Le 14 septembre 1871, la très conservatrice Revue des deux mondes s’inquiète : la Commune de Paris pourrait inspirer les ouvriers du monde entier ! Accidentellement marxiste ?⤵️📰🔥 1/
« […] L’internationale n’est point sans donner des soucis aux gouvernemens. Les apologies de la commune de Paris et de ses + monstrueux excès ont retenti dans des réunions démocratiques. Dans certaines villes et tout récemment à Berlin, il s’est produit des grèves
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qui dénotent une organisation inquiétante. Les populations ouvrières s’agitent, enflammées et enrégimentées par des sectaires. Ce n’est rien peut-être jusqu’ici, demain ces mouvemens en se coordonnant peuvent devenir redoutables si les gouvernemens n’y prennent garde… »
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À Versailles, à l’été 1871, on enferme et on condamne des enfants. C’est ce que racontent aujourd’hui Louise Michel et P.-O. Lissagaray, dénonçant la criminalisation de la misère sur laquelle s'appuie la répression de la Commune :⤵️⚖️🚸 1/
Louise Michel :
« On jugea des petits enfants, les pupilles de la Commune ; ils avaient huit ans, onze ou douze ans, les plus grands quatorze ou quinze.
Combien moururent, en attendant la vingt-unième année dans les maisons de correction ! » 2/
P.O. Lissagaray :
« Qq jours après, devant ce Boisdenemetz, comparaissent 15 enfants de Paris. Le + âgé a 16 ans ; le + jeune, si petit qu’il dépasse à peine la balustrade des accusés, en a 11. Ils portent une blouse bleue et un képi militaire. 3/
Le 27 août 1871, Edmond de Goncourt rédige son journal : en vacances avec qq amis à Saint-Gratien, chez la princesse Mathilde Bonaparte, on s’indigne de la Commune, certes, mais tout autant de ces vils républicains qui se permettent de loger à Versailles !⤵️🎩🕶️ 1/
« 27 août — J’ai couché hier, et je passe aujourd’hui la journée à St-Gratien. Maintenant, ici, la conversation se traîne, coupée par de longs silences. Ds sa position actuelle, la princesse n’a plus sa liberté de parole, ces emportements éloquents, 2/
ces rudes coups de boutoir, ces portraits griffés d’une griffe originale. Près d’elle, on sent bien, à un froissement de robe, à un mouvt des pieds, à une révolte du corps, que l’indignation lui monte à la gorge et est prête à jaillir,
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Marx et la Commune, exploiteurs ! C’est ce que prétend un article sur l'Internationale de la National-Zeitung de Berlin, traduit dans le Public Opinion de Londres le 19 août 1871. L’Internationale, « volcan d’ordures », ne pouvait qu’engendrer la Commune… :⤵️🌋📰 1/
« […] Quant à ses ressources pécuniaires, l’[Internationale], ds ses manifestes pompeux, compte tjrs très large […]. De leurs pénibles économies, ces travailleurs imbus d’eux-mêmes tirent pour les membres de leur Conseil général un train de vie agréable à Londres,
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tt comme sous le règne de la Commune à Paris, les ouvriers combattaient les Versaillais pour un salaire journalier de 30 sous, tandis que les chefs communeux festoyaient à l’Hôtel de Ville. 🕺🍽️🥂
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Le 17 août 1871, le Paris-Journal, quotidien réactionnaire d’Henri de Pène, consacre un article épouvanté et sensationnaliste au « Comité des femmes » de la Commune. Les inexactitudes et les insultes dissimulent mal les terreurs d'une bourgeoisie fragile ! 👩🦱👩🦰👱♀️👩🦳✊⤵️ 1/
« Ce n’est pas seulement ds les rangs des malheureuses enrégimentées pr l’émeute, parmi les androgynes sans coiffe et sans semelles qui défilaient, chassepot au dos et cartouchière au flanc, ivres de vin, de fièvre et de révolte, aux jours sanglants de la bataille ;
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ce n’est pas seulement parmi les furies du pétrole qui incendiaient un quartier par haine, par curiosité, pr la rigolade, comme Néron,
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Louise Michel raconte le procès des communards, ouvert en août 1871. Elle-même prisonnière, elle n’y a pas assisté. C’est donc à la 3e personne et en s’appuyant sur des documents qu’elle décrit ce spectacle inique & grand-guignolesque :⤵️⚖️🪶 1/
« Deux mille places furent réservées à un public choisi ; les égorgeurs de l’armée régulière, au grand complet, y offraient le bout de leurs doigts gantés de blanc à des femmes richement vêtues, et le dos arrondi, les reconduisaient à leur place en saluant. 2/
On déniait aux membres de la Commune le titre d’accusés politiques, qu’on leur reconnut sans le savoir, par la condamnation de qq-uns d’entre eux, à la déportation simple ; peine essentiellement politique.🤔
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En août 1871, le procès des Communards s’ouvre à Paris, certes, mais aussi dans toute la France. Lissagaray souligne l’arbitraire et l’iniquité de cette justice de classe rendue au nom de la République :⤵️⚖️ 1/
« Les jugements par le jury varièrent. Celui des Basses-Pyrénées acquitta, le 8 août, Duportal et les 4 ou 5 personnes accusées du mouvement de Toulouse. 2/
Acquittement à Rodez où Digeon et les accusés de Narbonne comparurent après une détention de huit mois. Une population sympathique remplissait la salle et les abords du tribunal, et acclama les accusés à leur sortie. 3/