Thread by @JulienPain

Encore une fois ce n’est que mon avis, mais je pense qu’il faut continuer à discuter. Pas pour convaincre les irréductibles, mais pour toucher ceux qui hésitent, qui doutent, et qui sont à la périphérie des réseaux de désinformation. THREAD

https://twitter.com/anongodess/status/1426707481238114307

La question de la méthode pour lutter contre la désinformation est évidemment cruciale. Car il est facile de prêcher des convaincus avec nos debunks, tout en se moquant de ceux qui profèrent des contre-vérités. Mais à quoi cela nous mènera-t-il ?

Je rappelle que de grosses échéances électorales approchent et que l’exemple américain, pas si lointain, nous a bien montré que les Fake news peuvent porter au pouvoir.

Notre travail n’est certainement pas de défendre la position du gouvernement. Je le répète à chaque fois, mais dénoncer les mensonges, les revirements et les approximations des décideurs fait partie de notre travail.

D’ailleurs une parenthèse pour ceux qui m’ont interpellé là dessus : oui, dans un premier temps le gouvernement nous a assuré que le #Passanitaire ne serait demandé que dans les gros rassemblements. Et oui il a changé de position. Fin de la parenthèse.

Maintenant comment avoir un impact face à ces réseaux de désinformation ? J’entends bien les arguments de ceux qui disent que discuter est inutile. Avec la célèbre métaphore du pigeon qui joue aux échecs. Je ne suis pas d’accord.

J’ai passé beaucoup de temps à engager le dialogue avec des gens qui niaient des faits évidents et démontrés. Et je pense que c’est toujours fructueux. Pas sur les réseaux. Car sur les réseaux on finit par parler en circuit fermé.

La plupart de ceux qui nous lisent sont d’accord avec nous - et c’est pour ça qu’ils nous suivent. Et les autres sont là pour combattre, agresser, troller. C’est bien différent dans le monde réel.

Les yeux dans les yeux, il est très rare qu’une personne soit uniquement dans l’agressivité. D’expérience, un dialogue est presque toujours possible.

Alors bien sûr, inutile de tenter de convaincre un Richard Boutry ou un Louis Fouché. On ne pousse pas quelqu’un à renier son fond de commerce. Mais ces jusqu’au boutistes sont très peu.

Après les dizaines d’heures que j’ai passées dans la rue à parler avec ces inconnus, je suis persuadé que l’on parvient presque toujours à établir un lien lorsque on est face à face. Et une fois ce lien établi on peut distiller quelques arguments qui feront ensuite leur chemin.

Pour ceux qui ne connaissent pas le travail que j’ai fait dans la rue sur le sujet, c’est ici #instantdétox m.youtube.com/channel/UCRAbw…

Pour finir entendons-nous bien. Je ne parle pas avec quelqu’un qui me tient par exemple des propos antisémites, qui m’insulte ou fait des appels à la violence. Tout cela relève de la justice, pas de moi. Et je les bloque d’ailleurs régulièrement sur les réseaux.

Mais en dehors de ça, oui, je débat, et si possible face à face. Alors ce n’est certainement pas le remède miracle contre la désinformation, et j’espère que vous serez nombreux à avoir vos propres initiatives.

Ca n’est que mon approche, qui vaut ce qu’elle vaut, et qu’on pourrait appeler un Fact checking de terrain.