Républicain, procureur à Lyon en 1871, Louis Andrieux participe à la répression de la Commune (qq années + tard, il engendre Louis Aragon mais c’est une autre histoire). Ds ses souvenirs, il raconte une anecdote savoureuse de la mi-juillet 1871 : l’église au drapeau rouge.⤵️🚩 1/
« Bcp + tard, vers le milieu de juillet 1871, et, par csqt, lgtps après le rétablissement de l’ordre, je reçus au parquet la visite d’un vénérable prêtre, curé de la commune de Vaugneray. 2/
Il venait me demander de faire enlever le drapeau rouge qui insultait à la piété et au patriotisme des fidèles sur le clocher de son église.
Je m’étonnai d’apprendre que le "haillon de guerre civile" voisinait avec la croix sur l’église de cette paisible commune.
3/
J’ouvris une enquête ; j’entendis le juge de paix, M. Perrin de Bénévent, fort attaché aux idées les + conservatrices, autant par ses sentiments personnels que par ses traditions familiales ; il me dit cette stupéfiante déclaration : 🧐🎩
4/
"- Après le 4 septembre, me dit-il, ds l’intérêt de l’ordre, j’ai cru devoir donner un gage d’adhésion au nouveau gouvernement. Je suis venu moi-même à Lyon acheter de l’étoffe rouge ; puis j’ai convoqué à mon audience les gardes champêtres de ttes les communes de mon canton,
5/
et j’ai donné à chacun d’eux le calicot nécessaire pour fabriquer le drapeau de la République, en les invitant à le placer sur le clocher de leur église." 🟥✂️🚩⛪️😇
6/
Je n’ai pas besoin de dire que l’erreur du juge de paix de Vaugneray fut réparée sans résistance, et que la satisfaction du curé fut partagée par tous ses paroissiens. »
7/
Membre et combattant de la Commune, caché à Paris puis exilé en Angleterre, Eugène Pottier rédigea l’incontournable « Internationale », certes, mais aussi la chanson « L’économie politique » (dont il reste à composer la musique…) !⤵️🎶
[🎨 : Morèje] 1/
« De tous les droits que l’homme exerce,
Le plus légitime, au total,
C’est la liberté du commerce,
La liberté du Capital.
La loi ? C’est l’offre et la demande,
Seule morale à professer !
Pourvu qu’on achète et qu’on vende,
Laissez faire, laissez passer !
2/
Et que rien ne vous épouvante !
Y glissât-il quelque poison,
Si le marchand double sa vente,
Le succès lui donne raison.
Que ce soit morphine ou moutarde,
Truc chimique à manigancer...
C’est l’acheteur que ça regarde,
Laissez faire, laissez passer ! 🌭💉
3/
Pluie d’été, épidémies parisiennes maîtrisées : c’est ce que prétend la lettre adressée le 14 juillet 1871 par une Eugénie Desnoyers à son époux Charles Mertzdorff...⤵️☔️🩺 1/
« Montmorency
Vendredi 14 Juillet 71
1h
Mon cher Charles,
[…]je n'ai que de bonnes nvelles à te donner. Notre ptt voyage de 10 heures à la capitale s'est t bien passé, malgré un peu de pluie au commencement de la journée pr descendre à Enghien & gagner le Jardin des Plantes.
2/
Nous y étions à 9h ½ pr le déjeuner [chez Henri Milne-]Edwards ; ns sommes restées avec Aglaé et les autres jusqu'à 1h à travailler. Petit Jean est un peu souffrant de dérangement, mais peu de chose ; M. Dewulf, qu'on avait demandé, a dit que jamais l'état sanitaire de Paris
3/
Après la Commune, la bataille se livre aussi ds la presse. Marx, régulièrement désigné comme instigateur du soulèvement parisien, s’acharne à répondre systématiquement, via articles, interviews, ou par lettre comme le 13 juillet 1871 au directeur du Morning Advertiser :⤵️📩 1/
« Londres, le 13 juillet 1871
Monsieur,
Dans votre éditorial d'aujourd'hui, vous citez une série de phrases telles que : "Londres, Liverpool et Manchester en effervescence contre le Capital honni", etc. et vous m'en attribuez généreusement la paternité. 😏
2/
Permettez-moi de vs déclarer que ttes les citations sur lesquelles repose votre article, sont de bout en bout des faux. Vs avez sans doute été induit en erreur par les inventions de la police parisienne que l'on fait passer quotidiennement sous mon nom dans les journaux,
2/
Dans l’Année terrible, Victor Hugo consacre au mois de juillet 1871 un éloge lyrique de Paris : la raison tonne dans le cratère de la capitale, dont le martyr enflammé éclaire l’histoire universelle (en gros) !⤵️🌋✍️ 1/
« O ville, que ton sort tragique est enviable !
Ah ! ta mort laisserait l’univers orphelin.
Un astre est dans ta plaie ; et Carthage ou Berlin
Achèterait au prix de toutes ses rapines
Et de tous ses bonheurs ta couronne d’épines.
Jamais enclume autant que toi n’étincela.
2/
Ville, tu fonderas l’Europe. Ah! d’ici là
Que de tourments! Paris, ce que ta gloire attire,
La dette qu’on te vient payer,c’est le martyre.
Accepte. Va, c’est grand. Sois le peuple héros.
Laisse après les tyrans arriver les bourreaux,
Après le mal subis le pire,et reste calme. 3/
Le 9 juillet 1871, Théophile Ferré, communard et « ennemi irréconciliable de l’ordre social » selon la police, est arrêté à Paris rue Saint-Sauveur au terme d’une traque cruelle. Son amie Louise Michel en raconte le détail dans ses Mémoires, en 1886 : ⤵️🍒 1/
2/ « Seulement, il y a un détail qu’on ignore et qui n’a été écrit nulle part jusqu’à ce jour : c’est la façon dont fut opérée l’arrestation de Ferré, le moyen auquel on eut recours pr découvrir sa retraite.
Ttes les recherches avaient été infructueuses ;
3/ on avait peut-être arrêté 5 ou 6 pseudo-Ferré comme on a fusillé 5 ou 6 faux Billioray, 5 ou 6 Vallès.
Que fait-on ? On se dirige vers la petite maison de Levallois-Perret, rue Fazilleau, que l’ancien membre de la Commune habitait avec ses parents.
La Commune n’est pas morte. C’est bien ce que déplore le quotidien nationaliste et phallocrate Le Gaulois : son numéro du 8 juillet 2021 fantasme « La Commune à Londres », mi-asile mi-pays de cocagne où les communards auraient l’audace de survivre.
Attention ça pique !⤵️🌶️🌶️🌶️ 1/
« La Commune à Londres
Ah ! ça, expliquons-nous.
Rien n’est + loin de notre pensée que de mettre en suspicion le zèle de nos gouvernants, cpdt nous ne pouvons cacher + lgtps notre étonnement au sujet des principaux membres de la Commune.
2/
Voilà 1 mois et 1/2 que l’on fouille @Paris ds ts les sens, que l’on dérange nbre de paisibles citoyens et que l’on fait grd bruit à propos des importantes arrestations opérées.
Or, après tt ce tapage, voilà qu’il ns arrive aujd’hui, de Londres, un 4e ami qui ns confirme
3/