Thread by @DocteurGonzo4

« Ces initiatives interpellent, y compris parmi les historiens. Même lors du Centenaire de 1971, l’archevêque de Paris avait opposé une fin de non-recevoir à l’extrême droite qui réclamait une messe solennelle »

👉🏻 charliehebdo.fr/2021/05/religi…

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24 Mai 1871. Lors de l’insurrection populaire la plus puissante du XIXe siècle les Communards exécutent 6 religieux, dont l’archevêque de Paris Mgr Darboy et imposent à ces petits dictateurs la séparation de l’Église et de l’État, bien avant la loi de 1905.

Deux jours plus tard, dans la rue Haxo (XXe), la foule chope 11 religieux, 35 gendarmes et quelques « mouchards » restés loyaux aux versaillais, la bourgeoisie autoritaire qui allaient bientôt ré instaurer son autorité illégitime sur le peuple français dans un bain de sang.

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Les communards mettent en place la justice et l’école gratuite pour tous, l’abolition de la conscription, la réquisition des logements vides, la promotion de l’égalité de salaire hommes/femmes, la reconnaissance de l’union libre et les enfants nés hors mariage…

Ils inventent une autre façon de vivre et posent les bases d’une République sociale et universaliste, d’une société émancipatrice et égalitaire.

Ils capitulent le 29 mai 1871, écrasée par le gouvernement sans pitié d’une IIIe République naissante. Très vite, le catholicisme triomphant décide d’ériger une paroisse sur le lieu où sont tombés les prêtres.

C’est donc là, 150 ans après, en mai 2021, que l’Église célèbre l’événement avec force : conférences, visites des tombeaux des religieux, messes et prières. En point d’orgue, samedi 29 mai, « sous réserve d’accord préfectoral », une « marche des Martyrs ».

Dimanche 30 mai, c’est l’apothéose avec une messe solennelle donnée par l’archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit. Une initiative qui se veut « spirituelle », « pour mieux saisir le mystère du martyre des otages ».

Cette mémoire «versaillaise» selon les termes d’Éric Fournier, maître de conférences en histoire à Paris I Panthéon-Sorbonne est habituellement plutôt le fait « de la France ultra-catholique ».

D’ailleurs, sur le site de l’extrême droite catholique Riposte catholique, « le portail de la réinformation catholique au quotidien », on commémore non pas « les martyrs » mais « les massacres de la Commune ». À sens unique.

Il valait mieux aller voir du côté du mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise, où se tenait une journée « populaire et festive » alors que le pouvoir actuel parachève le détricotage pièce par pièce de tout ce que la lutte sociale avait conquis.

Qui sait, peut-être le diocèse de Paris a t-il prévu de dire un mot sur le dépeçage du code du travail, de nos droits, de nos libertés ou de notre démocratie, ces « martyrs » de tant de gouvernements successifs.