Petit #thread qui me trotte dans la tête depuis un moment... 📢 Non je ne suis pas anti agriculture bio ! Je suis même très favorable au bio mais pas n'importe comment 😉 explications ⬇️
L'agriculture bio pour moi c'est un retour à l'agronomie. Non pas que les agriculteurs conventionnels ne soient pas des agronomes.. Mais quand tu perds la béquille des traitements phytosanitaires les plus efficients il faut adapter ses pratiques. En ça je trouve la bio fascinante
Déjà les rotations culturales (succession de cultures) ne peuvent pas être les mêmes qu'en agriculture conventionnelle. Il faut plus de diversité pour casser les cycles des adventices (mauvaises herbes). Pour limiter les risques également :si une culture rate pour se rattraper
D'autre part je pense qu'il faut coller plus à son terroir, ses sols, son climat pour que les plantes soient moins stressées (par le climat) et donc soient plus résistantes.
Comme tout système l'agriculture biologique a ses propres limites. Notamment la fertilisation qui est très complexe sans apports de fumier. En ça, la bio est à mon sens intimement liée à l'élevage. D'autant que l'élevage permet de valoriser + de cultures.
D'autre part une autre limite est l'utilisation d'antibiotiques. S'en passer relève de l'utopie en élevage. Ne serait-ce que pour le bien être des animaux.
L'agriculture conventionnelle à certes pris par le passé quelques dérives (simplification des assolements, recours aux traitements systématiques). La démocratisation du bio à permis de pousser l'agriculture conventionnelle à se remettre en question et c'est un bien.
La dualité bio- conventionnel est donc une richesse et une opportunité pour les 2 modes de production. La bio ramène le conventionnel à plus de raison et + d'agronomie mais l'agriculture conventionnelle rappelle à la bio la notion de rentabilité économique.
Par ce que sans revenu... Pas d'agriculteur, Pas de durabilité non plus. Il est logique d'aider à la conversion pour aider les agriculteurs à se former, à compenser les échecs inhérents au changement de pratiques.
Mais voilà la réalité est parfois plus nuancée. Surprimer un système au détriment d'un autre n'encourage pas l'innovation et l'avancée des techniques. Elle favorise l'opportunisme qui aujourd'hui handicape l'agriculture biologique.
Autre limite c'est l'idéologie. Que l'on soit en bio ne doit pas dédouaner de respecter les normes et les règles. Trop souvent je vois des agris en bio penser qu'ils ne polluent pas, ou qu'ils peuvent s'affranchir de certaines règles...
Dans ma carrière de controleuses j'ai du sanctionner des agriculteurs et chez pas mal de bio c'était très compliqué de leur faire comprendre ça. Un phyto bio ou non reste un phyto et il est soumis à des règles d'utilisation... Délai avant récolte notamment...
C'est pas par ce qu'un phyto est homologué en bio qu'il n'est pas dangereux.
Idem pour les luttes collectives. Certaines pathologies ou parasites présentent un danger pour l'homme et même en bio on ne peut risquer la santé de nos concitoyens en refusant un traitement obligatoire par idéologie !
En agriculture biologique le groupe prend toute son importance. Quand il n'y a pas de référence seul le partage d'expérience peut aider. Trop d'agriculteurs bio s'isolent et font tout dans leur coin. C'est néfaste pour tout le monde. (un conventionnel isolé ne fait pas mieux)
Bref.. Chaque système a ses qualités, ses avantages et ses défauts et je ne peux pas tout citer. Mais un point me fait bondir: une exploitation bio doit être petite dans l'inconscient collectif... La je dis stop
La taille de l'exploitation n'est jamais corrélée avec son efficacité ni même sa rentabilité. On voit de tout. Certains agriculteurs bio exploitent 400ha très bien et d'autres 80 très mal. Certains élevages bio ont 100 vaches à la traite sans faire d'entorse aux règles.
Tout ça pour dire qu'il faut arrêter d'opposer les systèmes. L'important c'est que l'agriculteur soit heureux dans son système et qu'il en vive !
L'agriculture bio avait mis en place ses filières pour garantir ça et la mode du bio est en train de tout détruire. Ça n'est pas acceptable !
Au lieu d'opposer les modèles voyons en eux la chance d'en avoir plusieurs et de bénéficier de leur complémentarité. #end
