Thread by @CgtSpip

Suite à la série de threads de @SirYesS25095892, voici notre proposition de #thread sur les #SPIP.

Les #SPIP ont été créés par un décret en 1999 en fusionnant 2 services auparavant distincts :
- les CPAL - Comité de Probation et d’assistance aux libérés, services de milieu ouvert (MO),
- les Services socio-éducatifs des établissements pénitentiaires, en milieu fermé ( MF) .

Une direction unique est alors créée : c'est le directeur départemental du SPIP, un "pilote".
Auparavant, les collègues des CPAL étaient sous l'autorité du juge d'application des peines et les travailleurs sociaux sous celle des directeurs d'établissement
Impensable aujourd'hui!

Une des idées qui prévaut à la création des SPIP est plutôt généreuse et centrée sur les personnes suivies : il s'agit de ne plus scinder le suivi de la personne entre MO et MF pour assurer une continuité de suivi.

C'est la grande époque de la "mixité : le même professionnel intervient en milieu fermé et ouvert auprès de la personne. Bouleversement méthodologique et confrontation des pratiques, avec cette vieille question largement apaisée du grand écart entre contrôle et insertion.

Une des idées force consistait aussi à installer le SPIP dans le paysage de l'insertion socio professionnelle, pour favoriser l'accès des détenus ou probationnaires aux dispositifs de droit commun. La plus vieille convention des SPIP est celle avec les services de Pole emploi.

Le cadre est posé, retour aux fondamentaux : le CPIP agit sous du "mandat judiciaire" : la justice qui confie au SPIP le suivi des personnes en attente de condamnation, condamnée à une peine d'emprisonnement ou une peine de milieu ouvert. C'est le fil rouge de notre intervention.

Le CPIP aide à la "décision judiciaire" : c'est le principal interlocuteur des personnes suivies, et en retour il retrace le parcours de peine de la personne par le biais de (trop) nombreux rapports à destination du JAP, mais aussi d'autres magistrats.

Mais avant tout, le CPIP rencontre les personnes suivies en entretien, c'est la clé de voute de notre métier qui passe par beaucoup d'explications : ce qui va se passer, la périodicité des RDV, la peine, la condamnation, les procédures... Et surtout quel est notre rôle.

On va suivre des personnes sur qq semaines, mois ou des années et pour chacun il faudra prendre ce temps préalable, condition indispensable pour créer un climat de confiance, à défaut parfois d'une relation de confiance, qui peut exister aussi. Pour cela il faut être clair.

Et transparent, surtout sur nos écrits, compte tenu de l'impact sur la vie des gens. Nous apprécions les évolutions, interrogations, crash test de la personne avec elle, en restant lucides et attentifs. On peut tout évoquer, si cela a du sens ; pour émettre des avis.

Ces échanges doivent aussi servir à orienter la personne vers d'autres professionnels : soin, logement,insertion, médiation familiale, avocat... selon ses difficultés.
Au sein du SPIP, le CPIP se construit et pioche dans un réseau(partenariat) en complément de son action propre.

Le focus est souvent mis sur la #prison, mais le SPIP suit toutes les personnes condamnées et les peines de milieu ouvert représentent les 2/3 des condamnations :
⏩chiffres clés au 1.01.20 :
* 82 260 personnes écrouées dont 70 651 détenus
* 162 668 personnes suivies en MO

Et combien de #CPIP ?
La #DAP entretient un flou savant autour de ce nombre et refuse de nous donner un bila social.
Si l'on compte les CPIP uniquement en SPIP - et pas à d'autres postes ( TIG, administration...) on est autour de 3300 personnels.
C'est largement insuffisant.

Nos services doivent face à une augmentation des missions en même temps qu'à "l'inflation pénale".
C'est à dire l'accroissement constant des condamnations, mais aussi la durée des peines de + en + longues, et le recours régulier au suivi post peine.
Il est urgent de stopper !