Dans une lettre ouverte publiée jeudi, 514 journalistes américains appellent les médias à modifier leur couverture de la Palestine, affirmant que la presse a abandonné les valeurs de recherche de la vérité. medialetterpalestine.medium.com/an-open-letter…
« Nous avons manqué à notre devoir de vérité envers le public avec un récit qui obscurcit les aspects les plus fondamentaux de l’histoire: l’occupation militaire d’Israël et son système d’apartheid. »
« Pour le bien de nos lecteurs et de nos téléspectateurs — et de la vérité — nous avons le devoir de changer de cap immédiatement et de mettre fin à cette faute professionnelle journalistique qui dure depuis des décennies. »
« Les preuves de l’oppression systématique des Palestiniens par Israël sont accablantes et ne doivent plus être aseptisées. »
« Ces termes - apartheid, persécution, suprématie ethnique - sont de plus en plus reconnus sur le plan institutionnel après des années de plaidoyer palestinien, et nous, en tant que journalistes, devons nous remettre en cause et refléter cette réalité»
« la rhétorique utilisée dans la couverture récente du quartier de Jérusalem-Est, Sheikh Jarrah. Les médias qualifient souvent d'«expulsions » ce qui est en fait le déplacement forcé de Palestiniens – illégal au regard du droit international et potentiellement un crime de guerre»
«Ce terme implique de façon trompeuse un «différend immobilier»entre un locataire et un propriétaire, ce qui est une description inexacte de la situation.L’ONU considère jérusalem-Est comme territoire occupé, les revendications territoriales d’Israël n’y sont pas reconnues.»
« Plus important encore, l’utilisation de ce terme ignore sciemment l’objectif bien documenté du gouvernement israélien d’établir et de maintenir la domination ethnique sur les Palestiniens. »
«Les derniers jours du ramadan, les forces israéliennes ont violemment attaqué des fidèles dans l’enceinte de la mosquée Al Aqsa avec des gaz lacrymogènes et des LBD .Les journalistes n’ont pas qualifié cela d'« attaque » ou d'« agression » contre les Palestiniens...»
« mais ils ont utilisé plutôt les termes d'« affrontement », de « clashs » comme si les deux parties partageaient la même responsabilité et la même autorité dans l’escalade de ces violences. C’est faux »
« Lorsqu’Israël a attaqué Gaza, les médias ont présenté les faits comme un « conflit » entre deux entités égales, ignorant l’asymétrie totale du rapport de force . »
« Sous couvert d’objectivité, les roquettes tirées sur Israël - qui ont causé beaucoup moins de dégâts que les frappes aériennes israéliennes - ont été couvertes et évaluées au même niveau qu’Israel qui bombardait des hôpitaux et rasait des bâtiments civils entiers »
« atténuant ainsi l’ampleur presque unilatérale de la violence et de la destruction. »
« L’asymétrie du contexte ne s’étend pas seulement au langage que nous utilisons; les histoires ont tendance à amplifier de manière disproportionnée les récits israéliens tout en supprimant les récits palestiniens. »
« Trop souvent, les médias retranscrivent sans jamais les remettre en question, les narratifs de l’armée israélienne concernant son attaque contre Gaza sans jamais réclamer de preuves, en dépit d’éléments qui démontrent de fausses informations des responsables israéliens. »
« Le bilan humain des bombardements israéliens est incontestable : des centaines de morts, dont plus de 65 enfants. Si les déclarations faites par les responsables israéliens et leurs défenseurs pour justifier le meurtre de civils n’ont jamais été contestées...»
« les Palestiniens eux ont vu leur humanité être remise en question par des journalistes qui ne cessaient de leurs demander s’ils soutenaient la violence ou les roquettes du Hamas. »
« En tant que journalistes, nous avons une mission essentielle dans une société libre et démocratique, le pouvoir d’informer les citoyens et de guider le débat national, que ce soit dans les foyers à l’heure du dîner en famille ou jusqu’au Capitole. »
« Nous appelons les journalistes à dire toute la vérité contextualisée sans crainte ni faveur et à reconnaître que minimiser l’oppression des Palestiniens par Israël ne respecte pas les normes d’objectivité de notre profession. »
« Nous avons l’obligation déontologique sacrée de bien faire notre travail. Chaque fois que nous ne rapportons pas la vérité, nous manquons à notre devoir de vérité envers nos lecteurs, notre public, à notre objectif et enfin de compte, au peuple palestinien. »
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