Comment expliquer que les enfants d'immigrés réussissent mieux à l'école, à milieu socio-professionnel égal ?
Est-ce seulement par la détention de ressources objectives plus importante ou d'autres hypothèses doivent être formulées ?
Ce sont ces deux questions que vont se poser les deux chercheuses de l'article, en tentant une explication originale par la transmission d'une histoire familiale.
L'article se penche sur les familles immigrées du Maghreb, où les capitaux susceptibles de jouer sur le parcours scolaire des enfants sont faibles (notamment les diplômes)
Cela va également jouer sur le soutien scolaire des parents, moins importants dans ces familles.
Toutefois, on observe qu'il existe un autre soutien scolaire, à travers la fratrie (souvent l'ainé·e ayant obtenu un diplôme ) ou utilisant des dispositifs de la ville notamment
Dans une cité composée d'HLM C. Delacroix a observé deux types de mobilisation :
l'une repliée sur la sphère familiale
l'autre insistante sur les activités extérieures et la curiosité.
Elle a pu voir que ces mobilisations étaient très déterminées matériellement
Concernant ce que les autrices appellent des "ressources subjectives", elles paraissent un élément clefs dans la compréhension du différentiel de réussite scolaire.
Les aspirations sont en effet plus élevées dans les familles immigrées, fait bien connu et documenté
Cela pourrait s'expliquer par un rapport différentiel à l'école française entre familles "françaises d'origine" (où il peut y avoir une honte, un rappel à l'échec ou peu de croyance en la réussite à travers elle) et immigrées (où l'école peut être présentée comme une ressource)
Enfin, on arrive au gros apport de l'article :
l'effet de la transmission d'une histoire familiale.
Les parents immigrés qui transmettent leur parcours permettent une "sécurité ontologique" aux enfants.
Catherine Delacroix avait d'ailleurs expérimenté une recherche action dans un quartier ouvrier de Nantes avec des familles immigrées.
Un élément intéressant est que cette transmission de l'histoire familiale semble aussi importante pour les familles "d'origine française"
Conclusion
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Il y a quand même de très fortes précautions à prendre quand on fait cette comparaison entre les occurrences des mots "classe", "genre" et "race". Déjà ça induit souvent une analyse d'une supposée supplentation d'un des termes sur les autres et ça occulte aussi fortement les
transformations de ces concepts au cours du temps.
Pour le premier, il faut garder en tête que ça peut être des dynamiques différentes qui font émerger un terme d'une part et décliner un autre d'autre part.
Enfin, on ne parle pas de classe de la même façon en 1950 et aujourd'hui. C'est nécessaire de le souligner parce que la supposée concurrence des termes n'est pas aussi évidente (difficile aujourd'hui d'évoquer la dimension de classe sans induire celle du genre par exemple dans de
Soit l'hypothèse suivante : "les sociologues français abandonnent l'analyse en terme de classe pour ne considérer que la dimension raciale".
On va tenter de vérifier cela très rapidement
La méthodo est pas ouf, mais c'est toujours mieux que parler dans le vide ou à partir de "on dit", non ?
Je suis donc juste allé sur Cairn, j'ai sélectionné trois revues : ARSS, l'année sociologique et revue française de sociologie (qui ont une grande visibilité et en partant du postulat que ça représente plus ou moins la recherche française et ses thématiques).
"On ne peut rien comprendre au monde dans lequel nous vivons si l'on n'oublique que la.classe est le facteur déterminant auquel s'arriment les autres dimensions de l'identité des personnes."
C'est empiriquement faux. Enfin, c'est en fait très compliqué.
L'identité des personnes ne se construit pas qu'en référence directe ou indirecte à la classe sociale. Elle se construit aussi dans une génération (on a de très gros indices de cela, avec des transformations notables récemment d'ailleurs), selon un genre, un "style de vie".
C'est d'ailleurs tout à fait marquant par rapport aux pratiques culturelles. Et là dessus je vais pas m'étendre parce que c'est difficile à résumer mais s'il y a des différences observables entre les classes sociales, on s'aperçoit que la génération est aussi un facteur
D'où vient la notion de "racisme institutionnel" utilisée dans la sphère militante française ? Où se situe-t-elle ? Et qu'est-ce qu'elle signifie dans cet espace ?
C'est à ces questions que cet article de Pauline Picot tente de répondre.
Pauline Picot remarque en effet que le concept de racisme institutionnel est utilisé par des militants contre le racisme.