Ouch... Mauvaise nouvelle avec les premiers résultats des études sérologiques en Espagne (échantillon de 60 000 personnes) : ils ont détecté des anticorps chez seulement 5% de la population, soit 2,4 millions de personnes.
Si ces résultats se confirment, le taux de létalité réel serait donc supérieur à 1% (l'Espagne est déjà à 27 000 décès recensés...) : on serait dans la borne haute des estimations, voire au-dessus...
Pas de différence de séroprévalence entre hommes et femmes, chiffres assez similaires entre les adultes de tous âges.
En revanche, la séroprévalence est un peu plus basse chez les adolescents, et plus faible encore chez les enfants de moins de 10 ans.
En revanche, la séroprévalence est un peu plus basse chez les adolescents, et plus faible encore chez les enfants de moins de 10 ans.
En Andorre, 9% de séroprévalence si je lis bien leur PDF, ce qui donnerait plutôt du 0,7% de taux de létalité vu les 48 décès recensés.
govern.ad/comunicats/ite…
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Pour celles et ceux qui se demandent pourquoi les chiffres espagnols sont une mauvaise nouvelle : à nombre de morts donné, mieux vaut que la maladie ait touché plus de gens (ce qui donne un taux de létalité plus bas, et aussi un peu plus d'immunisés).
Pour l'Espagne, qui en est à 27 000 décès recensés (donc au moins 30 000 en réel, à moins qu'ils aient tout compté), on pouvait raisonnablement espérer entre 5 et 10% de la population touchée — ça a l'air d'être plutôt 5%, ce qui implique un taux de létalité supérieur à 1%.
Ce qui explique le désastre suédois, par exemple, c'est que leurs épidémiologistes d'État ont follement parié sur un taux de létalité bas (type 0,1%) et qu'ils s'imaginent qu'il y a des masses énormes d'asymptomatiques silencieusement "cachés" dans la population.
Pour 3 500 morts recensés, ils pensent donc qu'il y a plus de 3,5 millions de cas réels — pour une population de 10 millions, ils seraient donc en bonne voie sur le chemin de la fameuse "immunité de troupeau" (une notion vétérinaire, comme le rappelait le type de l'OMS...).
Quand les résultats de leurs études séro vont arriver, il risque d'y avoir un petit moment de flottement quand ils vont s'apercevoir qu'ils se sont plantés d'un facteur 10, et qu'ils ont eu 3 500 morts pour seulement 3 à 4% de la population touchée, et non 30 à 40%...
Les résultats espagnols ne sont pas non plus une bonne nouvelle pour la France. Ils rendent crédible ce que trouve l'étude Pasteur publiée hier (moins de 5% de la pop touchée au 11 mai). On pouvait là aussi espérer ~10% — ce qui aurait fait presque 20% en IDF et Grand-Est.
Un taux de létalité supérieur à 1% dans certains pays (mais pas dans d'autres) pourrait s'expliquer par les nombreux foyers de contagion sévères en maison de retraite. Le débordement du système de santé pousse aussi à la hausse ce taux.
Le taux de létalité n'est pas qu'une donnée "brute" du virus, il est aussi lié à l'intervention publique — la perte de contrôle totale dans certains pays, avec une population déjà plus vulnérable, explique peut-être un possible facteur 2 ou 3 vis-à-vis de pays qui ont mieux géré.
Le seul avantage avec les résultats espagnols, c'est qu'ils détruisent définitivement la ""stratégie"" darwiniste d'obtenir l'immunité de groupe de façon "naturelle" en laissant sciemment le virus circuler : comme annoncé, le bilan humain serait bien trop terrible.
