Contrairement à ce que l’on pense, une école juridique («madhhab») n’est pas seulement une compilation «bête et méchante» des avis d’un seul imam sur des sujets religieux ; mais plutôt un ensemble de règles et de principes juridiques qui servent à l’analyse des textes religieux.
C’est pourquoi, dans un madhhab, il se peut que les élèves de l’imam divergent avec celui-ci, et même que l’avis retenu soit l’opposé de l’avis de l’imam ! Suivre un madhhab ce n’est donc pas juste « suivre un homme », c’est suivre toute une méthodologie d’analyse,
une argumentation, des principes et fondements dans une démarche rigoureuse d’étude scientifique qui s’étend depuis ces imams jusqu’à aujourd’hui, avec un patrimoine de centaines de milliers de savants et une production scientifique encore plus importante.
Ainsi, celui qui appelle à délaisser ces écoles au profit d’un suivisme de savants contemporains - aussi éminents et respectables soient-ils - appelle en vérité à délaisser un patrimoine millénaire travaillé au fil des âges par des milliers d’imam, au profit d’une seule personne
Si l’homme est en effet faillible et que « les savants peuvent se tromper », où la faille est-elle la plus susceptible d’être trouvée ? Dans les efforts d’un seul savant - aussi éminent soit-il - ou celui revu, développé, structuré par des milliers de savants au fil des âges ?
