Ce soir, une cinquantaine de policiers et gendarmes sont mobilisés pour empêcher des jeunes à la rue de s’installer dans un parc pour y passer la nuit. L'ampleur du harcèlement mis en place à Paris et sa périphérie est hors norme. Ces jeunes n'ont nulle par où aller.
Au compte-gouttes, les jeunes sont autorisés à aller récupérer leurs affaires cachées la veille pour ne pas avoir à les transporter toute la journée. Certains gendarmes s’autorisent le sarcasme : « c’est interdit le camping ici ». Accompagnés de bénévoles, l’errance recommence.
Pour aller se cacher à nouveau et essayer de dormir un peu, ces jeunes doivent porter leurs couvertures et leurs bouts de carton puis frauder le métro : “j’ai honte d’être vu comme ça”. Le plus jeune à 15 ans, ils sont tous épuisés.
Il y a trois jours, le député @alexiscorbiere alerte la préfecture : “ces conditions de vie inhumaines font courir un risque majeur pour la santé et la sécurité de ces personnes”. Ce soir, @prefpolice décide d’envoyer des gendarmes munis d’armes de guerre pour les faire fuir.
@alexiscorbiere @prefpolice @Prefet93 @Prefet75_IDF Les jeunes ont trouvé refuge dans un autre parc à plusieurs kilomètres, les derniers ne sont pas encore arrivés. Demain, beaucoup ont des rendez-vous chez le médecin ou leur avocat•e, certains iront à l’école. Toute la nuit, ils auront peur.
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Utopia 56 saisit 9 procureurs dans toute la France pour alerter la justice et faire valoir les droits des mineur·es non accompagné·es.
En 2022, ce sont 2826 jeunes en recours de minorité qui ont contacté notre association après avoir été remis à la rue par les départements.🧵
En février 2022 la Défenseure des droits recommandait que "le mineur bénéficie de la présomption de minorité jusqu’à décision judiciaire définitive le concernant", pourtant après des évaluations à charge, la mise en errance est systématique suite au refus de minorité.
Dans une décision du 25 janvier 2023, le comité des droits de l’Enfant sanctionnait la France pour les défaillances de prise en charge d’un mineur non accompagné et enjoignait l’État à prendre des mesures
➡️defenseurdesdroits.fr/fr/communique-…
Dans la nuit du 7 au 8 février sur le littoral nord, la police et les pompiers appellent tour à tour notre équipe : "On avait 17 migrants à l’eau (...) il nous en reste dix, ils sont couverts de boue, ils sont trempés, je sais pas si vous avez la possibilité de les accueillir" ⤵️
Nos bénévoles arrivent sur place 15 minutes plus tard, il fait -4°C. Dix personnes sont frigorifiées, couvertes de boue, la plupart sont pieds nus. Sept autres personnes ont été emmenées à l’hôpital.
Pour rééquiper en habits secs et chauds les personnes, les bénévoles découpent les vêtements gelés, au point d'en être rigidifiés. Les pompiers et la police s'en vont. Notre équipe reste seule avec le groupe et les installe pour les réchauffer dans le van de l'association.
Depuis six mois, des centaines d’adolescents isolés étrangers, sans aucune ressource, survivent jours et nuits sous les ponts à la périphérie de Paris. Leurs situations physiques et psychiques se dégradent de jour en jour. 🧵
Quasi la moitié des jeunes présentent des problèmes de santé mentale, notamment liés à du stress post-traumatique selon @medecinsdumonde. Le froid actuel ne fait qu’aggraver la situation.
Tous ces jeunes se sont vus refuser leur minorité par les dispositifs d’évaluation. Pour plus de 50% d’entre eux, le juge des enfants conclura à leur minorité dans quelques mois. En attendant, et malgré un parcours d’exil chaotique et violent, ils sont abandonnés à la rue.
Dans un campement de Grande-Synthe, un père de famille a mal au cœur, il ne peut ni bouger, ni parler.
18h21 - l'équipe bénévole d'Utopia 56 contacte le SAMU.
18h49 - Les pompiers arrivent à l’entrée du campement. Ils n'interviendront pas avant l’arrivée de la police.
18h56 - L'homme est en tachycardie.
19h45 - Quatre personnes décident de le porter dans un drap jusqu'à l'ambulance. Il est finalement conduit à l'hôpital pour y passer des tests. Les pompiers refusent d'y accompagner sa femme et son fils.
Avec sa famille, cet homme survit sous une tente, sans accès à l'eau, ni à l'électricité. L'hôpital contactera notre équipe pour aller le chercher lorsqu'il sera remis à la rue.
Vendredi 23h54 : le téléphone d'urgence de l'équipe de Grande-Synthe sonne. 55 personnes exilées sont en détresse en mer. Il y a un trou dans le bateau et l'eau commence à entrer. Elles nous envoient leur localisation ⬇️
23h58 : nous alertons les gardes côtes qui vont intervenir. Nous continuons de recevoir des messages depuis l'embarcation : « aidez-nous », « nous sommes en train de mourir »
01h11 : après avoir passé 2h dans l'eau, les personnes sont secourues et débarquées sur le bord d’une plage française. Il pleut à verse, il fait 7 degrés.
[HÉBERGEMENTS] Quelle bonne nouvelle @J_Denormandie, tant de places en si peu de temps, on pourrait croire que vs faites preuve de mauvaise volonté le reste de l'année ! On espère ne plus croiser personne pdt nos maraudes ! Mais, pourquoi il y a tant de gens à la rue ? #Thread⬇️
[HÉBERGEMENTS @J_Denormandie] À Paris, le 12 avril, en visitant slmt qq gares/camps, nous avons rencontré environ 150 pers et ce soir on héberge 25 personnes (familles, femmes seules et mineur-es). Pourquoi ces gens sont à la rue ? Plusieurs raisons ⬇️
📸Camille Gharbi, Paris
[HÉBERGEMENTS @J_Denormandie]
1️⃣Depuis plusieurs jours à Paris le 115 n'a plus de solutions à proposer...
2️⃣Impossible de déposer une demande d'asile en IDF (et de bénéficier d'un logement pdt l'instruction) depuis le #covid19
📸Livia Saavedra, Rennes