L'aire jouxte une déchetterie et les lignes de train, elle est entourée de plusieurs industries.
Elle est le seul lieu de halte légal disponible pour les "gens du voyage" dans cette commune. Et située à 2000 mètres de l'incendie actuellement en cours.
L'aire est également située en zone inondable, comme l'usine.
En reprenant mes chiffres, il y a actuellement en France une quarantaine d'aires d'accueil situées à proximité (moins de 500 mètres) d'un site SEVESO.
Avec des exemples complètement aberrants qui auraient pu être facilement évités.
4 exemples d'aires à proximité directe d'un SEVESO, dans l'ordre :
- Strasbourg
- Nantes
- Andrézieux-Bouthéon (42)
- Puget-sur-Argens (83)
En France plus de 51% des lieux d'accueil réservés aux "gens du voyage" subissent des pollutions et des nuisances environnementales visibles du ciel.
La raison première est évidemment la relégation des aires loin des espaces habités, on ne veut pas voir les GDV dans les villes et en même temps on ne veut pas dépenser des fortunes en raccordement et en viabilisation des terrain.
Résultat : plus de 70% des aires sont situées dans des espaces inappropriés, souvent à proximité d'installations elles-même isolées en raison des nuisances qu'elles produisent (déchetterie, usine, station d'épuration, autoroute, aeroport, centrale électrique ...).
Les résultats sur la santé ne sont pas déterminés avec exactitude car très peu d'études portent sur les conséquences directes de la localisation (et la qualité) des aires sur ses usagers. Ce que l'on a c'est une espérance de vie des GDV de 15 ans inférieure à la moyenne nationale
Ce chiffre aussi mérite d'être réactualisé puisqu'il date de 2001. Pour le reste ce qui frappe en pratique c'est le constat de l'importante part des habitants de ces lieux qui sont malades. Là aussi on manque de chiffres.
Santé Publique France mène actuellement une étude en Nouvelle Aquitaine, dont les résultats sont très attendus.
Quant aux conséquences psychologiques et sociales d'enchainer et d'avoir légalement accès seulement à des environnements dégradés et relégués, je vous laisse imaginer ce que ça peut produire.
La localisation des aires en France est une illustration parfaite du fait que des personnes déjà victimes de discriminations raciales vivent souvent dans les environnements les plus pollués.
C’est exactement le cas ici, ces aires sont spécialement conçues et réservées pour les « gens du voyage », c'est-à-dire un ensemble de communautés historiquement discriminées (Manouches, Sinté, Kalé, Yéniches, Rroms…).
Plus grave, la localisation comme la conception de ces espaces font l’objet d’un choix des collectivités et de l’Etat.
Impossible d'ignorer le lien entre ces inégalités environnementales subies et l’antitsiganisme diffus qui s’exprime dans notre société.
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Le vendredi 28 mai se tient une présentation publique des recherches sur la persécution des personnes dites nomades en France de 1940 à 1946, et le recueil de témoignages écrits et oraux qui ont eu lieu entre 2019-2021.
L'évènement est public et gratuit, les détails ici ⤵️
Il s'agit d'un évènement important qui n'arrive pas très souvent, ces matériaux de recherche vont être extrêmement précieux tant sur le plan scientifique, que mémoriel.
L' @ERIAC_official propose une carto interactive et participative des lieux de mémoire symboles des faits de résistance des collectifs ou personnes romani (Rroms, Manouches, Sinté, Kalé...) et Voyageurs en Europe pendant la seconde guerre mondiale.
Magnifique cas de figure dans le figaro où l'antitsiganisme d'un maire de droite le fait devenir écolo <3
Nous ne sommes pas beaucoup de communautés en France à être capables de tels miracles. lefigaro.fr/actualite-fran…
Le cas d'espèce : des Voyageurs achètent un terrain 12 000 euros en bord de mer, le maire ne se rend compte qu'après la transaction qu'il s'agit de gdv, les riverains paniquent à l'idée de voir des caravanes dans leur commune.
La mairie rachète le terrain pour 125 000€
Les Voyageurs (pas bête la guêpe) ont réclamé 300 000€ quand ils ont vu l'édile paniquer à l'idée d'avoir des manouches sur son bord de mer.
Depuis quelques mois j'encadre une équipe de jeunes avec qui nous recensons les discours antitsiganes sur les réseaux.
Ça fait 7 heures que je traite des centaines de captures d'écran de haine pure pour analyse et là j'ai juste envie d'hurler dans un coussin.
La masse et la diversité des expressions haineuses est impressionante. C'est juste insupportable. De se sentir avili, rabaissé à un parasite, réduit à un fléau à exterminer. C'est une vraie souffrance de prendre ça dans la gueule depuis gamin, mais là l'effet de masse est hard.
Dites-vous que toute cette merde s'étale à visage découvert, c'est tellement commun qu'ils ne semblent même pas avoir conscience de leurs mots. Sur Twitter, Facebook, TikTok, Insta, même sur Linkedin, on a des pro qui publient des insanités racistes sur leurs réseaux pro !