#AutourDuContratDeCapacité #abstention
S'il y a quelque chose à retenir de cette abstension record, c'est à quel point le modèle de participation politique dominant est fragile.
Plutôt que de se demander comment refaire voter, il serait temps d'interroger l'importance du vote.
S'il y a quelque chose à retenir de cette abstension record, c'est à quel point le modèle de participation politique dominant est fragile.
Plutôt que de se demander comment refaire voter, il serait temps d'interroger l'importance du vote.
On se représente souvent la capacité à raisonner, débattre et se mobiliser comme la ressource cognitive essentielle à la démocratie libérale. Un.e citoyen.ne qui n'atteindrait pas cet idéal cognitif est plus ou moins exclu de la vie politique.
Historiquement, c'est la mise en doute de cette capacité chez les femmes, les personnes non-blanches et les pauvres qui a permis de légitimer leur exclusion de la vie politique.
Il n'est pas simplement question ici de préjugés mais de rapports de pouvoir qui produisent la différence puis qui la prennent comme prétexte.
Le handicap n'a pas été découvert au XIXème siècle, mais il a été produit par un contexte social dans lequel
Le handicap n'a pas été découvert au XIXème siècle, mais il a été produit par un contexte social dans lequel
il était normal de discriminer les populations jugées inaptes à une certaine idée de la vie en société, en plein essor du capitalisme industriel. De même pour les autres rapports de domination qui structurent notre société.
Les mouvements de libération qui ont eu pour but de lever cette exclusion politique à travers l'histoire se sont souvent construit sur l'affirmation que, contrairement à ce qui était affirmé, ces populations étaient bien capables de remplir leur devoir de citoyen.
Mais le problème, c'est que cet idéal de capacités cognitives qu'on place au centre de la démocratie représentative est illusoire. Nous ne sommes pas absolument maîtres de notre environnement comme on aimerait bien le croire.
Faire de cette conception de la participation politique le but à atteindre pour les populations qui ont été historiquement exclues de la sphère publique, c'est reconduire cette exclusion pour celleux qui n'ont pas la possibilité d'y souscrire.
On s'attend à ce que les citoyen.nes appartenant à ces populations fassent l'effort de devenir "un dominant comme les autres", mais comment est ce qu'on est censé se sentir inclus quand ceux qui nous représentent sont très majoritairement des hommes blancs cis bourgeois valides?
Comment faire pour participer à la sphère publique quand nos conditions matérielles (enfermement, difficultés à s'enregistrer, précarité, instabilité géographique, absence de papiers...) font du chemin qui va jusqu'au bureau de vote un parcours d'obstacles?
Il devient urgent de repenser les modes de participation politique et de lutter contre les rapports de domination qui maintiennent l'exclusion.
Plus que les élections, ce sont les Prides radicales, la rave de Redon, l'hommage à Clément Méric, la victoire des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, la mobilisation pour la #deconjugalisationAAH... qui ont le plus fait politiquement ces dernières semaines.
Pour aller plus loin sur ces questions :
https://twitter.com/Patchwork_vid/status/1403359589467406340
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