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1. Un point sur la deuxième vague en France.
1b. D'abord, pour se rendre compte de la vitesse du phénomène. J'ai posté ce fil il y a 23 jours (barre noire), regardez l'évolution depuis.

2. Au printemps, lors de la première vague, le dépistage était extrêmement limité, hospitalo- et sévéro-centré : au niveau du recensement, on a donc loupé plus de 90% des cas.

Cf. ce fil pour une estimation perso des chiffres de la première vague.

3. Cet été, on a ENFIN commencé à dépister sérieusement au-delà des vieux et des formes sévères, ce que l'on voit par la régression de la part des plus de 60 ans dans les tests positifs — jusqu'à ce qu'ils reviennent autour de leur proportion réelle.
4. Récemment, un peu plus de 10% des tests positifs concernent des >60 ans ; c'est moins que les 30% de la population qu'ils forment, donc ils sont encore relativement abrités (idem pour les malades chroniques, j'imagine), mais ça augmente en valeur absolue.
5. Ici, on voit nettement le mouvement à la hausse chez les 60-69 ans à partir de début juillet.
6. En moyenne sur 7 jours, c'est peut-être plus lisible.
6b. En ce moment, comment chaque classe d'âge est touchée par rapport à son poids relatif dans la population :

(Attention, les tests positifs ne représentent qu'une fraction des infections, biaisée vers les cas symptomatiques.)
7. Et quand les chaînes de transmission finissent dans un Ehpad…

(14 décès sur 39 résidents positifs à présent, soit 36% de létalité.)

8. La deuxième vague — techniquement l'ascension vers le deuxième pic de la première vague, car il n'y a jamais eu d'interruption de la transmission communautaire en France métropolitaine — démarre après la phase III du déconfinement (22/06).
9. Avec le début des vacances, la réouverture des lieux de détente (bars, restaurants, etc.) et la reprise des relations sociales ordinaires, les gens se sont mis à avoir plus de contacts, donc il y a eu plus de transmissions.
10. Le comportement humain détermine largement le cours de l'épidémie. Les deuxièmes vagues de Covid-19 sont typiquement déclenchées par le relâchement des mesures de restriction et de la vigilance, et c'est ce qui s'est passé en France.
Phase 1 du déconfinement : c'est passé, les gens étaient restés très prudents et beaucoup de lieux étaient encore fermés ou tournaient au ralenti ;
Phase 2 : c'est passé, même si le R remontait déjà vers 1 ;
Phase 3 : ça a cassé et pouf, c'est reparti en exponentielle.
12. Est-ce que ça va nous péter à la gueule ? Oui. Pas aussi brutalement qu'en mars, car l'exponentielle n'est pas aussi rapide/violente, mais sur la trajectoire actuelle, ça va finir par faire du gros dégât.

(En février/mars c'était la rouge, là c'est la orange pour les cas.)
13. Cet été, le chœur des imbéciles, qui jamais ne désemplit, a chanté à tue-tête le même refrain : Çayparcekontestplus.

Ce fut le tube de l'été viral : Çayparcekontestplus.

Si les trolls avaient raison, on aurait donc dû observer un taux de positivité plat.

Alors ?
14. Les trolls peuvent-ils nous expliquer comment, sans augmentation réelle, on ramasse 1 positif sur 25 avec 90 000 personnes testées/jour alors qu'on avait 1 positif sur 100 quand on en testait 30 000/jour ?

Non ? Personne ? C'est bien ce qu'il me semblait.
15. Chers trolls,

Concernant votre imbécillité chronique, il existe un remède ancestral, testé, éprouvé, validé, simple, indolore et 100% efficace — ça s'appelle le silence. Pourquoi ne pas tenter une longue cure ?
16. Grâce aux adaptations comportementales et aux restrictions restantes, donc, ça grimpe moins vite. Sauf qu'on a déjà gaspillé 7 semaines depuis la reprise début juillet, et qu'on ne partait pas de zéro, car le plateau bas en juin était vers 2000-3000 infections/jour.
17. Et surtout, en septembre, on va rallumer les deux grosses artères de circulation en population générale que sont le travail (plusieurs millions de gens vont revenir bosser) et le système scolaire (qui connecte 13 millions de personnes sur 62 000 établissements).
18. C'est-à-dire que les contacts entre les gens vont augmenter, donc on va avoir une pression à la hausse sur le R. Alors qu'il est déjà trop élevé. Il faudrait baisser les contacts de 30 à 50% pour remettre l'épidémie en décroissance, or on va les augmenter.
19. Donc on est dans l'impasse. Concrètement, on est échec et mat. Ou plutôt, on est en position de zugzwang : quand c'est votre tour de jouer aux échecs (et vous ne pouvez pas passer votre tour), mais que vous n'avez plus que des mauvais choix.
20. Comme on était monté monstrueusement haut et vite au printemps, les trolls qui ne comprennent rien à la dynamique de l'épidémie et jugent la reprise (plus lente) depuis les cimes écrasantes du pic hospitalier nous certifient qu'"il n'y a rien".
21. Mais, "doué d'une vue plus subtile, tu verras toutes les choses mouvantes".
22. Question de perspective. Si le fiasco terrible de la première vague est votre unique étalon de gravité, alors effectivement il faudra attendre encore un peu pour que les choses redeviennent graves à vos yeux. Et alors, il sera trop tard.
23. Si vous voulez voir une belle exponentielle hospitalière, vous n'avez qu'à zoomer sur le bouillon de culture qui fait la course en tête, là où le virus circule tellement qu'il éclabousse tout le monde, y compris les candidats naturels à l'hôpital ou au cimetière…
24. Les hospitalisations, entrées en réanimation et décès sont des évènements tardifs comparés à la dynamique réelle de l'épidémie, il ne faut PAS attendre qu'ils se produisent pour réagir mais ANTICIPER, donc agir AVANT, idéalement quand il n'y a encore PAS GRAND-CHOSE.
25. Les visions hospitalocentrées sont débiles, "tout va bien parce que l'hôpital ne croule pas sous les malades" = le degré zéro de la pensée en matière de santé publique. C'est déjà à cause de cette fulgurance conceptuelle qu'on a dû confiner en catastrophe en mars…
26. La stratégie ne devrait pas être de laisser circuler le virus tant que l'hôpital n'est pas débordé (atténuation) mais d'avoir aussi peu d'infections que possible (suppression) pour que la vie quotidienne puisse suivre son cours au mieux par pandémie de niveau 5.
27. Tout comme il fallait commencer à confiner dès fin février, il fallait agir dès début juillet lorsque la circulation a commencé à s'intensifier. On est le 27 août, le gouvernement a ronflé en regardant l'exponentielle travailler pendant 7 semaines, la note va être très salée.
28. Grosso modo, SI on continuait au rythme actuel (R = 1,3 à 1,4), alors on dépasserait le pic de la mi-mars vers la fin septembre ou début octobre. Croissance plus lente oblige, le système hospitalier aurait sans doute encore de la place, mais ce serait quand même atroce.
29. Le taux de létalité sur cas recensés est descendu à ~1% en août, pour un taux de létalité réel qui est peut-être descendu entre 0,25 et 0,4 avec les gens fragiles abrités. Je dirais donc qu'on voit entre 25 et 40% des infections contre 5 à 10% au printemps.
30. Le dépistage détecte une fraction des infections avec, en moyenne, une dizaine de jours de retard. L'intervalle gris représente les hypothèses sur le taux de détection. La projection est ensuite basée sur la croissance actuelle, avec un R entre 1,3 et 1,4.
31. Prenez ces estimations avec prudence, néanmoins 3 choses sont certaines :

• il y a beaucoup trop de malades qui circulent
• comme le R est supérieur à 1, il va y en avoir de plus en plus
→ donc on est sur une très mauvaise pente
32. Jusqu'où la seconde vague peut-elle monter ? Ça dépend des interventions. Je mets en garde : si ces grands inconscients laissent faire en mode « c'est bon, il y a encore de la place à l'hôpital », rien ne s'oppose à ce qu'elle monte plus haut…
33. Concrètement, si on arrive à la rentrée avec p. ex. 25 000 infections/jour et x2 tous les 15 jours, on aurait 50 000 contaminations/jour à la mi-septembre, puis 100 000 début octobre, puis 200 000 mi-octobre, puis… bon, on serait déjà reconfinés depuis longtemps à ce stade.
34. Même une exponentielle SARS-CoV-2 modeste (R = 1,3 à 1,4 ce n'est pas énorme), au bout d'un certain temps, finit par prendre une ampleur monstrueuse et créer un niveau de pression infernal, littéralement insoutenable.
35. (Pour être gentil, je n'ai pas abordé les scénarios où le R augmente et dépasse 1,5 après la rentrée. Auquel cas on mettra la clé sous la porte France encore plus vite.)
36. Comment ont fait tous les pays compétents pour se tirer d'un tel mauvais pas ? En fait, ils n'ont jamais laissé la situation se dégrader autant que la France. Du coup, ils n'ont pas eu à se poser cette question… car ils ont agi bien avant.
36b. Corée du Sud : 3 jours d'augmentation rapide des cas après un événement de super-propagation à Séoul. 12 décès Covid durant tout le mois, 0 mort du 9 au 16 août. Pays en état d'alerte, de multiples interventions lourdes en même pas 2 semaines.
36c. Hong Kong et la Corée du Sud à l'échelle française.
36d. La deuxième vague australienne (hivernale), partie de rien, à l'échelle française (et ils voient plus de cas que nous). Encore plusieurs semaines de confinement nécessaires à Melbourne (stade 3 début juillet, stade 4 depuis le 2 août) pour descendre jusqu'à quasi-zéro.
37. La gestion française de l'épidémie est d'un laxisme terrible, la passivité du gouvernement face à cette deuxième vague est ahurissante. Ils n'ont pas pris une seule mesure de restriction depuis début juillet !
[37b. Ah si, pardon, les bars vont fermer à 23h dans les Bouches-du-Rhône. Équivalent épidémiologique d'un coup de pistolet à bouchons pour arrêter une vague de 3 mètres de haut.]
38. Il y a eu de l'agitation, du blabla, des arrêtés en batterie mais aucune intervention efficace. Comme le moindre arrêté de port du masque dans une ville est médiatisée, les gens ont l'impression qu'il se passe quelque chose…
39. … mais ce n'est pas le cas. Il ne s'est rien passé. Le gouvernement a sous-traité la gestion de l'épidémie aux préfets, aux maires et aux individus. Il s'en lave les mains ! Ponce Pilate au pouvoir. La pandémie de niveau 5 ? Pas son problème.
S'il suffisait de répéter "respect des gestes-barrière" pour obtenir des effets, ça se serait vu depuis le temps, non ? Peut-être qu'on a un peu dépassé le stade où il suffit de dire "lavez-vous les mains" à la télévision ? On peut peut-être passer à la vitesse supérieure ??
41. Imaginez un type qui voit un départ de feu dans son salon. Il jette un peu d'eau, pas d'effet. Il remet un coup, toujours rien, l'incendie continue de s'amplifier. Et là, il hausse les épaules, se remet à table pour siroter son café et dit :
42. C'est ce qu'a fait le gouvernement français. Littéralement.

Le désastre de la première vague ne leur a pas servi de leçon. Ils n'ont rien appris, ils ne comprennent toujours pas ce qu'est une exponentielle SARS-CoV-2.

43. Et il n'y a pas que les capacités hospitalières ou même les décès qui comptent. Il y a les vies abîmées par les séquelles. Et, plus largement, la vie sociale, économique, scolaire, etc. est rendue impossible par un degré de circulation du virus trop élevé.
44. La rentrée scolaire dans une société où se produit un nombre à 5 chiffres de nouvelles contaminations quotidiennes, ça va être la tombola des fermetures. Un collège des Yvelines par ici, une fac marseillaise par là, un lycée lyonnais : Loto Covid, à qui le tour ?
44b. Vous vous rendez compte qu'ils ouvrent les écoles avec ce genre de courbe ??
45. (D'ailleurs, si les journalistes pouvaient s'organiser pour documenter toutes les fermetures dans le système scolaire chaque jour en France ? Ce n'est pas l'État qui va faire une carte interactive pour s'en vanter… Merci d'avance.)
46. Soit un département où 1 personne sur 300 est contaminée ; soit un lycée dans ce département qui compte 900 personnes. Combien de malades présents dès la rentrée ? Quel pourcentage de chance qu'il y ait une épidémie dans l'établissement ? Combien de jours avant fermeture ?
47. Et pourtant, statistiquement, une épidémie qui passerait dans la quasi-totalité de ce lycée, ça ne ferait "que" quelques hospitalisations et 0 à 1 décès. Oh, ça ferait splash dans des dizaines de foyers, qui à leur tour iraient contaminer d'autres gens au travail, etc.
48. Mais bon ce n'est pas grave, parce que d'après Jean-Michel Yarienalopital et ses cousins Jean-Gustave Yforelativiser et Jean-Thierry Çayparcekontestplus, il y a plein de place pour avoir un tube dans la gorge en réa !
49. La solution rationnelle serait d'effectuer une remise à zéro, c'est-à-dire admettre que la bataille de l'automne est perdue d'avance par endroits et reconfiner quelques semaines tous les départements (et villes) à forte/moyenne circulation pour redémarrer de bon pied ensuite.
50. L'idée de base est simple : broyer autant que possible le taux de contact pour faire entrer l'épidémie dans un régime de décroissance exponentielle rapide, et ainsi purger/supprimer la quasi-totalité du réservoir de malades en quelques semaines.
C'est ce qu'on a fait, mais mal, avec le confinement jusqu'au 11 mai (on n'a pas supprimé assez). La Chine l'avait fait jusqu'à zéro à Wuhan. Cette fois-ci, on a des masques et un système de dépistage-traçage opérationnel, donc on peut le faire beaucoup mieux.
52. Cela nécessite de fermer la quasi-totalité du non-essentiel (en revanche, interdire aux gens de sortir du domicile n'a pas d'intérêt sanitaire, les gens peuvent se promener, tant qu'ils n'ont pas de contacts rapprochés ça ne pose pas de problèmes).
53. En confinant ainsi, on crée deux circuits de société : l'un totalement confiné (où les gens n'ont plus ou quasiment plus de contacts prolongés hors domicile), l'autre partiellement (tous les ménages où l'un des membres doit sortir travailler).
54. Dans le premier circuit, SARS-CoV-2 s'éteint dans des impasses à domicile, et dans le second on bombarde de tests la population active essentielle qui a encore des contacts hors domicile (= risque de chaînes de transmission prolongées) afin d'isoler le maximum de malades.
55. Avec le confinement bâclé, à trous, non organisé, sans masques, sans dépistage ni traçage, où le travail non-essentiel n'était pas totalement fermé, on était quand même parvenus à un R de 0,6 à 0,7 au printemps. Aujourd'hui, on doit donc pouvoir viser plus bas.
56. En quelques semaines, on doit pouvoir supprimer la quasi-totalité de la transmission dans un endroit donné (ville, département). On pourrait se fixer un objectif national de suppression à moins de 100 cas détectés par jour.
57. Quelques aspects qui devraient changer par rapport au confinement de mars :
Cette remise à zéro est un investissement. Pour moi, on a déjà dépassé le point de non-retour à certains endroits, il faudra la faire tôt ou tard, on ne peut plus qu'arbitrer entre deux ordres de dommages ; et de deux maux il faut choisir le moindre.
59. Bon, cette idée est encore inaudible, c'est trop tôt. Comme en mars, au lieu de mettre des pointillés en projection sur la trajectoire, il va sans doute falloir attendre que la catastrophe se matérialise pour qu'ils se rendent compte qu'il fallait dévier.
Si on continue sur la trajectoire actuelle, qu'est-ce qui va sauter en premier sous la pression de l'exponentielle ? L'épidémie double de taille tous les X jours. Ce n'est pas le cas du dépistage et du traçage. Donc, la digue dépister-tracer-isoler finira par faire "pop".
61. En fait, le traçage a déjà fait "pop" [bruit d'un bouchon qui saute]. C'est Santé Publique France qui nous le glisse gentiment au détour d'un point hebdomadaire (celui du 13 août) : on ne sait pas d'où viennent la majorité des cas.
On a des points rouges qui s'allument partout sur la carte, on ne sait pas d'où ça vient, beaucoup de cas ne sont pas reliés entre eux et circonscrits en foyers, ça déborde de partout. Et il y en a de plus en plus alors que les traçeurs n'ont déjà plus le temps. Donc c'est mort.
63. Bref, en attendant que le Titanic français échoue une deuxième fois sur l'iceberg SARS-CoV-2, quelques suggestions d'interventions à mettre en œuvre au plus vite pour essayer d'atténuer l'impact.
64. Ceci me paraît un minimum pour tenter de redresser la barre. L'inaction pendant 7 semaines coûte très cher.

64b. Maintenant, comparez avec ce que font ces inconscients dans le département métropolitain le plus touché. Le seuil d'alerte européen, laxiste, est à 50 pour 100k pour le taux d'incidence. Les Bouches-du-Rhône sont à 145. Marseille 180. Les 20-29 ans dans les BDR ? 440.
64c. Et ils ferment les bars à seulement 23h, alors que ça devrait être département fantôme depuis déjà 2 semaines. Ce laisser-faire est dingue.

Regardez ce qu'ils laissent faire malgré tous les précédents ! 250 personnes !
Ici, le préfet des BDR a tout dit. L'objectif : préserver l'économie. À court-terme seulement, bien sûr, car par la force de l'exponentielle il faudra de toute façon tout fermer. En attendant, encore une petite semaine, Monsieur le bourreau SARS-CoV-2 !

francetvinfo.fr/sante/maladie/…
64e. Et ces élus locaux qui négocient avec l'État pour avoir le moins de restrictions possibles, alors qu'ils devraient être À GENOUX en train de supplier pour que tout ferme, dans l'espoir de peut-être rouvrir en octobre… Surréaliste.
64f. On voit la vague arriver à l'œil nu depuis la Canebière, et ils sont sur la rive en train de chipoter pour savoir si on ferme à 20 ou 23h, alors que les bars ne devraient même pas être ouverts DU TOUT. Ils sont tellement hors-sujet, c'est tragique.
64g. Allô le gouvernement ? Il y a un peu le feu en PACA, et pas qu'au sens littéral.
65. « On ne peut pas prendre toutes ces restrictions, ça va détruire l'économie » : désolé, c'est déjà trop tard, l'économie est vouée à prendre le bouillon quand le virus circule trop. Sans contrôle du virus il n'y a pas de reprise, seulement l'illusion d'un sursis.
66. Pour une reprise durable, exigez une politique de suppression de la circulation du virus de la part du gouvernement pour bloquer l'épidémie à, disons, moins de 100 cas détectés par jour au plan national. Sans cela, l'économie restera précaire.
67. À long terme et globalement, la santé publique et l'économie ne s'opposent pas. La première est la voie vers la seconde (décarbonée bien sûr, pour éviter de nourrir une autre exponentielle catastrophique…).
68. Au niveau de la prévention, les autorités se demandent comment parler aux jeunes. Pour une fois depuis le début de cette pandémie, pourquoi ne pas essayer la vérité ?

69. ARRÊTEZ de leur raconter que le Covid ne sera pour eux qu'une "banale infection respiratoire", CE N'EST PAS VRAI. C'est une infection systémique qui peut affecter les vaisseaux sanguins, de multiples organes et laisser des séquelles graves, incapacitantes.
70. Un nombre significatif de malades ont des symptômes persistants pendant des mois (cf. le mot-clic #AprèsJ20). Ces malades au long cours doivent être reconnus, aidés, soutenus ; y compris sur le plan financier, car certains ne peuvent plus travailler.

71. Véran a parlé de dysautonomie le 12 août, il connaît donc l'état de la recherche. Pourquoi est-ce qu'il ne dit rien publiquement dans une annonce solennelle sur le sujet ? Pourquoi est-ce que ce risque n'est pas intégré au discours de prévention ?

francetvinfo.fr/sante/maladie/…
72. L'OMS a reconnu les effets à long-terme du virus. Les autorités françaises doivent sortir de leur silence, communiquer sur le sujet, avertir le public de ce risque, annoncer ce qu'ils comptent faire concrètement pour aider les malades au long cours.

73. Il existe toute une gamme d'issues intermédiaires entre "survie avec rémission complète sans dommages" et "décès". Cette nuance est essentielle, et pourtant elle est perdue dans un débat toujours ossifié sur des conceptualisations obsolètes.

74. Au Royaume-Uni, où la première vague a infecté 3 à 4 millions de personnes, on estime qu'il y a entre 200 et 500 000 malades qui souffrent de symptômes persistants. Combien en France, où la première vague a touché 2 à 3 millions de personnes ?

telegraph.co.uk/news/2020/08/1…
75. À présent, quelques conseils pour évaluer/réduire votre risque individuel.

D'abord, pour évaluer votre risque de croiser un malade, regardez si vous habitez dans un département classé en vulnérabilité.

santepubliquefrance.fr/dossiers/coron…
76. Complétez avec les données compilées chez G. Forestier (merci à lui). Regardez les tests positifs dans votre département sur les dernières semaines : si la courbe grimpe et que l'échelle est en dizaines, vous êtes dans une zone de circulation active.

germain-forestier.info/covid/
77. Pour évaluer le risque d'une situation quelconque, je suggère la méthode ACET (Air, Comportement, Espace, Temps).
A : comment l'air circule-t-il ?
C : que font les gens ? leur comportement est-il à risque ?
E : êtes-vous dans un lieu à risque ? en intérieur ? combien de personnes dans la pièce ? quelle distance entre elles ?
T : combien de temps allez-vous rester dans cette situation ?
79. Danger maximal = brassage de population pendant des heures dans un intérieur non ou mal ventilé à forte densité d'occupation, avec des gens sans masques qui fournissent un effort physique et/ou parlent fort/(c)rient/chantent à proximité les uns des autres.
Comprendre l'aérosolisation en 2 minutes : visualisez un flux de particules sortant du nez et de la bouche de quelqu'un qui expire/parle (comme quand il fait froid), qui vont ensuite s'envoler dans la pièce puis rester en suspension si l'air est stagnant (pensez à de la fumée).
81. Si vous respirez trop longtemps cet air saturé de particules virales, vous risquez d'être contaminé (idem si vous êtes trop proche d'un malade, visualisez une aura autour de sa tête). Vous pouvez regarder cette animation, c'est très parlant.

Statistiquement, votre lieu de contamination le plus probable est l'intérieur où vous passez le plus de temps en contact avec autrui : domicile si partagé (accordez vos violons pour réduire le risque que quelqu'un ramène le virus à la maison ; vous ne voulez pas de cet invité)…
83. … travail, école, association ; rassemblements festifs et/ou familiaux (si vous habitez un département à forte circulation, évitez-les au maximum). Les repas sont une occasion de contamination. Évitez de chanter en intérieur à proximité d'autrui.
84. Plus votre domicile est peuplé, plus vous avez de chances que quelqu'un y ramène SARS-CoV-2. Les domiciles collectifs (ex. foyers, résidences universitaires, etc.) sont particulièrement à risque.

Aérez les toilettes et lavez-vous les mains 30 secondes après y être passé.
85. Si vous devez voir quelqu'un qui habite dans un autre ménage, c'est plus sûr en extérieur (toujours avec la distance). Si vous devez le voir en intérieur, gardez vos distances, aérez la pièce, mettez un masque pour une couche de protection supplémentaire.
86. Pour la rentrée scolaire : elle ne devrait pas avoir lieu physiquement dans les bouillons de culture. La sûreté du milieu scolaire dépend tout simplement du degré de transmission communautaire. Si celle-ci est élevée, le système scolaire répercutera.

87. Cette réponse de Blanquer à une question grave est glaçante d'irresponsabilité. Par leur incompétence, ils mettent en danger des millions de ménages en les forçant à s'exposer à un pathogène dangereux.

francetvinfo.fr/france/rentree…
88. Par quel espèce de miracle une mère atteinte d'une maladie chronique est-elle censée savoir que son enfant est pré-symptomatique et aérosolise l'appartement ? Quid des enfants ? C'est bon, ils meurent très peu alors ils peuvent jouer à la tombola Covid ?
Dans cet article, des témoignages de parents dont les enfants (âge : de 7 à 14 ans) ont des symptômes persistants. C'est ballot, Blanquer a oublié de mentionner que les enfants pouvaient aussi avoir des séquelles. Vous aviez signé pour ça à la rentrée ?

edition.cnn.com/2020/08/10/hea…
89b. Véran a dit : le risque en vaut la peine. Vous êtes d'accord avec ça ? Oui, non, peut-être : en tout cas on ne vous a pas demandé votre avis, ce sera l'exposition forcée (et sans masques en primaire). Dans la boîte de Pétri et plus vite que ça !

lejdd.fr/Politique/oliv…
90. Ni les enseignants, ni les enfants, ni les parents n'ont à être des cobayes. Le gouvernement ne pouvait pas ne pas savoir que la rentrée était en septembre, avoir laissé l'exponentielle prendre de l'ampleur en juillet/août relève de l'incurie d'État.
91. Dans la presse Lagardère, Macron est allé se répandre en platitudes sur le thème "il n'y a pas de risque zéro". Merci Capitaine Évidence, mais 1 chance sur 1 million, 1 sur 1000 et 1 chance sur 10 ce sont des ordres de risque très différents.
92. Il n'y a pas de risque zéro quant au fait de mourir frappé par une météorite, mais tout le monde s'en fout. En revanche, le risque d'un accident de la route est jugé plus sérieux, donc il existe tout un arsenal de mesures et de prévention pour le réduire.
93. Nous avons affaire à une maladie infectieuse avec un taux élevé de formes graves que des gens sans symptômes peuvent propager à leur insu rien qu'en respirant, avec croissance exponentielle. Il va falloir trouver un peu mieux que la platitude "il n'y a pas de risque zéro".
94. La société existe. Les stratégies individuelles de réduction du risque ne peuvent pas tout, une approche collective est nécessaire pour avoir une gestion "socialisée" du risque. Parce qu'on ne peut pas se soustraire à toutes les situations.
95. Il a fallu tout réclamer. Il a fallu réclamer les tests et les masques, il a fallu réclamer que ce port des mêmes masques soit rendu obligatoire dans les endroits pertinents. C'est la pression du terrain, la pression populaire qui ont forcé la main du gouvernement.
96. Il faut, de même et dès à présent, réclamer une stratégie de suppression de la part du gouvernement pour contrôler durablement SARS-CoV-2. Ça ne sera pas un retour au monde d'avant, il faudra des adaptations dans la vie quotidienne…
97. … mais ça vaudra mieux que les yoyos permanents et cet épouvantable cycle négligence-panique-négligence qui va finir par faire franchement péter un câble à tout le monde.
Rappelez-vous : à n'importe quel moment, en quelques semaines, on peut décider de remettre les compteurs à quasi-zéro, de supprimer 99+% de l'épidémie puis de rouvrir en veillant à rester sous X cas détectés par jour jusqu'à l'arrivée de la cavalerie.

99. Face à SARS-CoV-2, les baisses de vigilance sont toujours sanctionnées.

Tu m'y prends une fois, tu es une fripouille ; tu m'y prends deux fois, je suis une andouille.

La France est une andouille pandémique.

Ne refaisons pas trois fois la même erreur.
Version HTML — un point sur la deuxième vague en France.

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