L'audience est reprise. Il y a 70 personnes supplémentaires qui se sont déclarées volontaires pour témoigner. Pour l'instant le Président signale qu'il faut être patient car il n'y a pas de possibilité de fixer une date encore. #13novembre
Pierre-Sylvain s'avance à la barre chemise et veste noire, il a 54 ans. Il a été blessé par balles avec sa compagne au Bataclan. Ils étaient ensemble depuis 2 mois à l'époque #13novembre
"J’aurais jamais du y aller, elle devait y aller avec une amie qui s’est désisté, je m’en félicite encore aujourd’hui. C'était un groupe que je connaissais pas du tout" #13novembre @Europe1
"C’était la journée internationale de la gentillesse, chose très paradoxale. C'est une salle que je pratique depuis de longues années, j’avais mes petites habitudes, sur la droite dans le fond de la salle près de la sono car je ne suis pas très grand" #13novembre
"A l'entrée des terroristes, j’ai reconnu immédiatement des coups de feu, j’ai fait mon service militaire dans un régiment parachutiste, j’ai identifié l’odeur de poudre" #13novembre
"J'ai eu un reflexe immédiat, me suis retourné pour visualiser les tirs, j’ai plaqué Hélène au sol et je l’ai trainé vers le centre de la salle pour sortir de l’axe des tirs" #13novembre
"C'était un déluge de balle au dessus de la tète, je voyais des gens tomber partout mais il fallait réagir, j’avais idée d’aller me planquer dans l'espace sono" #13novembre @Europe1
"Quand on arrive y'a déjà plein de monde, c'était la pénombre et là les lumières plein feu, j’ai juste eu le temps de basculer avec Hélène dans la fosse, je l’ai plaqué contre la paroi et je me suis mis contre elle" #13novembre
"Il y avait 3 tireurs à 10 m de nous, on était à découvert et à leur merci. Je me suis mis en mode analytique pour chercher une issue. Quand les lumières se sont allumées les tireurs tiraient au coup par coup" #13novembre
"Mais le rythme était soutenu, assez vite ils étaient environnés de fumée. Vers le bar l'un d'eux allait chercher les chargeurs et les redistribuait aux autres" #13novembre
"A un moment j'entends une voix provenir d’un homme dire 'mais arrêtez pourquoi vous faites ca', l'un des terroristes a dit 'qu’est-ce que tu veux toi', il a visé et tiré" #13novembre
Un des terroristes "tirait vers le bas, il exécutait des gens an sol, il a regardé dans notre direction, j’ai vu une gerbe de sang sur la tète d’Hélène, et là j’ai pris une balle, j'ai eu un flash mais j’ai pas perdu conscience" #13novembre
"Elle a dit moi aussi, et là c’était noir, elle avait plus de nez, son œil droit avait explosé, je lui ai dit c'est pas grave c'est rien ce que t’as surtout bouge pas ils pensent qu’on est morts" #13novembre
"J’avais une écharpe en soie, je l'ai enlevé discrètement, j’ai mis sur les plaies j'ai dit 'appuie appuie' et j’avais qu’une idée en tète c’était de la sortir de là car c'étaient des blessures graves" #13novembre
Ils essayent de sortir vers l'entrée, il voit le stand de vente "y'avait une pile de morts, c’est quelque chose que j’avais jamais vu (...) et puis après la fosse, un spectacle indescriptible, elle était recouverte de corps enchevêtrés, un charnier quoi" #13novembre
Ils passent un "tapis de corps de gens étendus, on a du marcher sur des gens." Une fois dehors "Hélène est lourdement tombée sur les genoux, je l’ai attrapée le plus fort que je pouvais" et vont se réfugier #13novembre
Il appelle son ex "il est 21h56, on était restés 12 min sous le feu mais c’était l’enfer, personne n'était au courant" #13novembre @Europe1
Pierre-Sylvain salue le travail des pompiers qui le prennent en charge malgré leur jeune âge. Hélène est sous oxygène mais impossible de partir à l'hopital car ce n'est pas sécurisé. Hélène commence à vomir du sang, ils partent quand même en ambulance #13novembre
A 00h35 ils arrivent à l'hôpital. Un sauveteur par ambulance pour deux blessés. #13novembre
00h42 "je suis tombé dans les vapes, je me suis retrouvé sur un brancard, j’ai repris mes esprits et un dame très gentille m’a mis un bracelet elle m’a dit je vais vous mettre un numéro mais sachez que pour nous vous n’êtes pas un numéro on va bien s’occuper de vous" #13novembre
Un interne lui dit "le cerveau est touché on enlève Hélène tout de suite au bloc" Plus tard 2 chirurgiens lui disent qu'elle était stabilisée. #13novembre
Pour lui le chirurgien lui dit "Olala c'est le carnage, je me demande pourquoi on appelle ca une, plaie on va devoir vous recoudre par microscope y'a trop de dégâts" (à l'oeil) #13novembre
Enfin, Hélène sort de réanimation, il sont mis dans la même chambre "on a pu se retrouver, on a fait 17 jours d’hôpital, on a reçu beaucoup de visites" #13novembre
"Je prenais 4 tramadol et 4 atarax et demi par jour, j'étais sous emprise chimique" Et puis viennent le temps des réponses des médecins #13novembre
"On a pas pris la même balle, il a tiré deux fois a chaque fois en visant notre tête. Pourquoi on était pas inconscients ? Car une blessure pas immédiatement létale, le cerveau déclenche une décharge d’endorphine et d’adrénaline" #13novembre
"J'ai pris une balle en travers de la figure, elle est entrée sous l’œil et ça ma soufflé la joue, j’avais plus de joue. Le petit miracle ca n’a pas touché l’os et le nerf facial n’a pas été sectionné mais déplacé donc remis en place par le chirurgien" #13novembre
Pour Hélène c'est plus grave "la balle est entrée par la tempe droite, ca a contusionné le lobe temporal, créé une hémorragie. La balle est ressortie, s’est fragmentée sur 8cm et demi en arrachant les os du nez" #13novembre
"Ca a transpercé l’œil et détruit toute la partie inférieure de l’orbite. Là aussi un petit miracle: les os propres ont été arrachés mais restés retenus au visage par une bribe de peau, donc le chirurgien a pu les réamarer dès la première intervention" #13novembre
"Au bout de 10 jours j’avais encore un trou dans la joue ou on pouvait mettre le doigt (...) On est sortis le 1er décembre. On a décidé de renouer avec la vie très très vite" #13novembre @Europe1
"Hélène a eu 14 opérations à ce jour, certaines très lourdes et très longues (...) des équipes d'ingénieurs sont intervenus à partir d'un scan 3D, ils ont reproduit des os détruits implantés dans le crâne d'Hélène" #13novembre
"Aujourd'hui Hélène a enfin retrouvé un visage qu’elle peut montrer sans susciter les curiosités mal à propos, évidemment c'est pas son visage d’origine mais elle a de nouveau un visage (...) on est encore dans notre tunnel il y aura encore des opérations" #13novembre
Sur question d'une assesseure, Pierre-Sylvain précise qu'il n'a pas vu de 4e tireur. #13novembre
"Ils ont du vider 3 ou 4 chargeurs chacun pendant que je les observais" #13novembre @Europe1
"Ce que j'attends de ce procès ? Que la société civile puisse vraiment appréhender la somme de pertes, que ca devienne un récit collectif qui se construit dans un espace sanctuarisé et en dehors du prisme médiatique" #13novembre
"J'ai cru comprendre que certains voulaient motiver ces actes par des motivations religieuses, moi j'ai vu des criminels qui voulaient tuer avec un certain sadisme, ca relève du pire de l'ignorance de la bêtise et de la haine, c'est totalement impardonnable" #13novembre
Thibault s'avance a la barre, "Je suis très heureux que ce procès se tienne, c'est la meilleure démonstration de la force de notre société, je suis très attaché au respect des droits de la défense, que les accusés soient représentés parfois par des avocats brillants" #13novembre
Au Bataclan il est avec son épouse dans la coursive droite. Il regarde le public, à l'écran on voit une photo prise depuis la fosse avant l'attaque. Les gens ont l'air heureux #13novembre
"J'avais 32 ans à l'époque, ça c’est nous (photo évoquée), y'a rien de plus doux que le public d’un concert de rock" #13novembre
"J’entends des grésillements, tout ça dure 15 à 20 secondes, j’ai le temps d’enlever un bouchon d’oreille, je regarde à gauche, je ne vois que des silhouettes soudain un homme apparait comme s’il était illuminé d’une poursuite lumineuse" #13novembre
"Je me couche sur elle et lui met un gilet sur la tète". Les lumières se rallument, il voit un homme. "Ce qui me frappe, c'est qu'il n'a pas de cagoule, il va attendre que la police vienne le neutraliser, je prends conscience que je vais mourir" #13novembre
Il n'y connait rien en armes mais il sait que son corps et le gilet qu'il a mis sur la tête de son épouse de la protégera pas. #13novembre @Europe1
"Y'a un moment où je me dis c'est peut être ma dernière respiration, et que la balle qui va me tuer je vais peut-être ne pas l'entendre" #13novembre @Europe1
Après avoir été séparé de son épouse par le mouvement de foule, ils sont dans la loge au 2e pleine, soudain il y a de la place car les gens commencent à être dans le plafond comme ca vous a été dit hier (par Clarisse)" #13novembre
Son épouse est cachée en boule dans la laine de verre, "soudain c'est un moment de joie terrible de pouvoir se retrouver je comprends que c'est là que ca doit se finir d’une façon ou d’une autre" #13novembre @Europe1
Anne-Laure, la femme de Thibault est elle aussi passée à la barre. Avec beaucoup d'émotion elle raconte le difficile parcours pour fonder une famille, une fausse couche, les angoisses, le diagnostic, le manque de force physique pour se lancer dans une FIV. #13novembre
Gaëlle est maintenant à la barre. Elle fait projeter une photo de Mathieu son compagnon, décédé au Bataclan "curieux de tout il aimait la photo la musique le voyage". Il avait un fils de 9 ans à l'époque. On le voit souriant, près d'une cascade #13novembre
"Son fils est injustement privé d'un super papa. Il s'est réfugié avec sa maman en province, ils sont venus aujourd'hui. J'aurais préféré que la vie plutôt que la mort de Mathieu nous rapproche" #13novembre
Gaëlle arrive en retard au concert, ils commandent au bar, les tirs commencent. "Mathieu m’a attrapé dans ses bras, on est tombé à terre, j’ai ouvert les yeux vu un homme armé au dessus de ma tête qui tirait en direction de la fosse" #13novembre
"Je réalise que j'étais grièvement blessée au moment ou je veux retirer un morceau sur mon visage, une chaussure. La partie gauche de mon visage pendait avec ma main droite je touchais elle s’enfonçait dans ma bouche pour retirer les dents que j’avalais et qui me faisaient mal"
"Sur mon ventre des morceaux de corps qui n’étaient pas les miens (...) L’autre gros morceaux blanc et rouge c’était l’os de mon bras qui était perpendiculaire au reste de mon bras" #13novembre
"Je pensais que Mathieu faisait le mort (...) Je me vidais de mon sang je me sentais partir tout doucement j’avais l’impression d’être dans un marécage visqueux" #13novembre
"J’ai entendu mon fils comme une hallucination qui me dit 'maman il faut que tu te lèves il faut que tu sortes'" Plus tard des policiers, elle finit par sortir. Est prise en charge, est transportée à l'hopîtal "un trajet interminable" #13novembre
"Arrivée à la Pitié les gens me voyaient passer disaient « oh mon die » (...)J’ai été opérée 2 fois cette nuit là. J’apprends plus tard que le jeune chirurgien qui m'a orienté en priorité était un ami d’enfance qui m’avait pas reconnu je l’avais pas vu depuis 15 ans" #13novembre
Elle a subi 40 interventions. "Je me sens comme un patchwork (...) quand je me lave le visage je me dit que je suis en train de laver ma jambe" #13novembre
Au réveil un chirurgien lui dit "Vous êtes ce que l’on appelle une gueule cassée, j’ai réalisé que j’étais victime de guerre entre Bastille et République" #13novembre
Son visage est reconstruit avec des os et de la peau des jambes. Elle a aussi reçu une "balle dans le coude, reconstitué avec les os de mon bassin" #13novembre
Pendant 1 an elle vit chez ses parents "Mes parents m’ont donné naissance une 2e fois, j’ai du tout réapprendre, même à marcher" #13novembre
"J’ai fêté mes 40 ans cette semaine (...) j’ai cette chance inouïe d’être encore debout même si beaucoup de difficultés ne se voient pas (...) C’est sans fin il faut consolider un os dans ma bouche avec un os de mon crane" #13novembre
"J’ai des rêves simples comme croquer dans une pomme sans risque, embrasser sans avoir peur de dégouter, de boire mon café sans que ca dégouline a coté" Gaëlle pleure à la barre. #13novembre
Gaëlle n'a "bizarrement" pas de haine. Elle intervient dans des classes de collèges. Elle aura un suivi et des interventions médicales à vie. #13novembre @Europe1
Son fils ne "grandit malheureusement pas dans l'insouciance que j'avais à son âge (...) j'écoute ce que me dicte mon cœur et improvise" conclut Gaëlle #13novembre
Amandine s'avance à la barre, une béquille à la main gauche, le président lui propose une chaise "non je veux témoigner debout" Elle est juriste #13novembre
"Même si on a tous un lien entre nous, il y a autant de 13 novembre que de victimes" #13novembre @Europe1
"Tout a basculé en qq secondes (...) Mon premier reflexe a été de plonger par terre mais j’avais déjà intégré que ma vie allait se finir là. Je me suis retrouvé directement dans une marre de sang chaud" #13novembre
Son ex copain se lève alors que les terroristes rechargent: "J’ai voulu me lever pour le suivre mais je suis pas allée bien loin, je me suis effondré, j’ai cru avoir trébuché mais je venais d’être fauchée à mon tour sans avoir rien senti" #13novembre
"Mon tibia droit était littéralement explosé (...) La pire douleur était de me faire piétiner, même les gentils voulaient sauver leur peau c’est normal, et je me suis dit là on va me laisser derrière" #13novembre
"Mon bras droit était dans le même état juste en dessous du coude avec la chair qui pendait.
J’aurais tout donné pour perdre connaissance parce que l’odeur de la poudre et du sang frais m’étouffaient" #13novembre
J’aurais tout donné pour perdre connaissance parce que l’odeur de la poudre et du sang frais m’étouffaient" #13novembre
"Le pire encore plus que les tirs c’étaient les cris d’agonie. Les téléphones se mettaient à sonner (...)
Je réalise que les gens savaient, j’ai pensé à mes parents à leur envoyer un message, et je me suis ravisée car je savais que j’allais mourir" #13novembre
Je réalise que les gens savaient, j’ai pensé à mes parents à leur envoyer un message, et je me suis ravisée car je savais que j’allais mourir" #13novembre
"Et puis là j'ai imaginé mes funérailles, réfléchi au fait que mes parents devraient vider mon appartement, j'espérer qu'il était bien rangé" #13novembre
Un terroriste se fait exploser, les 2 autres montent à l'étage "Une longue attente a commencé. Reposait sur ma jambe une jeune fille qui avait été blessée à la tête" #13novembre
"On était entassés les uns sur les autres" elle discute avec une jeune femme qui se met à pleurer, Amandine a peur que ca attire les terroristes. Et là elle perd la notion du temps "interminable" #13novembre @Europe1
"J’oublierais jamais ces images parce que je veux pas les oublier, il faut pas les oublier, il faut vivre avec (...) J’ai commencé à crier 'je suis vivante venez me chercher j’ai besoin de soins!' une voix ferme m’a répondu que je devais attendre #13novembre
"Un policier m’a rejoint, que j’ai reconnu y'a seulement quelques jours comme le commissaire de la bac, il m'a dit je vais vous tirer par les bras, je lui ai montré le bras droit, il m’a tiré par le gauche, la douleur était insupportable" #13novembre
Puis ce second policier qui lui demande son identité "Mon sauveur, je me suis accroché à ses yeux bleus et son accent du sud, je pensais pas que ces info lui permettrait de me retrouver qq jours après à l’hôpital, et qu’il aurait une place si importante dans ma reconstruction"
"Dans tout ce chaos mon sac à main m'avait pas quitté je m'y suis accroché comme une bouée de sauvetage" A l'hôpital elle appelle sa sœur. #13novembre
"Les médecins se demandaient si j'étais UA ou UR, je me suis dit que toutes ces années à regarder Urgence m'étaient enfin utiles" #13novembre
Elle est à la caserne (pardon) et ensuite est transférée à l'hopital Pompidou où elle appelle finalement ses parents. Elle ne sait pas si son compagnon est encore en vie ni ce qu'il est devenu. #13novembre
"Le choix de Pompidou a été crucial, j’y ai rencontré mon chirurgien à qui je dois énormément, j’aurais jamais assez de mots pour lui exprimer ma gratitude" #13novembre
"Au bloc, tout le monde me regardait pour ce que j’étais mais que je réalisais pas encore : une survivante" #13novembre
Et puis un jour dans sa chambre apparait "son sauveur. Je l’ai reconnu tout de suite, ca faisait 3 jours qu'il faisait le tour des hôpitaux, j'étais le seul visage dont il se souvenait et il avait besoin de savoir que j’étais en vie" #13novembre
Elle rentre chez elle. Puis est opérée le 25 décembre car sa greffe de peau nécrose sur son tibia. Elle doit faire un lambeau, prendre la peau de son mollet pour mettre sur son tibia." Elle entame un suivi psy 3 ans après #13novembre
"Je suis vraiment reconnaissante d’être dans un état de droit dans lequel un procès comme celui-ci est possible" #13novembre
"C’est toujours l’envie de me battre qui l’a emporté depuis le début, malgré tout je choisirai toujours la lumière et l’espoir. Je veux dire à toutes les victimes vous n’êtes pas seules" #13novembre
Après 3 ans d'arrêt puis un mi-temps thérapeutique Amandine a enfin repris son travail à temps plein depuis juillet. #13novembre
Fanny est à la barre. Elle était dans la fosse. Quand la police arrive ils appellent les "vivants" à se lever. Elle voit un "tableau de gueules cassées", du "cubisme", "des gens trop beaux pour être morts" Elle cite aussi Tarantino, la bataille de Verdun. #13Novembre
"Je suis toujours en mode agent spécial on sait jamais" quand elle sort du Bataclan, elle longe les murs, se dit que ce n'est pas sécurisé. #13novembre
Elle remercie "l'heure de décalage avec Londres" puisque sa famille n'a pas compris tout de suite ce qu'il se passait, et donc son portable n'a pas sonné. Elle envoie "je suis sortie vivante du massacre" à sa famille et à ses collègues du Ministère #13Novembre
"J'avais très peur de rester rue Oberkampf car je craignais le sur-attentat. On me dit le Président arrive, je dit 'dites moi par où il arrive que je parte dans l'autre sens' " #13novembre
Rémi est à la barre. Il était au concert avec sa compagne Estelle, décédée au Bataclan. Ils étaient ensemble depuis 7 ans et demi, vivaient ensemble depuis 1 an, avaient une passion commune pour les concerts. #13novembre
"Dans cette histoire pour nous tout s’est joué à très peu de choses, qq minutes pour avoir une place, qq secondes pour un endroit plutôt qu’un autre..." #13novembre
"J'ai jamais vu précisément les terroristes, j'ai été poussé par un mouvement de foule dans la fosse, j'ai ressenti une douleur à la cuisse, je suis tombé par terre avant d'être piétiné. J'ai perdu la trace d'Estelle" #13novembre
"J'étais face contre terre à attendre que les choses se passent et entendre les coups de feu". Il se souvient d'une fille qui a réussi à mettre sa tête sous son corps, et d'un couple dont l'homme s'était allongé sur sa compagne qui s'est pris une balle. #13novembre
Stéphane est maintenant à la barre. Il évoque la femme de sa vie Cécile "une mère aimante et attentionnée". Au Bataclan c'est leur premier concert après la naissance de leur fille. Ils sont avec un couple d'amis dont la femme est enceinte de 6 mois. #13novembre
"Ca va très vite, on est de la chair à pâté, on se fait tous tirer dessus, on tombe les uns sur les autres". Il perd connaissance quelques instants, les tirs continuent. Il est sous la planche du stand de t-shirt "un bon bouclier". Il y reste longtemps #13novembre
Ses amis s'en vont quand les 1er policiers arrivent, lui non, il ne sait pas où est Cécile. Le 1er terroriste se fait exploser. Une femme lui serra la cheville "comme pour s'accrocher à la vie. Quelques minutes plus tard elle ne sert plus cette cheville". #13novembre
Des gens commencent à marcher sur sa planche, il se relève il tombe sur "une femme défigurée avec une moitié de bras". C'est Gaëlle qu'on a entendu tout à l'heure, elle demande de l'aide. Puis il retrouve Cécile, il l'embrasse lui dit qu'il l'aime. #13novembre
"Bien qu'elle se soit pris une balle en pleine tête mon cerveau a effacé ça" ne reste qu'un filet de sang qui sort de sa bouche. Elle a reçu d'autres balles dans le corps. Stephane ne veut pas sortir sans sa femme. #13novembre
Il fini par sortir, va faire pipi chez la gardienne dans une rue, en sang "son fils a du être un peu choqué". Il se rend compte qu'une balle lui a traversé la cuisse. #13novembre
"J'arrêtais pas à dire à tous les gens que je croisais qu'ils avaient tué ma femme" #13novembre
Il est à l'hôpital, il a pris un impact sur le front, s'est fait opéré mais "ca va". Après 10 jours il veut sortir retrouver sa fille. Sa femme n'a été retrouvée que 4 jours après, il s'est mis à douter "est-ce que je ne l'ai pas laissé vivante au Bataclan?" #13novembre
Il rentre annoncer à sa fille de 3 ans que sa mère est mort "Je peux vous dire que c'est pas évident". Il veut qu'elle retourne à l'école, il y a une très bonne prise en charge. Sa fille de 8 ans et demi aujourd'hui est toujours suivie, va mieux. #13novembre
Il partage son récit sur Life for Paris en 2016, un autre Stéphane le contacte pour lui dire qu'il a vu les derniers instants de Cécile. Ils sont toujours amis aujourd'hui. #13novembre
En mars 2016 avec les attentats de Bruxelles tout remonte. Il est en colère contre "l'état qui n'a pas su nous protéger, c'était mon impression". A chaque nouvel attentat ses peurs et angoisses remontent. #13novembre
Parfois sa fille a peur que "des terroristes viennent me tuer à la maison. Elle me dit que sa mère lui manque". #13novembre
Sur question d'une assesseure il dit que ce ne sont pas les blessures physiques les plus compliquées "la jambe ça va, la tête ça va à peu près" dit-il en souriant. #13novembre
Matthieu est maintenant à la barre. Il est au Bataclan avec deux amis et sa filleule de 14 ans. Il la prend sous lui. Un moment où les tirs cessent ils voient deux terroristes près du bar. #13novembre
Devant lui, une femme avec une balle dans la cuisse "le sang giclaient avec les battements du cœur". "Miraculeusement on a pas été touchés (...) j'ai vu des choses affreuses, une femme morte les yeux fixes qui se fait piétiner". Il parle très doucement #13novembre
Comme beaucoup, il retourne au travail le lundi "mais ça m'a inquiété ce manque de réaction". Il va voir un psychiatre. #13novembre @Europe1
Sa filleule a été prise en charge "bien et tout de suite, elle a une mère exceptionnelle. Elle a 20 ans aujourd'hui elle est pompier de paris en service civique. Mini pompier comme elle dit" #13novembre
Maintenant c'est Mélissa à la barre. "Moi je suis plutôt provinciale les concerts, c'est exceptionnel, je ne suis pas une fana de concerts" #13novembre
"J'ai commencé à voir la pièce se remplir en jus de raison, j'ai pas compris parce que tout le monde buvait de la bière. Mon cerveau s'est coupé en deux je pense" #13novembre
"J'ai vu un terroriste avec une très grosse arme mais j'étais soulagée car j'ai pensé que c'était la sécurité qui venait arrêter le bazar mis par les pétards. J'ai cherché des yeux Florian je l'ai pas trouvé. Je me suis dit qu'il fallait que je me lève et sorte" #13novembre
Elle sort par le passage Amelot "y'avait des gens par terre je ne comprenais pas pourquoi ils ne se relevaient pas. Je ne comprends pas pourquoi Florian ne suit pas, je suis championne de taekwondo, lui tient plus du phasme" #13novembre
"J'ai couru, j'ai pris la décision de ne pas y retourner, mais c'est compliqué parce que c'est mon meilleur ami (...) j'ai tapé mon meilleur sprint, les poumons ont littéralement explosé" #13novembre
Elle se réfugie dans une pizzeria, un homme dit devant la tv "en même temps vous allez les embêter c'est normal" #13novembre
Elle apprend ensuite que Florian va bien. Elle rentre à l'hôtel, se douche, dort. Le matin des journalistes attendent en bas de l'hôtel, prévenus par le réceptionniste. #13novembre
Pendant 2-3 mois elle est dans un état de dissociation. Elle raconte tout à ses patients en permanence (elle est kiné). Puis elle n'arrive plus à travailler. "Mon métier c'était toute ma vie, du coup j'ai voulu mourir, j'ai planifié mon suicide" #13novembre
Finalement elle s'inscrit en 1ere année de médecine, "et je l'ai eu!" aujourd'hui elle est en 6e année "ma reconstruction à moi, une thérapie parfaite". #13novembre
Elle quitte son compagnon, se marie avec un étudiant en médecine qui a 10 ans de moins qu'elle "on s'est dit que les coups de tête c'est bien aussi" #13novembre
Quelqu'un lui dit "mais tu es championne de taekwondo pourquoi tu les as pas désarmés ?! Ah oui quelle bonne idée!" #13novembre
Elle va devenir anesthésiste réanimateur "pour rendre un peu ce qui a été donné aux autres victimes". #13novembre
Franck s'avance à la barre. Il pose son chapeau sur le pupitre, a la voix grave et une longue barbe blanche. "Je viens du Nord, avant j'étais un mec normal, lambda, j'allais fêter mes 40 ans" #13novembre
"Mon ami me dit Franck casse toi, je me tourne je vois des gens qui courent, je suis dos à la scène je regarde l’entrée et je vois des armes cracher, je prends mes jambes à mon cou" #13novembre
"J’ai une pensée pour la demoiselle avec qui je viens de parler, je me dis j’aurais du l’attraper (...) je fonce vers la sortie, y'a des gens par terre. J'appelle chez moi, ma compagne me dit de me casser, mais je peux pas le faire, je suis éducateur" #13novembre
"Je voulais pas rentrer dans ce grenier, j'avais promis à quelqu'un d'aller le chercher derrière la porte de secours" #13novembre
"On rentre à la maison et là on se dit ça y'est c'est fini ! Et non en fait c'est là que la fête commence. On est pas prêt à gérer le post-traumatique, le fonds de garantie, l'administratif" #13novembre
"J'ai mis un mois et demi avant de reprendre mes enfants dans mes bras parce que je sentais le sang sur mes mains" #13novembre
"Y'a des soirées jusqu'à 4h du matin avec de l'alcool où on se dit 'on aurait pu faire plus'. Depuis 6 ans je cours, je suis tout le temps coincé dans le passage Amelot" #13novembre
"Le 15 novembre je me réveille j'ai la patate. Et là je me dis non, je sors d'un concert où on s'est fait massacré. Fort d'un tissus associatif chez moi j'appelle quelqu'un et lui dit 'on monte une soirée?'" il devient régisseur de cette association. #13novembre
Franck sort un album, il fait de la musique. "C'est un exutoire qu'il faut partager. Life for Paris aussi, on a enregistré un morceau avec une chorale de rescapés dans la fosse de la salle. il fallait lui redonner son sens premier". #13novembre
"Je suis plus victime je suis survivant. Je sur-vit. Deux fois plus. Quelqu'un qui créer c'est quelqu'un de libre. Nous qui sommes en vie nous avons le droit d'être en vie, et même l'obligation. On nous l'enleverra pas." #13novembre
Christophe est à la barre maintenant. Il était au concert avec son (ex)épouse. Ils retrouvent d'autres amis, ils sont 6, dont un américain qui a accès aux backstages. #13novembre
La fusillade commence. Il reste "un moment interdit", il regarde les mouvements "de ces deux personnes. J'en vois un traverser de notre côté (gauche). On s'est tous allongés et perdus" #13novembre
Il entend quelqu'un dire "ah c'est pas vrai les enculés ils font ça" et réalise ce qu'il se passe. #13novembre
Un mouvement de foule l'entraine vers une sortie de secours. Il voit un homme très grand se lever et courir "je me suis dit lui il va mourir, il est trop grand" #13novembre
Il retrouve son épouse près de la sortie de secours, elle avait été écrasée, les poumons compressés, elle ne peut pas courir. Mais ils arrivent à se réfugier dans un restaurant. #13novembre
Tous les 6 du groupe sont sortis vivants de cette sortie de secours. Au moment où son ami américain sort, un des terroristes sort d'une autre issue pour tirer dans la rue. #13novembre
Dans le restaurant où ils sont réfugiés ils allument la tv et découvrent tout ce qu'il se passe. Ils rentrent chez eux à pieds. #13novembre
"La vie a fait que j'ai divorcé, j'ai quitté la France, j'y reviens bientôt. Je suis réalisateur et j'ai fait beaucoup de clips musicaux, aller dans les concerts c'était mon job et une passion. Ca s'est terminé je ne fais plus de clips" #13novembre
"Rien n'est plus jamais pareil. Prendre un café, faire ses courses, aller au musée, plus rien n'est pareil. Y'a pas un jour depuis le 13 novembre où j'y pense pas" #13novembre
Jean-François est maintenant à la barre. Il avait 28 ans à l'époque. Il fait partie du groupe d'Amandine qui a témoigné tout à l'heure. On voit à l'écran une photo prise de la salle vue d'en haut, au début du concert, on voit la fosse remplie de monde. #13novembre
"Je n'ai plus que 4-5% de batterie, j'envoi un sms a ma femme pour la prévenir qu'elle ne s'inquiète pas si je ne donne pas de nouvelles". Et le concert commence. #13novembre
Les tirs commencent. Il voit un assaillant tirer dans la tête d'un homme. Il se met en "mode survie sans me préoccuper de mes amis" #13novembre
Après un parcours dans la salle, "ma stratégie c'est de faire le mort" quand il arrive vers l'issue de secours. Il se met sous une personne qui est vivante #13novembre
Il est sorti par un homme "grand avec un bandage avec un accent canadien ou américain ou australien, j'ai pas retenu son nom, peut-être quelqu'un pourra m'aider" #13novembre
Julien s'avance à la barre. On travaille ensemble à @Europe1 "J'aimerais remercier la république qui permet la tenue de ce procès qui j'espère sera salutaire". Il est au Bataclan avec 3 amis à la droite de la scène dans la fosse #13novembre
Il était en train de prendre des photos avec un autre spectateur, un jeune homme très grand. "On s'est retournés pour voir ce qu'il se passait. Une personne à ma gauche à réçu un projectile à la tête, son corps est tombé sur moi" #13Novembre
"J'étais sous lui ce qui m'a sauvé la vie. Y'a eu des mouvements de foule, j'ai été piétiné. J'ai eu le temps de voir 2 individus armés de kalachnikov. Je suis journaliste. En janvier j'étais un des premiers à arrivé à Charlie Hebdo car j'étais en reportage pas loin" #13Novembre
"Ca faisait plusieurs mois que je travaillais sur cette matière. J'ai tout de suite compris de quoi il en retournait de par leur apparence et leur armement. C'était un acte terroriste. J'ai passé plusieurs minutes sous le corps de ce malheureux" #13Novembre
"J'ai attendu que le rythme des tirs s'estompe pour essayer de réémerger. vous êtes en dessous d'une marée humaine, j'avais l'odeur de sang car la personne au dessus de moi avait la moitié de la boite craniène inexistante" #13Novembre
"La lumière est rallumé, je ne vois qu'un seul individu, Samy Amimour à 3 ou 4 mètres de moi, marchait tranquillement dans la fosse et faisait sa sale besogne de manière très méthodique et froide. Je crois même avoir aperçu à un moment un sourire" #13Novembre
"A ce moment là je suis un animal dans ma tête. Vous voyez Hulk, c'est pareil mais sans la transformation physique. Je pense pas à ma famille mes proches mes amis. Je suis noyé dans l'adrénaline" #13Novembre
"J'ai que ma tête qui émerge, je vois comment il procède. Toutes les 2-3 minutes il a besoin de recharger son arme. A chaque fois il se met dos à la scène ce qui me laisse une ouverture. La 2e fois je décide de sortir" #13novembre @Europe1
"Instinctivement je suis allé vers la scène en essayant de piétiner le moins possible les malheureux à mes pieds. Je suis monté sur la scène. Y'avait une jeune fille que j'avais dépassé qui m'a demandé de m'aider je l'ai aidé à monter, on s'est mis derrière l'ampli" #13Novembre
"Les tirs ont repris à priori dans notre direction car j'ai reçu des éclats de bois. J'ai vu une porte sur ma droite fermée, on y est allés, on a rampé, on était un peu déçus c'était un pauvre local technique déjà blindé de monde" #13Novembre
"Je suis tombée face à une jeune femme extrêmement souriante, une employée du Bataclan qui m'a dit 'loupé c'était de l'autre côté qu'il fallait aller'" ça m'a désarçonné" #13novembre
"Y'avait un extincteur je sais pas pourquoi je l'ai saisi, j'étais là comme un couillon avec mon extincteur" #13Novembre
"J'ai parlé avec les personnes autour de moi voir qui était capable de courir. j'ai continué à regarder le terroriste à travers l'interstice de cette porte. Il a rechargé, j'ai di on y va, on a été plusieurs à courir sur scène" #13Novembre
"Les tirs ont repris je ne suis pas sur d'Amimour, peut être du balcon. Quand je suis arrivé de l'autre côté de la scène indemne, une jeune fille m'a appelé à l'aide qui avait l'air grièvement blessée, je l'ai mise sur mon épaule et on est sortis" #13Novembre
"On a commencé à descendre, son ami attendait à l'extérieur, il n'arrivait pas à dire un mot. On a descendu à pieds le plus rapidement possible en faisant des pauses, elles avait reçu 2 projectiles au bassin avec un jet de sang cotinu" #13Novembre
"A un moment une grosse explosion, on s'est mis sous une porte cochère et c'est là que j'ai essayé de faire ce que je pouvais par rapport à sa blessure, j'ai défait ma ceinture et fait un garrot mais c'était impossible" #13Novembre
"J'ai essayé de mettre mes doigts mais a lui faisait mal j'ai arrêté, elle se vidait de son sang. Je l'ai prise dans mes bras en essayant de mettre un point de pression et on a couru. On a croisé des policiers en civils, ils m'ont braqué je les comprend" #13Novembre
"Je leur ai dit n'y allez pas avec ça, ils ont des kalach. (...) au feu rouge y'avait un taxi, en ouvrant la portière je suis tombé sur quelqu'un qui hallucinait totalement et il a rien dit, son ami est monté avec elle et ils sont partis" #13Novembre
"Je me retrouve comme un nigaud devant le Cirque d'Hiver. Y'avait mon meilleur ami et mes deux autres amis j'essaye de remonter, un policier m'en empêche" #13Novembre
"Qu'est-ce qu'il te reste à faire si ce n'est ton métier ? J'avais pas envie de prévenir ma famille qui de toute façon ne savait pas que j'y étais. C'était ouvrir une boite de pandore que j'avais pas envie d'ouvrir" #13Novembre
"J'appelle mon rédacteur en chef. 30 secondes plus tard c'était la régie qui me dit "dans 30 secondes t'es à l'antenne". J'aurai pu raccrocher mais je me suis dit ça peut servir et faire en sorte qu'ils y aillent pas avec des 9mm" #13Novembre
"Peut-être qu'en haut lieu ils vont envoyer les gens les plus compétents et le plus rapidement possible. Et puis voilà j'ai passé la soirée devant le cirque d'hiver, me débarbouiller dans un restaurant" #13Novembre
"La suite est celle de rescapés qui n'ont pas été blessés physiquement, un autre type de blessures. Les troubles du sommeil. Les 6 premiers mois, impossible de dormir allongé qui me rappelait le piétinement." #13Novembre
"J'ai eu immensément de chance. (...) après y'a eu la reprise du travail pas simple, j'avais le sentiment d'avoir une étiquette sur le front désormais. J'ai horreur qu'on me dise que je suis victime encore aujourd'hui, je me sens pas victime j'ai eu de la chance" #13Novembre
"Cet événement mettait un frein à mes ambitions de carrière, je voulais être grand reporter, je commençais à le toucher du doigt, des départs à l'étranger. Il a fallu faire le deuil de ça" #13Novembre
"J'ai bien conscience que votre rôle premier est de juger les faits et j'en mesure la difficulté. La charge émotionnelle qu'on transmet et je vous dis bravo. Mais au delà des faits, j'aimerais que vous ayez une autre ambition: poser cette question comment on en est arrivés là?"
"Comment ces individus en sont arrivés là, comment notre société a pu produire? tous les jours je me pose cette question en promenant mes chiens. Je passe devant un square dans une cité, c'est là où Amimour a grandit" #13Novembre
"Il suffit que je lève la tête et je vois son appartement familial. Je vois l'environnement, les gens qui y habitent. Ma belle-mère est médecin a soigné pendant 30 ans la famille Amimour." #13Novembre
"Ils bousillent des vies en commençant par la leur. Une fois passée la sidération et l'écume de la colère, je ne trouve pas la réponse" #13Novembre
"Cette jeune femme vous avez su ce qu'elle est devenue?" "Je pourrais pas vous dire si elle fait partie de la liste des 90 victimes, je lui ai pas demandé de décliner son identité, mais faudrait un miracle qu'elle soit encore des notres" #13Novembre
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