1984 : Steve Jobs explique le Macintosh qu'il vient d'avoir comme cadeau à Sean Lennon, en présence d'Andy Warhol, Kenny Scharf et Keith Haring.
De face (autres photos) le tee-shirt de Sean Lennon mentionne "Wild Style" et de dos, "Beat Street", deux grands films hip-hop.
1984, c'était hier, mais il n'y a plus que Kenny Scharf et Sean Lennon qui soient encore de ce monde !
Scharf n'est pas aussi connu que Haring ou Basquiat, mais c'était un pilier de la génération qui est passée du métro aux galeries (Fun Gallery, Shafrazi), avec Futura 2000, Rammellzee, Fab 5 Freddy, Lady Pink,... (et chez nous : Frères Ripoulins, VLP, Di Rosa, Combas, Mesnager..)
Les Ripoulin avaient été invités à exposer chez Shafrazi à NY. Improbable. Le groupe, qui était l'équivalent en peinture d'un groupe de rock a fini par éclater. Trois carrés et Luidji ont fait de la vidéo +/- expérimentale, Closky et Huyghe sont devenu les artistes qu'on sait ../
/... Nina Childress, Bla+bla+bla et Jean Faucheur peignent toujours, comme Ox, qui continue de coller des affiches, Manhu est mort il y a une quinzaine d'années. J'ignore ce qu'est devenu le dernier, Willi.
Une photo d'époque de Jean Faucheur, prise par bibi :
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J'ai envie de parler d'images qui m'ont marqué.
Ou des sources des images qui m'ont marqué, et que je n'ai découvert que plus tard.
Je vais en faire un long thread, il va durer des jours.
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Parmi mes premières émotions visuelles, je me souviens nettement :
- d'un panneau lenticulaire (où l'image change quand on bouge) avec des formes géométriques en noir-gris-blanc.
- des rhodoïds de couleur qu'on collait sur les vitres à l'école maternelle
- des papiers peints.
Les papiers peints pouvaient être assez chargés, assez présents. Ceci dit c'est rare que les gens aient eu le pack complet chez eux, on pouvait mélanger ça avec une armoire normande ou une commode des années 1950.
Bon, vous n'êtes pas/plus universitaire ou étudiant, et vous entendez Le Point, Valeurs Actuelles, le Figaro, Cnews, Marianne, expliquer que ces lieux de recherche et d'apprentissage sont désormais soumis à une terreur islamo-indigéno-intersectionnelle-djendeur-queer.
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La psychologie humaine est très impressionnée par la répétition : si Élisabeth Badinter, Raphaël Enthoven, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, et autres berniques des studios de radio le martèlent jour après jour, c'est que ça doit être vrai, n'est-ce pas.
Eh bien comme disent les complotistes : vérifiez par vous-mêmes ! Allez-y voir, causez à des gens qui sont à l'université, et demandez-leur ce qu'il en est vraiment. Vous serez surpris du fossé qui sépare le fantasme de la réalité.
Ce projet était un peu fait pour moi, je suppose, parce que j'ai toujours été fasciné par les encyclopédies, les dictionnaires ou les listes.
Attention, je raconte ma vie ⏬
J'imagine que c'est d'abord dû à ma mauvaise mémoire : j'aime noter. Mon père a ce toc aussi, il a accumulé des tonnes de notes, de documents, notamment liés à son métier (ingénieur dans les communications radio), dont il ne se séparerait pas mais qui ne servent plus à rien...
En tout cas, tout petit, j'aimais commencer des cahiers dans lesquels je racontais tout de que j'avais appris : le vocabulaire de la voile, les dieux égyptiens, l'alphabet Morse ou que sais-je.
J'imagine que c'est le genre de manie qui font finir prof.
Entre 1984 et 1990, je faisais du graffiti. Je faisais même partie de la quinzaine des tout premiers auteurs de graffiti "new yorkais" à Paris, des "tagueurs" (même si je n'ai jamais été porté sur le tag (signer pour signer), ce que j'aimais, c'étaient les fresques.
J'avoue que ma première fresque n'était pas très belle.
J'ai entraîné mon petit frère dans cette histoire, aussi...