Depuis le milieu des années 1980, l'industrie manufacturière française freine ses coûts salariaux par rapport à ceux de l'industrie allemande.
Cela donne à nos entreprises un bonus en termes de compétitivité de l'ordre de 15%.
Problème: ce mercantilisme ne sauve pas l'emploi
Comparaison avec l'Italie
Concurrencer ses voisins par les bas salaires et les cadences infernales est une tradition du capitalisme français. D'où l'existence d'un courant souverainiste qui en réclame toujours plus (dévaluation, protectionnisme). Seulement voilà, cette stratégie est inefficace
Fun fact: c'est au moment de l'application des 35 heures que l'avantage de l'industrie française fut le plus important.
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Le dernier ouvrage auquel Piketty vient de contribuer contient une impressionnante somme de données sur l'évolution de l'électorat des partis de gauche dans 50 pays (1/n)
Les auteurs déterminent le profil sociologique d'un courant politique en fonction de sa capacité à attirer deux électorats: les 10% les plus éduqués et les 10% les plus riches en termes de revenu.
Mettre l'accent sur le rôle du "capital culturel" et du "capital culturel" dans les choix électoraux invite à convoquer Pierre Bourdieu, en particulier son célèbre graphique quadrant des capitaux absolus et relatifs.
Le retour du bonapartisme signifie deux choses:
-Les classes dominantes, très divisées, délèguent à un leader atypique et autoritaire le soin de les gouverner dans leur intérêt.
-Le Bonaparte s'appuie sur l'électorat populaire frileux (retraités ouvriers appauvris... )
Dans ces périodes, on a l'impression que les pathologies bourgeoises (autoritarisme, peur, économisme grossier) contaminent toute la société, comme si l'entrée dans une phase encore plus intensive du capitalisme impliquait de démocratiser l'esprit bourgeois sous l'égide de l'Etat
Il fallait vraiment avoir l'optimisme de Marx pour déceler dans le bonapartisme une annonce du socialisme (via l'étatisme). Ceci dit, nous sommes prévenus: les Bonaparte (souverainistes ou europeistes) sont là pour ouvrir par la force un passage au capitalisme.
Je viens de lire le dernier bouquin d'Emmanuel Todd. C'est accablant. Indigence de l'analyse économique, misogynie effarante, ode au marché, contresens total à propos de la conception marxiste de l'Etat, incohérences à tous les étages. On peut dire que Todd est mort.
On peut y lire qu'il n'y a plus de classe capitaliste en France, trop de bureaucratie, pas de néolibéralisme, pas assez de loi du marché, pas de vrai capitalisme, trop de gens qui aident les migrants pour se distinguer des ouvriers, un élitisme porté par les femmes diplômées...
... Les délocalisations d'usines sont provoquées par un esprit de "vengeance",les classes moyennes féminisées sont atomisées et sans conscience d'exister (ah bon et les grèves alors ?), la France n'est plus catholique car les prêtres sont moins côtés que les "clowns" (=artistes)
Maintenant que tous les partis politiques importants se sont ralliés à l'Euro et mis au diapason des électeurs, il est intéressant de se pencher sereinement sur les effets de l'Euro sur l'économie française.
Abordons tout d'abord quelques unes des réussites de la monnaie unique.
L'abandon du Franc correspond à une embellie historique de l'emploi dans le secteur privé: en 10 ans, le volume d'emploi augmente deux fois plus qu'au cours des années 60, pourtant fastes.
Plus précisément, jusqu'en 2008, l'emploi total a augmenté en France aussi vite qu'au Royaume-Uni