[CPGE et Parcoursup] Allez, un petit thread du samedi, parce que j'en ai un peu marre de lire des choses fausses sur (la plupart) des prépas.
Comme indiqué plusieurs fois, il y a de nombreuses CPGE qui ne sont pas pleines (voire même qui peinent à survivre) alors qu'ils ont des résultats "comme les autres". La raison la plus courante : c'est dans une ville "peu vendeuse" ou dans une prépa "peu connue".
Le problème est multiple, et causé par les élèves, les parents d'élèves, et aussi la méconnaissance réelle du parcours CPGE.
- les élèves veulent les meilleurs prépas parce que ça fait bien d'être à Henri IV, et c'est le déclassement d'être à [insérer une prépa non parisienne]
- les parents d'élèves sont biaisés par les reportages de soit-disant journalistes qui ne connaissent que la CPGE littéraire d'Henri IV et se base sur les quelques commentaires d'anciens pour en faire une généralité des CPGE. Il y a d'autres raisons, plus compréhensibles
(internat si loin, tarif du logement, ...).
- les collègues du secondaire ont pour certains une méconnaissance du système CPGE et pensent (en toute bonne foi) que seules les "brutes" excellentes peuvent vaguement s'en sortir avec un 3 de moyenne.
il arrive aussi que les collègues ne parlent pas des CPGE parce que, ne connaissant pas le système, ne veulent pas dire de bêtises.
Remettons donc toutes les choses au clair. Dans la plupart des CPGE, la moyenne de classe n'est pas de 2. Les étudiants ne sont pas humiliés,
considérés comme des objets jetables, qui seront virés quand les profs, considérés comme des dieux, le décideront. Les étudiants ne sortiront pas de CPGE sans rien, et non, l'université n'est pas "une honte" pour ceux sortant de CPGE.
Tout ça ce sont des clichés qu'on entend !
-> un élève de lycée, sérieux, motivé et volontaire aura une place en CPGE (avec toute la diversité des CPGE : scientifiques, éco, littéraire, ENS).
Mes meilleurs étudiants ont souvent été des lycéens sérieux, mais pas excellents.
-> lorsqu'on fait des voeux sur Parcoursup, il faut envisager des prépas de tout niveau pour éviter les déconvenues : des "cotées", des CPGE de grandes villes et des CPGE de proximités. Se faisant, un élève sérieux aura une CPGE. On a des étudiants à 10 de moyenne au lycée !
-> dans la plupart des CPGE, les professeurs seront à la disposition des étudiants pour les aider, les encourager, parfois (souvent) les chouchouter. On le sait, c'est épuisant et éprouvant de travailler beaucoup, et personne n'est surhumain (et ce n'est pas ce qu'on demande!)
En CPGE, oui vous aurez du travail (les cours, les interrogations orales, les DS, les devoirs, les DM,...).
Mais...
-> vous pouvez vous détendre aussi ! Certains continuent le sport, d'autres sortent le samedi, selon les désirs de chacun. Je le conseille même.
-> peu importe la CPGE, le programme est le même. Il n'y a qu'un seul programme et toutes les prépas le font. Oui, certaines prépas préparent (sous-entendu via les DS/DM) que les "grandes écoles" quand d'autres visent plus bas. Ce qui n'empêche pas d'avoir des bons admis
car on encouragera tout étudiant au maximum de ses capacités et on le préparera aux meilleurs écoles. Arrêtez de croire que seules 6-7 prépas permettent d'avoir l'ENS, l'X, Centrale Paris ou HEC.
-> enfin, ne vous censurez pas. Lycéen, j'étais à Noisy-le Grand, ville du 93, dans un établissement où la norme n'était pas la CPGE. On m'en a parlé en terminale, grâce à mes professeurs de maths/physique et j'ai pu avoir une CPGE puis intégrer l'école que je voulais.
Le plus important, c'est d'être capable de travailler, d'avoir de l'intérêt et de l'envie de découverte. Parmi mes étudiants, j'ai eu des poussifs qui étaient à fond au lycée, des "glandeurs" en lycée qui se sont révélés, des sérieux qui en avaient encore sous le coude...
Tous (je dis bien tous) les étudiants sérieux (pas "bons", pas "gros bosseurs", je dis sérieux) ont intégré une école, ou ont fait le choix de continuer à l'université. J'en profite pour indiquer que les universités ne sont PAS des "sous-choix". Les collègues à l'Université
vous pousseront tout autant, avec leurs difficultés (manque de moyen, ...). Si vous avez besoin de liberté, et que vous savez travailler en autonomie, n'hésitez pas : l'université est surement votre meilleure chance !
Je termine : j'ai "ouvert" deux CPGE de proximité (ECE à Neuilly-sur-Seine qui recrutaient absolument pas à Neuilly, et ATS à Lannion), et suis dans une autre ECE de proximité à Saint-Brieuc. On a du mal à remplir les classes, alors que pourtant, nos étudiants intègrent,
et intègrent bien même. Pourquoi ? Quand on demande aux lycéens, "oui mais c'est une petite prépa donc on n'aura rien", "seule [telle prépa] nous permettra d'intégrer",...
Stop aux préjugés, arrêtez de vous sous-estimer, et arrêtez de sous-estimer les CPGE de proximité.
J'ai eu des étudiants merveilleux, et voir ce qu'ils deviennent est encore plus gratifiant. Merci sincère à eux.
PS: désolé, je suis loin d'avoir 152 de QI...
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Se pose une fois encore, la question de travail d'enquête effectué par les journalistes. Ici, par exemple, une étude rapide du dossier Parcoursup de l'élève aurait permis de remarquer qu'en étant 9e en maths dans un établissement correct, il n'a mis que des CPGE très demandées
(Hoche, Louis le Grand, Stanislas, Charlemagne...). Bien sûr, vu le nombre de très bons dossiers reçus dans ces établissements, il n'a pas été classé. C'est dommage, parce qu'il l'aurait surement été dans de bonnes prépas qui, certes, ne sont pas "le top 5 parisien"
mais l'aurait amené tout de même au maximum de son potentiel (et s'il a le niveau, à l'ENS/X/Centrale/Mines/...). Mais pour cela, il faudrait que les journalistes enquêtent correctement, que les parents et élèves comprennent que toutes les CPGE préparent avec le même programme