Lorsqu’il trouve un appartement qui lui plait, il prend contact avec le propriétaire, qui lui dit que le bien est indisponible.
En continuant sa recherche plus tard dans la journée, il remarque cependant que l’appart est toujours listé.
Pour lui, quelque chose cloche dans cette situation.
Lui vient alors l’idée de créer 2 faux comptes avec des photos d’hommes blancs.
Vous l’aurez deviné : Selden contacte le propriétaire à nouveau avec chacun de ces comptes et, comme par hasard, l’appart est disponible.
Il parle de l’incident sur les réseaux sociaux avec le hashtag #airbnbwhileblack, et il apprend alors qu’il est loin d’être le seul dans ce cas de figure.
Il engage de ce fait une action de groupe contre Airbnb devant le Tribunal de district des États-Unis pour discrimination en violation de la Civil Rights Act de 1964.
Malheureusement pour lui et pour toutes les autres minorités potentiellement lésées, il y a un problème.
Lorsqu’on crée un compte Airbnb, on voit le message « En sélectionnant le bouton Accepter et continuer ci-dessous, j’accepte les Conditions générales… »
Il s’agit d’un contrat d’adhésion qui s’impose aux utilisateurs, et la version US contient une clause compromissoire qui oblige les parties à se soumettre à une procédure d’arbitrage et interdit le recours aux tribunaux judiciaires – et spécifiquement les actions de groupe.
La Loi fédérale sur l’arbitrage du 12 février 1925 (Federal Arbitration Act) dispose que toute stipulation d’un contrat imposant une procédure d’arbitrage « est valable ».
Et le tribunal a trouvé en effet que
(i) Airbnb avait valablement recueilli le consentement de Selden lors de son inscription,
(ii) la discrimination était liée aux prestations d’Airbnb – et donc couverte par les CGU et leur clause compromissoire – et
(iii) Selden ne pouvait se soustraire à l’arbitrage, malgré le fait qu’il s’agissait des faits de discrimination et qu’il s’agissait d’un contrat d’adhésion.
Sans action de groupe, impossible d’obtenir un dédommagement correct.
De surcroit, chaque victime de discrimination doit lancer une procédure d’arbitrage individuellement, une par une.
Pas de quoi encourager les personnes lésées à tenter leur chance.
🇺🇸 Le garagiste qui oublie de serrer les écrous lors d’un changement de pneus a « exécuté » la tâche au sens de la loi ; ainsi, sa responsabilité ne peut être engagée à ce titre lorsque la roue tombe de la voiture moins de 1 km plus loin.
Cour d’appel de Michigan, 15/10/2019
L’affaire, c’était Anaya c/ Betten Chevrolet, Cour d’appel de Michigan, 15 octobre 2019, Affaire n° 343887
⤵️ leagle.com/decision/inmic…
Après avoir consulté un dictionnaire, la Cour a finalement jugé (on ne comprend pas très bien pourquoi d’ailleurs) que le mot « perform » [exécuter] « n’implique pas que l’opération ait été effectuée correctement, avec succès ou sans erreur ».
Commet un harcèlement, sans toutefois engager la responsabilité de son employeur en l’espèce, le supérieur qui tient le comportement suivant envers une salariée :
– l’appelle régulièrement « sale conne » et « sale Mexicaine » ;
1/4
– lui dit souvent qu’elle devrait rester chez elle et toucher des aides comme « tous les autres sales mexicains » ;
– lorsqu’elle est absente, dit aux autres salariés que c’est sans doute parce qu’elle est « occupée à sucer des chibres pour arrondir ses fins de mois » ;
2/4
– lorsqu’elle tombe enceinte, se moque de « son gros bide de buveur de bière » et lui dit que c’est parce qu’elle est trop conne pour savoir utiliser une contraception ;
3/4
Se rend coupable d’escroquerie et blanchiment, l’épouse du pasteur qui crée un fonds d’investissement « solidaire » financé par ses paroissiens, puis profite de leur solidarité pour s’offrir une vie de luxe, dont une maison à 1,75 $ million.
Cour d’appel des États-Unis, 17/08/20
Par ailleurs, elle a meublé sa nouvelle maison (toujours grâce à l’argent des fidèles) pour la coquette somme de 92 000 $, sans oublier les rideaux sur mesure à 30 000 $.
Son mari, quant à lui, a aussi été condamné en première instance, mais est décédé en attendant la décision de la Cour d’appel.
On ose imaginer que son sort aurait été le même s’il avait survécu.
Le fait de construire une clôture de 12 mètres de haut directement devant les fenêtres de sa voisine dans le seul but de l’agacer en empêchant l’air et la lumière d’y pénétrer, ne constitue pas un abus du droit de propriété.
Trib. de 1re instance de New York 🗽, 1835
L’affaire, pour qui ça intéresse, c’était : Tribunal de 1re instance de New York, janvier 1835, Mahan c/ Brown, 13 Wend. 261
⤵️ cite.case.law/wend/13/261/
Petit résumé de l’affaire tiré de la Virginia Law Review (H. H. Rumble, « Limitations on the use of property by its owner », Virginia Law Review, vol. 5, n° 5 (févr. 1918) : jstor.org/stable/pdf/106…).
En l’absence d’une jurisprudence constante en la matière, les deux policiers qui volent plus de plus de 225 000 $ lors d’une perquisition régulièrement autorisée par un juge bénéficient de l’immunité liée à leurs fonctions.
Cour d’appel des États-Unis, 04/09/19
Cela vous semble fou ? (Ça l’est.)
En l’espèce, l’immunité découlait du fait que les policiers « ne pouvaient savoir » que leurs actes violaient la Constitution, car la justice n’a toujours pas déclaré que ce genre de comportement engage la responsabilité des fonctionnaires.
Dans son arrêt, la Cour a déclaré que :
« Nous compatissons avec les appelants. Selon eux, leurs biens personnels ont été volés par des agents de police qui ont prêté serment de faire respecter la loi…