{LT} Aujourd’hui livetweet un pieu spécial puisqu’il s’agit d’une conférence « Utiliser les psychédéliques pour 'guérir' des adolescents homosexuels. Essai de thérapie de conversion, France, 1960" présentée par @ZoeDubus à @Le_Museum avec Société psychédélique française @sopsyfra
#histoirelgbt#histmed@ZoeDubus a découvert il y a un an à l’hôpital saint-Anne le cas de deux pervers délinquant traités à l’aide de substances psychédéliques afin de les guérir de leur homosexualité dans le cadre d’une « thérapie » de #conversion
@ZoeDubus la morphine a ainsi fait l’objet d’un usage thérapeutique important au début du 20ème siècle puis son usage a diminué.
@ZoeDubus étudie l’histoire de la médecine. Elle se pose donc d’emblée la question de la psychiatrisation de l’#homosexualité
@ZoeDubus rappelle qu’en 1750 deux hommes ont été brûlés pour homosexualité. En 1942 le délit d’homosexualité est rétabli alors qu’il avait été dépénalisé en 1791.
En 1957 l’OMS classe l’homosexualité comme une perversion. On passe d’inversion sexuelle à pédérastie. Les médecins prescrivent alternativement le repos, du vélo, la fréquentation de prostitués ou le mariage.
@ZoeDubus aux thérapies comportementales on ajoute des thérapies de choc, mode d’action de la psychiatrie à cette époque afin de réorienter les malades.
@ZoeDubus psychédélique = rendre visible l’âme. Certains réduisent l’anxiété, d’autres induisent un sentiment d’unité ou un état de béatitude
Ces substances sont utilisées avec des objectifs thérapeutiques multiples (voir la diapo). Parmi ces psychédéliques le #LSD est considéré en France comme le plus dangereux alors que l’alcool est très addictif, ce qui n’est pas le cas du LSD.
Le LSD 25 est largement utilisé de 1947 à 1963 en psychiatrie mais aussi contre la douleur, les addictions et en fin de vie. Ses effets psychédéliques ne sont découverts qu’en 1943.
@ZoeDubus En 1966, la publication d’un article dans Le Monde va diaboliser le LSD « poison de l’esprit » faisant suite aux expériences de Timothy Leary (1963)
@ZoeDubus Les 2 adolescents sont donc hospitalisés près de Strasbourg dans le service psychiatrique adulte du Dr Lanter, plutôt novateur
@ZoeDubus En utilisation récréative le LSD et la mescaline à doses de 100 mg pour le LSD et 300 à 500 mg pour la mescaline. Selon Sutter et Pélicier en 1959 la dose à ne pas dépasser est 500 mg.
Dans le cas des deux adolescents les doses sont de 100 mg mescaline et LSD en injection mais on arrête les effets dès qu’ils se produisent. Donc juste pour faire un choc.
Michel Ca. est placé pour homosexualité (il s’est masturbé avec un camarade) par le juge des enfants. Il a 15 ans.
Bernard Ha est placé pour des petits vols et prostitution a un « balancement caractéristique des hanches ».
@ZoeDubus Michel a commencé à réagir à la dose de 12 ampoules (6 IV et 6 IM). A cette dose il est très agité, anxieux et quérulent « Vous ne m’avez tout de même pas tué parce que ça ne servirait à rien » « Alors aides-moi » avec un grasping (besoin de s’accrocher)
Cette thérapie n’aura pas pour effet de guérir Michel mais seulement de lui faire craindre des actions médicales violentes s’il manifeste son attirance pour un autre garçon
Bernard, 18 ans subit une cure de sommeil et 7 séances à la mescaline en 34 jours à 800 - 1400 mg puis 16 séances au LSD en 146 jours, jusqu’à 4 en 10 jours de 100 à 800 mg.
Autres #thérapies#conversion avec d’un côté des thérapies portant attention au patient et d’un autre côté une médecins spécialise et déshumanisée. Les thérapies avec set and setting appartiennent à la 1ère tendance.
On informe le patient dans un cadre chaleureux, calme, avec une lumière tamisée, une ambiance bienveillante, un contact physique. Cette thérapie n’est pas du tout employée en France.
En France on ne donne pas d’information, il n’y a pas de psychothérapie. Éventuellement on se moque du patient qui peut aussi être attaché et sous une lumière au néon.
@ZoeDubus compare les conditions à l’hôpital de Rouffach où sont hébergés les deux cas cités et celles d’autres expérimentations comme celle des thérapies de fusion
Article à lire Richard Alpert « Drugs and sexual behaviour » Journal of Sex Research février 1969, p. 50-56 (je vais essayer de le trouver 👀)
En 1987 le DSM retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales et seulement en 1992 pour l’OMS. Les thérapies de conversion existent toujours en France
Réaction dans la salle : il s’agit de torture. Mais les thérapies de choc ont été très à la mode. L’usage des psychédéliques dans ce cadre est unique (heureusement).
@ZoeDubus n’a pas pu avoir accès à tous les documents concernant les deux jeunes. L’hôpital a été très réticent et de toutes façons certains documents ne sont pas accessibles car les patients sont morts dans les années 2010. Mais leurs familles pourraient demander leurs dossiers.
Dans toutes ces études on ne traite que les hommes. Un médecin mentionne en passant le cas d’une lesbienne qui est devenue hétérosexuelle après une thérapie au LSD 🤔
Une question est posée sur un parallèle éventuel entre le traitement de la douleur et celui de l’homosexualité, avec en plus des injections intra-musculaires alors qu’on ne sait pas pourquoi ce mode de traitement a été adopté.
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