Thread by @MartinFierro769

1/n Une analyse de l'étude randomisée danoise sur l'efficacité du port du masque à l'extérieur du domicile contre l'infection par le SARS-CoV-2 acpjournals.org/doi/full/10.73…

2/n La meilleure analyse que j'aie trouvée jusqu'ici est certainement celle de @VPrasadMDMPH , qu'il développe sous forme de questions réponses. medpagetoday.com/blogs/vinay-pr…

3/n Il s'agit donc ici d'une étude randomisée (sujets distribués aléatoirement sur deux groupes: porteurs de masque et non porteurs de masque) avec, respectivement 2392 (masques) et 2470 (pas de maques) sujets.

4/n Il n'y avait pas d'aveugle (il était impossible de cacher aux participants qu'ils portaient des masques) et les individus devaient s'auto tester pour les anticorps anti SARS-CoV-2 et devaient faire un PCR au début et au bout d'un mois, ou si symptomatiques.

5/n Le compte-rendu des résultats fait par les participants était bien codifié et les participants avaient des instructions claires sur la manière correcte de porter les masques.

6/n Il y a un certain consensus sur le fait que c'est la meilleure étude sur le sujet dont on dispose à ce jour.

7/n D'après l'interview de l'auteur principal, et d'après l'efficacité attendue, les auteurs étaient favorables au port du masque et s'attendaient à une forte efficacité (50%), même en période de faible circulation du virus, entre mai et juin ( inc de l'ordre de 15/ milln).

8/n Ce qu'il faut bien comprendre c'est que l'étude ne testait pas l'efficacité du masque dans l'absolu pour protéger la personne porteuse du masque en cas d'exposition à un sujet contagieux.

9/n Ce qu'elle testait c'était l'efficacité de RECOMMANDATIONS du port du masque à l'extérieur du domicile, EN PLUS des mesures barrières et des règles édictées pour prévenir l'infection, dans un contexte de faible circulation virale.

10/n L'étude manquait de puissance (pas assez de participants pour démontrer un effet) nous dit-on. On peut le dire autrement: les auteurs ont surestimé l'efficacité des recommandations pour réduire la transmission virale.

11/n Les auteurs se sont livrés à plusieurs analyses post-hoc et de sensibilité donc aucune n'a montré une différence significative entre porteurs et non porteurs de masque, même lorsqu'on ne retenait que les sujets qui avaient respecté les recommandations.

12/n La recommandation du port du masque ne semblait pas avoir d'effet non plus sur les autres infections respiratoires.

13/n Le point étonnant est l'incidence élevée observée dans les deux groupes, de l'ordre de 2%, qui était le même que celui estimé (pas celui observé) pour l'ensemble de la population. 2% d'infections en période de faible circulation apparente du virus en un mois.

14/n Il a été noté que seuls très peu de participants ont eu des proches infectés à domicile. La contamination ne proviendrait donc pas de proches habitant sous le même toit.

15/n Il est possible que les contaminations aient eu lieu lors des moments où les participants ont enlevé leurs masques, par exemple lors de repas pris en commun, ce n'est pas un point abordé.

17/n Si c'était le cas il faudrait en déduire que l'intérêt du port du masque en plus des mesures barrière est faible si des moments de rassemblement dans des lieux clos sans masque sont maintenus.

18/n Et il faudrait en déduire que l'intérêt du port du masque, pour soi, si les personnes environnantes ne le portent pas, est faible lors de contacts brefs et occasionnels.

19/n Le point non traité, cela a été mis en avant, c'est l'intérêt du port du masque par des sujets contaminants, pour éviter la contamination de tiers.

20/n Une revue Cochrane très récente conclut aussi au faible intérêt du port du masque pour éviter d'être contaminé, mais avec un faible degré de certitude en raison de la faible qualité des études prises en compte cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.10…

21/n Le message à retenir serait que nous ne pouvons affirmer que le port du masque en plus des mesures barrière lorsqu'il est adopté par l'ensemble de la population est utile ou inutile pour empêcher la transmission virale.

22/n Ce que nous pouvons affirmer c'est qu'une étude de bonne qualité apporte plus d'informations utiles que 100 études médiocres.