Un tweet qui buzze (+ de 400 000 vues pour celui-ci) n'a plus du tout le même sens qu'un message vu par une petite communauté. Alors je me permets quelques explications.
Je n'ai rien contre cette assoc ni contre les autres, innombrables, qui gravitent autour de la "réduction des risques" liés aux drogues illégales.
Rien non plus, évidement, contre la techno et les raves. Ce sont d'ailleurs des milieux que je connais un peu.
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Ces groupes font souvent un travail important, qui pallie une défaillance des institutions publiques (et complète l'action d'institutions plus "classiques" comme la Protection civile ou la Croix rouge).
Le "testing" en particulier est vraiment utile.
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La gestion de la toxicomanie est ainsi largement "sous-traitée" à des assocs. Comme les autres sujets sensibles devant lesquels l'Etat baisse les bras : migrants, enfants des rues, sans-abris...
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Ces structures privées remplissent ainsi une mission de service public et de santé publique, financée à quasiment 100 % par la collectivité.
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C'est la différence majeure avec leurs prédécesseurs, en particulier l'église catholique, les congrégations, ou les milliardaires (Fondation Rothschild...). Les hôpitaux, orphelinats, maisons de retraite, etc., qu'ils créaient et géraient étaient financés par des fonds privés.
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Ces associations sur lesquelles les autorités publiques se déchargent et qui finissent par brasser des milliards d'€ d'argent public deviennent progressivement des états dans l'Etat (par exemple Aurore, Emmaüs, etc.).
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Elles sont inextricablement intriquées avec l'administration et les politiques, dans un lien quasiment incestueux.
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C'est particulièrement vrai à Paris, où existe une fusion dangereuse entre certaines assocs et la mairie.
L'exemple le plus caricatural est celui de M. Pliez, passé directement du statut d'important prestataire de la Ville de Paris (DG d'Aurore) à celui de maire "En commun".
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De fait, le deuxième parti qui gère Paris avec le PS, ce n'est pas EELV et encore moins le PCF : c'est le parti informel des militants de cette galaxie associative, qui sont présents à tous les niveaux de la haute hiérarchie politique et administrative.
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A la différence des fonctionnaires, les acteurs privés de la solidarité ne sont pas tenus à la neutralité. Bien au contraire, ils sont pleinement engagés, ils défendent leur projet de société. C'est noble, cela devient problématique quand on est des deux côtés à la fois.
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C'est un peu comme si un directeur d'hôpital catholique ne faisait pas de différence entre ses opinions personnelles et sa fonction.
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On en arrive à des dérives inquiétantes.
Techno +, qui n'est qu'un exemple parmi 100, est ainsi des 2 côtés de la barrière : intégré au système, financé par le système, combattant le système en refusant ses lois en ce qui concerne les drogues et "la fête" (raves).
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La désobéissance civile est un choix. Ce n'est pas à la puissance publique de la subventionner. Il n'y a rien de plus malsain et de plus malhonnête.
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La politique dite de "réduction des risques", càd d'accompagnement social des toxicomanies aux drogues non légales, est au cœur de ces contradictions.
Elle est produite par un petit monde public-privé où tous se regardent en miroir et se tiennent par la barbichette.
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Tous ces partenaires ont intérêt à produire de l'accompagnement social, multiplier les salles de conso, etc., etc., à coup de dizaines de millions.
Ils en vivent et font carrière. Le moyen devient une fin.
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Pour les associatifs, c'est aussi le moyen de saborder les lois existantes qui leur déplaisent, aux frais de la princesse.
Or la libre circulation et commerce de toutes les drogues, ou l'abolition des frontières, etc., ce sont des opinions, légitimes, mais politiques.
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L'histoire anecdotique de la rave de Lieuron est un symptôme. Une assoc para-publique devient partenaire et porte-parole d'un événement illégal. Une structure de RDR récuse les règles sanitaires.
Tout ça ne pourra pas durer éternellement.
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Question subsidiaire :
Techno + s'occupe stt d'accompagnement sanitaire des free parties. Il n'y a pas de raves à Paris, sauf à la limite la Techno Parade.
Pourquoi @Paris finance-t-elle cette structure ? Depuis que A. Hidalgo est maire, elle a reçu 200 000 €. Pourquoi ?
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Cerise sur le cake :
Paris à donné 80 000 € pour le "drug truck". L'assoc avait déjà un camion pourtant. Mais il a été saisi par la police, malencontreusement.
Et qd Techno + a fait un appel au financement participatif pour acheter un camion, elle a récolté... 2700 €.
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L'association participant à la rave party en Bretagne qui a protesté contre sa dispersion est un des chouchous de la mairie de Paris.
Domiciliée dans le 19e, elle perçoit d'importantes subventions de la Ville.
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Ainsi, en 2019, elle a reçu sur proposition de Mme Souyris 80 000 euros pour financer un "drug truck".
Justification : la "santé dans les quartiers populaires" (!!!). Les rave parties sont rares à Barbès, mais quand on aime on ne compte pas.
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On remarque que ce projet de "drug truck" avait été refusé par le "Budget participatif".
"Pas grave", semble s'être dit la mairie. "Si les Parisiens n'en veulent pas, on trouvera un autre biais. On peut prendre des sous destinés à la santé des pauvres, ça ne se verra pas."
On sait que les affichages supposés de gauche ne sont jamais sanctionnés ni retirés. Les collages dits féministes bénéficient de la protection la mairie.
Un pas de plus vient d'être franchi avec la "grâce" accordée par la Souveraine à LREM : "Je leur fais cadeau des amendes"...
L'extrait vient d'un article de Valeurs actuelles, qui n'est pas, personnellement, ma tasse de thé. Mais c'est le seul média, à ma connaissance, qui ait relevé cette déclaration, scandaleuse à tous points de vue, de la maire de Paris.