Me voilà bien ennuyé, car je l'avais promis. Je vais tenir. Mais le commentaire plus bas n'est pas viable car, au lieu de vérifier, j'ai suivi comme un âne bâté. Il faut vérifier, toujours. J'ai réagi comme un 4eB ! #Thread

Parlons donc ados abusé et trajet de vie cabossé 🥳
Bien entendu, l'ado abusé, c'est moi - ce fut, plus exactement. Je n'ai pas pris un abonnement ! Je me suis décidé à en parler pour deux raisons avouables :
La première est qu'avec ce témoignage, j'espère participer à la prise de conscience, lente, très lente, trop lente ; qui émerge en nos contrées dites "latines" (quelle qualification débile). Une petite pierre, c'est mieux que rien.
La seconde est que j'écris sous pseudo ; sans quoi je me serais abstenu. Les vertus du (relatif) anonymat sont parfois inconnues des contempteurs de la discrétion et autres ayatollahs de la transparence.
Il y a certainement d'autres raisons, plus souterraines et égoïstes, mais je ne m'attarde pas dessus. D'ailleurs, avec ce qui m'est arrivé je n'aime pas qu'on s'attarde dessus mon cas krr krr
Ok, j'ai dit que le thread était sérieux — mais figurez-vous que le goût de la blague, des jeux de mots, etc. fait également partie de l'arsenal de défense contre les agressions, aussi surprenant que cela puisse paraître.

(J'étais déjà bien équipé avant soyez rassurés)
Donc, je fus abusé, c'est-à-dire que j'entretins avec une adulte de 40 ans ("une", oui, j'y reviendrai) une relation de type sexuel alors que je n'étais âgé que de 13 ans. Il m'a fallu une psy et 30 ans pour coller le mot "viol" dessus.
J'étais alors en 4eB. (Tu crois que ça vient d'où ?). Je rêvais de devenir prof d'histoire depuis mes 7/8 ans, car, dans mon jeune esprit, c'était le prof qui raconte des histoires.

On n'est pas toujours au point, que voulez-vous.
Et cette dame, justement, était ma prof d'histoire de 4e. Plutôt brillante. J'essayais d'attirer son attention avec de bonnes notes en histoire, de mauvaises en géo, et surtout des mots que je croyais spirituels.
Je crus réussir — petit naïf. Qu'on est bête à cet âge.
De fil en aiguille, des conversations après les cours, puis au printemps la permission de passer chez elle la visiter : elle habitait à environ un kilomètre de la maison familiale.

(J'aurais bien écrit "propriété familiale mais qui-vous-savez me l'a chipée en 1302)
Dire que j'étais flatté, dans ma vanité de coquelet de 13 ans ; est en-dessous de la réalité du sentiment éprouvé. Comment donc ! Moi et mes trois lectures, j'intéressais la prof. Quel génie, ce Robert !
Et, à propos de Robert, je ne tardais pas à voir les siens, #CMKR

Pardon.
Bien que travaillé par l'appel de la nature, environ 26h par jour, j'ai pas vu venir le truc. Pas consciemment. ce fut une sorte de "et maintenant, Blase, flattez-moi". Et me voilà au pieu sans rien comprendre.
On peut dire que je fus servi. Je vous passe les détails, vous situez, j'imagine. Mais cela ne s'arrête pas là. Une relation durable s'ensuivit, durant plus d'un an, année dans laquelle je réalisais peu à peu que j'étais captif. J'avais cru maîtriser, mais, règle :
"Un enfant de 13 ans ne maîtrise rien face à un adulte de 40, cultivé et manipulateur. L'enfant perd, tout le temps, partout."

Point.

Reprenons.
Captif de quelque chose qui me dépassait et me mettait très mal à l'aise. Je tentais de prendre quelque distance — la donzelle étant, de surcroît, en couple avec un prof du même établissement, je pensais la chose faisable.
Que nenni, mon bon. Cette personne s'infiltra alors, sous de fallacieux prétextes, au sein de mon cercle familial, copinant avec mes parents tandis qu'elle co-pinait avec moi.

(J'allais pas la rater hein)
Elle me cherchait, elle voulait affermir son emprise. C'est la réalité crue. Je fus précipité, au sens premier. Comment décrire l'état de néant mental dans lequel je fus réduit ? N'étant pas Stendhal, je vais faire simple : innommable.
*Pause courte à base de rhum*
La nasse. Que dire, et à qui ? J'étais pris au piège. Avouer ça à ma mère, bon sang, quelle torture. À mon père ? Dans ma grande bonté, je ne l'ai pas fait.
Père était sensei en karaté, il avait même monté un dojo. Le connaissant, homme de la pampa, parfois rude (mais toujours courtois), je me représentais sans peine le bon Mawashi-geri des familles s'abattre sur cette femme et je ne pus m'y résoudre.
Et imaginer papa en prison à cause de cette inconséquence, pour le dire élégamment, me dérangeait fortement. Alors je me suis tu.
Ce sentiment de solitude glacée au milieu de l'abîme. Jamais il ne fut aussi puissamment éprouvé, allant jusqu'à structurer une partie de ma personnalité. Je réussis à me dégager de cette emprise, que j'analysais comme telle au cours de l'année de 3e (elle était toujours ma prof)
en usant d'un stratagème : je cochais, lors des vœux, une option rare afin d'échapper au lycée de secteur pour lequel elle demandait sa mutation depuis longtemps. Et la manœuvre réussit : éloigné d'elle définitivement, je pus reprendre le cours de ma vie de façon "normale".
Enfin le croyais-je. Dès la classe de seconde, par réaction, je rejetais l'histoire pour me concentrer sur la littérature. Je me fis remarquer lors d'un exposé sur Novalis, dans lequel je concluais que ce type aurait dû être exécuté à la japonaise, à l'aide d'un katana émoussé.
*Tout en finesse, bonjour nos 15 ans*
Dans le même temps, j'essayais d'entretenir des relations sentimentales de mon âge. De plus, j'étais beau, spirituel et cultivé 😎 Malgré mes immondes t-shirts, je réussis à nouer une relation avec un ange venu du ciel qui s'enjaillait avec le Metaleux qui lisait Voltaire.
Ce ne fut pas de tout repos, et, bien que profondément amoureux, je plantais cette relation. Je vous rassure, rien de "psychopathique" ou de violent. L'inverse, plutôt. Pour le dire franchement, quand le moment se présenta, je n'osais la toucher.
Je louvoyais, prenais prétexte à faire autre chose, parlais mariage et enfants, etc. Un péteux, quoi, comme le nerd archétypal. Un mec qui avait, surtout, assimilé l'acte d'amour (la copulation, quoi) comme quelque chose de sale, de honteux et de destructeur.
Inutile de préciser que le temps de me recaler pour enfin vivre une vie sentimentale classique, j'ai ramé pire qu'un athénien à Salamine !

(Et pourtant, j'en avais du thème : il stocke, le Robert.)

(auto-ippon)
Bien entendu, je n'en parlais toujours à personne. La honte, le secret ; plus le fait que cet abus était, en quelque sorte, "inversé" (une femme adulte sur un jeune ado, j'y reviendrais, ne pas mal prendre "inversé" ici). Car ce genre de situation implique ceci :
Pas de violence physique, pas de sentiment d'échappatoire impossible comme ce qui se passe dans les familles, etc. Si on y ajoute un zeste de machisme débile de ma part ("je suis un mec, ah ah, j'ai tout maîtrisé en vrai")... le silence fait son lit.
*Oui, il arrive que des réflexions débiles nous servent de bouclier, c'est ainsi*
C'est une étrange culpabilité qui s'installe que celle de voir qu'on se détruit en ayant le choix de ne pas le faire - du moins en ayant l'illusion d'avoir ce choix. Culpabilité moins violente que celle éprouvée par les victimes par contrainte. Assez insidieuse, toutefois.
Ça vous ronge sans même que vous ne le sentiez. C'est confus, c'est obscur, c'est fugace ; toujours inopportun. Vos défenses s'activent sans que vous ne les convoquiez, vous montez des murs qui se changent en tombe. Et vous n'établissez pas de rapport clair de causalité.
À cause du silence, principalement. Et, ici, de la situation. Un poison lent, comme une cigarette. On étouffe parfois, sans savoir pourquoi ; personne ne peut vous approcher, vraiment personne. Personne ne peut vous toucher, vous devenez agressif comme un fauve blessé.
Dans le cas que je vous livre, c'est socialement assez handicapant, parce que la réaction s'incarne, finalement, dans le corps d'un homme massif, formé au combat et de caractère sanguin - qui passe à colérique assez promptement. Vous saisissez l'ampleur des dégâts.
Écoutons plutôt le poète : comme l'écrivait Mallarmé dans une lettre à Odilon Redon, "le silence est une pute borgne qui te vérole le fion".

(Les étudiants qui me lisent, je ne suis plus très sûr, dans le doute ne citez pas.)

Mais reprenons le fil chronologique !
Je poursuivais mollement ma carrière de lycéen : je ne bossais pas, faisais la fête, jouais de la musique dans mon groupe de Metal. Sans rire, si je n'avais pas été un lecteur compulsif je me serais planté en milieu de Première. Et aussi, ma prof de philo de terminale, un génie
qui me réconcilia avec ce qu'était une vraie prof, et qui, toujours, a été mon exemple quand finalement j'embrassais la profession.
Mais, quand même, je refusais, plus ou moins consciemment, cette intellectualité qui m'appelait depuis toujours (pourtant je ne suis pas bricoleur, je n'avais pas le choix). Et tout cela est directement relié à cet abus. Ce n'est sans doute pas la seule cause, mais la principale.
Il y avait cette violence sourde à l'œuvre. Elle ne trouvait pas son chemin : je ne faisais pas payer les autres femmes pour la faute de cette personne, et l'automutilation... c'est pas ma came.

(En plus je suis trop musclé le rasoir se brise sur ma peau.)
Je me battais, parfois. C'était souvent assez rude. Mais ça ne suffisait pas.
Alors cette violence trouva un chemin original : la négation. Négation de l'avenir, refus d'exploiter mes talents, certes modestes, mais peu importe en l'espèce. Refus de porter mes écrits à l'édition, même 10, 20 ans plus tard. Et pas par peur d'échouer. Par peur de réussir.
Refus de porter à des producteurs mes morceaux de musique - j'ai quand même enregistré 7 CD, pas une fois j'ai fait une seule démarche pour tenter de faire connaître les créations.

Elles valent ce qu'elles valent, le pb n'est pas là, vous situez.
Refus d'intégrer des écoles plus prestigieuses type prépas. Refus de devenir prof d'histoire - j'ai suivi, en réalité, un cursus de philosophie et d'anthropologie à la fac. Et encore, parce que j'avais croisé cette prof géniale en terminale.
Le temps venu, refus de passer (ou de réussir) les concours.
Et, parfois, au cœur de la nuit, l'angoisse qui me tordait les tripes et coupait ma respiration. Je me réveillais en sueur et j'empoignais un livre. L'insomnie s'installa définitivement à l'âge de 16 ans.
Je suis parti à l'armée, c'était mieux. Point de vue guérison de la violence interne par la violence externe, croyez-le ou non, ce fut bénéfique. L'énergie canalisée, la répartition de la charge ; toutes ces choses-là.
Vachement mieux qu'une psychothérapie à base de groupes de paroles sucrées avec des danseuses qui chouinent en kimonos beiges. Oui, je trolle, calmez-vous les SJW. Prenez un bâton de parole et exprimez-vous dans le respect sous le post, et n'oubliez pas les 3 coquillages.
Une fois recalé, mais sans avoir parlé de cet épisode (long, souvenez-vous : la relation dura plus d'un an, et ce fut ma première expérience) à personne, je repris des études tout en me faisant embaucher comme pion : la voie royale, quoi ! Qui failli ne pas durer.
En effet, un prof titulaire s'était permis une "privauté" sur une jeune collégienne. J'étais parti pour l'encastrer dans le mur, ses collègues se mirent à 4 pour me retenir. Ça commençait bien. Les joies des milieux "rugueux", disons !
(Bien entendu, tout fut réglé "en interne" et ce salop n'essuya même pas un simple blâme, pour avoir touché le cul d'une petite 5e. Il faut que cela cesse, maintenant, vraiment.)
Malgré tout, je me réconciliais avec cette profession qui m'appelait depuis le CE2 — la bonne époque où Madame G, mon institutrice, nous apprenait à faire du vin avec du raisin. Les écoliers n'apprennent plus ça : ils passent le permis piéton. On s'étonne de la baisse de niveau !
Je passais quelques diplômes supplémentaires, dans d'autres disciplines ; et après (encore) un certain temps, je me tentais plusieurs concours. J'échouais lamentablement, pour les mêmes raisons que celles évoquées plus haut, puis je réussis finalement le Capes d'histoire.
Le seul que je passais en mode osef. Et, voyez-vous, ce n'est pas un hasard. J'y étais allé en touriste, en ayant lu, tout simplement, sans pression aucune et c'est ce qui fit que cette violence contre soi, l'échec systématique et orchestré, ne joua pas.
Avec beaucoup de chance sur les sujets tirés, cette fois-ci. Je l'avoue.
Je pris ma fonction à bras-le-corps, tout d'un bloc. Je bossais comme un Romain. Un Romain qui ne copie pas les Grecs, assez rare mais y'en a. Et jamais je n'eus peur de devenir comme elle, puisque cette question aurait pu se poser.
J'ai toujours été attiré par les femmes, pas par les filles. C'était bien mon problème, d'ailleurs, à 13 ans. Parce qu'un garçon plus équilibré aurait pris ses jambes à son cou fissa. Mais Robert avait senti la Milf-ribaude, et allez hop, même pas peur.
*À ce stade je prends toutes les vannes sur les Œdipe mal gérés, c'est open-bar, lâchez-vous.
Tout cela pour vous dire qu'un instant perdu à 13 ans, vacillant dans l'ombre, gâche en partie votre avenir jusqu'à 30 ans passés. Même dans mon cas. Imaginez les dégâts supplémentaires dus à la violence, aux rapports familiaux forcés et autres joyeusetés.
Toutefois, rien n'est jamais perdu. Tout peut se réparer. Par la force des choses, il est vraisemblable que des personnes traumatisées me lisent (d'après les réactions, hier, c'est le cas). Vous pouvez y arriver, mettez-vous ça en tête.
Il ne faut pas être seul ou seule, et il faut s'entretenir avec une personne de confiance, de préférence ailleurs que dans les cercles habituels (familles, amis...), afin d'être tranquille. Il faut être patient, aussi. Mais vous y arriverez.
Maintenant que j'ai un peu raconté, il est temps de tirer des conclusions et d'établir un bilan.

(Non le thread est pas terminé, c'est comme ça, je vais pas en pondre un par semaine dans le goût)

*rhum d'abord
I. Cette histoire pour montrer ce que produit un viol sur une vie (c'est un viol, rien d'autre). Voyez-vous, il la malaxe, la broie en partie, la fait partir dans des directions inattendues, émiette la confiance en soi. Sur le long terme.
N'oubliez pas, en plus des actes sexuels, la chape inévitable de secret quand la personne se trouve, ou s'insinue, dans votre cercle familial. C'est terrible, au sens premier.
Le silence qui accompagne cette violence est, littéralement, la stèle de marbre sur le tombeau. Pendant ce temps, les vers vous dévorent. Tout ce que vous pouvez faire, c'est soit mourir pour de bon, soit dévorer les vers en retour — mais ça ne vous rend pas précisément aimable.
Poète, à la rigueur. Rapport aux vers dévorés. Laissez tomber.
S'ajoute à cela, comme souvent, que l'action provient d'une personne affectivement proche ou ayant la confiance de la société. C'est un abus d'autorité morale en plus du reste. Ce cri produit de l'écho pendant des années, des décennies.
Un prof est tenu par l'éthique. Il doit être intransigeant avec certains principes, lorsqu'il exerce son magistère. Tout relâchement dans l'exacte distance, certes bienveillante mais nécessaire, avec les élèves est une faute. Et je ne débattrai pas sur ce point.
Toutes les conneries que j'ai pu lire ici concernant les attitudes, comportements, tenues et permissivité. Même si un réseau sert aussi d'exutoire, il est des attitudes relâchées qui jamais ne devraient être tolérées. C'est mon avis, et oui j'ai un "biais" — nous en avons tous.
Et il ne peut en être autrement. On parle de gamins, de gamines de 13 ans ici. On ne parle pas de l'expérience que cherchent parfois des jeunes gens de 16/17 ans avec une ou un adulte. Ce qui est déjà répréhensible ou, au mieux, limite.
Je pense au cas de Gabrielle Russier, 32 ans je crois, et de son élève Christian Rossi, 16 ans, en 1968. Ce que la société leur infligea était disproportionné. Tout cela ne méritait qu'un coup de pied au derche, une mise à pied et basta. Pour être très clair.
Ici on parle d'une fin d'enfance broyée, car la découverte du sexe dans ces conditions conduit presque mécaniquement à la dichotomie sensation / sentiment. Et on en est à se demander si l'âge légal du consentement est une bonne idée ? Baltringues. Nous y voici.
Parce qu'en France, d'un point de vue légal et sauf erreur de ma part (les juristes de ma TL, je prends corrections et précisions), il n'y a pas d'âge de consentement. On va regarder si l'auteur a fait "violence, contrainte, menace ou surprise", et, si ce n'est pas établi,
on aura droit à une "atteinte sexuelle". C'est mignon (jme comprends). T'as 13 balais, comme la victime de Matzneff, et on ne se demande pas si tu fais le poids face à un adulte de plus de 40 ans, cultivé, qui va manipuler l'enfant comme une poupée de chiffon.
Mais quel pays peuplé d'arriérés pervers. Un pays qui invite Pierre Bergé dans un grand media, lequel avoue à mots à peine couverts qu'on savait s'éclater dans le temps quand on pouvait sodomiser de jeunes garçons (au Maroc, si ma mémoire est bonne) ?
Regardons-nous en face. La peur de passer pour un "réac" ou "facho" quand on traite ce genre de problématique est un poison qui nous paralyse et leur laisse une fenêtre de tir très confortable. Rien de plus idiot. Cela m'évoque d'autres débats, tiens ; mais passons.
Pendant ce temps, les prédateurs infects (Duhamel, etc.) en profitent, soutenus par un réseau de clientèle fidèle et / ou tenue en laisse.
"Réseau de clientèle" ou "clientèle" tout court me paraît plus parlant et plus juste que le rebattu "systémique", en l'espèce.
J'admets la différence entre éphébophilie et pédophilie, comme le cas évoqué. Mais n'oublions que chaque année d'adolescence est un chemin parcouru à la vitesse de l'éclair. À 12, 13 ans, c'est de la pédophilie. Point. Et encore "philie", faudrait voir à trouver une autre racine.
Les hellénistes de ma TL, là, au boulot. Y'a des cadors parmi vous, vous allez bien trouver quelque chose !
II. Dans ces conditions, il faut se rendre compte qu'en France, si ce j'ai écrit est exact, on ne tient pas compte de la réification de l'Autre en construction, dans l'analyse de l'acte d'agression (et ce sont les pervers, au sens clinique, qui réifient). C'est hallucinant.
Car on ne tombe pas en amour, pas de cette façon là, d'un ou d'une môme de 13 ans quand on est un adulte. C'est de soi-même que l'on tombe amoureux, de sa capacité renouvelée à amener ce qui ne devrait pas être à être.

C'est se prendre pour un dieu.
Et que dit le tribunal, si jugement il y a, quand a eu lieu "seulement" la manipulation ? "Vous n'avez pas été violé, mais atteint sexuellement". C'est avec ça que le petit ou la petite va se reconstruire, tiens.

On est vraiment un pays d'arriérés (bis).
III. J'ai livré une histoire statistiquement négligeable, si on raisonne comme John Sociologue. N'oublions pas que (de mémoire), 96% des agressions sexuelles, toutes qualifications confondues, s'exercent sur des filles et des femmes, par des hommes.
Comme j'ai la chance d'avoir une TL de qualité, je sais pouvoir compter sur l'absence de remarques débiles pour aller emmerder les féministes de Twitter, même les plus perchées.

(si, y'en a aussi)
Mais les textes voyagent. Si jamais cela se produisait : négligez Gérard Sexiste qui tenterait le hors-piste, ne lui répondez pas. Collez-lui ce tweet sous le nez, sans rien dire, cela aura plus de force qu'une dispute interminable.
J'ai lu ici - c'est mon seul réseau social - des remarques lamentables venant de tous les bords, je dis bien de tous, concernant ce problème, depuis des années. Les plus stupides, l'objectivité contraint de le reconnaître, viennent des hommes.
Bon dieu qu'ils sont cons. Ce serait à pleurer si la plupart des messages n'émanaient de virilistes incultes à 2 balles, enfants mous et gâtés qu'un adjudant calmerait en une heure.
Les vertus du coup de pied au derche sont sous-estimées à notre époque (instant reac incoming)
C'est pour cela que tant de gens luttent contre le patriarcat : il est à l'agonie. Cela permet de se prendre pour un lion à peu de frais, quand on n'est qu'une hyène. C'est un autre débat, mais aujourd'hui je peux être plus "roots", c'est l'avantage de la victimisation !
*C'est commode, quand même. Il faudra que j'y songe plus souvent, on se sent bien, légitime, parce que victime, c'est open-bar. Je comprends mieux !
Pour ce qui concerne les remarques plus méchantes ou carrément plus barrées, le partage sexué est plus équitable. J'ai lu Josiane Militante SHS, une fois, postuler que la charge de la preuve n'était pas nécessaire en ces matières et qu'il fallait condamner sur simple parole.
Réveille-toi, Josiane. Tu ne t'en rends pas compte, mais cette pensée est aussi perverse que celle du pédophile ou du violeur. Et toi aussi, tu te prends pour un dieu - enfin, une déesse, au vu des options. Va peigner le cul d'un buffle, ça te détendra.
Il y a aussi un risque que je reçoive quelques fines remarques de Jack Viril affirmant qu'il baise depuis ses 12 ans, oh oh oh, et tout va bien, uh uh uh. C'est gênant, je te le dis par avance, Jack. Je vais te masquer sans te le dire. Va peigner le buffle avec Josiane.
IV La violence, et conclusion (enfin)
Quelques mots encore sur la violence qui nous happe, dans de pareilles circonstances. Je crois en avoir bien résumé l'esprit avec la dichotomie "sentiments / sensations", qui nous empêche, par la suite, de vivre une vie de couple harmonieuse.
Rien n'est irrémédiable, toutefois, et avec un travail "sur soi", comme on dit, on progresse réellement. Mais ce qui a été volé est définitivement perdu. Dans mon cas, assez vicieux, insidieux, ce sont de petites choses...
... mais si précieuses. Le premier baiser, les sentiments doux à fleur de peau, les petites lettres maladroites, l'attente délicieuse qui ronge un peu, le cœur battant. Elle a broyé cette grâce, et ; devinez quoi - on court après, toute sa vie.
Mais sans coucher. Et quand on couche et qu'on sent cette barrière tomber, pour notre plus grand bonheur, c'est, malgré soi, un sentiment abyssal qui point au cœur de la nuit — une rétractation, qui se ressent physiquement.
Malgré soi. Malgré tout.
Une gangue de glace qui vous entoure, vous lèche et vous brûle. C'est quand même moins agréable que d'être léché par ; bref. C'est un thread avec de la tenue, je ne ferai pas de blague sur les langues même si la collègue de LCA est über calor.
Pour conclure, cette violence, dans le cas exposé, s'est déployée pendant des décennies ; à bas bruit. Ce démon (et pas daïmon), m'a sans doute empêché de réaliser ce que je projetais vaguement en termes de carrière. Que mes profs projetaient pour moi, aussi.
Le temps de se reprendre, il était trop tard. Je ne suis pas assez équipé en neurones pour gérer la totalité d'une vie d'adulte avec la reprise d'un exercice intellectuel exigeant sur le long terme, avec 10 ou 15 ans de plus que les autres.
Constatez comme le trajet d'une vie peut être dévié, cassé, amoché ; avec une telle expérience. Sans violence apparente, en plus. Alors, si ce très long thread pouvait contribuer à faire ouvrir les yeux de nos représentants :
Oui, il faut un âge de consentement. Et pas 12 ou 13 ans. En refusant de légiférer sur le sujet, vous entretenez une perversion sans nom, parée des habits blancs de la liberté / libération sexuelle. Cela brise des vies, et vous en êtes en partie responsables.
Pas coupables, bien sûr. Le ou la coupable, c'est celui ou celle qui commet l'acte — personne d'autre. Toutefois, les responsabilités, qu'elle soient juridiques ou morales ; sont ensuite généreusement distribuées.
Concernant le sujet, entre la gauche débile ou perverse et la droite rigoriste et vicieuse, on n'est, à mon avis, pas près de se sortir le cul des ronces. Ce que c'est que la force des habits tus.

MAIS OUI UNE BLAGUE SOCIOLOGIQUE
Mesdames et Messieurs les députés : il faut un âge de consentement. Il est des âges, et des différences d'âges, au sein desquels la manipulation n'est pas un avantage mais une arme absolue. Ceux qui l'utilisent doivent être traités comme des assaillants massacrant des civils.
L'âge de 16 ans semble tardif. Celui de 13, précoce. Il reste 2 années pour le placer, cela ne devrait pas être si difficile, même pour le fond de la classe. Si la ministre qui inflige au public ses mauvais romans de cul pouvait s'en soucier, cela serait déjà ça de pris.
Rappel de la règle : " Un enfant de 13 ans ne maîtrise rien face à un adulte de 40, cultivé et manipulateur. L'enfant perd, tout le temps, partout."

Ce n'est pas difficile à comprendre.
Note : ce thread pourrait être l'œuvre d'un affabulateur. Même si j'écrivais sous mon vrai nom, pas moyen de vérifier la moindre affirmation. Je n'ai que mes mots, en l'espèce. J'ai fait simple, à dessein.
J'en ai déjà parlé longuement à quelques amis et amies sur ce réseau. Ils pourront appuyer mes propos, si et seulement si cela devient nécessaire.
Et si j'ai quitté ce monde de l'EN, c'est aussi parce que j'y suis entré pour assouvir ce rêve d'enfant mais en forçant aux endroits brisés, il faut bien que je me l'avoue. Entre cette tension intérieure et ces putains de réformes débiles, hein ; pas simple.
Je réponds aux remarques ou aux interrogations, en public de préférence ; mais les DM sont possibles. Je ne m'étendrai toutefois pas, j'en ai perdu l'habitude ! #Fin
*On me précise ceci, ce qui corrige une partie de mon propos :

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30 Jun
Le plus énervant dans cette histoire de #BacLocal n'est pas la réalité de la chose. C'est que, comme à l'accoutumée, cette réforme avance masquée en prétendant faire le contraire de ce qu'elle fait. Pourquoi ? Un Thread de Robert, qui n'en a plus rien à foutre ⤵️
Notons que d'autres pays, et non des moindres, usent de ce système. Leur équivalent du bac vaut un certificat de fin d'études, et basta. Ces pays ne s'en sortent pas moins bien que nous, parfois mieux. Sans que le rapport soit évident, bien sûr.
Je pense à la Finlande, aux pays anglo-saxons, etc. Certains, beaucoup même, en France, sont pour ce système de #BacLocal. On peut en débattre avec eux, je l'ai souvent fait ; de manière courtoise qui plus est.

CAR OUI JE SUIS COURTOIS BORDEL
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29 Jun
Ça revient à la mode, alors allons-y ! Thread de 10 questions essentielles (oui, il y a 11 tweets, ça s'explique, m'emmerdez pas) ⤵️
1/ Jupe ou kiwi ?
2/ Si tu n'étais pas toi, qui ne serais-tu pas ?
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