Louise Michel raconte le procès des communards, ouvert en août 1871. Elle-même prisonnière, elle n’y a pas assisté. C’est donc à la 3e personne et en s’appuyant sur des documents qu’elle décrit ce spectacle inique & grand-guignolesque :⤵️⚖️🪶 1/
« Deux mille places furent réservées à un public choisi ; les égorgeurs de l’armée régulière, au grand complet, y offraient le bout de leurs doigts gantés de blanc à des femmes richement vêtues, et le dos arrondi, les reconduisaient à leur place en saluant. 2/
On déniait aux membres de la Commune le titre d’accusés politiques, qu’on leur reconnut sans le savoir, par la condamnation de qq-uns d’entre eux, à la déportation simple ; peine essentiellement politique.🤔
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Les rapports des policiers avaient sous la haute direction de M. Thiers, été collectionnés en un dossier épouvantable et burlesque, travail tt préparé à la taille de celui qui en était chargé. 📚
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C’était le chef de bataillon Gaveau, sorti naguère d’une maison de fous, il acheva l’œuvre, en y mettant un cachet de démence. 5/
La presse réactionnaire poussa tant de hurlements autour des accusations que ts les esprits libres à l’étranger se révoltèrent.
Le Standard de Londres, jusque-là ennemi de la Commune, ne trouvait rien de + révoltant
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que l’attitude de la presse française du demi-monde autour de ce procès. » 7/
En août 1871, le procès des Communards s’ouvre à Paris, certes, mais aussi dans toute la France. Lissagaray souligne l’arbitraire et l’iniquité de cette justice de classe rendue au nom de la République :⤵️⚖️ 1/
« Les jugements par le jury varièrent. Celui des Basses-Pyrénées acquitta, le 8 août, Duportal et les 4 ou 5 personnes accusées du mouvement de Toulouse. 2/
Acquittement à Rodez où Digeon et les accusés de Narbonne comparurent après une détention de huit mois. Une population sympathique remplissait la salle et les abords du tribunal, et acclama les accusés à leur sortie. 3/
Le 7 août 1871 s'ouvre le procès des communards. Marx (encore !) envoie au quotidien The Times une lettre rédigée par « un avocat chargé de la défense de certains emprisonnés », qui cite elle-même une lettre « d’un Français » qui s’y connaît. Attention, poupées russes !⤵️ 1/
« Londres, le 7 août 1871
Monsieur,
La lettre ci-jointe ne manquera pas d'intéresser vos lecteurs puisque le Journal Officiel français s'inscrit en faux contre l'article du Times sur les procédés dilatoires employés par les Versaillais pour juger les Communards,
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article largement commenté par la presse du continent. La lettre en question provient d'un avocat chargé de la défense de certains emprisonnés.
Je demeure, Monsieur, votre respectueux
Karl Marx 💌📰⤵️
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Le 3 août 1871 paraît ds le New York Herald Tribune une interview du Dr Karl Marx, de + en + célèbre et « en ce moment t occupé à accueillir et à aider les Communards échappés ». Il précise le rôle de l’Internationale ds la Commune et surtt ce qu'il aurait fallu faire :⤵️📰 1/
« On a dit et écrit bcp d’absurdités sur les gds projets de révolte tramés par l’Internationale. Il n’y a pas là un mot de vrai. La vérité est que l’Internationale et la Commune ont fonctionné ensemble pdt une certaine période, parce qu’elles combattaient le même ennemi ;
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mais il est tt à fait faux de dire que les chefs de l’insurrection agissaient en vertu des ordres reçus du Comité central de l’Internationale de Londres. Ici nous n’avons rien su de l’attaque faite sur Montmartre le 18 mars, jusqu’à ce que tte la ville
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Lettre de George Sand à Gustave Flaubert datée d'août 1871 : qq nouvelles estivales, mais aussi l'expression d'un dégoût pour la Commune que la romancière semble calquer sur celui de son correspondant...⤵️📨 1/
« Nohant, août 1871.
[…]
Quel sera le contre-coup de cette infâme Commune ? Napoléon ou Henri V, ou le règne des incendiaires ramené par l’anarchie ? Moi qui ai tant de patience avec mon espèce et qui ai si longtemps vu en beau, je ne vois plus que ténèbres.
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Je jugeais les autres par moi-même. J’avais gagné bcp sur mon propre caractère, j’avais éteint les ébullitions inutiles et dangereuses, j’avais semé sur mes volcans de l’herbe et des fleurs qui venaient bien, et je me figurais
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18 juillet 1871 : le quotidien new-yorkais The World publie un entretien avec Karl Marx. La Commune était-elle un complot de l'Internationale, demande le journaliste? Marx répond avec une finesse dialectique à ces soupçons flatteurs et nie tt centralisme ds l’organisation.⤵️📰 1/
« R : Et l’insurrection de Paris ?
Dr Marx : Je voudrais tt d’abord qu’on me prouve qu’il y a eu complot. Est-il arrivé qqc qui ne fût pas l’effet normal des circonstances du moment ? Ou, à supposer qu’il y ait eu un complot,
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je demande à voir les preuves d’une participation de l’Association internationale.
R : la présence ds la Commune de bien des membres de l’Association.
Dr Marx : Il y eut ensuite également le complot des francs-maçons, car leur participation à l’œuvre en tant qu’individus 📐
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Républicain, procureur à Lyon en 1871, Louis Andrieux participe à la répression de la Commune (qq années + tard, il engendre Louis Aragon mais c’est une autre histoire). Ds ses souvenirs, il raconte une anecdote savoureuse de la mi-juillet 1871 : l’église au drapeau rouge.⤵️🚩 1/
« Bcp + tard, vers le milieu de juillet 1871, et, par csqt, lgtps après le rétablissement de l’ordre, je reçus au parquet la visite d’un vénérable prêtre, curé de la commune de Vaugneray. 2/
Il venait me demander de faire enlever le drapeau rouge qui insultait à la piété et au patriotisme des fidèles sur le clocher de son église.
Je m’étonnai d’apprendre que le "haillon de guerre civile" voisinait avec la croix sur l’église de cette paisible commune.
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