Vu la situation avec la pandémie de #COVIDー19, des #éleveur·se·s doivent abattre des animaux de leurs mains, puis jeter leur cadavre. En réaction à cet article, je vois que la tendance est plutôt de moquer "l'hypocrisie" et la "naïveté" des éleveurs·ses. Et... ⬇️
...Oui, bien entendu, il est toujours un peu étrange de se dire que les personnes qui envoient continuellement des individus à l'abattoir puissent, tout d'un coup, avoir la gorge serrée en évoquant leur mort. Mais c'est plutôt logique.
1) Quand on considère que le métier qu'on fait est indispensable pour nourrir des gens ; quand on ne sait pas (ou qu'on ne veut pas admettre) que manger des animaux n'est pas indispensable, alors ne pas transformer ces individus en "viande" est perçu comme un échec.
2) Aussi, et pour en avoir discuté avec des éleveur·se·s, le fait de ne pas avoir à faire "le sale boulot" soi-même fait partie intégrante de l'acceptation du métier. Un certain nombre d'éleveur·se·s rationalisent leur activité par divers mécanismes pour l'accepter.
"Mon travail c'est de donner la vie, pas la mort" ; "Les animaux meurent à l'abattoir, pas chez moi", etc. sont des justifications permettant d'évacuer un certain inconfort psychologique.
J'en parle ici (à partir de 7:50) avec un ex-éleveur laitier : nonbi.fr/camp-de-la-tra…
J'en parle ici (à partir de 7:50) avec un ex-éleveur laitier : nonbi.fr/camp-de-la-tra…
Il me disait : "On fait tous ça ; c'est pas une grosse découverte. Sinon on ne peut pas vivre. L'éleveur met en place des mécanismes pour supporter la souffrance et cette contradiction [aimer ses animaux et les envoyer à la mort]" #DissonanceCognitive
Ce que ça nous apprend, donc, et ce à quoi il faut réfléchir, à mon sens, c'est que l'exploitation des autres animaux est globalement une source de souffrances pour tout le monde. Et qu'il serait vraiment temps de se pencher, sérieusement, sur des alternatives.
