Thread by @DocteurGonzo4

Excellent article

L’appropriation des connaissances et les bénéfices de Big Pharma au temps du coronavirus tendanceclaire.org/breve.php?id=4…

Plus le capitalisme s’est étendu, plus il a favorisé l’appropriation privée des connaissances et des techniques notamment par le système des brevets. Non seulement le grand capital ne partage pas les connaissances mais il se les approprie et ensuite les fait payer au public.

Il accapare les résultats des recherches effectuées par des universités ou des centres de recherche publics. Il brevette aussi des semences qui sont le résultat de multiples sélections opérées au cours des siècles par des paysan·nes.

Par exemple, la firme Del Monte de l’agrobusiness a fait breveter des tomates produites par des populations des Andes et prétend ensuite leur faire payer un droit sur les semences.

Depuis la vague néolibérale qui déferle depuis les années 1980, l’ONU, l’OMS (chargée de la santé) et la FAO (chargée de l’agriculture et de l’alimentation) ont fortement évolué dans le mauvais sens en s’en remettant de + en + à l’initiative privée dirigée par des multinationales

Les chefs d’État ont emprunté la même voie. En faisant cela, ils ont accepté que les grandes entreprises soient associées aux décisions et que leur vision antisociale et antiécologique du « progrès » soit privilegié dans les choix qui sont faits.

Il y a plus de 20 ans, des chercheurs et des mouvements sociaux du secteur de la santé ont proposé que les pouvoirs publics investissent des sommes suffisantes pour produire des remèdes et des vaccins contre les virus de « nouvelle génération » liés à l’augmentation des zoonoses.

L’écrasante majorité des États a préféré s’en remettre au secteur privé et lui a permis d’avoir accès aux recherches des organismes publics alors qu’il aurait fallu investir directement dans la production des vaccins et des traitements dans le cadre d’un service public de santé.

Les entreprises pharmaceutiques financiarisées sont aujourd’hui des organisations qui gèrent leurs opérations en termes d’un ensemble d’actifs financiers plutôt que physiques. Leur principal actif financier sont les brevets, qui génèrent 80% de leurs bénéfices.

Grosso modo, le coût de production d’une dose de vaccin Covid varie entre 1 et 2 euros alors qu’elle est achetée par les pouvoirs publics du Nord à un prix qui représente entre 10 et 20 fois cette somme. Une double escroquerie : pour le citoyen et pour le consommateur surfacturé

BioNTech, Moderna et Pfizer devraient engranger 130 milliards de dollars de recettes d’ici à la fin 2022. C’est deux fois et demie le PIB annuel de la République démocratique du Congo qui compte près de 100 millions d’habitants.

L’industrie pharmaceutique veut nous faire croire que ses brevets et ses profits sont indispensables pour la recherche et la santé humaine. Mais le procès de Pretoria en 2001 montre l’inverse. Elle est prête à accepter des centaines de milliers de morts pour défendre ses profits.

L’Afrique du Sud avait voté en 1997 une loi qui lui donnait la possibilité d’importations parallèles, de licences obligatoires ou de substitution par les génériques face à l’urgence du sida.

Les 39 plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux ont attaqué cette loi dès 1998. Elle contrevenait selon eux aux droits d’exclusivité conférés par les brevets.

Une vigoureuse mobilisation d’organisations sud-africaines relayée dans le monde entier notamment par MSF, Aides et Act-Up, a démontré que privés de traitement antiviral depuis le blocage de cette loi, 400.000 Sud-africain·es étaient mort·es du VIH.

Devant la pression de la société civile, les laboratoires ont été contraints de retirer leur plainte en plein procès. C’est l’une des rares fois où le droit à la santé a prévalu sur le droit des brevets.

En 2007, la Thaïlande a tenté de fabriquer des médicaments génériques contre le sida. Les Etats-Unis lui ont imposé des droits de douane élevés sur toute une série d’exportations, notamment les écrans plats et les bijoux, pour l’en dissuader. gauchebdo.ch/2021/03/12/pfi…