Au centre de l’intrigue du nouvel Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, le mécanisme d’Anticythère, daté du IIe s av. J.-C. est un exemple fascinant de l’excellence scientifique et technique atteinte par les Grecs de la période hellénistique.
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La machine porte ce nom car elle fut découverte en 1902 au large d’Anticythère, entre la Crète et le Péloponnèse, par des pêcheurs d’éponge. Parmi les vestiges d’un navire romain, ils découvrirent des objets d’art grec, notamment le célèbre Éphèbe, et un mécanisme étrange.
Le bronze présente une forte oxydation après plus de 2000 ans au fond de la mer, mais il en reste trois parties importantes et 82 fragments. D’après les monnaies, le navire était chargé d’un butin issu du pillage de Pergame par les romains, en -86.
Par sa complexité, la machine laisse un temps les scientifiques de l’époque perplexes devant une réalisation qui semble avoir mille ans d’avance sur ses contemporains.
En 1905, Albert Rhem émet l’hypothèse d’un calculateur astronomique, confirmée en 1959.
Le physicien Derek Price étudie les fragments à l’aide de radiographies aux rayons gamma et dénombre une vingtaine de roues dentelées, des axes, des tambours, des aiguilles mobiles et trois cadrans gravés d’inscriptions en grec.
Dans les années 2000, une équipe pluridisciplinaire étudie à nouveau les fragments aux rayons X et plusieurs restitutions sont proposées. La machine est bien plus complexe que les astrolabes réapparus au VIIIe s dans le monde arabe d’après des textes techniques grecs.
Mais à quoi servait le Mécanisme d’Anticythère ?
Non pas à voyager dans le temps comme dans Indy ! C’est un calculateur analogique géocentrique décrivant les mouvements du soleil, de la lune et des planètes connues alors. Il prédisait également les éclipses !
La façade possède un cadran à 365 positions et deux cadrans plus petits figurant les courses de la Lune et du Soleil par rapport au Zodiaque.
L’arrière affiche deux cadrans en spirales calculant les éclipses de soleil et de lune.
Les fragments comptent plus de 2200 lettres dont la graphie permet d’évaluer la machine au IIe siècle av. J.-C.
On y a déchiffré un mode d’emploi et la liste des planètes selon leur nom grec : Vénus, Hermès, Arès…
Mais qui a inventé la Machine d’Anticythère, et quand ?
On a d’abord pensé à une date haute, le IIIe s av. J.-C. , siècle d’or de l’ère hellénistique et terreau fertile d’innovations rendues possibles par l’evergetisme des rois et l’émulation.
Les travaux publiés en mars 2022 par 3 chercheurs grecs suggèrent une date très précise pour sa mise en service, grâce au cycle de Saros utilisé sur l’une des spirales prédisant les éclipses : le 22 décembre 178 avant Jésus-Christ !
Quant à son concepteur, les noms d’Hipparque et de Posidonios de Rhodes sont cités, mais l’on pense aussi au célèbre Archimède de Syracuse, dont les romains rapportèrent les mécanismes à Rome après la prise de la cité, à la fin du IIIe siècle av J.-C.
Source : Wikipédia d’après de nombreuses revues scientifiques référencées en bas de page.
Foncez voir Indiana Jones et le Cadran de la Destinée qui ne mérite absolument pas l’échec actuel du film au box office !
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24 octobre 1831, à Pompéi. Alors que l’architecte allemand Wilhelm Zahn supervise les fouilles de la Maison du Faune, la plus somptueuse des villas ensevelies par le Vésuve, il met au jour une mosaïque grandiose figurant le plus grand conquérant de l’Antiquité. Récit.
Fouillée méthodiquement depuis 1829, la Maison du Faune, avec près de 3000m2, un impressionnant décor de mosaïques, de peintures et de statues, est un un véritable palais construit au IIe siècle av. J.-C., probablement par un riche notable samnite, si l’on en croit les inscriptions en osque découvertes dans la maison.
Vous ne pouvez pas manquer sa porte monumentale en visitant le site archéologique !
Parmi les merveilleuses mosaïques mises au jour dans la villa, voici quelques exemples de la maestria atteinte par les mosaïstes de la période hellénistique. De véritables tableaux !
Au début de l’année 1506, un riche propriétaire entreprend des travaux sur un versant de l’Esquilin, l’une des sept collines de Rome. Ses ouvriers exhument alors une sculpture antique dont la beauté stupéfiante laissa le grand Michel-Ange lui-même bouche bée.
Récit🧶
Nous sommes le 14 janvier 1506 lorsque Felice de Fredis découvre un extraordinaire groupe sculpté dans ses vignes, à deux pas du Colisée.
L’œuvre, impressionnante par ses dimensions - 2m42x1m60 - est presque intacte hormis quelques fragments de doigts et un bras droit, retrouvé au XXe siècle lors de travaux réalisés sur le site actuel du couvent des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny.
Aussitôt, De Fredis prévient le pape Jules II, grand amateur d’art antique, qui dépêche sur place trois hommes de confiance.
Grands lettrés passionnés par l’histoire impériale romaine, le cardinal Jacopo Sadoleto, l’architecte Giuliano da Sangallo et le célèbre Michel-Ange restent sans voix devant la sculpture.
Au printemps 1900, des pêcheurs d’éponges grecs, pris dans une tempête, cherchent un abri sur la petite île d’Anticythère. Profitant d’une accalmie, l’un d’entre eux, équipé d’un scaphandre, découvre par hasard une épave antique.
Ce qu’il va alors remonter du fond des mers bouleversera à jamais nos connaissances sur la Grèce antique. Récit 🧶
Lorsque Elias Lykopantis remonte, il explique à ses camarades qu’il a vu des hommes nus et des chevaux.
Ce qu’il vient de découvrir par hasard est l’épave d’un navire marchand antique dont le chargement considérable - 300 tonnes - recèle, outre des centaines d’amphores, de la monnaie, des instruments chirurgicaux et de très nombreuses statuettes et statues, dont le superbe Éphèbe d’Anticythère.
À l’automne, les pêcheurs signalent leur découverte au gouvernement grec, qui s’empresse aussitôt d’y envoyer des navires de guerre et des archéologues. Les opérations de renflouement vont durer près d’un an.
( Photo de l’exploration réalisée en 2024 par l’École suisse d’archéologie grecque )
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Depuis l’épopée d’Alexandre, vin, huile d’olive, verrerie et œuvres d’art occidentaux s’exportaient vers l’Orient via les négociants de Gaza et Alexandrie, puis acheminées par différentes routes terrestres dont Pétra était l'un des passages incontournables avant le grand désert arabe. En retour, la Méditerranée raffolait des épices indonésiennes, des gemmes indiennes, de la soie chinoise et bien sûr des aromates arabes.
Ce commerce florissant va s'amplifier avec l'expansion des Parthes en Mésopotamie et leurs conflits permanents contre Rome. Les routes commerciales qui autrefois passaient par Antioche et le nord de la Mésopotamie sont déportées au sud, et les Nabatéens de Pétra vont profiter de cette manne providentielle.