Pour appuyer ses propos, @MeidasTouch publie 4 captures d'écran censées montrer le caractère massif du phénomène. Journalistiquement parlant, ça ne vaut pas grand chose.
Y a-t-il vraiment un boom de la Bétadine, qui serait devenue la nouvelle Ivermectine ? On peut en douter si on regarde le volume de tweets sur les deux sujets (merci @visibrain). La petite bosse récente pour la Bétadine correspond juste aux suites du tweet de @MeidasTouch.
Comme France Info le prétend, le fabriquant de la Bétadine a-t-il été contraint récemment de mettre à jour sa foire aux questions pour rajouter que l'antisceptique ne fonctionne pas contre le Covid ?
Même pas. Cette page existe au moins depuis septembre dernier. Rien de neuf.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
La FDA a publié les slides du ministère de la Santé israélien, qui tente ainsi de convaincre le monde scientifique de la justesse de sa politique. Un document important pour comprendre la logique de cette campagne de 3e dose - et ses limites.
Israël estime à partir de ses données (publiées hier dans le NEJM) que la dose booster augmente d'un facteur 10 la protection contre l'infection et les formes sévères. Cette campagne a "aidé Israël à atténuer les cas sévères lors de la 4e vague".
Comment reconnaît-on un débat scientifique qui se polarise à outrance ? Les fake news proviennent des deux côtés.
Si les fausses infos pro-ivermectine sont légion depuis bien longtemps, on a vu apparaître récemment deux infos douteuses anti-ivermectine aux Etats-Unis.
Premier exemple : cet article publié sur le site d'une chaîne de télévision locale américaine, au titre idéal pour connaître une extraordinaire viralité. "Une étude révèle que l'ivermectine entraîne la stérilisation de 85% des hommes".
La source de cet news sensationnelle ? Une étude publiée en 2011 au Nigéria, sortie opportunément de l'oubli.
L'article aura tellement d'écho que la FDA publiera dans la foulée un communiqué: "L'infertilité chez les hommes n'est pas un effet secondaire connu de l'ivermectine".
Le virologue Christian Drosten estime que le chemin vers un Covid-19 endémique passera par des réinfections naturelles. Si et seulement si une immense majorité de la population est vaccinée, ce qui n'est pas encore le cas.
"Comment je voudrais être immunisé : avec une immunité induite par le vaccin et, ensuite une première infection naturelle, puis une deuxième, puis une troisième. Je sais alors que je bénéficierai d'une immunité durable, comme c'est le cas pour les autres coronavirus."
Drosten estime que l'immunité produite par une infection après la vaccination serait plus robuste et durable que celle produite par une dose booster car c'est une immunité muqueuse. "Le but n'est pas de vacciner encore et encore", assure-t-il.
Confronté à son tour à Delta, la Nouvelle-Zélande commence à exprimer des doutes sur sa stratégie de "Zéro Covid" face aux défis posés par ce variant ultra-contagieux. "Delta soulève de grandes questions auxquelles nous allons devoir faire face".
Chris Hipkins, le ministre en charge de la réponse au Covid: "Il faut moins de 24 heures pour que quelqu'un l'attrape et le transmette à d'autres... Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu jusqu'à présent dans cette pandémie, et cela change tout".
"Cela signifie que toutes nos protections existantes commencent à sembler moins adéquates et moins solides. Par conséquent, nous examinons de très près ce que nous pouvons faire de plus dans ce domaine. À un moment donné, nous devrons commencer à être plus ouverts à l'avenir."
Au détour d'une réponse, il a cette formule : "C'est la phase suivante de la pandémie, si Beta ou Gamma deviennent plus contagieux ou que Delta développe des mutations d'échappement. Covid-22 pourrait être encore pire que ce que nous vivons actuellement."
Toute la difficulté de sortir d'une stratégie "Zéro Covid" résumée dans ce tweet d'un médecin australien : la modélisation utilisée par le gouv afin de permettre le relâchement des mesures grâce au taux de vaccination (80% des adultes) comprend une évaluation du nombre de décès.
Selon cette modélisation, la levée du "Zéro Covid" pourrait engendrer 57 décès d'enfants de moins de 16 ans les 180 premiers jours.
"57 enterrements d'enfants qui n'avaient aucune chance d'être vaccinés avant les réouvertures, ça fait partie du plan ? Deux classes d'école. Wow."
Si cette modélisation paraît surévaluer le risque (comparé à la France par exemple), les réactions à celle-ci illustrent la difficulté de passer d'une mortalité quasi nulle aux réalités d'une circulation virale non contrôlée, sinon par la vaccination.