2/ Fantômas est un personnage de fiction créé au début du 20 e siècle. L’histoire de ce criminel masqué et inquiétant, poursuivi par le commissaire Jouve et le journaliste Fandor connaît un succès en roman et au cinéma pendant plusieurs décennies.
3/ Le 1er volet de la trilogie Fantômas, réalisé par André Hunebelle, sort en 1964. L’histoire raconte toujours les péripéties du commissaire Jouve incarné par Louis de Funès à la poursuite de Fantômas (Jean Marais (qui joue également Fandor) et Raymond Pellegrin à la voix).
4/ Cette comédie policière s’éloigne du style originel sombre et inquiétant de la saga (voir Interview d’André Hunebelle). Le film se veut également résolument « moderne » avec des références à la culture « pop » française des sixties et des scènes d’actions impressionnantes !
5/ Au box-office, c’est un véritable succès, en France (4,5 millions d'entrées) et même à l’international (60 millions en URSS (voir vidéo)). Fantômas va donc avoir une suite : « Fantômas se déchaine ».
6/ Tournant 1950-1960, EDF construit à Chinon (photo EDF 1, "la boule") ses premiers réacteurs nucléaires (Uranium Naturel Graphite Gaz). Ce sont les premiers réacteurs principalement destinés à la production d’électricité en France.
7/ A l’époque, le nucléaire est un symbole de modernité. Au fil des élections présidentielles, les candidats se saisiront de cette image du « progrès », pour la valoriser ou la combattre.
8/ Les années 1950-1960 est une période paradoxale pour le nucléaire, entre espoir autour du développement des utilisations civiles du nucléaire et peur de la guerre nucléaire entre l’URSS et les USA.
9/ Cette période est également marquée par les histoires d’agents secrets suréquipés en gadgets et de savants fous tapis dans de mystérieux laboratoires. En 1962, le terrifiant Dr. No est poussé par James Bond dans une piscine en ébullition au cœur d’une centrale #nucléaire.
10/ La centrale nucléaire de Chinon constitue presque un décor de science-fiction dans les années 1960. La « boule », le réacteur n°1 (démarrage en 1963) et l’atelier des matériaux irradiés (AMI, démarrage en 1964) vont donc être au cœur de scènes du prochain Fantômas.
11/ L’Atelier des Matériaux Irradiés (AMI) est un laboratoire dont la vocation est la réalisation d’expertises métallographiques et mécaniques sur les matériels ainsi que sur le combustible mais également de traiter les déchets de process produits par les réacteurs UNGG.
12/ "Fantômas se déchaine" est donc tourné en 1964.
Voici le résultat ⤵️⤵️⤵️
13/ Dans cette scène qui intervient au début du film, Fantômas enlève le professeur Marchand qui travaille sur un mystérieux rayon télépathique…. On peut voir la boule de l’extérieur et des scènes d’intérieur, notamment le passage de divers sas au sein du réacteur n°1.
14/ Pour enlever le professeur Marchand, Fantômas et son équipe portent des combinaisons renforcées qui sont réellement utilisées à l’époque pour certaines interventions en milieu radioactif.
15/ Après avoir enlevé le professeur Marchand dans la boule, la camionnette de Fantômas et son équipe passe devant l’atelier des matériaux irradiés (AMI) avant de s’échapper de manière spectaculaire !
16/ Sans vous spoiler le reste du film, une autre scène est intéressante ! Elle montre Fantômas inspecter ses scientifiques dans son laboratoire secret. Cette superbe scène est filmée dans l’atelier des matériaux irradiés (AMI) !
17/ Fantômas passe alors en revue ses scientifiques affairés sur une ligne de cellules blindées indépendantes permettant chacune des analyses par télémanipulation. Voici une photo de l'AMI dans les années 1960.
18/ En regardant la scène de plus près, on peut voir la manipulation d’un barreau de combustible destiné à un réacteur à uranium naturel graphite gaz (UNGG) ! Avec un barreau irradié, des cellules blindées sont en effet nécessaires pour la télémanipulation !
19/ Mais, pour le tournage, qui se déroule avant la mise en service de l’atelier, le barreau est sans doute neuf ! Si, c’est le cas, on peut même le prendre à la main comme le fait le Premier ministre Georges Pompidou, à Chinon en 1963 !
20/ Et pour conclure sur le film, à la fin Fantômas….
En non, pas de spoiler ! J’ai néanmoins acheté le DVD pour réaliser ce thread et la chute du film est à voir !
21/ Pour voir en vrai les décors du film Fantômas se déchaîne et en savoir plus sur l’histoire du site de Chinon, vous pouvez toujours visiter le musée de l’Atome situé sur le site même de la centrale !
22/ Merci @EDFCHINON pour le coup de main pour l’identification des scènes et, comme souvent, à @butch2k et @e_punctatus pour les conseils et relectures !
Savez-vous que cette superbe tour aéroréfrigérante accueille un manège ? Qu’elle est située sur le site d’une ancienne centrale #nucléaire allemande devenue un parc d’attraction ?
Fil : Kalkar, une histoire de neutrons rapides et de sensations fortes…
⬇️☢️🎡
1/ Avant-propos : Merci @Kako_line pour l’invitation à travailler sur le sujet des tours aéroréfrigérantes décorées.
Celle de la centrale nucléaire de Kalkar en Allemagne a sans doute l’histoire (thread non exhaustif) la plus incroyable !
C’est parti.
2/ Dès le début de l’ère nucléaire, l’idée de surgénération (capacité d'un réacteur nucléaire à produire plus d'isotopes fissiles qu'il n'en consomme) est en vogue et les projets de piles couveuses (breeder) se multiplient (Experimental Breeder Reactor I dans l’Idaho, USA, 1951).
Point de situation au 5 septembre 2023 concernant la situation à la centrale #nucléaire de #Zaporijjia.
🇺🇦🇷🇺☢️Un fil à dérouler🧵🔽
1/ Sur la situation générale de la centrale #nucléaire : 5 réacteurs sur 6 sont en arrêt à froid. Le réacteur 6 est en arrêt à chaud et produit de la vapeur pour des besoins de sûreté depuis le 13 août 2023 (notamment pour le traitement des déchets radioactifs liquides).
2/ Le réacteur 4 a été transféré d’arrêt à chaud vers arrêt à froid en raison d’une fuite d'eau depuis le circuit primaire vers le circuit secondaire au niveau d’un des générateurs de vapeur (GV) du réacteur survenue le 10 août.
Point de situation au 20 juin 2023, avec un éclairage historique, concernant la sûreté de la centrale #nucléaire de Zaporijia depuis la destruction du barrage hydroélectrique de #Kakhovka.
Un fil à dérouler 🔽🇺🇦🇷🇺🧵
1/ Dans la nuit du 6 juin 2023, le barrage hydroélectrique de #Kakhovka, sur le Dniepr (Nova Kakhovka, oblast de Kherson) est détruit entrainant en aval de fortes inondations aux conséquences humaines, sanitaires et environnementales dramatiques.
2/ Construit dans les années 1950, le barrage (photos) a créé en amont le réservoir de Kakhovka sur le Dniepr, long de 240 km et jusqu'à 23 km de large. L’ensemble barrage/réservoir permet notamment l'irrigation de terres agricoles du sud de l'Ukraine et du nord de la Crimée.
Le Plan particulier d'intervention (PPI) présente une cartographie des communes impactées par des mesures en cas d’accident #nucléaire dans un rayon de 0-20km autour d’une centrale.
Thread : Tour d’horizon des cartes des PPI pour les 18 centrales nucléaires en exploitation.
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1/ Avant-propos : Un PPI propose une représentation cartographique du risque et est dimensionné sur un accident et des conditions météos donnés.
Les conséquences/mesures d’un accident « réel » peuvent bien entendu déborder ou non de la cartographie du PPI.
C’est parti. ⬇️🧵
2/ Cartographie du PPI de la centrale nucléaire de Belleville (Cher).
On en parle moins donc c’est le moment de faire un point sur la situation de la centrale #nucléaire de #Zaporijjia.
Point de situation au 6 mai 2023
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1/ Tout d’abord, les 6 réacteurs ne produisent plus d’électricité. Au moins 5 sur 6 sont même en « arrêt à froid ». Jusqu’alors, un ou deux des réacteurs étaient maintenus en « arrêt à chaud » pour alimenter en chaleur le site et la ville voisine d’Enerhodar.
2/ Si les réacteurs ne produisent pas d’électricité, ils ont toutefois besoin d’être refroidis pour des raisons de sûreté et donc d’être alimentés en électricité. Une seule ligne électrique de 750 kV fonctionne actuellement sur les 4 disponibles avant le conflit.
19 octobre au 18 décembre 1964 : Le réacteur #nucléaire PAT (prototype à terre) du CEA Cadarache) « prend la mer » pour une croisière fictive autour du monde.
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Tous les jours, sur la base d'un rendement de propulsion supposé, l'énergie produite est transformée en milles marins et la position du « bateau » reportée sur la carte.
En réalité, le réacteur ne bouge pas, au fond de sa « piscine ».
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Ce type de réacteur sera installé à partir de 1971 sur les sous marin nucléaires lanceurs d'engin français (SNLE), dont le premier sera le Redoutable.