Sophie Parmentier Profile picture
Sep 21, 2020 109 tweets 24 min read Read on X
Jour 14, semaine 4, au procès des #AttentatsJanvier2015. Aujourd'hui, la cour d'assises va se pencher sur l'attentat commis par Amedy Coulibaly à l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2015 : 4 morts, et 26 otages séquestrés pendant 4 heures, d'autres ont pu s'échapper plus vite.
Ce matin, la caissière de l'#HyperCacher, Zarie, prise en otage pendant quatre heures, a témoigné au micro @franceinter de @ChPiret. Voici son témoignage.
franceinter.fr/justice/zarie-…
Voici aussi le déroulé des faits, minute par minute, ce 9 janvier 2015, à l'#HyperCacher, attentat commis par Amedy Coulibaly, qui disait agir en lien avec les frères Kouachi, qui étaient eux, cernés par le GIGN, dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële.
franceinter.fr/justice/l-atte…
Aujourd'hui, un enquêteur antiterroriste va venir à la barre. Il y a deux semaines, il avait montré les images glaçantes de la scène de crime à #CharlieHebdo et sur le boulevard Richard Lenoir contre le policier Ahmed Merabet. La salle d'audience avait été tétanisée.
L'audience reprend à l'instant, jour 14, procès des #AttentatsJanvier2015.
A suivre ici en LT @franceinter.
Le commissaire divisionnaire de la SAT (section antiterroriste) revient à la barre.
Le président de la cour d'assises rappelle qu’Amedy Coulibaly a été porteur d’une caméra GoPro et a filmé une partie des actes qu’il accomplissait lui-même, ce 9 janvier 2015. Ces images-là ne seront pas visionnées car ce sont celles d’un terroriste, rappelle le président.
Le président l'avait déjà annoncé vendredi dernier. Mais la cour va voir d'autres images "sensibles", prévient la cour.
L'enquêteur antiterroriste explique qu'après l'attentat du 8 janvier 2015 contre la policière de Montrouge, Clarissa Jean-Philippe, les enquêteurs ont identifié Amedy Coulibaly grâce à son ADN sur une cagoule perdue sur le trottoir de Montrouge.
Des mandats de recherche dès le 8 janvier 2015 contre Amedy Coulibaly, mais il est introuvable. Et il surgit, dans l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2015 à 13h05 précisément, dit l'enquêteur.
La première victime d'Amedy est Yohan Cohen, mortellement blessé par les premiers tirs de Coulibaly dans le magasin Hyper Cacher.
@franceinter a fait le portrait de Yohan Cohen.
franceinter.fr/justice/proces…
L'enquêteur relate qu'Amedy Coulibaly a eu ensuite un incident de tir, dans les premières minutes. A 13h13, trois personnes réussissent à s'enfuir. D'autres se cachent au sous-sol du magasin dans des chambres froides. D'autres sont pris en otage au rez-de-chaussée par Coulibaly.
Amedy Coulibaly a tué quatre personnes dans l'Hyper Cacher. Après Yohan Cohen, il tue Philippe Braham père de famille de 45 ans, dont @ChPiret a fait le portrait. franceinter.fr/justice/proces…
Michel Saada a été la troisième victime d'Amedy Coulibaly ce 9 janvier 2015 à l'Hyper Cacher.
franceinter.fr/proces-des-att…
Dernière victime d'Amedy Coulibaly, Yoav Hattab, qui héroïquement a tenté de tuer le terroriste avec une arme posée dans le magasin. L'arme s'est enrayée. Le terroriste a abattu le jeune homme, qui n'avait que 21 ans.
@ChPiret a fait son portrait. franceinter.fr/justice/proces…
L'enquêteur explique que Lassana Bathily, employé héroïque du magasin a tenté de convaincre des otages de fuir avec lui, il ne les a pas convaincus, mais lui est sorti par le monte-charges et va ensuite aider la police dehors.
#HyperCacher.
L'enquêteur explique que la caissière, Zarie, est forcée par le terroriste de descendre chercher des otages au sous-sol. Vers 14h, il y aura 17 otages au rez-de-chaussée face au terroriste. Dont un père et son jeune enfant de moins de trois ans.
L'enquêteur explique qu'à 13h30, le terroriste cherche une connexion internet, puis il détruit des caméras de vidéosurveillance. Il cherche à savoir sur ordinateur ce que disent les chaînes de télé d'info en continu.
L'enquêteur explique que le premier appel d'un média à 13h21 précise. L'enquêteur déplore 600 appels en une heure à l'Hyper Cacher, une gêne, énorme, pour les enquêteurs.
Le téléphone étant sans cesse saturé, ce n'est qu'à 15h40, qu'un négociateur de la police (RAID et BRI sur place) a pu entrer en contact avec Amedy Coulibaly, qui était d'après le négociateur "calme, serein, sans aucune empathie et très déterminé". Coulibaly décrit son armement.
L'enquêteur précise qu'à 15h10, Coulibaly a lui-même appelé BFM pour "rectifier" ce qu'il entendait. BFM parlait d'otages, Coulibaly a tenu à faire savoir qu'il avait tué quatre otages à l'Hyper Cacher.
L'enquêteur à la barre précise que Coulibaly a demandé aux otages leurs noms, prénoms et de poser leurs téléphones, dans les premières minutes, ce 9 janvier 2015.
L'enquêteur ajoute qu'à 16h, le terroriste a fait sa prière. Il dit qu'il est en lien avec les Kouachi, auteurs de l'attentat à #CharlieHebdo, les Kouachi sont alors cernés dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële. L'assaut contre les Kouachi est donné peu avant 17h par le GIGN.
Le GIGN a expliqué qu'il avait riposté aux tirs des Kouachi qui veulent les attaquer deux fois avant 17h "en action de combat," selon le général Bonneau, qui était chef du GIGN.
Le GIGN à Dammartin-en-Goële, était en lien direct avec le RAID et la BRI à l'Hyper Cacher.
A l'Hyper Cacher, l'assaut RAID et BRI est donné juste après 17h. Début de l'assaut par la porte arrière du magasin, pour faire "diversion", expliquait Jean-Michel Fauvergue alors chef du RAID. Puis le RAID a tué le terroriste par l'avant, après avoir ouvert le rideau de fer.
Vous pouvez retrouver les détails de ces assauts ici, dans ce papier @franceinter sur les trois jours qui ont tétanisé la France en janvier 2015.franceinter.fr/justice/vus-de…
Le président interroge l'enquêteur à la barre sur les revendications d'Amedy Coulibaly ? Le terroriste a demandé que viennent "François Hollande et Manuel Valls" (alors président de la République et Premier ministre), il a aussi demandé la libération de condamnés pour terrorisme
L'enquêteur à la barre, qui était dès 13h15 devant l'Hyper Cacher ce 9 janvier 2015 dit que dans les négociations avec Amedy Coulibaly, le terroriste n'a jamais parlé de reddition.
Depuis l'affaire Merah, qui avait fait miroiter une reddition des heures avant de mourir en martyr dans son appartement de Toulouse en mars 2012, les forces de l'ordre savent désormais que la reddition est très peu probable en cas d'attentat islamiste.
L'enquêteur à la barre ne sait pas à quel moment Amedy Coulibaly a voulu affronter les forces de l'ordre, mais l'affrontement avec les forces de l'ordre est presque toujours ce qui est recherché, à la fin. Ce qu'ont cherché les Kouachi à Dammartin-en-Goële face aux gendarmes.
L'enquêteur à la barre rappelle qu'une des difficultés avant l'assaut à l'Hyper Cacher, est que les policiers ne savaient pas combien il y avait de terroristes. Les policiers se demandaient s'il n'y en avait pas deux, à un moment.
La cour va visionner des images choquantes de la scène de crime à l'Hyper Cacher, et cette fois le président de la cour prévient très clairement, ce qu'il n'avait pas assez fait il y a deux semaines, provoquant un choc pour des parties civiles face aux images de #CharlieHebdo.
L'enquêteur à la barre montre maintenant un plan de l'Hyper Cacher, et il montre les corps des victimes : quatre morts dans le supermarché ce 9 janvier 2015.
Et la cour commence à voir sur grand écran les images de l'Hyper Cacher ce 9 janvier 2015 : des caisses vertes, puis les rayons du magasin, avec des caddies renversés, des cartons éventrés, signes de la panique à l'arrivée du terroriste. Sur le sol carrelé, des traces de sang.
L'enquêteur fait un premier zoom sur le rayon 1 du magasin Hyper Cacher : on y voit les caddies renversés, et une chaise de bureau sur laquelle Amedy Coulibaly s'est assis, précise le policier. Et l'enquêteur montre les téléphones portables des otages posés dans un petit carton.
L'enquêteur montre aussi la caméra GoPro avec laquelle Amedy Coulibaly a filmé ses premiers crimes à l'Hyper Cacher. La caméra est au milieu des chips et autres gâteaux apéritif. Au milieu de cartons éventrés.
L'enquêteur montre ensuite le local de réception des marchandises. On voit des sacs de farine, qui ont servi à bloquer l'entrée du magasin, précise le policier. Au pied des palettes, un sac de sport avec des explosifs dans l'Hyper Cacher.
L'enquêteur détaille le nombre d'explosifs trouvés à l'Hyper Cacher dans le sac d'Amedy Coulibaly : "vingt bâtons de dynamite de cent grammes chacun". L'enquêteur précise : "s'ils avaient été utilisés, c'est un effondrement d'immeuble".
#AttentatsJanvier2015
L'enquêteur montre aussi, sur grand écran, les détonateurs et les mèches lentes, qu'avait apportés Amedy Coulibaly à l'Hyper Cacher ce 9 janvier 2015.
L'enquêteur montre ensuite des ordinateurs, un seul a été utilisé par le terroriste. Sur le disque dur, les enquêteurs ont découvert que Coulibaly avait cherché d'adresses Hyper Cacher, dans les 16e et 17e arrondissement de Paris. Loin de la Porte de Vincennes.
Dans cet ordinateur, les enquêteurs ont aussi retrouvé des messages avec un commanditaire présumé, écrit en phonétique. 1er message du 7 janvier 2015, qui demande de "faire" puis "travailler tout seul", "pas possible amis"... Message attribué dans l'enquête à Mohamed Belhoucine.
Mohamed Belhoucine est un des quatorze accusés de ce procès, mais l'un des trois absents. Il est présumé mort en Syrie, comme son frère Mehdi. Ce sont eux qui avaient emmené en Syrie, juste avant les attentats, Hayat Boumeddiene, veuve de Coulibaly.
A la barre, l'enquêteur continue à montrer ce qui a été retrouvé dans l'Hyper Cacher, dont la doudoune à capuche fourrée d'Amedy Coulibaly, par terre, dans le rayon 4, en désordre à cause du mouvement de panique.
L'enquêteur montre ensuite un Taser "acheté le 27 décembre" 2014, et il précise que selon l'enquête, ce taser a été acheté par deux des accusés ici présents, l'empreinte génétique d'un troisième accusé a été retrouvée sur ce taser.
L'enquêteur montre ensuite des gants d'Amedy Coulibaly, et précise qu'on a retrouvé dessus l'ADN d'un autre accusé présent dans box. Ledit accusé regarde attentivement l'image, projetée sur grand écran au-dessus des magistrats de la cour d'assises spécialement composée.
Après une courte suspension, l'enquêteur montre l'extérieur de l'Hyper Cacher, après l'assaut du RAID et de BRI, le 9 janvier 2015. Sur le trottoir, on voit le corps ensanglanté du terroriste Amedy Coulibaly après l'assaut de la police.
A la barre, le policier détaille les impacts : une vingtaine d'impacts sur le corps du terroriste Amedy Coulibaly, qui avait sur lui un gilet pare-éclats ("même philosophie que le pare-balles mais plus léger, dit l'enquêteur) couleur milliaire, et un gilet tactique noir.
Dans son gilet tactique, ce 9 janvier 2015, Amedy Coulibaly portait trois chargeurs côté droit, et un chargeur de kalachnikov côté gauche, chargeur plein.
#HyperCacher
Puis dans la poche arrière du pantalon gris du terroriste, des clés de la voiture qui l'a amené à l'Hyper Cacher, et de la Suzuki avec laquelle il est venu à Montrouge, où il a tué la policière Clarissa Jean-Philippe le 8 janvier 2015.
L'enquêteur montre ensuite à la barre l'arsenal d'Amedy Coulibaly : deux pistolets Tokarev, deux fusils d'assaut. Donc celui qui a tué la policière Clarissa Jean-Philippe le 8 janvier 2015 à Montrouge.
Le président demande pourquoi tant d'armes pour Amedy Coulibaly ? L'enquêteur : "On peut se poser la question de savoir s’il n’avait pas prévu des complices".
Puis la cour visionne des images de vidéosurveillance de l'extérieur. On voit l'arrivée du terroriste : doudoune à capuche fourrée, arme à la main, il tire en entrant dans le magasin, contre Yohan Cohen à l'entrée.
On voit la porte d'entrée vitrée, les voitures stationnées devant, et quelques otages qui s'échappent en courant après avoir entendu le premier coup de feu.
#HyperCacher
On voit une autre image de l'intérieur de l'Hyper Cacher, rayons impeccablement rangés, avant les premiers coups de feu qui sèmeront la panique des otages qui cherchent à fuir dans les rayons.
On voit le terroriste qui s'approche de Zarie, la caissière. Il lui demande de baisser le rideau de fer du magasin. A l'intérieur, Amedy Coulibaly a déjà tué trois personnes : Yohan Cohen, Philippe Braham, Michel Saada.
On voit la 4e victime d'Amedy Coulibaly, le jeune Yoav Hattab. Yoav Hattab a tenté de neutraliser le terroriste avec un des fusils d'assaut que ce dernier avait posé. L'arme s'est enrayé. Coulibaly a abattu Yoav Hattab. Il est 13h21 ce 9 janvier 2015.
Les images de la vidéosurveillance défilent sur le grand écran de la salle d'audience, et l'enquêteur précise qu'à un moment, les caméras sont détruites par un otage sous la menace de la kalachnikov d'Amedy Coulibaly.
Le policier explique que l'otage qui a dû détruire les caméras a été pris pour un terroriste, à un moment. Il y a eu un doute pour les enquêteurs, devant l'Hyper Cacher, ce 9 janvier 2015.
Sur la vidéorsurveillance, on voit sortir Lassana Bathily, l'employé héroïque qui a voulu emmener avec lui des otages sans les convaincre. On le sortir en courant par l'arrière de l'Hyper Cacher. Il a pu être pris pour un terroriste au début, reconnaît l'enquêteur à la barre.
Puis on voit à l'image, l'assaut du RAID et de la BRI. Première ouverture par une porte arrière. Le RAID a choisi de la faire exploser à la dernière seconde, craignant d'être repéré par le terroriste à l'intérieur.
#HyperCacher
Puis le président de la cour entame la lecture de la bande son de la Go Pro. On ne verra pas les images, car elles ont été filmées par le terroriste, mais le président choisit de lire ce que le terroriste a dit aux otages.
#HyperCacher
Extraits de la bande-son de cette vidéo lue par le président.
Le terroriste a dit aux otages de l'Hyper Cacher : "Personne bouge ! Elle est où la clé ? Celui qui bouge, il va voir !"
Le président poursuit, explique que le terroriste traîne sur quatre mètres une personne et lui dit :
-"Tu t’appelles comment ?
- Philippe
- Philippe comment ?
- Braham".
A l’énoncé de cette identité, Amedy Coulibaly ouvre le feu.
Autre extrait de la vidéo tournée par le terroriste, lu par le président : "Que tous viennent ici ! Levez-vous ou je vais tous vous allumer ! Qui a la clé ?"
#HyperCacher
Dans un autre extrait, le terroriste réclame le directeur (qui s'est enfui au tout début, il venait de prendre ses fonctions à l'#HyperCacher). Coulibaly dit "va me le ramener, et avance-toi là-bas, sinon je t'en mets une aussi. Un geste brusque et je tue les femmes".
A une femme otage qui s'inquiète et dit que son bébé est dans la voiture, le terroriste répond : "Tu veux quoi le ramener ici ? Ils vont venir, la police, ils vont le prendre".
Puis, inaudible.
#HyperCacher
Le président de la cour continue à lire mais on ne l'entend plus, des avocats de la partie civile se mettent à parler tous ensemble dans la salle d'audience. Ils réclament qu'on diffuse la voix d'Amedy Coulibaly au lieu que le président qui reprenne les propos, avec le ton.
Régis de Jorna refuse la demande des avocats de victimes de l'Hyper Cacher. Il ne veut pas qu'on diffuse maintenant la voix du terroriste. Qu'on entendra plus tard dans la vidéo de revendication, précise-t-il.
#AttentatsJanvier2015
Et le président de la cour d'assises spécialement composée décide de suspendre l'audience. Elle reprendra à 14 heures.
Avant de suspendre, parmi les extraits qu'il avait lus, celui-ci. Coulibaly demandant aux otages : "Vous êtes de quelle origine ?" Un otage répond : "Juif !" Le terroriste qui enchaîne : "Vous savez pourquoi je suis là alors ! Allah Akbar".
#HyperCacher
#AttentatsJanvier2015
L'audience va bientôt reprendre pour l'après-midi du jour 14 au procès #AttentatsJanvier2015. Juste avant, un policier entre dans la salle, et montre un téléphone portable : "Messieurs, dames, on a trouvé ce téléphone..."
Dans un box, un accusé s'écrie : "A moi !"
Et l'audience reprend pour cet après-midi. La maire de Paris a été annoncée selon un nouveau calendrier, en tant que témoin à la demande de Me Klugman (ex-adjoint à la mairie de Paris). La convocation a fait débat chez les avocats, et on ne sait pas si elle sera maintenue.
Pour l'instant, c'est l'enquêteur antiterroriste qui est revenu à la barre. Le président l'interroge sur les moyens de communication entre Coulibaly et "l'extérieur". Et l'on reparle de BFMTV, que Coulibaly avait lui-même appelé, vers 15h.
#AttentatsJanvier2015
Le même jour, BFMTV avait appelé les Kouachi, dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële. Audio que la cour a entendu la semaine dernière. Le ton du journaliste qui avait appelé, en tutoyant le terroriste, et lui demandant "tu as tué ?" ou "tu vas te venger ?" était très dérangeant.
C'est ce même audio que l'enquêteur retrouve à la barre, ce n'est pas le bon, puisqu'on cherche celui de l'Hyper Cacher. Alors, on ne va pas le réentendre.
A l'Hyper Cacher, c'est Coulibaly qui a appelé BFMTV pour faire rectifier ce qu'il voyait sur les bandeaux, où il était question d'otages mais pas morts. Le terroriste a appelé depuis l'Hyper Cacher, vers 15h ce 9 janvier 2015.
La cour retrouve le bon audio, et on l'entend. Cette fois, c'est un autre journaliste de BFMTV, qui parle. Il vouvoie Amedy Coulibaly et pose des questions comme un journaliste les pose habituellement, avec une certaine neutralité et distance. Et donc c'est Coulibaly qui a appelé
Le journaliste demande : "Qu'est-ce que vous comptez faire ? Pourquoi vous êtes là ?"
Amedy Coulibaly répond au journaliste de BFMTV :
"Je suis là parce que l’Etat français a attaqué l’EI, le califat".
Le journaliste : "Vous avez reçu des instructions ?"
Le terroriste : "Oui".
Le journaliste de BFMTV demande de qui vienne les instructions. Le terroriste répond qu'elle viennent de la part du calife, à l'époque Abou Bakr Al Baghdadi, calife depuis la création du califat de Daech en juin 2014.
Le journaliste demande à Amedy Coulibaly s'il est "en lien avec les deux frères ?" Les frères Kouachi, auteurs de l'attentat à #CharlieHebdo, cernés à Dammartin-en-Goële au moment de cet appel téléphonique.
Coulibaly répond "oui on s'est synchronisé pour faire les opérations".
Le journaliste demande aussi à Coulibaly s'il a mené l'action avec une femme, la sienne, Hayat Boumeddiene ?
Coulibaly nie. Ce 9 janvier 2015, sa femme a déjà fui en Syrie. Elle est l'une des accusés de ce procès, la seule femme, la grande absente, toujours en fuite.
Le journaliste demande à Coulibaly s'il sait combien de personnes sont avec lui, et on entend à travers le combiné, le terroriste qui demande aux otages combien ils sont. Et Coulibaly se vante d'avoir fait quatre morts. Il parle de 16 autres otages à l'Hyper Cacher.
Pendant cet appel, on entend d'autres téléphones qui sonnent. Apparemment des téléphones du magasin. Jusqu'à 1300 appels se désole l'enquêteur à la barre.
Le journaliste demande à Coulibaly s'il est prêt à négocier. Le terroriste prétend que oui, ce 9 janvier 2015.
Le journaliste lui demande le groupe auquel il appartient.
Coulibaly répète #EI.
Le journaliste lui demande s'il est allé en Syrie ou en Irak avec EI ? Non, répond Amedy Coulibaly.
Le journaliste demande s'il a visé le magasin pour une raison particulière ? Le terroriste répond qu'il a visé spécifiquement ce magasin juif.
Le journaliste demande si d'autres individus sont liés ? Coulibaly refuse de répondre. Commence à s'énerver. Demande à ce qu'on transmette son numéro à la police et raccroche. Le journaliste de BFMTV dit "OK, on transmet".
Fin de l'audio. A la barre, l'enquêteur peste : "un négociateur de la police, c'est tout l'inverse" de ce qu'on a entendu. Le négociateur aurait tout fait pour ne pas énerver le terroriste armé et avec des explosifs alors qu'il est face à des otages.
Le téléphone étant sans cesse saturé, le négociateur du RAID a mis du temps avant de pouvoir joindre le terroriste.
#HyperCacher
La maire de Paris, Anne Hidalgo succède à l'enquêteur. L'élue parisienne est entendue sur pouvoir discrétionnaire du président de la cour d'assises. Les avocats de la défense ont déjà fait savoir qu'ils s'offusquaient. Les voilà qui quittent la salle, à demi-bruyamment.
Anne Hidalgo se retrouve donc devant la cour d'assises dans un salle aux bancs clairsemés, côté avocats de la défense. Il en reste néanmoins. "Merci beaucoup, M. le président", commence Anne Hidalgo, sollicitée par SOS Racisme, le CRIF et l'UEJF.
Anne Hidalgo : "Le 7 janvier 2015, je présentais mes voeux aux Parisiens et à la fin mon directeur de cabinet est venu me dire à l'oreille que des événements très graves se passaient au siège de #CharlieHebdo. Je me suis rendue immédiatement sur les lieux".
Anne Hidalgo raconte son 7 janvier 2015, en arrivant près de #CharlieHebdo : "C'était la sidération. Nous ne savions pas encore ce qu'ils s'était passé. J'ai croisé le regard du procureur François Molins. Il était livide".
Anne Hidalgo. "J'ai vu très vite aussi Patrick Pelloux, un ami, sortir de #CharlieHebdo se précipiter dans les bras de François Hollande et dire Charb est mort". C'est le premier nom de victime qu'elle a entendu.
Anne Hidalgo se souvient d'avoir vu arriver la femme de Cabu et a pris conscience que Cabu devait être parmi les victimes. "Je suis restée longtemps avec les victimes", dit la maire de Paris.
Anne Hidalgo explique que c'était le premier attentat auquel elle faisait face. "Mon rôle en tant que maire, je l’improvise". Elle essaye de faciliter les choses, à son niveau.
Anne Hidalgo explique que le 9 janvier 2015, elle remet un titre de citoyen d'honneur pour #CharlieHebdo quand on lui dit "ça recommence" : nouvel attentat, cette fois, la prise d'otages par Amedy Coulibaly à l'Hyper Cacher.
Anne Hidalgo dit à la barre qu'elle se demande comment aider. Et elle dit qu'elle donne alors les plans du magasin Hyper Cacher, qui était un magasin de la ville de Paris.
Anne Hidalgo : "En tant que maire, je suis préoccupée par la montée de l'antisémitisme". Elle ajoute : "Je sens un immense proximité avec l'équipe de #CharlieHebdo". Elle dit qu'elle aime les caricatures depuis qu'elle est étudiante. Qu'elle se sent "des leurs".
Anne Hidalgo veut dire à la barre ce que les attentats de janvier 2015 ont changé : "Notre ville a basculé, a perdu sa légèreté". Elle parle des victimes, et redit l'importance des "valeurs de la République".
Me Klugman, avocat de parties civiles, ex-adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie, s'offusque d'avoir entendu parler de récupération politique. Anne Hidalgo répond qu'elle est venue pour les valeurs de la République.
Une avocate de parties civiles vient demander à Anne Hidalgo si elle "s'associe à la lutte contre l'islamisme radical ?" La maire de Paris répond "bien sûr" et parle de "combat contre cet islamisme radical et politique qui ne s'intègre pas dans les valeurs de notre République".
Une avocate de parties civiles demande à Anne Hidalgo, qui a cité le nom des victimes : "Vous connaissez le nom de ceux qui sont dans le box ?"
Anne Hidalgo reconnaît que non.
L'un des accusés, derrière la vitre de son box : "Ben alors qu'est-ce que tu fais là ?!"
Un avocat de la défense s'offusque qu'Anne Hidalgo ne connaisse pas le nom des accusés. La maire de Paris répond : "Je préfère m’attacher à la mémoire des victimes, j’ai le droit de retenir leurs noms et rien que leurs noms". Et elle quitte la barre.
Et dès qu'Anne Hidalgo a quitté la salle d'audience, les avocats de la défense reviennent dans la salle. Mais l'audience a été suspendue pour une pause.
L'audience reprend, avec l'embarras du président. Les avocats de la défense qui sont sortis lui reprochent de ne pas en avoir informé Anne Hidalgo, alors que la plupart des accusés n'étaient pas assistés durant ce temps comme cela aurait dû être le cas.
Le président fait une pirouette en citant une jurisprudence. Un avocat de la défense dit tout haut ce que pensent ses confrères : le témoignage de la maire de Paris n'a apporté aucune vérité nécessaire à ce procès devant les accusés.
Une avocate de la défense renchérit : ce témoignage ne peut pas être comparé aux témoignages des parties civiles, indispensables depuis trois semaines, dit cette avocate.
L'avocate du principal accusé, Me Coutant-Peyre, s'offusque contre "un procès artificiel".
Son client, Ali Riza Polat demande la parole "je vais pas m'énerver Monsieur le président !", au bout d'un discours qu'il a déjà eu, la cour lui coupe le micro, et l'audience se referme.
L'audience reprendra demain pour le jour 15 au procès #AttentatsJanvier2015.

• • •

Missing some Tweet in this thread? You can try to force a refresh
 

Keep Current with Sophie Parmentier

Sophie Parmentier Profile picture

Stay in touch and get notified when new unrolls are available from this author!

Read all threads

This Thread may be Removed Anytime!

PDF

Twitter may remove this content at anytime! Save it as PDF for later use!

Try unrolling a thread yourself!

how to unroll video
  1. Follow @ThreadReaderApp to mention us!

  2. From a Twitter thread mention us with a keyword "unroll"
@threadreaderapp unroll

Practice here first or read more on our help page!

More from @sophparm

Jan 26, 2023
Le procès de @AyaNakamuraa démarre au tribunal de Bobigny aux côtés de son ex-compagnon Vladimir Boudnikoff, producteur de son clip "Pookie". Ils comparaissent pour violences réciproques.
@AyaNakamuraa Aya #Nakamura et Vladimir Boudnikoff sont arrivés côte à côte au tribunal de Bobigny, par l'entrée principale. Les voilà à la barre. Leurs avocats demandent le huis clos. La procureure s'oppose : "Cette décision apparaît comme une demande de faveur confort".
@AyaNakamuraa La procureure estime que : "La loi est la même pour tous. La même justice pour tous. Aucun privilège ne doit leur être accordé". L'avocat d'Aya #Nakamura réclamait "le même huis clos que celui récemment accordé à un député". Le huis clos avait été accordé à Adrien #Quatennens
Read 22 tweets
Sep 15, 2022
Au procès en appel des attentats de janvier 2015, témoignages de survivants et proches endeuillés, aujourd'hui. Parmi les témoins attendus à la barre, Riss, le directeur de @Charlie_Hebdo_
@Charlie_Hebdo_ Lors du premier procès, Riss avait livré un témoignage très émouvant, racontant avec beaucoup de pudeur cette minute et ces 49 secondes où il a cru mourir, caché sous le bureau de Charb, entendant chaque tir de kalachnikov. Puis, le silence. Ses amis morts autour de lui. #Charlie
@Charlie_Hebdo_ Le procès reprend. Les accusés sont dans le box. "Monsieur Ramdani est dans un état catastrophique", regrette son avocate Me Daphné Pugliesi. Problème avec l'escorte. L'accusé Ramdani a la tête baissée, entre les mains.
Read 134 tweets
Sep 14, 2022
La Cour Européenne des Droits de l'Homme rend ce matin une décision très attendue par les familles dont les petits-enfants sont retenus dans des camps du Kurdistan syrien, avec leurs mères qui avaient rejoint Daech. Cela fait 3 ans que des grands-parents ont saisi la CEDH.
C'est l'avocate Marie Dosé du @DoseLevy_Avocat qui porte ce combat aux côtés de ces grands-parents. Deux couples de grands-parents. L'un a un petit-fils de 3 ans dans le camp de Roj, les autres un petit-fils et une petite-fille de 5 et 8 ans. Ils clament : #RapatriezLes
@DoseLevy_Avocat La décision de la CEDH porte sur ces trois enfants, mais pourrait faire jurisprudence. Il y a encore 200 enfants français derrière les barbelés du camp de Roj, au Kurdistan syrien, avec leurs mères -80 femmes.
Read 21 tweets
Jun 27, 2022
Jour 148 au procès des attentats du #13Novembre
Le dernier jour avant que la cour ne se retire pour délibérer, au 10e mois de procès.
Les accusés vont prononcer leurs derniers mots.
Ils sont dans le box. Souriants pour certains.

LT @franceinter sur ce fil
@ChPiret sera à la 📻
@franceinter @ChPiret D'autres semblent stressés. Un papier à la main. Les accusés discutent avec leurs avocats. On perçoit une efferverscence dans la salle. Celle du dernier jour, après dix mois de procès #13Novembre
Durée hors norme.
Sur les bancs des parties civiles, certaines s'étreignent dans la grande salle d'audience. Emotion palpable. Salle relativement remplie. Beaucoup de parties civiles que l'on n'avait pas vues depuis longtemps.
#13Novembre
Read 60 tweets
Jun 23, 2022
Jour 146 au procès des attentats du #13Novembre
Ce sont les avocats de Mohamed Abrini qui vont plaider aujourd'hui.
Avant-dernier jour de plaidoiries de la défense.

LT @franceinter sur ce fil et @ChPiret raconte l'audience dans le poste 📻
@franceinter @ChPiret @ValPSQR L'audience reprend. Me Marie Violleau a la parole pour la défense de Mohamed Abrini. #13Novembre
Read 94 tweets
Jun 21, 2022
Jour 144 au procès des attentats du #13Novembre
Aujourd'hui, ce sont les avocats de l'accusé Bakkali qui doivent plaider.
Bakkali déjà condamné à 25 ans de réclusion dans le procès du #Thalys ; il attend son procès en appel.
Voici le compte-rendu web @franceinter du jour 143 par @ChPiret avec les plaidoiries de @LezardLeon @ChStPalais @raphkempf
radiofrance.fr/franceinter/pr…
Read 69 tweets

Did Thread Reader help you today?

Support us! We are indie developers!


This site is made by just two indie developers on a laptop doing marketing, support and development! Read more about the story.

Become a Premium Member ($3/month or $30/year) and get exclusive features!

Become Premium

Don't want to be a Premium member but still want to support us?

Make a small donation by buying us coffee ($5) or help with server cost ($10)

Donate via Paypal

Or Donate anonymously using crypto!

Ethereum

0xfe58350B80634f60Fa6Dc149a72b4DFbc17D341E copy

Bitcoin

3ATGMxNzCUFzxpMCHL5sWSt4DVtS8UqXpi copy

Thank you for your support!

Follow Us!

:(