Un événement passé relativement inaperçu : le 17 octobre, l'anniversaire des 20 ans de la chaîne RT a été célébré au prestigieux théâtre Bolchoï, par Vladimir Poutine en personne. La liste des invités est très instructive, en voici quelques-uns. 🧵 (1/)
Bien évidemment Margarita Simonian, rédactrice en chef du réseau RT. (2/)
Igor Lopatonok, connu pour son film "L'Ukraine en feu", réalisé avec Oliver Stone, accusé de diffuser une vision pro-Kremlin. (3/)
Steven Seagal, acteur habitué aux rôles sensible, qui se présente comme un ami personnel de Poutine et Loukachenko. (4/)
Emir Kusturica, réalisateur rouge-brun. (5/)
Dmitri Kisselev, présentateur de l'émission préférée de Poutine, "Nouvelles de la semaine". (6/)
Nikolaï Valouïev, ancien champion de boxe, député Russie Unie à la Douma. (7/)
Scott Ritter, ancien militaire reconverti en influenceur pro-Poutine (et pro-Assad). Il est surtout connu pour avoir été condamné pour délinquance sexuelle. les valeurs traditionnelles, tout ça... (8/)
George Galloway, l'homme au chapeau, ancien parlementaire britannique, soutien assidu de la Russie, de la Syrie d'Assad et de l'Iran. (9/)
Karin Kneissl, ancienne ministre des affaires étrangères autrichienne. Connue pour avoir valsé avec Vladimir Poutine à son mariage. Soupçonnée d'espionnage, elle s'est installée en Russie en 2023. (10/)
Chay Bowes, journalistes irlandais et influenceur pro-Kremlin très actif sur cette plate-forme, lui aussi installé en Russie. (11/)
Alexandra Jost, alias "Sasha meets Russia", influenceuse russo-américaine installée en Russie, qui affirme régulièrement être une simple blogueuse voyage. (12/)
George Papadopoulos, ancien conseiller politique de Donald Trump lors de sa campagne de 2016. Il a notamment été incarcéré en 2017 suite à de fausses déclarations faites lors d'une enquête du FIB concernant les liens entre Trump et la Russie. (13/)
Tara Reade, une ex-aide de Joe Biden connue pour avoir accusé ce dernier d'agression sexuelle lors de sa campagne en 2020. Elle vit à Moscou depuis 2023. (14/)
Sonja van den Ende, journaliste néerlandaise installée en Russie depuis 2010, accusée dans son pays de propager la parole du Kremlin. (15/)
Peter Lavelle, journaliste américain vivant en Russie depuis 1997, animateur de l'émission anglophone CrossTalk sur RT. (16/)
Larry C. Johnson, ex-analyste à la CIA, régulièrement cité par les médias russes (RT, Izvestia, RIA Novosti...). (17/)
Pierre de Gaulle, (petit-)fils de, accompagné de... (18/)
Errol Musk, père de et nouvelle coqueluche du Kremlin. Il est accusé d'agression sexuelle par plusieurs de ses enfants (les valeurs traditionnelles bis). (19/)
Kanwal Sibal, ancien diplomate indien et chancelier de l'Université Jawaharlal-Nehru. Durant son mandat à Paris, il a apporté son soutien à son collègue Amrit Lugun, accusé d'actes de torture par une domestique. (20/)
Shazia Ilmi, porte-parole du Bharatiya Janata Party, le parti de Narendra Modi.
Aparté : pas mal de personnalités indiennes peu connues chez nous à cet événement. (21/)
Xavier Moreau, artisan chaudronnier. (22/)
Karine Béchet-Golovko, membre de l'association de juristes Comitas Gentium France-Russie. (23/)
Il y a sans doute de nombreuses autres personnes qui ne se sont pas exprimées ou non pas été représentées. Qu'en retenir ? Ce fil n'a pas pour vocation de faire du name-dropping, mais de montrer qu'il existe un écosystème autour de la machine de communication du Kremlin. (24/)
Loin d'être des acteurs isolés, ces personnalités, pour certaines très actifs sur ce réseau, ont droit à leur invitation à un événement en présence de Vladimir Poutine en personne. Ils sont membres d'un réseau international que le Kremlin fédère avec un certain succès. (25/)
Tous ne travaillent pas pour RT, loin s'en faut. Mais leur présence à cet événement sous les ors de la Russie tsariste, en présence d'une partie du monde politique, les place de fait comme des ramifications de la communication officielle de l'Etat russe. (26/)
Le discours donné par Poutine à cette occasion est d'ailleurs à charge contre les médias occidentaux, accusés de mentir et de censurer l'information, par opposition aux médias russes, impartiaux. Les personnalités invitées permettent aussi de renforcer ce discours. (27/)
Merci d'avoir lu ce fil, j'espère qu'il vous aura permis de mieux cerner certaines personnalités que vous voyez forcément souvent revenir sur X. (28/28)
Jean-Luc Mélenchon affirme que "les frontières à la fin de l'empire soviétique n'ont jamais été définies d'un commun accord". Un fil rapide pour rappeler que c'est une contre-vérité concernant l'Ukraine et la Russie. (1/) ⬇️🧵
Tout d'abord, la frontière orientale de la république socialiste soviétique d'Ukraine a été fixée en 1928. En excluant bien sûr le transfert de la Crimée en 1954, elle n'a pas bougé jusqu'à 1991. (2/)
En 1991, avec l'indépendance de l'Ukraine, ce qui était alors une frontière administrative devient une frontière internationale. Les deux Etats nouvellement créés (Russie et Ukraine) entreprennent de normaliser leurs relations. (3/)
Le mélange de mépris et d'obsession de la Russie vis-à-vis des Etats baltes est toujours aussi fascinant. On va faire un p'tit fil pour décortiquer les affirmations de inénarrable Maria Zakharova. 🧵 1/
Tout d'abord, la Russie fait valoir un droit historique sur ces territoires. Tout commence en 1921 avec le Traité de Nystad, qui met fin à la Grande Guerre du Nord. Les zones hachurées passent alors de la Suède à la Russie, qui accède au rang de grande puissance européenne. 2/
En 1772, 1793 et 1795, la Prusse, l'Autriche et la Russie démantèlent la Pologne-Lituanie lors des "partages de la Pologne". La Russie acquiert progressivement la majorité des territoires baltes actuels, mis à part le sud-ouest de la Lituanie. 3/
En 2018, une analyse attribuait à Donald Trump le vocabulaire d'un enfant de 8 ans sur l'échelle de Flesch-Kincaid, sur la base d'une compilation de ses discours. (1/)
Cette échelle, créée en partenariat avec l'US Navy en 1975, permet d'évaluer la difficulté d'un texte en anglais. Elle se base principalement sur la longueur des mots et des phrases comme critère d'évaluation. (2/) fr.wikipedia.org/wiki/Tests_de_…
L'étude a établi un classement de 15 présidents en se fondant sur leurs discours. Trump y obtient le pire score (4,6), plus de deux fois inférieur à celui de son prédécesseur, Barack Obama (9,7). (3/)
C'est très bien tourné. Les Européens désorientés cherchent à se raccrocher à l'idée que le "partenaire" américain ne laissera pas tomber les valeurs occidentales et qu'ils pourront continuer à jouer un confortable "second rôle du monde occidental". Mais ils se trompent. (1/)
Trump ne voit pas les dirigeants européens comme des égaux, mais comme des personnes faibles et qu'il ne comprend pas tout à fait. A l'inverse, il n'a jamais tari d'éloges sur des autocrates comme Poutine, Kim ou Xi. (2/) semafor.com/article/08/13/…
Ce qui pose la question de "Pourquoi Trump est-il si dur avec des alliés historiques (Canada, Danemark, Panama...) et si complaisant avec des pays normalement ennemis de l'Amérique ?" Parce qu'il voit en eux des égaux avec qui il peut se partager le monde. (3/)
🇸🇾🇷🇺 Quel avenir pour les bases russes en Syrie ? - 2e partie.
Après la chute spectaculaire du régime de Bachar el-Assad, le dispositif russe, patiemment construit depuis les années 70, a été déstabilisé en profondeur. Un fil 🧵(1/)
Si vous avez manqué la 1e partie (8 décembre), vous pouvez la retrouver ici. (2/)
Au moment de la prise de Damas, on a beaucoup entendu parler de la fin de la présence russe en Syrie. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué. Certes, la présence russe est désormais soumise au bon-vouloir des nouveaux maîtres des lieux. (3/) dw.com/en/fate-of-rus…
C'est l'occasion de ressortir une phrase d'Anita Tiraspolsky, spécialiste de l'URSS que j'ai eu la chance d'avoir en cours : "la Russie est un Etat colonial comme un autre, qui a l'excuse de la continuité territoriale". (1/)
L'expansion depuis la principauté de Moscou s'est faite au sein du continent eurasien (hors Alaska), ce qui contraste avec le caractère ultramarin des autres empires coloniaux (français, britannique, espagnol, portugais...). (2/)
Il faut y ajouter le soutien officiel de l'URSS dans le processus de décolonisation. Pour des raisons à la fois idéologiques et pour affaiblir les anciennes puissances coloniales à son profit (carte TV5 Monde). (3/)