Rappel: ce ne sont ni Vidal ni Blanquer qui lancent l'attaque frontale contre l'université mais Macron en juin 2020, l'accusant de "casser la République en deux". Depuis, cette thématique d’extrême droite s'est imposée au sommet de l’État comme stratégie politique et électorale.
Le 10 juin 2020 Macron déclare: "le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux". lemonde.fr/politique/arti…
Cette déclaration injurieuse vise à contrer l'essor des mobilisations contre les violences policières organisées par @laveritepradama et la jeunesse des quartiers populaires de banlieue à la suite de l'assassinat de George Floyd le 25 mai 2020. lesinrocks.com/2020/06/02/act…
A l'origine, il s'agit donc d'une attaque contre les mouvements sociaux, en particulier contre l'alliance politique en formation entre la jeunesse des quartiers, les opposants à la réforme des retraites et les Gilets jaunes. liberation.fr/france/2020/06…
Le 14 juin 2020, au lendemain de la manif à République contre les violences policières, Macron célèbre le "patriotisme républicain", "l'ordre républicain" et fustige le "communautarisme", la "réécriture haineuse ou fausse du passé" par les "séparatistes".
La "réécriture du passé" étant décrétée impossible, l'identification entre travaux universitaires sur les questions raciales et "séparatisme" militant, voire propagande islamiste, devient une arme d'unification politique à la droite de la droite. nouvelobs.com/idees/20201027…
Le gouvernement ratifie et amplifie alors les attaques médiatiques incessantes qui, depuis des années, ciblent l'université à coups d'articles et de dossiers délirants sur le soi-disant "islamo-gauchisme" qui y sévirait. Dernière attaque en date: Le Figaro du 12 février 2021.
Dans ce contexte d'imposition de la thématique du "séparatisme" dans l'opinion – qui aura préparé le passage de la "loi contre le séparatisme" et la campagne présidentielle de 2022 – les attaques contre l'université n'ont cessé de s'aggraver. Voir ce fil:
Le Figaro vient de publier un dossier sur la "véritable histoire" (entendre: non "manichéenne") de la guerre de Sécession. Pourquoi malgré sa lamentable nullité en parler ici? Parce que les enjeux dépassent le seul cadre états-unien.
Le dossier se présente comme une analyse de la "flambée" de "fureur mémorielle" qui traverserait les Etats-Unis sur la question de l'esclavage, et qui contaminerait la France. La cible du dossier est ainsi la "repentance occidentale" lefigaro.fr/histoire/2017/…
D'après le dossier, l'esclavage fut une cause de la guerre parmi d'autres, comme les "oppositions" économiques et culturelles entre Nord et Sud – comme si celles-ci n'étaient pas directement liées à l'esclavage. En fait, le but du Sud fut de défendre voire d'étendre l'esclavage.