Bon, vous n'êtes pas/plus universitaire ou étudiant, et vous entendez Le Point, Valeurs Actuelles, le Figaro, Cnews, Marianne, expliquer que ces lieux de recherche et d'apprentissage sont désormais soumis à une terreur islamo-indigéno-intersectionnelle-djendeur-queer.
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La psychologie humaine est très impressionnée par la répétition : si Élisabeth Badinter, Raphaël Enthoven, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, et autres berniques des studios de radio le martèlent jour après jour, c'est que ça doit être vrai, n'est-ce pas.
Eh bien comme disent les complotistes : vérifiez par vous-mêmes ! Allez-y voir, causez à des gens qui sont à l'université, et demandez-leur ce qu'il en est vraiment. Vous serez surpris du fossé qui sépare le fantasme de la réalité.
On m'a dit par exemple qu'à Paris 8, ma propre université (celle qui est la plus expressément visée par les bavardages qui commencent par "dans certaines universités..."), des cours étaient interdits aux blancs.
Je crois que je le saurais.
(ce qui est arrivé, un samedi après-midi, en 2016, sans rapport avec des cours, c'est qu'un des ateliers d'une journée d'étude sur le racisme était (sans vigiles à l'entrée) censément réservé aux personnes victimes de racisme. Voilà, c'est toute l'histoire)
Alors certes, l'université actuelle est plus sensible aux questions de féminisme : oui, on fait en sorte que les jurys soient paritaires, quand j'invite des auteurs je fais attention à respecter la même règle. Certes les histoires de harcèlement sexiste ne passent plus.
Ceux que ça chagrine devraient se poser des questions.
Certes, régulièrement on nous sort un coup de force (des étudiants piétinent un livre de Hollande, des étudiants auraient menacé de perturber une conférence de machin ou bidule qui a préféré ne pas venir...).
Big deal. Ce n'est ni général ni massif, et ça se voit ailleurs.
Reste qu'en termes de variété de recherches, d'opinions, et de qualité de dialogue, l'université me semble incommensurablement supérieure aux plateaux de CNEWS où l'intelligence, l'information et la parole sont réduites à une caricature triste et sale.
Je dois dire que ça m'a choqué que ma ministre (que j'ai rencontrée brièvement, elle semblait plutôt sympathique et je le suppose assez sincèrement engagée pour l'université) amène de l'eau croupie au moulin à réaction qu'est Cnews, parce qu'elle sait où est le vrai.
Elle dit que l'université se régule par ses pairs, et on est d'accord, mais elle cause des dommages rien qu'en acquiesçant quand Elkabbach délire sur une collusion maoïstes-Khomeinistes à l'université (Alerte sécurité Elkabbach, votre dernière mise-à-jour date de 1979 !)
Enfin bref, si vous croyez toutes ces bêtises MAIS que vous avez sincèrement envie de savoir, écoutez nous (enseignants, étudiants) plutôt que d'écouter ceux qui parlent de nous mais n'ont pas mis un pied dans une université depuis vingt ans.
(Ceci dit, à la réflexion, si l'Université était effectivement un lieu de convergence entre islamistes et féministes ou islamistes et queer, ça serait carrément précieux !)
J'en profite pour re-re-re-publier cet antique billet de blog de mon cru : "Qu’est-ce que ça signifie qu’être enseignant à Paris 8 ?" (car on m'insulte souvent du fait de mon lien à cette université !) hyperbate.fr/castagne/2017/…
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Ce projet était un peu fait pour moi, je suppose, parce que j'ai toujours été fasciné par les encyclopédies, les dictionnaires ou les listes.
Attention, je raconte ma vie ⏬
J'imagine que c'est d'abord dû à ma mauvaise mémoire : j'aime noter. Mon père a ce toc aussi, il a accumulé des tonnes de notes, de documents, notamment liés à son métier (ingénieur dans les communications radio), dont il ne se séparerait pas mais qui ne servent plus à rien...
En tout cas, tout petit, j'aimais commencer des cahiers dans lesquels je racontais tout de que j'avais appris : le vocabulaire de la voile, les dieux égyptiens, l'alphabet Morse ou que sais-je.
J'imagine que c'est le genre de manie qui font finir prof.
Entre 1984 et 1990, je faisais du graffiti. Je faisais même partie de la quinzaine des tout premiers auteurs de graffiti "new yorkais" à Paris, des "tagueurs" (même si je n'ai jamais été porté sur le tag (signer pour signer), ce que j'aimais, c'étaient les fresques.
J'avoue que ma première fresque n'était pas très belle.
J'ai entraîné mon petit frère dans cette histoire, aussi...
Je suis hyper-triste.
C'est pas Amazon qui tue la librairie, c'est Zara, H&M et Starbucks, qui séduisent les bailleurs avec des loyers inaccessibles à des commerces souvent tout à fait rentables mais pépères tels que les librairies.
Combien de trucs j'ai trouvé chez Boulinier ! Le pilon devait être moins à la mode, et tout un tas de bds géniales mais sans public étaient vendues là-bas : l'éphémère édition française de Mad Magazine, des tas de bds Albin Michel, Spécial USA, Humanoïdes associés, (à suivre),...
C'est aussi là que j'ai acheté tous les numéros du Petit Psikopar Illustré (période fanzine A5), avec des auteurs du square (Willem, Gébé, Wolinski) et de Fluide (Goossens, Edika).
!!! Attention !!! le thread qui suit n'a aucun intérêt, je me parle tout seul.
Et encore une fois je parle du fameux professeur Raoult. /...
.../ Sur Facebook, pas mal d'amis sont énervés quand je parle de Raoult, puisque je suis ostensiblement raoultosceptique. Certains croient même que je ne parle que de ça !
.@jm_geridan s'est amusé à compter mes posts depuis le 25 mars : 5% sur Raoult (en ralentissement) /..
../ 5% c'est beaucoup et c'est pas tant que ça. Peut-être que l'algorithme de Facebook présente particulièrement ces posts à mes amis raoultophiles raoultolâtres raoultodules et raoultocurieux ?
Bon, bref : est-ce que le sujet m'obsède ? /..