Thread by @ThomasBranthome

21 janvier... comme le 21 janvier 1793, jour de l’exécution de Louis XVI.

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#HistoiredelaRépublique #Révolutionfrançaise

Depuis quelques décennies, beaucoup de nos concitoyens sont tentés de ne voir l’exécution de Louis XVI que sous l’angle compassionnel. Cette façon de voir obscurcit l’analyse et ne permet pas d’en saisir tout l’enjeu politico-historique.

Oui, Louis XVI n’était pas un mauvais bougre et oui Louis XVI n’était pas le roi le plus despotique que la France ait connu.
Mais oui aussi Louis XVI, a force d’hésiter entre la Révolution et le Contre-Rév, s’est rendu coupable de double jeu, de parjure et, in fine, de trahison.

Enfin par-delà son cas personnel, il convient de comprendre qu’il ne s’agissait pas seulement du procès d’un homme, mais du procès de la monarchie absolue, ce qu’a montré la grande plaidoirie de Saint-Just dont on doit retenir cette maxime : « On ne règne point innocemment ».

Se fondant sur le droit naturel et le jus gentium (droit des gens), les Montagnards avec lui démontrent que tout roi est en soi un « usurpateur » de la souveraineté du peuple.

Le 21 janvier parachève donc le « transfert de sacralité » esquissé le 17 juin 1789 lorsque le Tiers-Etat s’était autoproclamé « Assemblée nationale ». La souveraineté revient désormais entièrement au peuple.
La République peut enfin véritablement prendre son essor.

Car la France ne pouvait faire « cohabiter » deux souverains. C’est ainsi qu’il faut comprendre la célèbre phrase de Robespierre : « Je prononce à regret cette fatale vérité, mais Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive ».

La naissance de la République devait ainsi s’accompagner de cette élimination de l’ennemi absolutiste qui lui souhaitait réciproquement pareil sort. En ce sens Mona Ozouf a raison de parler du 21 janvier comme de « la scène primitive de la Révolution Française ».

Désormais plus rien ne sera pareille ainsi que le formule le Conventionnel Lebas : « Nous voilà lancés, les chemins sont rompus derrière nous, il faut aller de l’avant, bon gré, mal gré, et c’est à présent surtout qu’on peut dire : vivre libre ou mourir ».

Souvenons-nous en.