J'aimerais bien comprendre d'un point de vue de procédure contentieuse comment un tribunal espagnol peut rendre une décision à propos d'une décision d'une association suisse, a fortiori quand la décision n'a pas (encore?) été prise.
Logiquement, si l'UEFA prend cette décision, seraient compétents :
- les juridictions prévues dans la réglementation UEFA (clause compromissoire ? donc le TAS ?) ;
- les juridictions suisses ;
- le TPIUE / la CJUE si la Commission européenne a rendu une décision.
Non ?
De ce que je comprends de l'AFP et de @RafSalh, le tribunal dit uniquement que l'UEFA ne peut pas empêcher la création, en Espagne, de la société qui porte la Super League. En revanche, le tribunal ne dit pas que l'UEFA ne peut pas prendre de mesures contre les clubs frondeurs.
Donc le tweet suivant de Reuters me reste incompréhensible :
"Les organisateurs de la Super League avaient tout anticipé, sauf la résistance des supporters et des joueurs".
@derspiegel Le contrat de la Super League fait 167 pages.
Il prévoit que 8% des recettes des droits TV (environ 400 millions d'euros selon eux) auraient été allouées à la "solidarité" et au caritatif.
Le Spiegel confirme que JP Morgan devait seulement avancer les fonds (3,53 milliards d'euros).
Les clubs devaient s'engager à rester au moins 23 ans en SuperLeague et rembourser 6,1 milliards d'euros à JP Morgan (en gros JP Morgan doublait sa mise).
Quand les abonnements télé sont trop chers, on se rabat sur des résumés. Voir un match en différé, quand on connaît le score, ça dénature l'esprit du sport : l'incertitude.
Donc c'est une consommation de formats courts par défaut.
Et quand on prend l'habitude de ne consommer que des résumés avec les actions et les buts, on n'apprend évidemment pas à comprendre un match sur 90 min.
C'est un problème d'accessibilité et de possibilité de s'éduquer à la compréhension des 90 min.
Pas un problème de durée.
Aucun doute qu'ils ont sous-estimé l'intensité, la virulence et l'universalité de la réponse des supporters. Ce qui a poussé les dirigeants politiques même les plus élevés à s'impliquer.
Les clubs dont les propriétaires sont sensibles au politique ont cédé. Et tout s'est effondré
Ils essaieront encore. Mieux préparés. Soit avec une super league, soit par une énième dénaturation de la Ligue des Champions.
Mais là on va profiter de la timbale qu'ils viennent de manger dans les dents.