Bon, après, avec tout le respect que je dois à François Dubet, le début de son texte est vraiment pas top. Le premier paragraphe, notamment, est du beau WTF où, plutôt que de clarifier un débat public en expliquant honnêtement des notions et des courants de pensées, il valide
juste le cadrage des paniques morales à la monde. On peut critiquer l'intersectionnalité, hein, j'ai rien contre, mais la résumer à un "truisme sociologique" sans expliquer ce que c'est ni pourquoi on le dit, c'est problématique.
De même, il serait temps de dire précisément qui défend l'idée que toute critique de l'islam est nécessairement raciste. Il y a sans doute des gens qui le font : n'hésitez pas à vous en prendre à eux. Mais si vous considérez que toute dénonciation d'un racisme anti-musulman ou
d'un processus de racisation des musulmans (c'est-à-dire au fait du fait que le racisme traite la religion comme un marqueur racial, essentialisant celle-ci au passage), vous faites précisément ce que vous dénoncez. Et c'est un problème.
Après, au-delà de cela, il faut effectivement saluer que, même s'il a des désaccords caricaturaux avec d'autres, Dubet ne tombe pas dans l'appel à la censure et à la haine. Et, dans cette période, c'est déjà ça. Ça ouvre au moins la possibilité d'un dialogue. Peut-être.
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Je ne suis pas en grève contre le virus ou contre le protocole sanitaire. Je suis en grève contre l'incapacité de Blanquer a produire un protocole sanitaire protégeant élèves et personnels. Je suis en grève contre la destruction de l'école, du savoir et des élèves.
Je suis en grève contre un ministre qui ne sait pas gérer un ministère. Qui est tellement vendu aux établissements privés qu'ils ne s'en cachent même pas. Qui préfère les paniques morales conspirationnistes aux valeurs de la République. Qui veut voir vos enfants échouer.
Je suis en grève contre un avatar français de Trump, contre la dégradation continuelle des conditions d'exercice de mon métier, contre le sacrifice des élèves et de leur avenir sur l'autel de la réduction budgétaire, contre une réforme mal conçue et mal mise en œuvre.
On ne trouve pas de remplaçants en temps normal. Parce que les postes ont été supprimé, la rémunération est ridicule, les conditions d'emplois impossibles. Et la solution géniale du gouvernement, c'est "mettre littéralement n'importe qui devant les élèves".
Quand vous prenez quelqu'un d'absolument pas formé au métier de prof, que vous le balancez avec un service complet, des classes à 35, et rien d'autre, vous créez de l'échec et vous créez de la souffrance. C'est ce qui se fait depuis trop longtemps.
Rajoutez-y une période de pandémie, des élèves qui n'en peuvent plus, au lycée, la pression des évaluations de spé en Mars (MARS !), et vous pensez que ça va finir comment cette blague ?
Rajoute "dans le respect des gestes barrières" à une citation de SHS
"Nous estimerions que nos recherches ne mériteraient pas une heure de peine si elles devaient avoir qu'un intérêt spéculatif dans le respect des gestes barrières"
"Le barbare c'est avant tout celui croit à la barbarie dans le respect des gestes barrières"
C'est drôle : il y a visiblement une bande de bras cassés qui essaye de troller ce thread en mode "ahah mais bien sûr que le niveau baisse". Bon c'est vrai qu'ils en sont là parfaite illustration mais quand même.
J'ai le plus grand mépris pour les gens qui proclament "oui mon diplôme est nul et ne vaut rien et je n'ai rien appris dans mon école/université". J'en ai trop fréquenté. Et surtout je n'en ai jamais vu aucun abandonner son diplôme ou quitter son école.
Il y a quelque chose de profondément aristocratique à se présenter comme le produit de la décadence, quelque chose qui demande une confiance absolue dans ses propres privilèges.