Extraits d'un article: #Thread
"Dans les prémisses de l’épidémie plusieurs recherches ont souligné un retard dans la perception du risque, tant au niveau individuel que sociétal. Elles objectivaient alors un optimisme irréaliste de nombreux individus face à la menace croissante
estimant qu’ils ne couraient pas le risque d’être contaminés malgré l’accumulation croissante de preuves....
Après un temps initial de banalisation du risque associé au Covid-19, souvent comparé à celui de la grippe saisonnière,
les médias ont massivement diffusé un flux d’information faisant état du nombre quotidien de décès, des déficiences sanitaires, et de l’instabilité économique. Le confinement de 3 milliards d’individus à travers le monde,
et la mort tragique de 300 000 personnes, a soudainement dévoilé notre vulnérabilité individuelle et collective...
Face à une menace imminente, nous générons ou modifions certaines croyances pour maîtriser notre peur de la mort.
Ce mécanisme cognitif fondamental permettrait d’immuniser les individus contre l’omniprésence de la mort, constituant un facteur de résilience et d’adaptation face aux dangers qu’ils rencontrent dans le monde...
À chaque fois que notre cerveau détecte une différence entre ce qu’il attend et ce qu’il perçoit, il peut faire évoluer son modèle interne en effectuant une « mise à jour ».
Le décalage entre ses attentes prédictives et les informations sensorielles entrantes crée
une erreur de prédiction, c’est-à-dire un signal qui indique un changement imprévu dans l’environnement.
Nous avons ainsi tendance à attribuer plus de confiance aux informations qui confirment nos croyances plutôt qu’à celles qui les contredisent, à privilégier l’information
disponible immédiatement plutôt que de rechercher à trouver d’autres sources, à surestimer le risque associé à un événement rare mais dont les conséquences sont graves, ou encore à surestimer nos résultats positifs par rapport à la réalité.
lorsque nous ajustons nos croyances sur la probabilité d’événements futurs, nous négligeons généralement les informations qui nous sont défavorables et privilégions celles qui nous sont favorables, produisant un « biais optimiste »
Ces croyances biaisées peuvent présenter un risque lors de comportements individuels comme l’alimentation ou la sexualité : notamment lorsque le sujet fait un excès d’actualisation temporelle (« ce n’est pas cette cigarette qui va me tuer »),
d’immunité excessive (« aucune chance que ce soit moi qui attrape le VIH »), ou d’optimisme (« ce n’est parce que je ne me lave pas les mains que je vais avoir le coronavirus »).
Il existe deux facteurs majeurs influençant la réalisation d’action de protection individuelle face à un risque épidémique : l’évaluation du niveau de menace, et l’évaluation des capacités adaptatives.
Lorsque les individus croient que la maladie a une forte incidence et une faible sévérité, ils sont peu soucieux des mesures de protection tandis que lorsqu’ils pensent que la maladie est sévère, ils sont plus enclins à se protéger même si elle est associée à une faible incidence
En Janvier, notre cerveau est alors saturé d’informations provenant de Chine, de Corée du Sud, de Taïwan, puis de l’Italie. Un fossé épistémique se creuse entre les mesures rigou-reuses prises dans les premiers pays touchés et les croyances desEuropéens à propos du virus.
Beaucoup d’individus penseaient alors que l’épidémie ne se généralisera pas, qu’il ne s’agit que d’une forme atténuée de grippe, ou encore que le COVID-19 ne tue que les personnes de plus de 70 ans.
Ce que certains ont condamné comme « l’insouciance » ou le« déni » d’une partie de la population mondiale pourrait aussi être le reflet de la manière dont notre cerveau forme des croyances à propos du monde
Dans un contexte épidémique, notre cerveau utilise les preuves provenant
des relations interpersonnelles et des médias pour générer des croyances sur les risques d’infection, la gravité de la maladie et les stratégies de protection.
Pour le Covid-19, l’écart entre la nature des informations statistiques disponibles lors de la propagation rapide du virus depuis la Chine et les croyances que nous avons développé sur les risques associés à cette épidémie
pourrait avoir été causé par un biais dans le traitement de l’information, entraînant une négligence des informations défavorables...
Dans le cas de l’épidémie du COVID, notre cerveau s’est retrouvé saturé d’informations ambiguës et dissonantes provenant du monde entier.
Une dissonance s’est établie entre les données épidémiologiques et les discours politiques, entre les mesures de confinement et les appels au maintien de l’activité économique, ou encore entre les consignes de sécurité et le comportement de nombreuses personnalités publiques...
Cet effet rappelle l’évolution des croyances sur le risque au cours de l’épidémie de SARS de 2003 : les individus originaires de pays non affectés n’étaient pas inquiets...
Si je crois que je n’ai pas de risque d’être malade, que le virus ne va pas se propager dans mon pays ou encore qu’il n’est pas dangereux, alors je ne vais pas m’alarmer lorsque je perçois sa progression dans les régions limitrophes, et je vais difficilement me plier aux mesures
..D’un risque ambigu et lointain, nous sommes passés à une menace immédiate. Le biais optimiste de nos croyances a probablement diminué au fur et à mesure de la propagation de l’épidémie et de l’augmentation de la menace, nous permettant de nous adapter efficacement à l’épidémie
Cette évolution a pu provoquer chez certains individus une sensation de « dissonance », comme s’ils avaient été trompés ou que quelque chose d’inexplicable était entrain de se dérouler. L’épidémie de coronavirus a bouleversé nos croyances...
de nombreux individus ont ainsi adhéré à des croyances injustifiées affirmant que le coronavirus avait été créé dans un laboratoire, que la propagation de la maladie était favorisée par la technologie mobile 5G, ou encore que le futur vaccin serait utilisé pour implanter une puce
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Suite du Thread précédant:
Une menace imminente ou des signaux évoquant la mortalité favorisent la génération de croyances protectrices. Ce mouvement s’accompagne souvent d’une valorisation des croyances patriotiques, nationalistes, et à un renforcement des pratiques religieuses
Au cours des prochains mois, l’humanité restera confrontée aveccette nouvelle source de terreur que représente la pandémie. Cestravaux suggèrent que la crise du coronavirus pourrait entraîner desbouleversements dans les croyances individuelles et collectives.
Elle pourrait provoquer une forme de transvaluation de la manière dont nous comprenons notre singularité et la structure de notre environnement, favorisant le renforcement de certains schémas de croyances.
البارح الدكتورة لمياء وناس بسباس رئيسة الجمعية التونسية لطب الإنعاش قالت كلام مهم برشا مع مريم بالقاضي @MyriamBelkadi :
-مدام مريض وصول للإنعاش معناها فما فشل في تقييم الحالة من الأول (charge virale، نتيجة السكنار...) #COVID19#Tunisie#Réanimation
-الأكسجان ملازمش يحطوا أي طبيب للمريض، التقييم لازم يكون من عند أخصائي حتى عند المرضى ألي باش ياخذوا دوا في ديارهم
-عكس الموجة الأولى في الموجة الثانية موش كان الأشخاص ألي كبار في العمر و إلا ألي عندهم أمراض مزمنة معنيين بالحالات الخطيرة
-كل Grippe في الوقت الحالي لزم ناخذوها بجدية و ما نقولو منعنا من حالة الخطر كان في اليوم العاشر من المرض
-ردوا بالكم من الcorticoides : يتعطاو بعد اليوم السابع بالنسبة للإنعاش و كيف تاخذوا وحدك تزيد تعرض روحك للخطر