Thread by @ordrespontane

Le grand débat qui a structuré le XXe siècle, de (grosso modo) 1915 à 1990, c’était le socialisme (a.k.a. « communisme ») contre le libéralisme (a.k.a. « capitalisme »). [1/n]

Le grand sujet, à l’époque, c’était de définir le mode d’organisation le plus satisfaisant des affaires de l’humanité — c’est-à-dire celui qui maximiserait le bien-être collectif (ce qui, en soit, mérite une ou deux bibliothèques de précisions).

Les deux clans ont mobilisé à peu prêt tout ce qu’il existait d’intelligence de part et d’autre et ont investi des moyens colossaux dans chacune des hypothèses : le bloc de l’est vs. celui de l’ouest, l’URSS vs. les États-Unis etc…

Évidemment, vous le savez sans doute, je fais partie du clan libéral mais étant né en 1975, c’est un peu facile.

Ce que je veux dire par là, c’est que de l’autre côté, il y avait des gens absolument brillants : si j’étais né quelques décennies plus tôt, sincèrement, il n’est pas certain que j’aurais été si libéral que ça.

Le fait est qu’en 1990, le débat semblait clos. « Le capitalisme a été un succès aussi incontestable que le socialisme a été un échec. » (Robert Heilbroner & Irving Howe : *The World After Communism: An Exchange* dans Dissent Magazine, 1990).

Ce sont les années de mon adolescence et, très clairement, l’hypothèse socialo-communiste était morte. Juste pour mémoire : Heilbroner & Howe, que je cite ci-dessus, ont été parmi ses plus grands défenseurs.

Concrètement : la société socialiste idéale, qu’elle soit internationaliste (l’URSS et al.) ou nationaliste (l’Allemagne nazie at al.) n’avait jamais rien produit d’autre que des enfers concentrationnaires et de la misère.

« Moins de 75 ans après qu’il a officiellement commencé, le concours entre capitalisme et socialisme est terminé : le capitalisme a gagné. »

— Robert Heilbroner, *The triumph of capitalism*, dans The New Yorker (23 janvier 1989).

J’étais donc un ado, bourré de convictions écologiques (surtout autour de l’eau), fermement opposé à toutes formes de discrimination et convaincu que, le grand merdier du XXe siècle étant derrière nous, le futur était plein de promesses.

Ce que je n’ai compris que trop tard — et nous sommes nombreux dans ce cas — c’est que les idéologies totalitaires responsables dudit merdier étaient déjà en train de trouver un nouveau terrain de communication.

Faute de trucs intelligents à dire, ce sont devenu des parasites.

Ok, je sais j’y vais fort mais soyez objectifs une minute : à quel moment est-il intellectuellement acceptable de faire un parallèle entre Jaurès et Mélenchon ?

Je ne sais pas pour vous mais moi, j’ai lu les grands discours de Jaurès et ma conclusion, d’accord avec lui ou pas, c’est que ce type était un immense bonhomme et que je me serais levé pour l’applaudir. Mélenchon et ses sbires, en revanche sont des clowns.

(Note au ‘de drouate’ qui jubilent : n’allez pas trop vite parce que j’en ai autant pour vous.)

Là, je parle à celles et ceux d’entre vous qui ont, comme on dit, le « cœur à gauche » et la question que je vous pose est simple : comment pouvez-vous, en conscience, accepter de vous laisser assimiler à ce cirque ?

Sérieusement, si l’épisode macronien a un truc positif (à part nous avoir évité la salariée du Kremlin) c’est bien ça : nous avoir rappelé à tous et à toutes que, malgré tout ce qui nous sépare (et encore…), on est d’accord sur l’essentiel.

Je parle de « vous » et de « nous » parce que je suis supposé être plutôt du centre droit. Le truc marrant, ces dernières années, c’est que j’ai un vrai doute là-dessus…

Enfin bref : je suis profondément convaincu que nous devons faire feu de tout bois pour réduire notre emprunte écologique et je constate que les clowns de LFI (la Nupes, whatever…) n’en n’ont rien à cirer.

Je veux dire : si vous partagez ma conviction, il n’existe pas un seul état possible du monde dans lequel soutenir cette bande d’escrocs notoires puisse avoir le moindre effet positif sur notre environnement, bien au contraire.

Idem en matière de diversité et de tolérance : à quel moment opposer les hétéros et les homos, les « cis » et les « pas-cis », les « blancs » et les « racisés » (je déteste ce mot) peut-il vous sembler être une bonne idée ? Sérieusement ?

Le fait est, et vous en faites bien ce que vous voulez, que ces gens sont des vendeurs de (mauvaise) soupe : ils n’ont pas le moindre projet à proposer, à part « tout conflictualiser » et nous monter les uns contre les autres pour accéder au pouvoir.

L’hypothèse socialo-communiste est morte en 1990. Ceux qui s’en réclament aujourd’hui sont des menteurs, des escrocs qui n’ont pas d’autre but que d’accéder au pouvoir et le garder — par la force. #Fin