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Les Français cherchent l'homme providentiel. À défaut nous vivons dans la nostalgie. Alors qu'il suffirait de comprendre le fonctionnement de l'économie prise en otage par l'industrie du crédit avec intérêts.
(À dérouler)
Le système usuraire, c'est à dire celui fonctionnant sur le crédit avec intérêts, est fait de cycles. Commençons par la fin : la guerre et le sang, ou la grande réinitialisation (reset).
Le dernier "reset" a eu lieu pendant la deuxième guerre mondiale, et le nouveau cycle mondial de l'économie usuraire commence avec les accords de Bretton Woods en 1944, où le dollar est installé sur le trône mondial de l'économie.
À la sortie du "reset", la mémoire des hommes est encore vive, et les dérives du capitalisme financier sont fortement rejetées par les dirigeants. La régulation bancaire et financière est alors puissante. Les cupides sont muselés. Les banques doivent être au service du commun.
C'est ainsi qu'en France, la Banque de France est nationalisée en 1945, les 4 plus grands groupes du crédit sont aussi nationalisés, ainsi que les compagnies d'assurance, certains groupe industriels, et le secteur de l'énergie et du transport.
En début de cycle, la croissance est au rendez-vous car il est facile d'en générer quand il faut reconstruire. L'économie est pilotée par un État fort au service du bien commun. La recherche et l'innovation participent pleinement à ce boom économique.
Les richesses privées prennent alors petit à petit le temps de se construire grâce au caractère exponentiel du rendement du capital, dont la racine sont les intérêts issus de la dette.
Au fur et à mesure que le temps passe, la croissance se tasse, les richesses privées augmentent considérablement donnant de plus en plus de pouvoir aux intérêts privés.
La dette s'accélère, notamment celle des États-unis qui profitent du dollar, un "privilège exorbitant" pour s'enrichir sur le dos de l'économie mondiale.
Deux dates vont marquer une rupture entre l'économie réelle et la logique artificielle de la dette :
1/ 1971 marque la fin des accords de Bretton Woods et de la convertible du dollar en or, libérant ainsi le business de la dette infinie
2/ 1973 est la date du premier choc pétrolier, marquée par une volatilité des matières premières.

La volatilité des changes et des matières premières permet l'essor des marchés financiers, et de la spéculation qui va avec.
C'est sous la présidence d'un socialiste que la privatisation du système bancaire commence, avec la privatisation partielle de BNP en 1982. Le mouvement de la privatisation des banques et des assurances est lancé, ainsi que les fusions dans ces deux secteurs.
Une fois les banques privatisées, le crédit est orienté de plus en plus sur le crédit immobilier. Les encours de ce business explose, jusqu'à représenter aujourd'hui 60% des encours totaux de crédits !
Les banques s'installent dans une zone de confort : endetter des ménages sur 20 ans, plutôt que de financer l'industrie, les PME, les artisans, les entrepreneurs...
La spéculation explose à la fin des années 90 avec l'informatisation des marchés financiers. Plus rien ne va.
Les banques françaises privatisées sont prises dans l'engrenage de la financiarisation mondiale de l'économie, où la seule règle qui existe est de faire de l'argent avec de l'argent. La crise de 2008 était censée siffler la fin de la folie bancaire.
Mais seule l'Islande prendra la mesure de l'enjeu. En Europe et ailleurs les banques et la finance sont sauvées par des dirigeants politiques dociles d'abord, puis par des banques centrales dont les dirigeants sont issus du monde de la finance.
L'endettement de la puissance publique et des ménages a rapporté jusqu'à 18% du PIB avant la crise de 2008.
Imaginez un instant si les banques étaient nationalisées et au service de l'économie.
Est-ce que l'État serait aussi endetté avec cette manne dans ses caisses ?
À qui profite le crime de l'endettement qui a explosé depuis les années 70 ? Voilà la question qu'il faut se poser. Croire en des hommes providentiels est une foutaise. Il faut savoir analyser l'origine de nos malheurs qui est le business de la dette.
Peu le font car ils sont incapables d'imaginer un monde où l'économie réelle se défait de la finance prédatrice. Le crédit a pris en otage notre économie et notre monnaie.
Plutôt que de rechercher l'homme providentiel, réfléchissons ensemble à un système économique qui prend progressivement son indépendance vis-à-vis du crédit.
Forte de millions de penseurs, la France devrait quand même y arriver, non ?
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