition. Par le lent dĂ©clin de l’illusion. Par la dissonance quotidienne entre ce que nous Ă©tions et ce que nous devenons. En ce sens, la piĂšce est moins une prison qu’une chambre de pression, qui nous retient jusqu’à ce que le masque tombe, que la performance s’effondre, que les excuses s’épuisent.

Personne ne change, pas vraiment, sans avoir d’abord prĂ©tendu, souvent trĂšs longtemps, que le changement est inutile. Nous imitons la stabilitĂ© jusqu’à ce que le coĂ»t de cette imitation devienne intolĂ©rable. Et mĂȘme alors, nous ne marchons pas, nous craquons. Ce craquement est le dĂ©but du mouvement. Ainsi, le seuil, quand il arrive, ne ressemble pas toujours Ă  un triomphe. Il peut ressembler Ă  une rupture silencieuse. À de l’épuisement, pas Ă  une Ă©piphanie. đŸ”œ
3.
Mais parfois, c’est la sortie la plus sainte de toutes.
On ne parle pas assez de la saintetĂ© du fait de rester. De la maniĂšre dont persister, malgrĂ© la logique, malgrĂ© la douleur, malgrĂ© la rĂ©pĂ©tition brutale des besoins non satisfaits, peut ĂȘtre un acte d’amour. Parfois, nous restons par dĂ©votion. Par engagement envers une promesse faite avant de comprendre ce qu’elle coĂ»terait. Parfois, nous restons parce que nous croyons encore qu’un peu de sacrĂ© peut ĂȘtre sauvĂ©. Et ce n’est pas une illusion ; c’est une forme de foi.

Mais l’amour et le masochisme sont cousins. Et parfois, ce qui ressemble Ă  de la dĂ©votion n’est qu’une autodestruction raffinĂ©e, digne.

L’une des choses les plus difficiles Ă  admettre est que nous sommes parfois accros Ă  une souffrance familiĂšre. Que nous prĂ©fĂ©rons la douleur que nous connaissons Ă  la libertĂ© que nous ignorons. Que la douleur devient une identitĂ©. Que l’endurance semble noble. Que faire plaisir aux autres est codĂ© comme une vertu. Que « faire le travail » devient une performance de masochisme spirituel, et qu’on nous applaudit pour la grĂące avec laquelle nous tolĂ©rons l’intolĂ©rable.

Vous apprenez Ă  rester. Vous devenez excellent Ă  cela. Vous apprenez Ă  rĂ©primer le frisson dans votre ventre, le battement dans votre poitrine, la voix dans votre tĂȘte qui dit : « Ce n’est pas ça. » Vous appelez ça de la croissance. Vous appelez ça du compromis. Vous appelez ça du travail sur soi. Mais parfois, c’est juste la peur qui se fait passer pour une leçon spirituelle, bien Ă©levĂ©e, bien parlĂ©e, et totalement paralysante, dĂ©guisĂ©e en engagement.
Chaque piĂšce oĂč nous restons trop longtemps a un miroir, celui qui ne reflĂšte pas qui nous sommes, mais qui nous avions trop peur de devenir.

Vous connaissez ce miroir, celui qui montre la version de vous que vous avez laissée derriÚre pour rester aimable. Celui qui révÚle le coût des compromis que vous avez camouflés en maturité. Celui qui expose la pourriture que vous avez recouverte de légendes Instagram sur la résilience.
Quand nous regardons dans ce miroir, nous voyons de la fatigue, mais aussi du dĂ©sir. Pas seulement du chagrin, mais de la possibilitĂ©. Ce qui est terrifiant, ce n’est pas d’avoir perdu du temps. Ce qui est terrifiant, c’est que quelque chose de lumineux est encore possible. Que nous pourrions partir. Que nous pourrions devenir. Que nous pourrions choisir autre chose. Et cette pensĂ©e, plus que toute douleur, nous dĂ©fait.

Le dĂ©sir est rarement rationnel. On parle du dĂ©sir comme d’un mouvement, mais souvent, il nous fige. Rester peut ĂȘtre chargĂ© d’érotisme. La douleur des choses non dites. La tension de la possibilitĂ©. Le plaisir pervers de la rĂ©pĂ©tition. Bien sĂ»r, nous restons parce que nous avons peur de partir, mais il y a aussi quelque chose d’enivrant dans la presque-douleur. Cela nous tient en alerte. Cela nous dit que nous sommes vivants. Cela nous lie Ă  l’autre, qu’il s’agisse d’une personne, d’un travail, d’une identitĂ©, dans un rituel d’achĂšvement suspendu.
Quitter une piĂšce qui nous a autrefois fait sentir en sĂ©curitĂ©, c’est tuer le fantasme que la sĂ©curitĂ© peut ĂȘtre permanente.
On ne parle pas assez de la structure Ă©rotique de l’addiction, ni de la structure addictive du dĂ©sir. Rester, c’est parfois tourner autour d’une flamme que nous savons nous brĂ»lera, mais qui confirme notre sensibilitĂ©. Rester, c’est continuer Ă  essayer. Continuer Ă  essayer, c’est prouver notre dĂ©votion. Prouver notre dĂ©votion, c’est se sentir digne. Et se sentir digne, mĂȘme pour quelques secondes, mĂȘme dans la mauvaise piĂšce, est parfois suffisant.

Jusqu’à ce que ça ne le soit plus.
Et pourtant, nous restons.
Vous connaissez cette douleur particuliĂšre qui vient de savoir que la piĂšce a expirĂ©, mais de prĂ©tendre qu’elle ne l’a pas. Un limbe entre la vie que nous avons et celle que nous imaginons secrĂštement. Un purgatoire de dĂ©ni poli.

En thĂ©rapie, on appelle ça la dissonance cognitive. En littĂ©rature, c’est l’ironie tragique. đŸ”œ
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Oct 5
đŸ‡·đŸ‡Ž Saint Dumitru Stăniloae : Pourquoi nous sommes orthodoxes. ORTHODOXIE ET NATIONALISME - Une leçon pour la cinquiĂšme colonne

en.m.wikipedia.org/wiki/Dumitru_S


Pourquoi nous sommes et tenons Ă  ĂȘtre un peuple orthodoxe.

Il est difficile d’énumĂ©rer toutes les raisons pour lesquelles nous sommes et tenons Ă  ĂȘtre un peuple orthodoxe. Nous tenterons de mentionner seulement quelques-unes de ces raisons.

1. L’Orthodoxie, garante de notre unitĂ© et de notre rĂŽle unique
L’Orthodoxie a maintenu notre peuple comme une nation unie et distincte, jouant un rĂŽle important parmi les peuples d’Orient et d’Occident. Elle nous a donnĂ© la force de dĂ©fendre notre identitĂ© face Ă  la longue offensive ottomane, constituant un rempart non seulement pour nous-mĂȘmes, mais aussi pour les peuples occidentaux. Par ailleurs, elle nous a protĂ©gĂ©s contre certains voisins occidentaux. GrĂące Ă  l’Orthodoxie, nous avons dĂ©fendu la porte de l’Occident contre l’avalanche ottomane, tout en nous prĂ©servant de l’appĂ©tit de domination et d’anĂ©antissement de certains peuples occidentaux. Ainsi, par l’Orthodoxie, nous avons sauvegardĂ© notre essence face aux assauts prolongĂ©s des Ottomans, tout en jouant un rĂŽle dans la protection de l’Occident.
Sans l’Orthodoxie, notre histoire n’aurait pas connu la gloire des Ă©poques de Mircea l’Ancien, Michel le Brave, Étienne le Grand et d’autres voĂŻvodes.

Mais l’Orthodoxie ne nous a pas seulement donnĂ© la force de dĂ©fendre notre identitĂ© nationale et la paix de l’Occident ; elle nous a Ă©galement permis de contribuer Ă  la prĂ©servation des peuples balkaniques (Grecs et Slaves). Nos pays ont offert un refuge Ă  leur culture, leur permettant de se dĂ©velopper et de perdurer mĂȘme sous le joug ottoman. Nous avons soutenu les monastĂšres du Mont Athos, les Ă©glises et les monastĂšres de ces pays, y compris ceux de Terre Sainte.

GrĂące Ă  l’Orthodoxie, notre peuple a jouĂ© un rĂŽle de centre, dĂ©fendant Ă  la fois l’Orient et l’Occident europĂ©ens. Tant que l’Europe a dominĂ© les peuples orientaux par les croisades ou d’autres moyens, notre peuple a eu un rĂŽle positif pour l’Occident comme pour l’Orient. Ce rĂŽle, nous pourrons le remplir Ă  l’avenir Ă©galement. En tant que peuple latin orthodoxe, par notre latinitĂ©, nous pouvons inviter les peuples occidentaux Ă  dĂ©velopper des relations ƓcumĂ©niques avec le christianisme oriental, rendant possible une synthĂšse entre la spiritualitĂ© orthodoxe et les nations occidentales, tout en donnant aux peuples orientaux la force de rĂ©aliser cette synthĂšse entre leur Orthodoxie et l’esprit organisateur de la civilisation occidentale.

Dans notre spiritualitĂ©, nous unissons la luciditĂ© latine – ou la confiance en la comprĂ©hension rationnelle de la rĂ©alitĂ©, typique de l’Occident – avec le sens du mystĂšre insondable de l’existence, propre aux peuples de l’Orient europĂ©en. En tant que Latins, nous apportons Ă  ce mystĂšre des choses et des personnes une lumiĂšre plus marquĂ©e que celle des peuples slaves, une lumiĂšre qui ne limite pas, mais dĂ©finit, et qui est propre aux peuples occidentaux. À cet Ă©gard, nous sommes plus proches de la spiritualitĂ© chrĂ©tienne originelle, toujours prĂ©sente dans la spiritualitĂ© du peuple grec, bien que avec une expĂ©rience moins Ă©motionnelle de cette lumiĂšre que dans la spiritualitĂ© roumaine.
Notre peuple apporte Ă  cette comprĂ©hension une sensibilitĂ© et un Ă©quilibre entre la raison et le sentiment. Nous n’avons pas la froideur rationnelle occidentale, ni la passion obscure et illimitĂ©e qui peut surgir en rĂ©action Ă  celle-ci. Nous possĂ©dons un Ă©quilibre dĂ©licat dans cette comprĂ©hension lumineuse, empreinte d’un profond respect pour le mystĂšre infini des personnes et du monde, vĂ©cu dans la joie de la communion. Cet Ă©quilibre nous Ă©loigne de toute unilateralitĂ©, nous pousse Ă  valoriser toutes choses, toutes personnes et tous actes dans leur importance, sans parler de l’équilibre roumain gĂ©nĂ©ral entre l’Orient et l’Occident. đŸ”œImage
2.
Si notre peuple abandonnait l’Orthodoxie, il perdrait son rĂŽle de pont vivant entre l’Orient et l’Occident, ainsi que son caractĂšre unique de synthĂšse spirituelle entre ces deux mondes. Nous ne sommes pas seulement un pont extĂ©rieur entre les peuples occidentaux et orientaux de l’Europe, mais aussi une synthĂšse spirituelle originale, combinant ce qui est propre Ă  chacun. Cela nous distingue non seulement des peuples d’Orient et d’Occident, mais aussi des peuples orthodoxes de l’Orient.

Voulons-nous perdre cette unitĂ© unique, Ă©quilibrĂ©e et sage, en nous fragmentant dans divers groupes nĂ©oprotestants, unilatĂ©raux et extrĂ©mistes, qui proclament superficiellement leur absence de pĂ©chĂ© et critiquent les autres comme Ă©tant pleins de tous les pĂ©chĂ©s, ignorant la conscience humble de leur propre imperfection et la dĂ©licatesse du respect pour le mystĂšre des autres personnes ? Ou voulons-nous nous perdre dans le chaos obscur d’une fusion de tout dans une essence indĂ©finie, comme le bouddhisme ou d’autres religions orientales, qui ne reconnaissent pas un Dieu de communion et d’amour interpersonnel ?

2. La valeur intrinsùque de l’Orthodoxie

Par les descriptions prĂ©cĂ©dentes de notre spiritualitĂ© chrĂ©tienne, nous sommes passĂ©s de l’importance de l’Orthodoxie pour notre peuple Ă  la prĂ©sentation de sa valeur en elle-mĂȘme.

GrĂące Ă  l’Orthodoxie, nous avons prĂ©servĂ© la foi chrĂ©tienne originelle, reçue dĂšs les dĂ©buts de notre existence comme peuple. Cette foi constitue une composante essentielle de notre spiritualitĂ©. Dans les Actes des ApĂŽtres, un disciple de Paul raconte qu’au cours de son deuxiĂšme voyage missionnaire, vers l’an 50 aprĂšs JĂ©sus-Christ, une vision apparut Ă  Paul Ă  Troas : un MacĂ©donien le suppliait en disant : « Passe en MacĂ©doine et viens Ă  notre secours. » AussitĂŽt, Paul et ses compagnons partirent pour la MacĂ©doine, comprenant que Dieu les appelait Ă  y annoncer l’Évangile. Ils arrivĂšrent Ă  Philippes, premiĂšre ville de cette rĂ©gion et colonie romaine, oĂč ils furent chaleureusement accueillis par Lydie, qui les invita Ă  sĂ©journer chez elle (Actes 16, 9-15).

À partir de Philippes, Paul et ses compagnons rĂ©pandirent le christianisme dans d’autres villes macĂ©doniennes, comme Thessalonique et BĂ©rĂ©e (aujourd’hui Veria), peuplĂ©es majoritairement de MacĂ©doniens, un peuple thrace Ă©galement appelĂ© Besses. Ces Besses s’étendaient au-delĂ  du Bosphore, en Bithynie, sous le nom de Bithyniens. Troie Ă©tait l’une de leurs villes. Ce peuple Ă©tait fondamentalement romanisĂ©, comme en tĂ©moigne le fait qu’ÉnĂ©e, petit-fils de Priam, partit de Troie aprĂšs sa conquĂȘte par les Thraces pour fonder Rome en Italie. Une autre preuve de la romanitĂ© de ces Thraces ou Besses est qu’ils furent les seuls, aprĂšs le retrait des armĂ©es romaines de Dacie et du sud du Danube, Ă  continuer de parler une langue romane, contrairement Ă  la GrĂšce, l’Égypte ou l’Asie Mineure, oĂč cette langue disparut.

Une preuve supplĂ©mentaire de leur romanitĂ©, ainsi que du fait qu’ils furent christianisĂ©s avant Rome – oĂč Paul et probablement Pierre se rendirent plus tard – rĂ©side dans leur langue latine, distincte de celle propagĂ©e par Rome en Occident. Cette langue latine particuliĂšre traduisit les notions fondamentales de la foi chrĂ©tienne : « Făcător » (CrĂ©ateur) plutĂŽt que « Creator », « Fecioară » (Vierge) plutĂŽt que « Virgo », « Înviere » (RĂ©surrection) plutĂŽt que « Resurrectio », « Tată » (PĂšre) plutĂŽt que « Pater », « Dumnezeu » (Dieu) plutĂŽt que « Deus ».

Ce qui est important, c’est que notre peuple, restĂ© liĂ© aux peuples orientaux, a prĂ©servĂ© la foi chrĂ©tienne telle qu’elle lui fut transmise au dĂ©part, selon les Ă©crits des PĂšres orientaux. Ce christianisme inchangĂ©, scrupuleusement maintenu par les conciles ƓcumĂ©niques et la liturgie ancienne, conserve sa note fondamentale : l’unitĂ© Ă©troite de l’ñme et de la crĂ©ation avec Dieu, sans tomber dans l’extrĂȘme d’une conception panthĂ©iste.

Ainsi, la spiritualitĂ© Ă©quilibrĂ©e et synthĂ©tique de notre peuple ne dĂ©coule pas đŸ”œ
3.
seulement de sa position gĂ©ographique entre l’Orient et l’Occident, ni de son caractĂšre Ă  la fois latin et oriental par sa foi, mais aussi du fait qu’il a adoptĂ© et prĂ©servĂ© dĂšs ses origines la foi chrĂ©tienne authentique. Cette foi reprĂ©sente un Ă©quilibre entre la distinction de Dieu par rapport Ă  la crĂ©ation et Sa prĂ©sence dans celle-ci. En Occident, la foi chrĂ©tienne a Ă©voluĂ© vers une sĂ©paration croissante de Dieu et du monde, suscitant parfois une pensĂ©e panthĂ©iste (Eckhardt, Boehme) ou une mystique sentimentale centrĂ©e sur un Christ crucifiĂ© dans le passĂ©, comme dans le catholicisme, plutĂŽt que sur Son action prĂ©sente en nous.
Dans le catholicisme, la sĂ©paration de Dieu et du monde a conduit Ă  une vision de l’Église oĂč le Christ est moins prĂ©sent, remplacĂ© par un vicaire (le pape) prĂ©occupĂ© par l’extension de son pouvoir temporel. Dieu est conçu rationnellement comme une rĂ©alitĂ© lointaine, et non comme agissant mystĂ©rieusement dans les Ăąmes. Cela a conduit Ă  une moindre importance accordĂ©e Ă  la priĂšre et aux sacrements, par lesquels Ses Ɠuvres se manifestent.
Cette Ă©volution s’est traduite non seulement par la thĂ©orie du rĂŽle du pape comme vicaire ou reprĂ©sentant du Christ, mais aussi par le rejet de l’enseignement oriental sur les Ă©nergies ou Ɠuvres incréées, par lesquelles Dieu agit dans le monde tout en restant distinct de lui par Son essence. Cela a conduit Ă  la doctrine catholique selon laquelle la grĂące est purement créée, reçue de Dieu par la priĂšre et donnĂ©e par les sacrements.

D’oĂč le mĂ©pris catholique envers les sacrements, qualifiĂ©s de simples « rites ». Ainsi, les grĂ©co-catholiques sont appelĂ©s catholiques « de rite byzantin », le rite n’ayant aucune signification dans leur distinction avec le catholicisme. Mais oĂč rencontrons-nous rĂ©ellement le Christ, sinon dans le baptĂȘme et l’Eucharistie, oĂč le candidat dĂ©clare, Ă  la question du prĂȘtre : « T’unis-tu au Christ ? », « Je m’unis au Christ », et oĂč, dans l’Eucharistie, le prĂȘtre proclame : « Le serviteur de Dieu (N.) reçoit le Corps du Christ » ?

Les protestants sont allĂ©s plus loin dans cette minimisation des sacrements, en supprimant la plupart d’entre eux, et les groupes nĂ©oprotestants les ont totalement Ă©liminĂ©s. Il ne reste que des discours sur le Christ, et, chez les protestants, surtout chez les nĂ©oprotestants, des chants sentimentaux qui ne disent presque rien de la divinitĂ© et de l’Ɠuvre du Christ, mais se contentent de dĂ©clarations Ă©motionnelles sur Son amour pour ceux qui Le cherchent ou Lui chantent. Cela enferme la personne humaine et la crĂ©ation en elles-mĂȘmes, tout comme cela enferme Dieu.

Ne mĂ©prisent-ils pas ainsi le commandement du Sauveur Christ ou l’Évangile, par lequel Il ordonne aux ApĂŽtres de baptiser tous ceux qui croient en Lui au nom de la Sainte TrinitĂ© (Matthieu 28, 19) ? Ne mĂ©prisent-ils pas Ses autres commandements, par lesquels Il demande aux ApĂŽtres et Ă  leurs successeurs de communier avec Son Corps et Son Sang sous la forme du pain et du vin (Luc 22, 19 ; Jean 6, 53 ; 56 ; 1 Corinthiens 11, 27, 29) ? Ou ne mĂ©prisent-ils pas Son commandement, par lequel Il a donnĂ© Ă  Ses successeurs l’Esprit Saint pour le pardon des pĂ©chĂ©s (Jean 20, 22-23) ?

Cela a donnĂ© un caractĂšre laĂŻc au culte. Dieu est devenu un objet de pensĂ©e non expĂ©rimentĂ© ou purement rationnel, simplifiant unilatĂ©ralement l’enseignement et la vie chrĂ©tienne. On a considĂ©rĂ© que Dieu est entiĂšrement perçu par Sa prĂ©sence dans le monde, mais aussi entiĂšrement absent de celui-ci.

Le sentiment de l’unitĂ© complexe de la rĂ©alitĂ© en Dieu s’est perdu. Sur le plan politique, cela a conduit soit Ă  un impĂ©rialisme ecclĂ©siastique sur les individus, soit Ă  une vision de la rĂ©alitĂ© humaine comme une masse unitaire qui peut ĂȘtre dominĂ©e et dirigĂ©e uniformĂ©ment. De l’Occident sont ainsi nĂ©es la valorisation de toutes les idĂ©es contradictoires ou des formes de pensĂ©e mĂ©prisantes envers chaque personne, mais en communion aimante avec les autres. đŸ”œ
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Sep 14
🔮 De Socrate à Charlie Kirk. AU FIL DES MOTS : DESTINS CONDAMNÉS
par Pascal Ilie Virgil (đŸ‡·đŸ‡Ž)

📍Introduction : Le mot comme Ă©pĂ©e et stigmate

Le mot a du poids. Non pas seulement par l’écho qu’il laisse, mais par sa capacitĂ© Ă  bouleverser l’ordre du monde. Il renverse des trĂŽnes, dĂ©fait les fausses certitudes et anĂ©antit les idoles. Celui qui le prononce avec vĂ©ritĂ© – non dans le cadre d’un systĂšme de pouvoir oppressif, mais en opposition Ă  celui-ci, lorsqu’il dĂ©mantĂšle le cƓur de la propagande anti-nationale et des mensonges – devient un paria, dangereux pour la stabilitĂ© des Ă©lites politiques, dont les visages, dĂ©formĂ©s par l’aviditĂ©, sont alors dĂ©voilĂ©s.

Depuis que l’homme a dĂ©couvert que le son articulĂ© peut invoquer, apaiser ou troubler, le Mot est devenu la force la plus redoutĂ©e. Il a fait naĂźtre des religions et prĂ©cipitĂ© la chute des empires, il a suscitĂ© des rĂ©voltes et des soulĂšvements populaires, il a rougi les bĂ»chers. L’épĂ©e tue le corps, mais le mot abat les structures de dictature imposĂ©es aux peuples. Le pouvoir l’a toujours compris et a luttĂ© avec acharnement contre lui. L’histoire regorge de destins brisĂ©s pour une phrase prononcĂ©e, un vers Ă©crit ou une idĂ©e. Les gouvernants ont cru, Ă  chaque fois, que sacrifier la vie de l’auteur suffirait Ă  Ă©touffer l’écho de la vĂ©ritĂ©. Ils se sont trompĂ©s. Le mot courageux a survĂ©cu, traversĂ© les siĂšcles et continuĂ© d’ébranler les structures de pouvoir qui tentaient de l’enterrer.

C’est pourquoi, dans notre sociĂ©tĂ© actuelle, qui n’est depuis des dĂ©cennies qu’un pĂąle simulacre de dĂ©mocratie, tant de structures de contrĂŽle et de censure du Mot libre ont Ă©tĂ© instaurĂ©es. Qui dĂ©cide lĂ -haut, cherchant Ă  museler notre pensĂ©e, notre libertĂ© d’expression et l’histoire vĂ©ritable de notre peuple ? Une clique de traĂźtres Ă  la patrie, des valets Ă  la solde d’intĂ©rĂȘts Ă©trangers.

« Le mot a le pouvoir de libérer ou de détruire ; celui qui le craint, craint sa propre liberté », nous avertit Emil Cioran.
L’histoire est peuplĂ©e de figures qui, Ă  un moment donnĂ©, se sont tenues au bord du prĂ©cipice du mot. Qu’elles aient succombĂ© ou triomphĂ©, elles n’ont pas quittĂ© ce monde corrompu et avide sans ĂȘtre chĂątiĂ©es. Ce fil invisible, tissĂ© des crimes des puissants, que je vais dĂ©rouler plus loin, relie Socrate, JĂ©sus, Ovide, SĂ©nĂšque, Confucius, Giordano Bruno, GalilĂ©e, Spinoza, Paracelse, DostoĂŻevski, Eminescu, Noica, Avram Iancu, Bălcescu, Ciprian Porumbescu, les martyrs du communisme et, Ă  l’extrĂ©mitĂ© contemporaine, Charlie Kirk. J’ai choisi ici les figures les plus Ă©loquentes pour notre propos. Tous, Ă  leur maniĂšre, ont payĂ© pour leurs mots. Les exemples sont innombrables, presque infinis, car l’élimination des diseurs de vĂ©ritĂ© par le meurtre, la torture, la manipulation ou la mystification a toujours Ă©tĂ©, et demeure, la solution des gouvernants, souvent dĂ©pourvus de qualitĂ©s intellectuelles, culturelles, Ă©thiques ou morales.
Chacun de ces grands porteurs de vérité a connu un moment de frontiÚre : un procÚs, un exil, une derniÚre question, une derniÚre phrase. Et, presque invariablement, chaque instant décisif porte en lui une phrase qui éclaire le sens de leur sacrifice.

📍Socrate et JĂ©sus : de la ciguĂ« Ă  la croix

Imaginons AthĂšnes. L’Agora est bruyante, les tavernes embaument le vin coupĂ© d’eau, le pain d’orge tout juste sorti du four, les herbes aromatiques, l’huile d’olive et l’odeur d’huile brĂ»lĂ©e des lampes qui jaunissent les murs. Dans les conversations des convives s’enchaĂźnent, avec des cris Ă©loquents ou une gravitĂ© rhĂ©torique, les mots. Ces mots qui, hier comme demain, porteront des idĂ©es brĂ»lantes, des questions et des dĂ©fis, capables de renverser des convictions, d’enflammer des dĂ©bats et de faire naĂźtre des vĂ©ritĂ©s qui dĂ©fieront les siĂšcles.
Dans cette AthĂšnes, Socrate n’invente pas de doctrines ; il pose des questions. Il arrache les gens Ă  leur torpeur confortable et les somme, de maniĂšre oblique, d’expliquer ce que sont la justice, le courage, la vertu. đŸ”œImage
2.
AccusĂ© de corrompre la jeunesse et d’impiĂ©tĂ©, il est condamnĂ©. Ses amis prĂ©parent son Ă©vasion, lui offrant une chance de s’échapper, de continuer Ă  prononcer des paroles de justice et de vĂ©ritĂ© loin des Ă©lites qui le haĂŻssent.
En 399 av. J.-C., Socrate choisit de rester Ă  AthĂšnes, malgrĂ© les supplications de ses proches. Dans Criton, il dĂ©clare posĂ©ment : « Ce n’est pas la vie qui a le plus de valeur, mais la vie juste. »

Il boit la ciguĂ«. Il accepte la mort, non par rĂ©signation, mais par fidĂ©litĂ© Ă  son mot. S’il s’était enfui, toute sa philosophie sur la justice et la citĂ© se serait effondrĂ©e. Sa mort ne dĂ©truit pas son Ɠuvre. Au contraire, tout ce qu’il a dit reste vivant, et ses questions deviennent le flambeau de la philosophie.
Il existe une autre frontiĂšre du discours, lorsque le mot touche les consciences et les rĂ©organise. Cinq siĂšcles plus tard, Ă  JĂ©rusalem, un autre homme prononce des paroles dĂ©rangeantes. Les prĂȘches de JĂ©sus frappent les deux autoritĂ©s : l’autoritĂ© religieuse, par une morale directe et une exigence de sincĂ©ritĂ©, et l’autoritĂ© impĂ©riale, car toute transformation morale peut engendrer des communautĂ©s qui refusent la soumission aveugle.

Cela le conduit au procĂšs et Ă  la crucifixion. Devant Pilate, JĂ©sus proclame : « Je suis nĂ© et je suis venu dans le monde pour rendre tĂ©moignage Ă  la vĂ©ritĂ©. » Il marche vers la croix comme vers l’accomplissement de son mot. La crucifixion devait Ă©touffer son discours. Au lieu de cela, elle a donnĂ© naissance Ă  une tradition qui a transformĂ© le paysage spirituel de l’Europe et du monde. Rome et les chefs religieux juifs pensaient qu’en crucifiant l’homme, ils crucifieraient son message. Mais de cette mort est nĂ©e une foi qui a conquis une grande partie du monde. La fidĂ©litĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© et au mot, mĂȘme au prix de la vie, demeure une rĂ©fĂ©rence morale pour l’humanitĂ©, en philosophie comme en religion. Le mot s’est fait culte, mĂ©moire, lĂ©gislation morale. C’est l’exemple le plus Ă©vident qu’une condamnation de l’homme n’équivaut pas Ă  la suppression de son mot.

📍Ovide : l’exil aux confins de l’empire

Rome, an 8 apr. J.-C. Ovide, le poĂšte raffinĂ© de l’amour, est exilĂ© par Auguste Ă  Tomis, sur les rives glacĂ©es du Pont-Euxin, aujourd’hui le port roumain de Constanța, sur la mer Noire. La raison ? « Carmen et error » – « un poĂšme et une erreur ». Ce qui lui a valu l’exil reste flou : un poĂšme, une faute privĂ©e, un soupçon d’avoir contrariĂ© la famille impĂ©riale. Mais les chĂątiments impĂ©riaux pour les paroles montrent que, mĂȘme dans une sociĂ©tĂ© qui prisait la rhĂ©torique et les spectacles, certaines paroles demeuraient dangereuses.

Dans ses Tristia, le poĂšte pleure : « Mes lettres tĂ©moignent que je vis encore, que je respire encore. Mais je ne suis plus moi : je suis l’ombre de celui que j’étais. »
Loin de Rome, parmi les Daces et les hivers rigoureux, Ovide devient le symbole du poĂšte condamnĂ© pour ses pensĂ©es couchĂ©es en vers. L’empire a Ă©courtĂ© sa vie, mais l’exil lui a confĂ©rĂ© une postĂ©ritĂ©. L’exil n’a pas tuĂ© sa lyrique ; au contraire, il lui a donnĂ© des nuances de nostalgie et de limitation. Ovide reste un avertissement : dans les empires, mĂȘme un flirt poĂ©tique peut devenir pĂ©rilleux.

« L’exil est la condamnation du corps, mais le poĂšte vĂ©ritable reste libre dans son mot. » – adaptĂ© des Tristia

📍SĂ©nĂšque : la mort stoĂŻque

En 65 apr. J.-C., le philosophe stoĂŻque SĂ©nĂšque reçoit de NĂ©ron l’ordre de mettre fin Ă  ses jours. Son stoĂŻcisme exige la maĂźtrise des passions, mais aussi le courage de dire la vĂ©ritĂ© quand cela est nĂ©cessaire. Ses amis le pleurent, mais il leur rĂ©pond : « Qu’importe la rapiditĂ© de la mort, si elle est certaine ? L’important est de mourir dignement. » Cinq siĂšcles aprĂšs Socrate, SĂ©nĂšque Ă©pouse la mĂȘme idĂ©e : la vie est trop courte pour ne pas ĂȘtre vĂ©cue avec droiture.

Dans ses derniĂšres heures, alors qu’il ne reste que le mot stoĂŻque sur la mort comme passage, nous dĂ©couvrons que le silence imposĂ© par le pouvoir trouve une rĂ©ponse dans đŸ”œ
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la voix intĂ©rieure de l’esprit. Les tĂ©moignages de ses derniĂšres heures sont empreints de calme et de dignitĂ© ; SĂ©nĂšque ne rĂ©clame pas de revanche, mais consigne une vie conçue comme une Ɠuvre morale. Le stoĂŻcisme devient ainsi une armure intĂ©rieure pour l’humanitĂ© entiĂšre contre l’arbitraire du pouvoir, par le mot et l’action.

📍Confucius : l’éthique interdite

En Chine, au Ve siĂšcle av. J.-C., Confucius parcourait les principautĂ©s, prĂȘchant le « Li » – l’ordre moral. Les dirigeants le rejetaient, car sa vĂ©ritĂ© dĂ©rangeait. Il parlait pourtant, sans se laisser abattre : « L’homme noble est en paix avec son mot. L’homme vil ne cherche qu’à se faire une place. » Il n’était pas un martyr au sens europĂ©en, mais un savant marginalisĂ©, un enseignant errant, soumis aux alĂ©as politiques des provinces. De son exil subsiste un principe clair : le dirigeant doit ĂȘtre un exemple vivant, non un artisan de mots manipulateurs d’un peuple dĂ©muni.

Il mourut pauvre et marginalisé, mais ses idées devinrent la colonne vertébrale de la civilisation chinoise. Son mot, ensanglanté, devient un testament moral : la vérité ne meurt jamais avant le despote.
« La vertu de la vĂ©ritĂ© est plus forte que le palais de l’empereur. » – idĂ©e tirĂ©e des Analectes

📍Bruno et GalilĂ©e : le bĂ»cher et le murmure

En 1600, Giordano Bruno est brĂ»lĂ© vif sur la Piazza Campo de’ Fiori Ă  Rome. Il est jetĂ© au feu pour son idĂ©e que l’univers est infini et que les mondes sont multiples. Il aurait pu se rĂ©tracter, mais il refuse. Ses derniĂšres paroles : « Vous prononcez cette sentence avec plus de peur que je ne la reçois. »

GalilĂ©e, en 1633, est contraint d’abjurer. La lĂ©gende raconte qu’il murmura : E pur si muove ! – « Et pourtant, elle tourne ! » En fixant ses juges, GalilĂ©e ravala ses mots, mais laissa Ă  l’histoire un murmure plus puissant qu’une bibliothĂšque de traitĂ©s. Son abjuration n’était pas une dĂ©faite, mais un masque sous lequel son idĂ©e a survĂ©cu : le mouvement des Ă©toiles ne s’arrĂȘte pas sur l’ordre d’un tribunal.

Le bĂ»cher et le murmure. Tous deux montrent que la science ne peut ĂȘtre Ă©touffĂ©e. Le courage intellectuel face Ă  la violence prouve que la vĂ©ritĂ© ne peut jamais ĂȘtre complĂštement Ă©teinte. Le bĂ»cher et l’abjuration sont des outils contre une phrase, mais celle-ci persiste. Et, au fil des siĂšcles, elle se rĂ©vĂšle plus difficile Ă  anĂ©antir que tout le reste.

📍Spinoza et Paracelse : les marginaux de la dogme
Amsterdam, 1656. Le jeune Spinoza est maudit et excommuniĂ© par la communautĂ© juive : « Qu’il soit maudit le jour et la nuit, maudit quand il se couche et quand il se lĂšve. » ChassĂ©, il vit modestement en polissant des lentilles, mais il rĂ©dige l’Éthique, une Ɠuvre qui nourrira les LumiĂšres europĂ©ennes.

Paracelse, un siĂšcle plus tĂŽt, brĂ»lait les livres de Galien et proclamait : « L’expĂ©rience est le seul vĂ©ritable professeur ! » Pour cela, il est expulsĂ© des universitĂ©s et moquĂ© par la mĂ©decine acadĂ©mique.

Pourtant, sa pratique pose les bases de l’empirisme mĂ©dical. La vĂ©ritĂ© jugĂ©e dangereuse par l’institution devient, avec le temps, le fondement de la science. ChassĂ© des villes, persĂ©cutĂ©, il reste le pĂšre de la mĂ©decine moderne.
Les grands marginaux de l’histoire nous enseignent que le progrĂšs intellectuel naĂźt souvent de l’exil et du conflit avec la dogme imposĂ©e par les dirigeants Ă©phĂ©mĂšres.

📍DostoĂŻevski : la mort diffĂ©rĂ©e

En 1849, Ă  Saint-PĂ©tersbourg, la jeunesse rĂ©volutionnaire garde espoir. Un groupe d’intellectuels est arrĂȘtĂ©. DostoĂŻevski, parmi eux, attend la mort devant le peloton d’exĂ©cution, les yeux bandĂ©s, l’ñme prĂȘte. À la derniĂšre seconde, un courrier impĂ©rial apporte la grĂące. Plus tard, il Ă©crira, montrant comment cette expĂ©rience a transformĂ© sa vision de la vie : « Vivre, simplement vivre – voilĂ  ce qui est inestimable ! »

Cette proximitĂ© de la mort bouleverse son Ɠuvre. Ses romans deviennent une anatomie de la souffrance et de la rĂ©demption. Cette rencontre avec la frontiĂšre absolue de la vie fait de DostoĂŻevski đŸ”œ
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Sep 10
🔮 Rapport de situation sur la troisiùme guerre mondiale
Let the good times roll!
par Gaius Baltar

📍 La situation mondiale devient, pour le moins, intĂ©ressante. DiffĂ©rents scĂ©narios sont possibles, mais peu sont prometteurs, surtout pour l'Occident. Le brouillard de la guerre rend la situation floue, et le brouillard mental en Occident rend l'avenir encore plus incertain. Il est temps de faire un rapport de situation et de se livrer Ă  des spĂ©culations hautement irresponsables.
Maßtres de la stratégie

À l'Ă©poque glorieuse de l'administration Biden, la politique Ă©trangĂšre occidentale Ă©tait offensive. L'Occident allait sceller l'accord de suprĂ©matie mondiale. La Russie serait Ă©crasĂ©e comme un insecte et la Chine serait laissĂ©e seule et impuissante. La toute-puissante marine amĂ©ricaine bloquerait la Chine tandis que le nouveau gouvernement occidental russe fermerait la frontiĂšre nord. Plus de ressources ni de marchĂ©s – et la Chine serait privĂ©e de dĂ©mocratie et de valeurs.

D'Ă©normes quantitĂ©s de garanties lĂ©gitimement volĂ©es afflueraient dans le systĂšme financier occidental, et le systĂšme pyramidal qui sous-tend l'Occident perdurerait encore longtemps. La Cabale financiĂšre occidentale survivrait et pourrait poursuivre ses grands remaniements et ses plans d'ingĂ©nierie sociale. Les kabbalistes et leurs marionnettes politiques aux États-Unis et dans l'Union europĂ©enne Ă©taient ravis d'avoir gagnĂ© avant mĂȘme que le plan ne soit exĂ©cutĂ©.

Les Ă©lites occidentales n'emploient que les meilleurs stratĂšges et planificateurs. Ce sont de vĂ©ritables gĂ©nies, capables d'envisager tous les futurs possibles. Ils sont capables de planifier des opĂ©rations en tenant compte des Ă©vĂ©nements les plus inattendus, et ce, dans les dix-huit dimensions. Leurs hypothĂšses sont si solides qu'elles peuvent mĂȘme façonner la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme et la bouleverser. Les hypothĂšses qui sous-tendent leurs plans Ă©taient audacieuses et infaillibles :

L’ennemi ne fera aucune contre-attaque pendant que notre plan se dĂ©roule.

L’ennemi ne dĂ©couvrira pas nos faiblesses parce que nous n’en avons pas.

S’il existe un meilleur plan pour dominer le monde, je n’en ai pas connaissance.

Pourtant, ce plan a échoué. La guerre en Ukraine ne se déroule pas trÚs bien, et le monde non occidental s'est allié pour se défendre contre l'Occident. Un nouveau systÚme financier, sans dollar, prend forme, les menaces de sanctions ne fonctionnent plus, les économies occidentales s'effondrent et la panique générale rÚgne. L'Europe, en particulier, est en mauvaise posture. Les dirigeants sont impopulaires sur le plan intérieur et méprisés à l'étranger, malgré tous leurs efforts pour donner des leçons de morale et de démocratie aux dirigeants étrangers.

Rien ne dĂ©montre mieux la supĂ©rioritĂ© morale occidentale que la transition d'un genre Ă  un autre, voire d'une espĂšce Ă  une autre. On peut ĂȘtre un homme aujourd'hui et une chienne demain si on le souhaite. Les politiciens occidentaux, notamment europĂ©ens, en ont fait l'expĂ©rience. Ils sont passĂ©s du statut de dirigeants glorieux, respectĂ©s et sĂ»rs d'eux Ă  celui de chiennes.

L'Europe est passĂ©e d'un jardin d'Éden, en passe de dominer le monde grĂące Ă  une moralitĂ© supĂ©rieure, des rĂ©glementations durables et des taxes carbone, Ă  un Ă©gout dĂ©sespĂ©rĂ©. Ses dirigeants rampent en aboyant les uns sur les autres ; ils lĂšchent les bottes de l'homme qu'ils dĂ©testent le plus : Donald Trump.

Aux États-Unis, la situation est presque aussi grave. La prioritĂ© actuelle du gouvernement amĂ©ricain est de dissimuler la faillite du pays en prĂ©tendant vendre des bons du TrĂ©sor tout en falsifiant les chiffres de l'inflation causĂ©e par l'impression monĂ©taire. Les nĂ©olibĂ©raux de Biden se taisent dans leurs terriers, tandis que les exceptionnalistes et les nĂ©oconservateurs ont manifestement contractĂ© la rage. D'autres ne font pas ce que l'AmĂ©rique leur dit de faire. Comment est-ce possible ? Nous nous prenions pour des dieux ! đŸ”œImage
2.
Comment est-ce possible ? Eh bien, l'ennemi a bien identifiĂ© la principale faiblesse de l'Occident et riposte. Il s'avĂšre que personne n'a vraiment envie d'ĂȘtre une garce, Ă  moins de vivre en Europe ou de s'appeler Lindsey Graham.

Devenir volontairement faible

Les États-Unis et l'Union europĂ©enne prĂ©parent leur futur « systĂšme de gouvernance » depuis des dĂ©cennies par une dĂ©croissance artificielle. Ils ont ralenti leurs Ă©conomies tandis que la richesse Ă©tait transfĂ©rĂ©e du peuple vers les Ă©lites. Dans leur quĂȘte de durabilitĂ©, ils ont rendu l'Occident Ă©conomiquement insoutenable.

Pendant longtemps, probablement au moins ces 30 Ă  40 derniĂšres annĂ©es, l'Occident a eu besoin des richesses « gratuites » du monde non occidental pour survivre, alors que le plan de dĂ©croissance Ă©tait mis en Ɠuvre. Cependant, cela ne devait ĂȘtre que temporaire. À mesure que l'Occident assura sa domination mondiale, les Ă©conomies non occidentales subiraient elles aussi une dĂ©croissance. Toutes les richesses du monde migreraient vers la Cabale financiĂšre, et tous les autres vivraient comme des locataires – si tant est qu'on leur permette de vivre.

L'Occident (et en particulier les États-Unis) a pu mener ses politiques de dĂ©croissance parce qu'il peut financer ses sociĂ©tĂ©s grĂące Ă  l'impression monĂ©taire. L'impression monĂ©taire est toujours source d'inflation. Si l'on imprime mille milliards de dollars, ce milliard affectera proportionnellement la valeur de l'Ă©pargne et augmentera le coĂ»t de la vie. L'impression monĂ©taire est essentiellement un impĂŽt indirect sur la population. Le dollar, quant Ă  lui, est la monnaie de rĂ©serve mondiale. Il est utilisĂ© dans le monde entier pour les Ă©changes commerciaux, et une part importante de la dette mondiale est libellĂ©e en dollars. Cela signifie que lorsque les États-Unis impriment de la monnaie pour faire fonctionner le gouvernement et soutenir l'Ă©conomie, le monde entier absorbera l'inflation qui en rĂ©sulte, et pas seulement les États-Unis.

Cela signifie Ă©galement que lorsque les États-Unis gĂšrent leur gouvernement en dĂ©ficit et falsifient leur Ă©conomie par l'augmentation de la dette, le monde entier subira une inflation et une baisse du niveau de vie. Les dĂ©ficits et l'impression monĂ©taire amĂ©ricains constituent donc une taxe mondiale. Cette taxe permet aux États-Unis d'exploiter leur empire mondial.
Jusqu'Ă  prĂ©sent, le monde non occidental a Ă©tĂ© contraint de se soumettre Ă  cette taxation, car l'Occident a monopolisĂ© les systĂšmes financiers et commerciaux internationaux – une autre source de revenus pour l'Occident. Quiconque s'Ă©loigne du dollar risque d'ĂȘtre exclu du systĂšme, de subir un changement de rĂ©gime ou une invasion. La situation est en train de changer, et de façon importante.

Si l'utilisation du dollar diminue Ă  l'Ă©chelle mondiale, la zone d'absorption de l'inflation monĂ©taire se rĂ©trĂ©cira. L'inflation provoquĂ©e par l'impression de dollars impactera donc de plus en plus les États-Unis – et les pays dont la monnaie est liĂ©e au dollar – notamment les pays europĂ©ens. Si les dĂ©penses occidentales restent stables (ou augmentent) tandis que l'utilisation du dollar diminue Ă  l'Ă©chelle mondiale, il en rĂ©sultera une hyperinflation en Occident et un effondrement – d'abord Ă©conomique, puis social. C'est ce que nous observons actuellement.

Le dollar de rĂ©serve est la faiblesse de l’Occident – et c’est une faiblesse mortelle.

Les États-Unis comme distributeur automatique de billets

Pour mieux comprendre cette faiblesse, il faut considĂ©rer les choses du point de vue de la Cabale financiĂšre et de ses sbires. Il faut surtout comprendre ce que reprĂ©sentent les États-Unis pour eux.
De leur point de vue, les États-Unis sont Ă  la fois un distributeur automatique de billets, un syndicat de racket et une opĂ©ration d’extorsion.

Les Ă©lites amĂ©ricaines utilisent le dollar et son statut de monnaie de rĂ©serve pour drainer les richesses du monde entier. Elles utilisent Ă©galement la fameuse « pompe Ă  richesse » đŸ”œ
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américaine pour drainer les classes ouvriÚres et moyennes américaines.

Tout cet argent volĂ© et extorquĂ© est ensuite utilisĂ© pour financer l’ensemble de la Cabale/État profond occidental – y compris leurs hommes de main (l’armĂ©e amĂ©ricaine et l’OTAN, les services de renseignement, Al-QaĂŻda, HTS/ISIS, IsraĂ«l, l’Ukraine et divers autres sociopathes), le complexe militaro-industriel et l’Union europĂ©enne.

En d'autres termes, le moteur de tout ce mal est le dollar, monnaie de rĂ©serve. Sans ce statut, impossible de collecter de l'argent auprĂšs du monde non occidental, et impossible d'en imprimer et d'en emprunter sans fin aux États-Unis. Sans ce dollar de rĂ©serve, tous les nĂ©oconservateurs, les nĂ©olibĂ©raux trans/woke, les entreprises cabales qui dirigent l'AmĂ©rique et les Ă©lites de l'Union europĂ©enne perdront leur chemise – et leur pouvoir sur leurs populations esclaves.

Pour eux, la seule solution est de maintenir le statut de rĂ©serve du dollar. Aucune autre option n'est envisageable Ă  ce stade. Les États-Unis ne peuvent vĂ©ritablement se rĂ©industrialiser sans une rĂ©volution sanglante pour se dĂ©barrasser des entreprises de la Cabale et de la classe dirigeante qui ronge le pays, et l'Europe ne peut se rĂ©industrialiser sans que la mĂȘme chose ne se produise – et ce, parce qu'elle n'a pas les ressources nĂ©cessaires. RĂ©parer l'Europe ou l'AmĂ©rique Ă©conomiquement Ă  court ou mĂȘme moyen terme est une illusion absurde. Cela n'arrivera pas.

En tant que monnaie de rĂ©serve, le dollar a non seulement financĂ© tous ces maux – toutes les guerres, le terrorisme, tous les massacres, tous les changements de rĂ©gime – et l'oppression mondiale. Il a Ă©galement permis Ă  la Cabale de financer une classe dirigeante monstrueuse et parasitaire (Ă©veillĂ©e et incompĂ©tente) et de dĂ©truire les classes moyennes et ouvriĂšres des États-Unis et d'Europe. Disposer d'une monnaie de rĂ©serve est une malĂ©diction sans pareille – Ă  moins d'ĂȘtre un sociopathe en quĂȘte de domination mondiale.
Quelqu'un a probablement discutĂ© avec Trump pour lui « expliquer ». Le sort de la cabale financiĂšre et de l'État profond est dĂ©sormais liĂ© Ă  celui de l'AmĂ©rique, et il est temps de l'accepter et d'agir en consĂ©quence. En consĂ©quence, il a en grande partie abandonnĂ© ses idĂ©es de rĂ©industrialisation et a dĂ©cidĂ© de dĂ©fendre le dollar Ă  bras ouverts. Par la suite, il s'est dĂ©barrassĂ© d'Elon Musk, a neutralisĂ© DOGE et a permis Ă  l'infiltrĂ© trotskiste Lindsey Graham de s'infiltrer par la porte dĂ©robĂ©e pour devenir chef de la politique Ă©trangĂšre, ou quelque chose comme ça. Il est la rĂ©incarnation moderne et trĂšs simplifiĂ©e d'Henry Kissinger (un autre infiltrĂ© trotskiste). Les politiques destinĂ©es Ă  rendre sa grandeur Ă  l'AmĂ©rique, y compris les droits de douane, ont Ă©tĂ© rĂ©orientĂ©es pour faire la guerre au monde au nom du dollar. Trump considĂšre dĂ©sormais la domination amĂ©ricaine sur le monde comme une question existentielle pour les États-Unis. Peut-ĂȘtre l'a-t-il toujours fait.
L'Ă©volution de la situation, notamment aprĂšs la rĂ©conciliation sino-indienne, n'est guĂšre encourageante pour l'Occident. Pour une fois, les partisans de l'État profond et les Ă©lites europĂ©ennes ne se font pas d'illusions. Le dollar est quasiment mort comme monnaie de rĂ©serve mondiale, et ils sont fichus. La seule option est la guerre pour la survie du dollar et des Ă©lites occidentales. Les peuples et les pays occidentaux n'existent plus que comme des atouts Ă  sacrifier pour gagner cette guerre.

Alors, quel est le plan ?

La principale caractĂ©ristique de la situation actuelle est son urgence. La machine mondialiste occidentale est en train d'ĂȘtre dĂ©mantelĂ©e. Nos dirigeants perdent leur pouvoir. Les pays occidentaux sont en faillite. La situation est en train de dĂ©gĂ©nĂ©rer. Notre classe dirigeante l'a enfin compris et panique. Il est temps d'Ă©laborer un plan, et comme chacun sait, la panique n'est pas le meilleur Ă©tat d'esprit pour Ă©laborer des plans. đŸ”œ
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Sep 5
🔮 Vladimir Poutine met à jour les journalistes et le monde sur la politique de la Russie concernant l’Ukraine
par Larry C. Johnson

📍Vladimir Poutine a tenu une confĂ©rence de presse en Chine mardi soir, heure de PĂ©kin, et a fourni une mise Ă  jour dĂ©taillĂ©e sur la politique de la Russie concernant l’Ukraine et les nĂ©gociations avec les États-Unis. Vous pouvez trouver la transcription complĂšte ici.

Pour commencer, je souhaite attirer votre attention sur la rĂ©action du prĂ©sident Poutine Ă  un message puĂ©ril de Donald Trump sur Truth Social, oĂč il accusait Poutine et Kim Jong-un de comploter contre les États-Unis. La rĂ©ponse de Poutine est un exemple classique d’un homme d’État en action :

📍E. Mukhametshina : Trump a commentĂ© le dĂ©filĂ© avant mĂȘme qu’il n’ait lieu, en disant :

« J’espĂšre que Xi se souviendra des soldats amĂ©ricains qui ont aidĂ© la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. » Il a Ă©galement Ă©crit : « Veuillez transmettre mes salutations chaleureuses Ă  Vladimir Poutine et Kim Jong-un alors qu’ils complotent contre les États-Unis. »

Comment pouvez-vous commenter cela ?

V. Poutine : Le prĂ©sident des États-Unis ne manque pas d’humour – c’est Ă©vident, tout le monde le sait. J’ai Ă©tabli une bonne relation avec lui. Nous nous adressons l’un Ă  l’autre par nos prĂ©noms.

Je peux vous dire, et j’espĂšre qu’il l’entendra aussi : cela peut sembler Ă©trange, mais au cours de ces quatre jours de nĂ©gociations, qu’elles soient informelles ou formelles, personne n’a exprimĂ© la moindre opinion nĂ©gative sur l’administration amĂ©ricaine actuelle. C’est le premier point.

DeuxiĂšmement, tous mes interlocuteurs, sans exception – je tiens Ă  le souligner – ont soutenu notre rencontre Ă  Anchorage. Ils ont tous exprimĂ© leur espoir que la position du prĂ©sident Trump, ainsi que celles de la Russie et des autres nĂ©gociateurs, conduiraient Ă  la fin du conflit armĂ©. Cela, sans aucune ironie ni plaisanterie.

Puisque je m’exprime publiquement, ces propos seront vus et entendus dans le monde entier, et c’est le meilleur moyen de garantir que je dis la vĂ©ritĂ©. Pourquoi ? Parce que les personnes avec lesquelles j’ai discutĂ© ces quatre derniers jours entendront cela Ă©galement, et elles pourront confirmer : « Oui, c’est vrai. » Je n’aurais pas fait une telle dĂ©claration si elle n’était pas vĂ©ridique, car cela me discrĂ©diterait aux yeux de mes amis, alliĂ©s et partenaires stratĂ©giques. C’est exactement ce qui s’est passĂ©.

Je voudrais Ă©galement revenir sur ce que j’ai dit Ă  votre collĂšgue Ă  ma droite. Les activitĂ©s de l’Organisation de coopĂ©ration de Shanghai (OCS) et celles de nos partenaires, y compris nos partenaires stratĂ©giques, ne visent pas Ă  s’opposer Ă  qui que ce soit, mais Ă  trouver les meilleures voies pour dĂ©velopper nos pays, nos peuples et nos Ă©conomies.

Poutine a adoptĂ© un ton mesurĂ©, du moins en ce qui concerne Donald Trump. Sa rĂ©action aux propos du chancelier allemand Merz, qui l’a qualifiĂ© de « criminel de guerre », Ă©tait lĂ©gĂšrement diffĂ©rente. Cette accusation est assez ironique venant de Merz, compte tenu de son soutien fervent Ă  Bibi Netanyahou – un vĂ©ritable criminel de guerre.

📍A. Kolesnikov : Andrey Kolesnikov, journal Kommersant.

Si vous me le permettez, une autre question. Il y a quelques heures, le chancelier allemand, M. Merz, vous a qualifiĂ© de criminel de guerre, peut-ĂȘtre le plus grave de notre Ă©poque. Que pensez-vous de cela ?

📍V. Poutine : Quand ?

📍A. Kolesnikov : Il y a quelques heures.

📍V. Poutine : Je vois


Concernant les dĂ©clarations que vous mentionnez, dont Peskov m’a Ă©galement informĂ© il y a quelques minutes, que puis-je en penser ? Je considĂšre qu’il s’agit d’une tentative maladroite de se dĂ©douaner, non pas Ă  titre personnel, mais pour son pays et l’« Occident collectif » en gĂ©nĂ©ral, de la responsabilitĂ© de la tragĂ©die qui se dĂ©roule actuellement en Ukraine. đŸ”œImage
2.
Que veux-je dire par lĂ  ? Je l’ai rĂ©pĂ©tĂ© Ă  maintes reprises : en 2014, les ministres de trois pays europĂ©ens sont venus Ă  Kiev et ont signĂ© un document qui Ă©tait, en substance, un accord entre le gouvernement de l’époque, dirigĂ© par le prĂ©sident Ianoukovitch, et l’opposition. Selon cet accord, tous les diffĂ©rends politiques devaient ĂȘtre rĂ©solus dans le cadre constitutionnel, de maniĂšre pacifique et lĂ©gale.

Or, un jour ou deux plus tard, un coup d’État, sanglant et brutal, a eu lieu. Aucun de ces garants n’a agi pour ramener la situation dans le cadre lĂ©gal. C’est lĂ  que le conflit a dĂ©butĂ©, car immĂ©diatement aprĂšs, des Ă©vĂ©nements se sont dĂ©roulĂ©s en CrimĂ©e, et le rĂ©gime de Kiev a lancĂ© des opĂ©rations militaires, utilisant des vĂ©hicules blindĂ©s et des avions contre la population civile des rĂ©gions d’Ukraine qui s’opposaient au coup d’État. Par la suite, ils ont sabotĂ© toutes nos tentatives de rĂ©soudre la question pacifiquement et ont publiquement refusĂ© d’appliquer les accords de Minsk.

Alors, qui est responsable de la tragĂ©die en cours ? Ceux qui nous ont conduits Ă  cette situation en ignorant totalement les intĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© de la Russie. Si quelqu’un estime qu’il est acceptable de traiter les citoyens de notre pays avec un tel mĂ©pris, il doit savoir que nous ne permettrons jamais une situation oĂč la Russie resterait passive face aux Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulent Ă  ses frontiĂšres.
Poutine est trĂšs clair : il tient l’Occident entiĂšrement responsable d’avoir créé les conditions qui ont conduit Ă  l’opĂ©ration militaire spĂ©ciale (OMS) en fĂ©vrier 2022. Son avertissement Ă  l’Occident est sans ambiguĂŻtĂ© : si vous traitez la Russie avec mĂ©pris, la Russie rĂ©pondra de maniĂšre appropriĂ©e.
La rĂ©ponse du prĂ©sident Poutine Ă  une question sur la fin de l’OMS a rĂ©vĂ©lĂ© qu’il reste optimiste quant Ă  la possibilitĂ© de conclure un accord pour mettre fin Ă  la guerre, mais qu’il est Ă©galement prĂȘt Ă  y mettre fin militairement.

📍O. Skabeeva : Bonsoir ! Olga Skabeeva, chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Rossiya.

Une autre question importante concernant l’opĂ©ration spĂ©ciale : Vladimir Vladimirovitch, y a-t-il une chance qu’elle se termine dans un avenir proche ? Qu’en pensez-vous, avez-vous le sentiment que nous nous dirigeons vers la fin ?

📍V. Poutine : Je vais commencer par la seconde partie, car elle est essentielle.

En 2022, nous avions proposĂ© que les autoritĂ©s ukrainiennes respectent le choix des populations du sud-est de l’Ukraine, retirent leurs troupes et mettent fin au conflit immĂ©diatement. Je dois dire que cette proposition n’a pas Ă©tĂ© totalement rejetĂ©e.

Mais aprĂšs que nous ayons retirĂ© nos troupes de Kiev Ă  la demande de nos collĂšgues europĂ©ens occidentaux, la situation a changĂ©, et on nous a dit, presque textuellement, que le combat continuerait jusqu’à ce que l’un de nous cĂšde. Je ne me souviens pas si je l’ai dit publiquement, mais c’était Ă  peu prĂšs cela, bien que formulĂ© de maniĂšre plus crue, mais de façon assez ouverte et, curieusement, amicale : c’était soit nous, soit vous. Cela se poursuit encore.
NĂ©anmoins, il me semble que si le bon sens l’emporte, il sera possible de s’entendre sur une solution acceptable pour mettre fin Ă  ce conflit. C’est mon hypothĂšse.

Par ailleurs, nous constatons l’état d’esprit de l’administration amĂ©ricaine actuelle sous la prĂ©sidence de Trump, et il ne s’agit pas seulement de leurs dĂ©clarations, mais d’un vĂ©ritable dĂ©sir de trouver une solution. Je crois qu’il y a une lueur d’espoir au bout du tunnel. Voyons comment la situation Ă©volue. Sinon, nous devrons rĂ©soudre nos dĂ©fis par des moyens militaires.

Enfin, je vous encourage Ă  lire les rĂ©ponses de Poutine Ă  deux questions concernant les garanties de sĂ©curitĂ© et la recherche d’une issue nĂ©gociĂ©e. Il ne s’agit pas seulement d’une habile rhĂ©torique juridique lorsqu’il analyse la constitution ukrainienne
 Poutine explique trĂšs clairement pourquoi nĂ©gocier avec Zelensky est une impasse. đŸ”œ
3.
📍P. Zarubin : Bonsoir !
Pavel Zarubin, chaßne de télévision Rossiya.

Vous parlez souvent des causes profondes de la crise ukrainienne, et hier, d’ailleurs, vous avez Ă©galement Ă©voquĂ© les raisons de l’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’OTAN. Cependant, nous voyons maintenant des dirigeants europĂ©ens qui prĂ©tendent offrir des garanties de sĂ©curitĂ© Ă  l’Ukraine, mais qui se concentrent principalement sur le dĂ©ploiement de leurs troupes dans ce pays. De plus, beaucoup continuent de plaider pour l’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Union europĂ©enne.

Mais nous constatons Ă©galement que l’Union europĂ©enne se transforme rapidement d’une union Ă©conomique en un bloc politico-militaire, avec des dĂ©cisions et des dĂ©clarations presque constamment agressives.
Comment pouvez-vous commenter ces scénarios ?

📍V. Poutine : Je suis d’accord avec ceux qui estiment que chaque pays a le droit de choisir son propre systĂšme de sĂ©curitĂ©. Cela s’applique Ă  tous les pays, y compris l’Ukraine. Cependant, cela signifie Ă©galement que la sĂ©curitĂ© d’une partie ne peut ĂȘtre assurĂ©e au dĂ©triment de celle d’une autre, en l’occurrence, la FĂ©dĂ©ration de Russie.

Nous nous sommes toujours opposĂ©s Ă  l’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord, mais nous n’avons jamais contestĂ© son droit de mener ses activitĂ©s Ă©conomiques et commerciales comme elle l’entend, y compris son adhĂ©sion Ă  l’Union europĂ©enne.

📍A. Yunashev : Pouvons-nous poursuivre sur l’Ukraine ?

📍V. Poutine : Oui.

📍A. Yunashev : Alexander Yunashev, Life.

Lorsque la Russie et les États-Unis discutent de leurs efforts pour parvenir Ă  une rĂ©solution pacifique en Ukraine, la formule des « garanties de sĂ©curitĂ© en Ă©change de territoires » gagne en popularitĂ©. Cela correspond-il Ă  ce que vous avez discutĂ© avec Trump en Alaska ?

Et que voulez-vous dire lorsque vous affirmez que la Russie est prĂȘte Ă  participer Ă  l’élaboration de ces garanties ? Qui devrait ĂȘtre le garant, selon vous ?
Enfin, Ă  propos de Zelensky : y a-t-il un intĂ©rĂȘt Ă  le rencontrer maintenant, dans les circonstances actuelles ? Est-il possible de parvenir Ă  des accords lors d’une telle rencontre ?
Merci.

📍V. Poutine : RĂ©pĂ©tez la premiĂšre partie, s’il vous plaĂźt.

📍A. Yunashev : Les efforts des États-Unis – il y a maintenant des spĂ©culations selon lesquelles il existe une formule de « garanties de sĂ©curitĂ© en Ă©change de territoires ».

📍V. Poutine : Non, nous n’avons jamais abordĂ© ni discutĂ© cette question sous cet angle.
Les garanties de sĂ©curitĂ© sont une chose naturelle, et j’en parle souvent. Nous estimons que chaque pays, y compris l’Ukraine, devrait bĂ©nĂ©ficier de telles garanties et d’un systĂšme de sĂ©curitĂ©. Cependant, cela n’est pas liĂ© Ă  des Ă©changes, encore moins Ă  des Ă©changes territoriaux.

Pour ĂȘtre clair, je tiens Ă  souligner que nous ne nous battons pas tant pour des territoires que pour les droits humains et pour le droit des populations vivant dans ces territoires de parler leur langue, de prĂ©server leur culture et de suivre les traditions transmises par leurs ancĂȘtres, leurs pĂšres, leurs grands-pĂšres, et ainsi de suite. C’est l’objectif principal de nos efforts.

Si ces populations, au cours de procĂ©dures dĂ©mocratiques, y compris des rĂ©fĂ©rendums, ont exprimĂ© leur volontĂ© d’intĂ©grer la FĂ©dĂ©ration de Russie, cette opinion doit ĂȘtre respectĂ©e. C’est cela, la dĂ©mocratie – je tiens Ă  le rappeler Ă  ceux qui semblent l’oublier. Et cela est pleinement conforme au droit international : je rappellerai les premiers articles de la Charte des Nations Unies, qui Ă©noncent explicitement le droit des peuples Ă  l’autodĂ©termination.
Nous ne relions pas directement les territoires aux garanties de sĂ©curitĂ©. Bien sĂ»r, on peut dire que ces sujets sont liĂ©s, mais nous ne les associons pas explicitement. Cela n’a pas Ă©tĂ© abordĂ© lors des discussions Ă  Anchorage.

Concernant une Ă©ventuelle rencontre avec M. Zelensky, j’en ai dĂ©jĂ  parlĂ©. En principe, je n’ai jamais exclu la possibilitĂ© d’une telle rencontre. đŸ”œ
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Aug 29
🔮 La descente finale de l’Europe
par UroĆĄ LipuĆĄcek

📍Les Ă©lites europĂ©ennes, qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de la protection des États-Unis tout au long de l’aprĂšs-guerre, sont totalement incapables d’accĂ©der Ă  l’indĂ©pendance. L’autonomie stratĂ©gique de l’UE est une expression vide de sens. Il s’agit d’une nouvelle forme du syndrome de Stockholm, selon UroĆĄ LipuĆĄcek.

Le rĂ©cent dĂ©placement des principaux dirigeants europĂ©ens Ă  la Maison Blanche, dans une version contemporaine de l’humiliation de Canossa, a scellĂ© le dĂ©clin dĂ©finitif de l’Europe en tant que force politique autonome.
Les leaders europĂ©ens, membres de la prĂ©tendue « coalition des volontaires » qui semble prĂȘte Ă  soutenir la guerre en Ukraine jusqu’au dernier Ukrainien, se sont rendus Ă  Washington sans invitation officielle, en simples accompagnateurs du prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le mandat officiel a expirĂ© l’annĂ©e derniĂšre.

Ils ont été reçus à la Maison Blanche comme de simples vassaux.

Leur rencontre avec le prĂ©sident Donald Trump dans le Bureau ovale Ă©voquait les audiences cĂ©rĂ©monielles des anciens sultans ottomans avec leurs vassaux. Le sultan trĂŽnait sur un siĂšge Ă©levĂ© (Trump derriĂšre l’imposant bureau Resolute). Les vassaux ne pouvaient s’exprimer que pour rĂ©pondre aux questions du sultan, comme ils l’ont fait avec Trump. Ils devaient ĂȘtre vĂȘtus de leurs plus beaux atours (Trump, par exemple, a exigĂ© que Zelensky porte des vĂȘtements civils).

En agissant ainsi, les dirigeants europĂ©ens se sont profondĂ©ment humiliĂ©s face au maĂźtre de l’empire amĂ©ricain. Cela s’est manifestĂ© dans la bousculade avant la prise de la photo de groupe commĂ©morative, lorsque Ursula von der Leyen, prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, a tentĂ© de s’interposer entre Trump et le prĂ©sident français Emmanuel Macron. Ce dernier l’a fermement Ă©cartĂ©e, et elle s’est retrouvĂ©e Ă  l’extrĂȘme gauche de la photo.

Cette visite des prĂ©tendues Ă©lites europĂ©ennes Ă  la Maison Blanche aura des rĂ©percussions politiques majeures pour l’Europe. Elle a mis fin Ă  une pĂ©riode d’apparente unitĂ© publique au sein de l’alliance occidentale.

Les États-Unis, en tant que puissance dominante, privilĂ©gieront dĂ©sormais ouvertement leurs intĂ©rĂȘts stratĂ©giques. Les politiciens europĂ©ens, qui ont reçu une leçon de gĂ©opolitique dans le Bureau ovale, ne semblent pas encore comprendre que les intĂ©rĂȘts stratĂ©giques des États-Unis et de l’Europe divergent de plus en plus.

Les États-Unis ne souhaitent pas une Europe forte, mĂȘme subordonnĂ©e. Le rĂ©cent accord entre Trump et von der Leyen le confirme. L’UE a acceptĂ©, sans opposer de rĂ©sistance, une taxe de 15 % sur les produits europĂ©ens aux États-Unis, tandis que les produits amĂ©ricains en Europe seront exemptĂ©s de taxes.

De plus, von der Leyen s’est engagĂ©e Ă  ce que l’UE achĂšte jusqu’à 750 milliards de dollars de produits Ă©nergĂ©tiques amĂ©ricains dans les annĂ©es Ă  venir, bien plus coĂ»teux que ceux de la Russie, et Ă  investir au moins 600 milliards de dollars dans l’industrie amĂ©ricaine. Si ces engagements ne sont pas tenus, Trump menace d’imposer des taxes encore plus Ă©levĂ©es sur les produits europĂ©ens.
L’« autonomie » : un mot vide pour l’Europe
Pourtant, von der Leyen s’est montrĂ©e particuliĂšrement arrogante lors de sa derniĂšre visite Ă  PĂ©kin, au lieu de chercher une coopĂ©ration accrue qui aurait pu attĂ©nuer les problĂšmes Ă©conomiques de l’Europe. Pire encore, elle a acceptĂ© que les États-Unis exportent des cultures et aliments gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©s vers l’Europe.
Les Ă©lites europĂ©ennes actuelles, protĂ©gĂ©es par les États-Unis depuis l’aprĂšs-guerre, sont totalement incapables d’accĂ©der Ă  l’indĂ©pendance. L’autonomie stratĂ©gique de l’UE est une chimĂšre. C’est une nouvelle forme du syndrome de Stockholm, oĂč les captifs finissent par s’identifier Ă  leurs ravisseurs.

Les efforts de paix de Trump sont Ă©galement motivĂ©s par ses ambitions personnelles. Il espĂšre que s’il parvient Ă  instaurer la paix en Ukraine, malgrĂ© son soutien actif au conflit Ă  Gaza, il
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2.
recevra le prix Nobel de la paix.
Il s’inspire de l’exemple du prĂ©sident amĂ©ricain Theodore Roosevelt, premier prĂ©sident des États-Unis Ă  recevoir ce prix en 1906 pour sa mĂ©diation rĂ©ussie dans la guerre russo-japonaise. AprĂšs cette mĂ©diation, les deux parties belligĂ©rantes ont fait des concessions ; la Russie davantage, en tant que vaincue, en reconnaissant le contrĂŽle du Japon sur la CorĂ©e et en cĂ©dant le sud de la Mandchourie et Port-Arthur. Le Japon a cĂ©dĂ© le nord de la Mandchourie Ă  la Russie. Les deux parties Ă©taient prĂȘtes Ă  un compromis.

Un tel accord, alors que l’armĂ©e russe est actuellement sur le point de l’emporter en Ukraine, est inconcevable aujourd’hui, mĂȘme en thĂ©orie.

MalgrĂ© l’opposition du prĂ©tendu « État profond » ou du parti de la guerre aux États-Unis, Trump tente de se prĂ©senter comme un artisan de la paix qui mettra fin Ă  la guerre en Ukraine pour recentrer ses efforts sur son objectif principal : la Chine, qu’il considĂšre comme une menace sĂ©rieuse pour l’hĂ©gĂ©monie mondiale amĂ©ricaine.

Trump espĂšre que si lui (et l’Occident) reconnaissent l’annexion par la Russie des quatre oblasts dĂ©jĂ  intĂ©grĂ©s Ă  la FĂ©dĂ©ration de Russie — Donetsk, Louhansk, Kherson, Zaporijjia et la CrimĂ©e —, la Russie se distancera progressivement de la Chine.
Ce serait une rĂ©pĂ©tition de la politique rĂ©ussie de l’ancien prĂ©sident Richard Nixon, qui avait temporairement ralliĂ© la Chine Ă  son camp pendant la Guerre froide. Un tel exploit stratĂ©gique est aujourd’hui presque impossible. La Chine et la Russie, avec les autres pays BRICS, Ɠuvrent Ă  la construction d’un nouvel ordre Ă©conomique mondial. Poutine n’alignera jamais la Russie sur un Trump imprĂ©visible.

En imposant des taxes de 25 % sur les importations indiennes parce que Delhi refuse d’arrĂȘter d’importer du pĂ©trole russe, Trump a indirectement favorisĂ© un rapprochement politique entre la Chine et l’Inde, deux rivaux acharnĂ©s. Aux yeux du Sud global, les États-Unis ne sont plus un partenaire fiable.
Dans son poĂšme Mimo naju tece cas (Le temps passe), le poĂšte slovĂšne Alojz Gradnik souligne que le temps s’écoule inexorablement et que tout est Ă©phĂ©mĂšre. Mais les principaux dirigeants europĂ©ens ne semblent pas saisir cette loi fondamentale de la dialectique concernant le vieux continent : l’époque oĂč l’Europe Ă©tait une puissance stratĂ©gique est rĂ©volue.

L’analyse de Spengler
Le philosophe allemand Oswald Spengler, dans son ouvrage Le DĂ©clin de l’Occident il y a plus d’un siĂšcle, avait prĂ©dit que l’Occident entrait dans une phase de dĂ©clin irrĂ©versible, qu’il tenterait d’enrayer par la force. L’Occident devenait une civilisation dĂ©pourvue d’énergie spirituelle.

Cette thĂšse se vĂ©rifie aujourd’hui avec le dĂ©clin de l’Europe, qui, malgrĂ© une guerre aux consĂ©quences mondiales Ă  sa pĂ©riphĂ©rie depuis plus de trois ans, n’a produit aucune initiative de paix ou intellectuelle pour y mettre fin. Pire, elle rejette dogmatiquement tout dialogue avec la Russie.

L’économiste amĂ©ricain influent Jeffrey Sachs confie avoir du mal Ă  comprendre un tel Ă©chec de l’Europe. Le colonel Jacques Baud, ancien membre du Service de renseignement stratĂ©gique suisse, estime que le comportement des Ă©lites politiques europĂ©ennes ne peut ĂȘtre analysĂ© rationnellement, mais seulement par une approche psychologique, car elles agissent contre les intĂ©rĂȘts fondamentaux de leurs propres pays.
Comment expliquer, par exemple, que le chancelier allemand Friedrich Merz s’oppose Ă  l’ouverture du second pipeline de Nord Stream, intact, qui pourrait attĂ©nuer les problĂšmes Ă©conomiques de l’Allemagne, alors que l’énergie russe est bien moins chĂšre que l’amĂ©ricaine ?
La dĂ©sindustrialisation de l’Allemagne alimente sa militarisation croissante. Les Ă©lites dirigeantes allemandes, dont beaucoup sont issues de familles liĂ©es au passĂ© nazi, cherchent Ă  relancer la croissance Ă©conomique par une remilitarisation. Ce schĂ©ma rappelle le rĂ©armement de l’Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale.
Il n’est pas anodin que Merz đŸ”œ
3.
Ă©voque l’idĂ©e de faire de l’Allemagne la premiĂšre puissance militaire d’Europe. Nous nous approchons ainsi d’une Ăšre oĂč un possible « QuatriĂšme Reich » pourrait Ă©merger, fondĂ© sur un keynĂ©sianisme de guerre.

Les Ă©lecteurs allemands pourraient toutefois contrecarrer ces plans. Les sondages montrent qu’ils s’opposent Ă  la poursuite de la guerre en Ukraine et Ă  une implication accrue de l’Allemagne. Actuellement, le seul parti capable de menacer Merz est l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), que le gouvernement associe Ă  des nĂ©o-nazis. Ce parti risque une interdiction officielle dans un État dĂ©mocratique s’il continue de gagner en popularitĂ©.
Depuis au moins l’époque du chancelier de fer Otto von Bismarck, l’Allemagne reprĂ©sente un problĂšme pour l’Europe, qu’elle soit trop forte ou trop faible. Face Ă  la militarisation actuelle prĂŽnĂ©e par l’élite politique allemande, certains analystes se demandent si la rĂ©unification de l’Allemagne n’a pas Ă©tĂ© une erreur.

Je me souviens des propos de l’historien yougoslave Vladimir Dedijer, qui m’a rapportĂ© Ă  plusieurs reprises que le marĂ©chal Tito, aprĂšs la division de l’Allemagne en deux États Ă  l’issue de la Seconde Guerre mondiale, avait dĂ©clarĂ© « qu’il ne serait pas opposĂ© Ă  ce qu’elle soit divisĂ©e en encore plus de pays ».

Winston Churchill, lors de la confĂ©rence de TĂ©hĂ©ran en 1943, avait affirmĂ© que l’Allemagne devait ĂȘtre scindĂ©e en plusieurs entitĂ©s pour ne plus menacer ses voisins. Le Premier ministre français Clemenceau avait tenu des propos similaires lors de la ConfĂ©rence de paix de Paris en 1919. AprĂšs les guerres napolĂ©oniennes, le diplomate français Talleyrand avait lui aussi plaidĂ© pour une division de l’Allemagne.

L’Allemagne restera un problĂšme pour l’Europe. Pourtant, les politiciens conservateurs qui la dirigent ignorent la rĂšgle fondamentale de Bismarck, selon laquelle de bonnes relations avec la Russie sont indispensables Ă  la stabilitĂ© et Ă  la paix en Europe.

Outre le Royaume-Uni, qui affiche une hostilitĂ© impĂ©riale envers la Russie, l’Allemagne est redevenue son principal adversaire, bien qu’elle ait Ă©tĂ© Ă©conomiquement dĂ©pendante de celle-ci. La France, de son cĂŽtĂ©, se limite Ă  des dĂ©clarations sans effet.

MĂȘme si Trump et Poutine trouvaient une formule commune pour mettre fin Ă  la guerre en Ukraine, ils ne pourraient rĂ©soudre seuls le nƓud gordien ukrainien. Bien que l’Europe ne participe pas officiellement aux nĂ©gociations, elle pourrait tenter de les saboter, prolongeant le conflit ou cherchant Ă  le geler, comme sur la pĂ©ninsule corĂ©enne.
Ce serait le pire scĂ©nario. L’Europe serait confrontĂ©e Ă  un conflit prolongĂ© Ă  sa pĂ©riphĂ©rie. La rĂ©solution de la crise ukrainienne aura un impact dĂ©terminant non seulement sur l’OTAN, mais aussi sur l’existence mĂȘme de l’Union europĂ©enne, qui n’est plus une certitude.
Comme le note le professeur Pascal Lottaz de Neutrality Studies, l’UE ne cherche plus Ă  ĂȘtre une puissance indĂ©pendante. Les divergences d’intĂ©rĂȘts entre pays ou groupes de pays deviennent de plus en plus Ă©videntes. L’UE ne peut pas ĂȘtre prisonniĂšre de la russophobie des États baltes, par exemple. La Hongrie et la Slovaquie s’opposent fermement Ă  la poursuite de la guerre, contrairement aux principaux membres de l’UE.
Si les efforts de paix Ă©chouent, la Russie poursuivra sans doute son offensive militaire, ce qui pourrait entraĂźner la dĂ©sintĂ©gration de l’Ukraine en tant qu’État unifiĂ©. Cela rouvrirait la question des frontiĂšres europĂ©ennes d’aprĂšs-guerre.
Varsovie cherchera-t-elle Ă  intĂ©grer la partie de l’Ukraine qui appartenait Ă  la Pologne avant la Seconde Guerre mondiale ? Les frontiĂšres entre l’Allemagne et la Pologne, Ă©tablies aprĂšs ce conflit, seront-elles remises en cause ? Aucun dirigeant europĂ©en ne veut envisager ces scĂ©narios.

Moscou a rĂ©pĂ©tĂ© Ă  maintes reprises que la Russie n’autorisera en aucun cas l’envoi de troupes de maintien de la paix par des membres de l’OTAN en Ukraine, sous quelque forme que ce soit. Pourtant, les dirigeants allemand đŸ”œ
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