Le grand débat enflammé du printemps commence déjà à poindre au Royaume-Uni, un des pays les plus avancés dans sa campagne de vaccination. Une fois les personnes vulnérables immunisées, faut-il laisser filer le virus chez les jeunes ?
"Allons-nous viser une faible incidence ou accepter une forte incidence pendant un certain temps?", se demande un scientifique qui conseille le gouv. "Il est possible que le nombre de cas soit élevé et que le nombre d'hospitalisations et de décès soit faible", explique un autre.
Selon Mike Tildesley, un R élevé ne serait pas nécessairement une mauvaise chose si le nombre d'hospitalisations est faible. Mais avertit-il, cela expose des millions de personnes jeunes à des conséquences graves, notamment le LongCovid.
Au printemps, on pourrait donc avoir en Europe des pays engagés sur la voie d'un #ZeroCovid soft à l'européenne et d'autres qui laissent filer le virus dans leur population, considérant que les personnes susceptibles de surcharger le système sanitaire sont déjà vaccinées.
Par ailleurs, sans même que les mesures sanitaires soient levées, il est possible que le virus circule plus, simplement parce que les gens estiment que le risque est désormais moindre. On voit qu'en Israël, depuis deux semaines, les hospitalisations augmentent chez les jeunes.
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L'Allemagne vise-t-elle maintenant le #ZeroCovid comme on peut le lire ici ou la ?
Merkel probablement. Mais elle n'est pas la seule à décider, loin de là. Elle a gagné la bataille hier face aux Länder en prolongeant le confinement jusqu'au 7 mars, mais elle a dû lâcher du lest.
La chancelière visait le 14 mars, ce sera finalement le 7 mars. Les Länder ont obtenu le droit d'ouvrir prudemment leurs écoles dès la semaine prochaine et les coiffeurs (question éminemment politique en Allemagne) pourront rouvrir dès le 1er mars.
Si Merkel était Macron et qu'elle décidait seule en Conseil de Défense, oui, l'Allemagne serait sans doute engagée sur la voie du #ZeroCovid. Au vu du contexte politique je resterais prudent. La pression politique pour déconfiner risque d'être très forte.
Autre manière de comparer la mortalité Covid entre les pays: utiliser non pas les décès officiels (sous-estimés dans de nombreux pays) mais l'excès de mortalité. Une étude publié en pré-print a calculé ce chiffre pour 77 pays.
Voici comment se classent les 29 pays européens étudiés, en excès de mortalité pour 100.000 habitants. Les chiffres sont arrêtés, selon les pays, en décembre ou janvier et prennent donc mal en compte la vague actuelle au Royaume-Uni, en Irlande ou au Portugal.
Voici le même classement, mais avec les chiffres officiels de mortalité Covid-19 (à date du jour donc pas tout à fait comparables aux chiffres plus haut).
Munich est la première des cinq plus grandes villes allemandes à repasser sous les 50 de taux d'incidence, considéré comme le seuil en-dessous duquel il est possible de tracer toutes les infections. Berlin est à 75, Hambourg 65, Francfort 72, Cologne 76.
Merkel et les dirigeants des Länder doivent s'entendre mercredi prochain sur un prolongement ou non du confinement. La chancelière est totalement opposée à un relâchement mais certains Länder préparent déjà des plans de déconfinement.
Le franchissement du seuil de 50 de taux d'incidence sera sans doute au cœur des débats. Ce chiffre, fixé au printemps, a-t-il encore un sens avec la menace des variants ? C'est la question qui va agiter la classe politique allemandes ces prochaines semaines.
Si la décision est annoncée demain, la France confinerait donc avec un taux d'incidence en augmentation de seulement 3% en une semaine. Est-ce que vous voyez d'autres exemples d'un confinement avec une croissance épidémique aussi faible ?
Il y a le cas des Pays-Bas qui ont renforcé leurs restrictions en instaurant un couvre-feu le 21 janvier alors que la courbe était en forte baisse. La décision a été prise de manière préventive avec la crainte que le variant anglais ne submerge le pays.
Il y a également l'exemple de l'Autriche qui a annoncé le 18 décembre un troisième confinement qui est rentré en application le 26 décembre. Le deuxième confinement avait été levé le 7 décembre.
L'agence européenne du médicament autorise le vaccin AstraZeneca pour les plus de 18 ans. Pas de limitation pour les personnes âgées, en depit des données lacunaires sur le sujet. On verra si la France suit la position allemande et limite l'usage aux moins de 65 ans.
"La plupart des participants à ces études avaient entre 18 et 55 ans. Il n'y a pas encore assez de résultats chez les participants plus âgés (plus de 55 ans) pour fournir un chiffre sur la manière dont le vaccin fonctionnera dans ce groupe."
"Toutefois, une protection est attendue, étant donné qu'une réponse immunitaire est observée dans cette tranche d'âge et sur la base de l'expérience acquise avec d'autres vaccins (...) le vaccin peut être utilisé chez les personnes âgées."
Restent d'autres passages dignes d'intérêt, comme cette mention répétée de "Best Reasonable Efforts". Astra Zeneca fait-elle vraiment les "meilleurs efforts raisonnables" pour livrer les 300 millions de doses prévues à l'UE ? (via @AnnaDi_Mario)
D'après cette journaliste de la BBC, l'enjeu pour la Commission européenne est de démontrer, en rendant public ce contrat, qu'Astra Zeneca se doit de livrer en Europe des doses produites actuellement en Grande-Bretagne.