Touchée par la montée des eaux, la Sérénissime s’enfonce un peu plus chaque année. Pourtant, dès le XIIIe siècle, les habitants sont conscients de la protection et de la beauté de la ville.
La fin annoncée de Venise, véritable serpent de mer. 🔽
Mais pourquoi s'enfonce-t-elle ?
La ville s’enfonce un peu plus chaque année, notamment en raison du pompage intensif des eaux souterraines. Ce procédé a été utilisé pendant des décennies par le secteur industriel situé non loin, à Marghera.
Par ailleurs, les autorités de Venise n’ont pas fait le nécessaire pour préserver la lagune, une immense zone tampon qui protégeait historiquement Venise contre l’effet des marées venues de la mer Adriatique.
Au total, plus de 80 % des marais de la lagune ont disparu.
Sa construction dans un milieu hostile sur les eaux salées à demander des efforts considérables.
Vers la fin du Moyen Âge, Venise comptait bien plus d’habitants qu’aujourd’hui. Des chantiers colossaux ont charrié la terre pour conquérir toujours plus d’espace.
Un travail d'arrache-pied ininterrompu, accompli malgré la menace permanente de l’écosystème. Venise, la ville sur l’eau, a été bâtie et ornée pour devenir un "miracle de pierres".
En somme, une cohésion urbaine pragmatique dans une histoire de construction collective.
Ainsi, au XIIIe siècle, les Vénitiens sont bien au courant des problèmes et des dangers liés au débouché des égouts dans les canaux, que ce soit à l’air libre ou sous la surface de l’eau.
La crainte de la corruption de l'air est dans tous les esprits.
Les latrines contribuent pour leur part à l’envasement des canaux.
A la fin du XVe siècle, après la chute démographique liée notamment à la peste, des mesures définitives sont prises. Le système d’égouts est alors complètement refait. On multiplie les fosses à curage.
Qui se charge au quotidien de la besogne ?
Si l'usage est forcément dans l’espace public, la canalisation est privée, c-à-d qu’elle doit être entretenue par le propriétaire de ou des latrine(s), ou par le groupe des voisins qui l’utilise.
A l'instar de Sienne, la beauté n'est pas une notion contemporaine.
Les autorités communales sont bien conscientes du lien entre salubrité et beauté. Une politique de grandeur est ainsi d'application. Le beau doit refléter la prestance de la ville et de ses dirigeants.
Les mauvaises odeurs et les ordures cumulées sont bien présentes. De manière empirique, un lien entre santé publique et les immondices est mis en exergue.
Les métiers salissants sont repoussés hors de la ville.
Mais cette prise de conscience est surtout liée à la croyance de la corruption des odeurs. La politique des villes italiennes dans ce domaine est pourtant en avance sur son temps.
Cependant, les petites tâches comme le nettoyage des canaux et le relèvement local des points les plus critiques, ont été délaissés pendant la deuxième moitié du XXe siècle.
Aujourd'hui, le système MOSE, qui permettrait d’isoler la lagune de Venise de la mer Adriatique durant les phénomènes de hautes marées, n'est probablement pas suffisant.
Les marais naturels de la lagune, qui aidaient à réduire le niveau d’eau à Venise, ont été détruits.
Le projet de digues continue de diviser. L’eau va simplement passer à côté, par-dessus l’île Pellestrina, située dans la portion sud de la lagune, alerte certains scientifiques.
La lagune, qui a généralement une profondeur d’à peine quelques mètres, a été draguée pour permettre aux pétroliers de se rendre au port de Marghera, ce qui facilite la venue d’eau salée de la mer Adriatique vers Venise.
En savoir plus :
Informations du fil "Le Moyen Age de Venise : des eaux salées au miracle des pierres", Elisabeth Crouzet-Pavan, professeur d’histoire médiévale à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) lemonde.fr/culture/articl…
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Dans ses nombreuses toiles, le peintre florentin fait référence à des portraits de rousses ou d'un blond vénitien.
Une mode très remarquée à la Renaissance. Fil 🧵
Botticelli n'est pas un cas à part.
À travers les portraits laissés à cette époque, on remarque que les femmes au XVe siècle - notamment dans les cités-états italiennes - privilégiaient la blondeur. Ce n'était pas seulement un choix du peintre.
Hormis les cas naturels, bien souvent, les femmes employaient des mordants, artifices de lavement et des mixtures pour se teindre les cheveux.
En compagnie du Collège de France, découvrons les voies ouvertes à l'égyptologie. Deux siècles après Champollion, l’Égypte antique fascine toujours et sa manière de l'étudier évolue sans cesse.
Grand fil sur l'égyptologie. (1/20) 🧵
« Il fallait reconstituer pièce par pièce, signe par signe, en écriture ptolémaïque, des milliers de fragments au nord-est du temple d'Amon. »
C'est un travail de "puzzle" nous dit Laurent Coulon, dans sa Leçon inaugurale prononcée au Collège de France, le 9 novembre 2023. (2)
Emblématique, Jean-François Champollion découvre et dévoile les pistes d'évolution de la discipline (cf. Pierre de Rsoette) qu'il est en train de fonder.
Il pose ainsi les bases et évalue sa place, qu'il estime centrale dans le développement du monde occidental. (3)
Voici une carte des châteaux médiévaux en France par Jean-Claude Golvin.
Grand fil sur la restitution par l’image de la France médiévale. (1/15) 🧵
2) Vincennes.
Restituer, c’est procéder à une reconstruction méthodique de l’image qui est directement liée à l’idée de la chose étudiée.
3) Saint-Éloi, Bordeaux.
Le résultat du travail ne sera pertinent que par rapport à l’axe de recherche pris au départ, car toute représentation sera inévitablement plus pauvre que l’objet réel lui-même (le monument, la ville).
Au 18e siècle, en Angleterre, il était mal vu pour un homme de porter un parapluie.
Jonas Hanway va pourtant briser ce tabou dans son pays. Explorateur en Perse et philanthrope, il créera un foyer pour les femmes désœuvrées.
Outre le parapluie, sa vie est un vrai roman. ⤵️
Le fringuant Jonas voyagera dès ses 17 ans, alors qu'il était apprenti chez un marchand au Portugal.
Plus tard, il retournera à Londres pour se mettre dans le bain de l'entreprenariat. À 31 ans, alors installé comme marchand à Saint-Pétersbourg en Russie, il décide de prendre la poudre d'escampette et de partir en Perse pour former de nouvelles alliances commerciales.
Une fois fraichement débarqué, il est pris dans un soulèvement régional et se fait sommairement capturer à Astrabad. Les illusions orientalistes auront eu la vie courte.
Considéré comme un vulgaire esclave, son chargement de tissus est volé. Néanmoins, il arrive à s'évader et voyage pendant près d'un mois (plus de 400 km) à pied, à cheval et à dos de chameau. Jonas a le dos solide.
Des œuvres perdues des frères Grimm ont été retrouvées cachées dans une bibliothèque de Poznań en Pologne.
Parmi les 27 volumes originaux découverts, des lettres manuscrites sur l'origine des thèmes abordés et surtout des histoires inédites.
Synthèse et fil. 1/10
La découverte n'est pas banale.
Des scientifiques de l'Université Adam Mickiewicz de Pologne ont passé six mois à analyser chaque livre dans l'espoir de retrouver des textes qui auraient été - supposément - détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. (2)
Mais qui sont-ils ?
Jacob et Wilhelm Grimm ont œuvré sur des contes populaires de traditions orales et le Deutsches Wörterbuch (important dictionnaire d'allemand).
Parmi eux, Hansel et Gretel, Cendrillon, Raiponce, Le petit chaperon rouge, etc. Des récits intemporels. (3)