Thread by @poilaucoeur

Sur suggestion de @SirYesS25095892 , j'écris aujourd'hui mon premier « thread », consacré au juriste d'association d'aide aux victimes. Les missions étant variées d'une structure à l'autre, je tente de les regrouper et au vu de ma jeune expérience, je demande votre indulgence!

On retrouve des juristes en association dans divers domaines du droit : logement, consommation... Je vous parlerai ici du juriste exerçant en association habilitée par le ministère de la Justice. Le juriste, parfois appelé intervenant socio-judiciaire,

détient généralement un master 2 en droit et en plus de ses compétences juridiques, se doit d'être pourvu de qualités humaines et relationnelles.
Malgré la dominante « aide aux victimes », le professionnel peut, dans certaines assos, agir auprès d'auteurs d'infractions pénales.

Par ex, en réalisant des enquêtes sociales rapides en garde à vue, ou des enquêtes de personnalité en cours d'instruction, afin de renseigner le magistrat sur la situation matérielle/familiale/sociale du mis en cause/examen, pour "personnaliser" la réponse pénale.

Certaines associations sont également en charge de mesures alternatives aux poursuites, comme la médiation pénale; voire à la détention, comme le contrôle judiciaire, stages de citoyenneté/ stups/ responsabilisation du conjoint violent... Favorisant la réinsertion.

Le juriste reçoit les victimes dans un cadre anonyme, confidentiel et gratuit, à tout stade de la procédure. Il est souvent amené à se déplacer pour faciliter l'accès au droit : MJC, PAD, CDAS, UMJ, CIDFF et bien sur, dans les bureaux d'aide aux victimes des tribunaux.

Comme vous venez de le lire, le monde judiciaire est riche en acronymes et autres formulations quelques fois difficiles à comprendre pour le justiciable. Le rôle du juriste en association, dans l'écoute, est d'aider à les déchiffrer et ainsi à « vulgariser » le droit.

La mission principale reste d'informer sur les droits, et non de délivrer un conseil, relevant de la compétence de l'avocat. Ensuite, le juriste peut orienter la victime vers l'un ou plusieurs "partenaire(s)" de son réseau local, essentiel au sein du tissu associatif.

Il peut aussi appuyer une victime dans diverses démarches: dépôt de plainte, demande d'AJ, recouvrement de dommages-intérêts...Il intervient également sur réquisition ; pour expliquer un classement sans suite, informer d'une comparution immédiate, réaliser une évaluation...

Je m'arrêterai d'ailleurs sur l'évaluation aux fins d'attribution du Téléphone Grave Danger,permettant aux victimes de violences conjugales d'alerter en priorité les forces de l'ordre. S'en suit un accompagnement par l'association, en lien avec l'opérateur, Parquet, FO, SPIP...

Les associations seront vraisemblablement en charge du suivi des victimes concernées par le BAR. Je n'évoque pas ici la réouverture des bars mais bien le dispositif prometteur « bracelet anti-rapprochement » (les sigles sont toujours bien choisis ! 😁 ).

Le juriste en association peut également se vêtir d'une casquette « animateur » ou même « formateur » pour sensibiliser le public; auprès de scolaires, étudiants ou de professionnels, le plus souvent sur le thème de la prévention des violences.

Enfin, au-delà des missions de "terrain", le travail administratif prend une partie du temps du juriste associatif; stats, comptes-rendus, bilans afin de rapporter l'activité aux financeurs. Et comme tout professionnel du droit, une mission de veille juridique importante.

Je vous remercie de m'avoir lue et espère avoir été à la hauteur des précédents portraits présentés ! Je reste à disposition si vous avez des questions/ rectifications à apporter à ce thread ! 🙂

Et à tous: n’hésitez pas à contacter les services d'une association d'aide aux victimes si besoin. #aideauxvictimes #justice #teamjuristes annuaires.justice.gouv.fr/annuaires-1216