Thread by @DinulQayyima

On entend souvent dire que « l’Islam n’a pas de clergé ». Il faut savoir que cette phrase est aussi fausse que vraie, dépendant de son application.

Si le sens voulu est que l’Islam n’a pas de système clérical, de papauté comme l’église catholique romaine par ex. alors c’est vrai

Mais s’il est voulu comme on l’entend souvent qu’il n’y a aucune autorité religieuse, aucune référence ou structure, «pas qu’un Islam», comme si l’Islam était une nébuleuse aussi opaque qu’anarchique, alors c’est totalement faux

L’Islam, de tous temps, a eu un système politique

rodé et jalonné, une hiérarchie constituant les références principales de la Oumma. Dans un empire islamique, l’autorité suprême désignée en la personne de l’Imām = le calife/roi/empereur, trouve des ramifications à tous les stades la société qui restent présents même si la tête

ne l’est plus. En effet, l’autorité religieuse constitue ce vecteur vertical qui gère la politique de la cité à tous les stades. Nous avons la référence religieuse traditionnelle à la mosquée qui est l’imam, au contact des fidèles. Puis nous avons le savant (‘ālim, pl. oulémas)

qui est parfois aussi imam,parfois pas, enseignant à ses disciples, élèves (tālib). On a au dessus le rang du muftī, apte à émettre des avis juridiques (fatwā) et répondre aux questions. Au dessus le rang du qadī, juge islamique, qui applique des décrets sur des cas particuliers.

Et toutes ces personnes, pour peu qu’elles soient orthodoxes et parées de moralité, sont les références de notre communauté et représentent son autorité et sa structure. Même si elles sont spirituellement considérées comme des serviteurs au contraire de la vision ecclésiale

d’idolatrie des références à travers le culte de dulie ; ils en sont néanmoins des liens entre nous et notre Seigneur, élus par Lui de par le savoir qu’Il leur a accordé.

Donc dire : « ce sont des hommes et nous sommes des hommes, nous n’avons pas besoin d’eux » est un égarement

Ces notions fondamentales sont rappelées jusque dans la 1ère sourate du Coran qu’on répète sans toutes nos prières, le chemin droit y étant affilié à «ceux que Tu as comblés de Tes bienfaits», nous rappelant que ces hommes pieux nous indiquent le chemin droit et sont nos relais !