Bon, un dernier truc, et je vais profiter de la fin de mon dimanche.
OUI, ce soi-disant "confinement" est une blague. C'est important de le signaler. Et c'est normal d'avoir peur pour son CA/ses droits d'auteur.
C'est normal d'avoir envie de hurler de voir tomber ça avant Noël.
(J'ai une intégrale qui devait sauver un succès d'estime dans les bacs et une des plus grosses sorties de ma vie dans 4 jours, croyez-moi je suis pas jouasse).
C'est humain (parfaitement infantile, mais humain) de se dire "Mé-euuuuh ! Les chocolatiers yzont le droit, euuuux ! Pourquoi pas moiiii ?"
Dans un monde rationnel, empathique et juste, les gens respecteraient les gestes barrière, et s'ils ne le faisaient pas, on aurait un vrai confinement.
Dans un monde rationnel, empathique et juste, on interdirait d'abord les grosses concentrations de gens. Soit précisément tout ce qui est pour l'instant autorisé (travail, transports, lycées…)
Mieux : dans un monde rationnel, empathique et juste, on raisonnerait au cas par cas :
- Différents niveaux de confinement selon la situation sanitaire de chaque région,
- Des loisirs interdits, d'autres autorisés,
- Etc.
Dans un monde rationnel, empathique et juste, on ne ferait pas passer les profits avant la vie.
Mais dans ce monde rationnel, empathique et juste dont nous rêvons, la réponse ne serait toujours pas "Je vais faire semblant que MON activité est vitale, et participer aussi à la grande contamination."
Dans ce monde rationnel, empathique et juste, nous n'essaierions pas de nous convaincre que le risque a disparu juste parce qu'on y a échappé, pour pouvoir continuer à nous regarder dans le miroir.
Soyons solidaires dans ces temps difficiles. Soyons solidaires, mais aussi honnêtes, dignes et COURAGEUX, bordel (oui, ce thread manquait de gros mots).
Et, peut-être… excusons-nous de nous êtres mal comportés ? Excusons-nous d'avoir mis notre image publique au service de la désinformation, du mépris de classe et de la mise en danger d'autrui ?
J'ai (avais ?) un profond respect pour certaines des personnes qui ont déconné ces quatre derniers jours. Il ne fera que croître si elles l'admettent.
On est tous parfois infantiles, un peu cons, un peu lâches. Les meilleurs d'entre nous l'admettent, et réparent leurs erreurs.
Bon courage à tous… et pensez au click-and-collect ;)
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Bon, j'ai failli me tirer des réseaux tant j'avais la gerbe, mais on va faire plus constructif. Je suis écrivaine et, à tous ceux qui risquent leurs vies pour sauver les nôtres : DÉSOLÉE.
Désolée pour mon milieu professionnel, qui vous crache à la gueule depuis quatre jours.
À tous les personnels médicaux qui sont sur le pont depuis des mois, et que des petits bourgeois sont OK pour applaudir tant qu'ils peuvent aller sniffer l'odeur des livres neufs, désolée.
À tous les malades qui luttent pour leur vie, tous ceux qui survivent avec des séquelles graves, à qui des sales chiures de menteurs ont osé dire : "Moi, je ne peux pas VIVRE sans LIVRES", désolée.
"Sensitivity reader" - Pourquoi je ne peux pas blairer le terme et pourquoi je pense qu'on en a besoin. UN THREAD. ⏬
1- Pourquoi je ne peux pas blairer le terme ?
Parce que je ne suis pas là pour ménager la "sensibilité" de mes lecteurs. Si vous ne voulez pas être heurté dans vos convictions, que vous soyez un gentil progressiste ou un gros facho, passez votre chemin et allez lire Oui Oui.
Les mots ont un sens. Généraliser l'emploi d'un terme qui laisse entendre qu'il faut ménager les petits sentiments des gens pour faire de la bonne littérature, ça me parait effarant. J'espère que le français "démineur éditorial" prendra le dessus.