Thread by @NousToutesOrg

#NousToutes a organisé début novembre une formation sur l’intersectionnalité. Plusieurs personnes ont exprimé un malaise et une colère de voir deux femmes blanches animer une session de formation sur ce thème.
Elles ont raison. ⤵️

#NousToutes organise depuis quelques mois des formations sur les violences sexistes et sexuelles.
Dans ces formations généralistes, nous abordons parmi d'autres thèmes la question de l’intersectionnalité et les travaux de Kimberlé Crenshaw.

Plusieurs militantes de #NousToutes ont voulu aller plus loin sur le sujet et organiser une formation dédiée.

Etant en contact avec Jules Falquet, chercheuse, maîtresse de conférence en sociologie, elles lui ont proposé d’animer une formation sur la multiplicité des mécanismes de domination et de violences sexuelles, son sujet de recherche depuis des années.

1000 personnes ont participé à la formation.
En amont et pendant la soirée, plusieurs militantes ont exprimé leur colère en constatant qu’elle était animée par deux femmes blanches.

Parler du racisme et d’intersectionnalité sans donner la parole aux premières concernées est une erreur.
En faisant cela, #NousToutes invisibilise de fait - même de manière involontaire - la façon dont ce concept a été inventé puis diffusé par des femmes noires.

Le formation abordait pour une grande partie l’imbrication du sexisme et du racisme. Elle abordait également les violences liées à l’orientation sexuelle ou à la classe.

Nous aurions dû présenter cette formation, telle que Jules Falquet l'avait initialement pensé, comme un temps d’échange sur ses travaux, déterminants pour comprendre l’imbrication des violences mais aussi pour penser des politiques d’alliances larges dans les luttes féministes.

Le travail des collectifs féministes qui luttent contre le racisme, le classisme, la lesbophobie, la transphobie, le validisme, la grossophobie, est déterminant.

#NousToutes veut participer à le faire connaître et reconnaître.

Lors des prochaines sessions, nous inviterons des représentantes de ces collectifs féministes pour proposer des formations à plusieurs voix sur toutes ces violences.

Au-delà de cette formation, nous savons que la question se pose de la visibilité et du pouvoir qu'ont, dans les mouvements sociaux en général et les mouvements féministes en particulier, celles qui sont victimes de multiples mécanismes de discrimination.

Il n’est pas possible pour un collectif qui se revendique féministe de participer à l’invisibilisation des premières concernées. Merci à toutes celles qui critiquent, bousculent et interpellent #NousToutes.
#OnApprendDeNosErreurs